the dark side of the moon. somewhere in america

@Eben Wolford

tu n’arrivais pas encore à croire coda. à tous vos instants passés ensemble, merveilleux et si insouciants. que tout ceci signait sûrement la fin. d’un chapitre que tu ne pensais jamais réellement vivre. pas après avoir passé autant de temps à l’intérieur d’un cercueil de béton. ton âme y était encore emprisonnée, ce genre d’endroit ne laissait personne indifférent. même les hommes les plus forts y laissaient quelques plumes. l’enfer voilà ce que c’était et personne n’y ressortait vivant. pas même le titan blond qui s’était échoué sur cette contrée inconnue, peuplée d’anges comme lui. allait-il continuer d’accueillir un être aussi obscur que toi dans ses bras et de le guider dans son monde baigné de lumière ? de nombreux doutes t’envahissaient, te transformaient en statue de pierre, inflexible face à sa réaction. c’était tout sauf ce que tu pensais coda, tu t’étais préparé depuis le début à une issue plus douloureuse. décharge qui te réveilla et t’anima soudain, devenant ce gamin qui laissait toute l’amertume l’envahir. la même qui l’avait rendu anxieux tout au long du voyage, celle qui s’était préparée à voir les derniers mois s’envoler, pour ne devenir qu’un souvenir. peut-être que se décharger sur ces foutus pneus aussi usés que ton âme allait pouvoir apaiser cette rage de voir que le château de cartes tenait étrangement le coup. parce que tu rageais de n’avoir pas suffisamment cru à l’amour qu’il te portait, à te laisser porter sans craindre de te brûler cette fois, mais tu brûlais déjà coda. pour lui t’avais abandonné tes ailes comme tes chaînes pour vivre une histoire que tu n’aurais jamais cru possible, pas après cette longue traversée des ténèbres. mais il pouvait rallumer à la moindre caresse ou baiser l’étincelle qui t’animait. mais mêlée à cette colère incontrôlée, elle devenait plus forte, plus dévastatrice. t’avais tenté de la calmer en posant de nouveau tes soleils sur lui mais tu ne trouvais aucune échappatoire. remontant à l’intérieur du véhicule, tu fis la sourde oreille pour quitter cet endroit. malgré ses appels pour te calmer, tu restais inflexible. roulant à une vitesse supérieure, tu ressentis avec joie cette adrénaline t’envahir, elle te calmait. la colère s’évanouissait dans ta carcasse à chaque coup de pédale, redevenant presque ce chasseur qui voulait tuer sa proie. toi tu pourchassais l’étincelle, celle qui t’électrisait et en cet instant, la vitesse te transcendait, te donnait la sensation de t’éloigner de tout danger comme des ténèbres. la folie t’appelait, comme la liberté. il fallait coûte que coûte que tu retrouvais cette sensation qui te grisait. mais coda, tu entraînais l’angelot dans ce sillon dangereux. t’en avais même pas vraiment conscience, obnubilé par le bitume tout comme du bruit des pneus roulant à toute allure et crissant dessus. impossible de pas penser à autre chose, volant et toi ne faisaient qu’un à présent. tellement coincé dans ta bulle coda que tu ne vis absolument pas le malaise qui gagnait petit à petit ton passager. le cri qu’il poussa te fit retourner, perdant de vue la route. la colère s’empara soudainement de toi parce que tu t’étais imaginé seul et tu hésitas à ralentir, quitte à prendre le risque qu’il sorte de ta vie. t’étais énervé contre toi-même coda, contre cette putain de montagne de doutes qui t’engloutissait. t’avais rien montré mais voilà que la brèche te prenait de court et tout contrôle t’échappait à mesure que la fuite grandissait. tu laissais tes pulsions te gouverner, dévoilant une face obscure jusque-là bien enfouie. seule étoile scintillante dans ce paysage désolant, loin de toute civilisation, tu t’arrêtas finalement pour elle mais avant de pouvoir ouvrir la bouche, le brun quitta son siège et sortit rapidement de la voiture. tenté de l’imiter tu attendis cependant à l’intérieur, les mains coincés sur le volant, insensible pour la première fois à son état. un instant tu songeas à partir pour rejoindre tes autres démons mais tu te décidas à sortir de l’habitacle. t’étais mal à présent d’avoir jouer avec le feu, ton élément favori. tu tremblais à l’idée de ne plus l’entendre comme de le toucher. t’approchant sans plus attendre de son visage semblant différent de d’habitude, comme fermé ou inanimé, tu t’empressas de glisser tes mains sur son visage. malgré ce contact familier, tu sentis ton coeur s’accélérer. - eben, tu m’entends ? est-ce que tu vas bien ? tu devenais inquiet pour tout, ces révélations et ton attitude étaient sûrement trop dures pour lui. en vérité, t’étais aussi perdu que lui. tu craignais toujours de le perdre mais encore plus qu’il ait peur de toi. - écoute, je… je suis vraiment désolé. je sais pas vraiment ce qui m’a pris, parle. parle-moi… mais dis quelque chose putain. tu t’affolas coda, les mains dans les cheveux pour tenter de garder ton calme mais tu n’y arrivais pas. il savait quel homme t’étais. un ex détenu. tu détestais à présent qu’il connaisse cet aspect de toi. celui façonné par les ténèbres. - je voulais me tirer le plus loin possible de cet endroit… tu t’avanças vers lui les mains tendus. il n’existait pas d’autre refuge que lui que tu rêvais. - et de cette peur que… je puisse te blesser avec ça. je … suis mauvais eben, tu m’imagines depuis toujours être quelqu’un d’autre alors je ne supporterais pas de te faire peur. tu aimais sans doute le coda qui est resté pour toi, pas celui qui est en face de toi. j’suis différent de ce que tu vois eben, alors t’as le droit de m’en vouloir, de me détester. pour t’avoir trompé sur toute la ligne. même si j’ai rêvé mille fois de ça, que tu me continuerais de m’aimer. je me meurs sans toi c’est certain alors je m’étais préparé à mourir. ça me bouffe d’avoir eu tort à ton sujet, j’suis désolé. tellement désolé. tu le touchas pas coda, alors que tu en mourais d’envie. sentir sa présence, sa chaleur contre toi. mais peut-être que ton étoile était morte et qu’à jamais, les ténèbres te proclameront roi.

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@Eben Wolford

tu comprenais pas ce qui était arrivé coda, tu te refaisais même le film de ce qu’il s’était passé avant que tu ne retrouves le volant. les ténèbres t’avaient de nouveau englouti, comme si cette angoisse s’était décuplée à son contact. cette même angoisse de le perdre, que tout ce que t’avais tenté de construire, ce nouveau paradis, allait s’écrouler. car la peur te guidait jusqu’au bout. peur de te retrouver dans cette obscurité, peur de perdre l’étincelle qui t’animait. peur de perdre cette liberté retrouvée ou de ne plus revivre une histoire aussi forte que celle avec lui, de ne plus connaître un amour aussi pur et indescriptible. de toute ton existence, tu n’avais jamais eu aussi peur. et proche de la source du mal, le démon perdait ses moyens. littéralement. folie ayant pris racine depuis longtemps, ange déchu souvent imprévisible, tu te renfermas face à sa réaction, celle que tu n’attendais pas. protection que tu revêtais pour lutter devant la violence des émotions, mais la colère rapidement te submergea. tu tentais de l’évacuer au volant, de t’éloigner de ce qui te rendait particulièrement vulnérable. l’ange te perturbait alors tu voulus à tout prix te montrer imperturbable pour oublier toute ton inquiétude, la même qui t’avait éloignée de lui. même si tu ressentis un certain soulagement, tu t’en voulus énormément d’avoir été à ce point aveugle à son sujet, car à tes yeux il demeurait toujours ton véritable amour. t’avais beau t’être mis à nu dans ce cas, son aura te réchauffait, son innocence te troublait comme elle t’éloignait de tout mal. se tenant là à tes côtés pour te soutenir, en tant que sujet fidèle de son roi, le plus fidèle qui soit. tu ruminais coda d’avoir pensé à la fuite, à la solitude pour continuer de vivre. sans lui, sans ce soleil qui transformait ton existence. car les ténèbres avaient marqué le titan, élu domicile au fond de lui, que tu souffrais tout le temps de leur présence malgré les efforts pour les tenir éloigner, comme si la lumière ne suffisait pas toujours. c’était ainsi, tu n’en réchappais pas. jamais. aussitôt sans défense, le coeur noyé entre incrédulité et passion, tu tentas de trouver la sortie de ce labyrinthe dans lequel tu t’étais enfermé tout seul. sans aide pour te guider car plus rien d’autre ne comptait que ta survie à présent. au volant, tu devenais quelqu’un d’autre. celui forgé par le feu, pour tout décimer sur son passage sans le moindre contrôle de ses actes. celui sans qui tu n’aurais jamais tenu sous les chaînes, sans qui tu laisserais la peur te gouverner. car coda, aveuglé par l’amour et loin de ce soutien que tu croyais inexistant, t’avais laissé la peur te gagner. te gangrener pour éloigner le fauve en toi. il grondait dans tes veines, à présent entendu. lâché dans la nature, il cherchait toutes sensations pouvant le faire vibrer, quitte à tout bousculer. à frôler le danger. la peur décantait de la pire des façons. son cri résonna comme une sirène d’alarme, te ramenant dans cette réalité que tu fuyais. tes émotions te revinrent plein dans la figure et tu t’arrêtas brusquement sur le côté de la route, encore choqué de te voir toujours en vie. bloqué dans ton esprit et encore apeuré, tu t’animas pas avant un bon moment, avant de réaliser que ton passager avait déjà quitté la voiture. ton sang ne fit qu’un tour en le voyant aussi secoué et tu sortis sans réfléchir, le rejoignant rapidement. soudain gêné de le trouver dans cet état comme d’avoir agi imprudemment. tu te sentis tout de suite lamentable, un bel imbécile voilà ce que tu pensais être. t’en avais le coeur net en l’attrapant, il n’était plus avec toi. son visage était humide, il semblerait avoir pleuré. mais ce n’était pas ça qui t’inquiétait le plus, il n’était pas avec toi. tu n’avais pas l’impression qu’il te voyait ou t’entendait. tu ne l’avais jamais vu dans cet état. que lui arrivait-il ? pourquoi ce regard dans le vide, si troublé ? pourquoi était-il aussi absent ? - EBEN ! REGARDE-MOI ! seul ton prénom franchit ses lunes, son qui te rassura, à moitié. tu maudis tout, ce voyage, ta connerie lorsqu’il se remit à pleurer. - hé je suis là, promis je ne pars pas sans toi. je peux pas t'ignorer comme ça. mais ta voix tremblait, la peur te gagnait à nouveau. tu te contenais coda de ne pas exploser, de laisser les émotions te gouverner une nouvelle fois. t’avais besoin de lui pour tenir. rester dans la lumière. coda tu ne voulais pas tout abandonner là, pas maintenant. tu tins bon, même quand il pleura. t’avais connu pire alors tu restas coda, même piégé dans la peur, perdu. plus question de lui tourner le dos. pas quand elle ne concernait plus que toi. tu ne désirais absolument pas qu’elle le touche. surtout pas lui. tu pouvais la supporter en vivant tout seul avec, mais pas lorsqu’elle marquait sa peau. c’était au-dessus de tes forces. seul toi pouvait le marquer, le brûler s’il était prêt à tout pour toi. pas cette peur qui l’éloignait de toi. pourtant elle avait presque réussi son oeuvre, en te mettant à l’écart de lui dernièrement. tu t’en voulus toujours pour ça, de n’avoir pas été suffisamment présent, ni d’être là pour le rassurer quand il fallait. alors coda, tu te lâchas. chiot égaré qui tenta de justifier son attitude pitoyable. - personne mérite quelqu’un comme toi… tu t’arrêtas, pris au dépourvu par son attitude quand il te demanda de te taire. tu ne savais presque pas quoi faire, ni pour l’aider. tu devenais déjà fou de ce que tu voyais, essayant de le faire réagir. tout à la fois paumé et déchiré de le voir dans tous ses états. - bordel, que je me taise ? oh non tu me connais mal… le souffle vite coupé en l’entendant ricaner et t’insulter. de plus en plus troublé par le débit de ses paroles, comme habité par ses émotions. - eben… tu tentais avec difficulté de le calmer mais tu ne pouvais pas bouger, complètement stoïque. pris dans la ferveur de son discours, te déstabilisant plus que tout. il se lâchait comme jamais et les larmes te montaient aux yeux. tu ne pus t’empêcher de laisser à un moment donné le poids des émotions te pousser à t’agenouiller. les mains et la tête face au sol, t’exposant comme jamais pour la première fois au soleil. - putain je m’attendais pas à ça, putain de merde je voulais pas craquer devant toi, surtout pas. je t’aime à fond, enfer et paradis réunis. je veux me sentir exister mais avec toi, je ressens pas seulement que ça. toi tu me transportes, t’envoûtes l’homme que je suis, putain tu te rends compte dans quel état je me mets pour toi ? j’suis désolé pour ce qu’il s’est passé, j’pensais pas que ça ferait remonter tout ça, que tu t’étais imaginé à la place de ton jumeau. putain comme je suis désolé, je n’aurais jamais dû t’emmener ici. merde je m’en veux tellement là… tu redressas tes mains pour attraper les siennes, t’avais besoin de le sentir, de retrouver ce courage qui t’échappait. tu réalisais combien t’avais été inconscient, en voulant étouffer tes émotions. mais t’étais déjà plongé dans le chaos qui touchait ce monde, tu n’avais pas mesuré les conséquences d’un tel acte. - je suis pas le mari d’eden. t’essayais coda de retrouver ton calme, de capter toute son attention. tu ne cherchais pas ça, à l'imiter, à stopper ta flamme parfois trop vive, trop éclatante pour ceux qui s'en approcheraient trop. t’avais juste parfois d’un coup de pouce, de ses doigts qui t’aidaient doucement à te relever. - je suis coda, eben. juste coda weaver, certes je viens pas du même monde, que je méprise toutes les institutions et la justice, certes que j'aime jouer avec le feu mais j'suis pas lui. à partir de maintenant tu craindras plus jamais rien avec moi. je te promets de faire plus attention à toi. je déteste te voir dans cet état, je déteste de t’avoir délaissé à cet instant quand t’avais le plus besoin de moi ou dernièrement, alors que tout ce que je veux c’est que tu te sentes en sécurité avec moi. et j’entends bien combien je compte pour toi. tu pourrais presque me tuer avec tout ce que tu m’as dit eben si les mots étaient une arme dans cet univers, mais je serais devenu un putain d’homme heureux de les avoir entendus avant de rendre mon dernier souffle. j’ai absolument tout ce que j’veux avec toi et j’veux pas que tu me pleures comme eden, ça n’arrivera pas. ou que tu pleures tout court, comme là… tu glissas de nouveau ta paume sur son visage inondé de larmes pour le caresser, sentant presque toutes les émotions qui l’habitaient. tu lisais de toutes sortes dans ses soleils. tu le quittas pas du regard. t’étais peiné toujours de le voir dans cet état. - tu m’as dit que j’étais une foutue oeuvre d’art intouchable ? laisse-moi te rappeler comment je vois ma vie avec toi et je me sens super con d’avoir douté de tes sentiments, que tu voudrais plus imaginer la tienne avec moi après ce que tu viens de voir. j’ai pas envie que tu m’en veuilles longtemps pour ça, alors pardonne-moi. pour tout. que je t’ai rappelé la douleur qu’a dû ressentir ton jumeau et d’avoir pas réussi à te dire avant combien j’ai besoin de toi quand je doute de tout. reste dans ma vie comme je bouge pas de ton monde. tu peux essayer de revenir en arrière, mais quoi qu'il arrive je te retrouverai toujours. t'es mon ange dans ce monde cruel, mon unique amour. je t'aime, je t'aime, je t'aime, plus que tout l'univers entier. tu passas ton bras autour de son cou avant d’enfouir ton nez dans ses cheveux, dieu que ce contact te faisait du bien coda. tu ne le lâchas pas une seule seconde, formant une cage autour de lui avec tes bras. roi rallumant le foyer en son sein pour son unique serviteur. le plus aimant. que tu baisas même son crâne pour éviter qu’il ne sombre avant toi. manteau qui prit les couleurs de la lumière tant ton coeur prenait la forme du soleil et diffusait toute sa chaleur au contact du sien.

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