the dark side of the moon. somewhere in america

@Eben Wolford

impossible de savoir si t'étais heureux de te retrouver derrière le volant, sur cette route perdue au milieu de nulle part. t'aurais pu te perdre facilement après plusieurs heures à braver le bitume, mais t'avais étudié l'itinéraire pour l'imprimer sur les parois de ta boîte crânienne. le capot chauffant loin de boston, t'éloignant peu à peu de ta nouvelle vie, pour retourner dans le passé. voilà la voie que t'avais choisi pour ces deux jours, celle que t'avais longtemps redoutée mais coda, tu n'en pouvais plus de porter cela encore longtemps, c'était difficile de jour en jour d'oublier d'où tu venais, ni ce que tu avais traversé. même si tu arrivais maintenant à souffler sans craindre la moindre tuile qui tomberait sur tes mèches blondes comme de te surprendre à rêvasser, de prier d'autres moments magiques avec l'ange à tes côtés, tu n'avais plus envie de demeurer insensible à sa soif de découverte, comme celle de mieux te connaître. tu ne pouvais plus reculer maintenant, détroit semblait t'appeler à mesure que la carcasse métallique avalait les kilomètres mais tu n'étais pas faible à ce point là coda, si tu y retournerais ce serait bel et bien seul, t'avais plutôt une autre destination en tête et pas des moindres. celle-ci allait certainement choqué l'étoile qui illuminait tes journées mais allait-elle continuer sa mission après ce week-end ? tant de questions se bousculaient dans ton esprit, que tu chassais à chaque mouvement brusque du volant. t'avais si envie de te libérer de cette peur qui grandissait en toi, en même temps tu te préparais à une éventuelle déconvenue. tout pouvait arriver coda, tu le savais mieux que quiconque. ta vie était remplie de déconvenues, allait-elle encore prendre un virage à 180 degrés ? l'espace d'une seconde, tu eus l'horrible pensée de percuter ta voiture contre un pylône afin que vous puissiez vous en aller tous les deux, main dans la main, ensemble, destin tragique certes mais n'était-ce pas la fin réservée à toute histoire d'amour ? non coda t'avais pas survécu à un effondrement plus tôt dans le mois pour finir broyé au fin fond de l'amérique.

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@Eben Wolford

plus les journées passaient, moins tu repensais aux ténèbres qui t'avaient englouti des années durant. même la présence de l'angelot te rassurait, tu ressentis cette pointe d'inquiétude qui te tenaillait, te rendant presque nerveux. pourtant tu serras le volant de toutes tes forces pour te concentrer uniquement sur la route, évitant à ton esprit de vagabonder à travers les pensées qui t'habitaient. voilà que vous rouliez depuis plusieurs heures et qu'un silence inhabituel régnait dans l'habitacle, aucun doute que l'ange t'avait connu plus bavard et plus souriant. tu t'étais renfermé sans le vouloir coda, concentré sur ton objectif. tu l'avais entraîné loin de boston, loin du monde qu'il connaissait. était-ce une bonne chose ? c'est pourquoi tu n'avais pas cessé de te cramponner au volant, histoire de ne pas laisser tes émotions te submerger, comme de ne pas reculer dès les premiers instants. tu craignais évidemment que cette excursion changerait votre relation mais encore une fois, tu fis taire cette voix qui te suppliait presque de faire demi-tour pour continuer de vivre votre idylle tranquillement. mais la voix de l'angelot te rappela sa présence à tes côtés, tu avais réussi à l'oublier pendant plusieurs minutes, voire des heures. tu ne te rappelais plus vraiment bien, perdant la notion du temps. même sa main ne réussissait pas à rallumer cette flamme qui d'ordinaire t'animait au moindre contact avec lui. c'est dire à quel point t'étais largué. — pardon... pause pipi ? tu ne savais pas si justement il en avait envie ou même qu'il restait encore de l'essence. tu vérifias d'un coup le tableau de bord, soudain inquiet. — passe-moi la bouteille d'eau mon ange, j'ai soif. en plus, tu ignorais même s'il y en avait une dans son sac ou à ses pieds. étant donné qu'il prévoyait tout, tu tentas le coup. tu attrapas finalement sa main, souriant à ses propos. tu n'aurais pas mieux rêvé meilleur servant que lui à cet instant. tu finis par rigoler, ce qui te fit d'ailleurs un bien fou après toute cette pression sur les épaules. — une fête d'enfer pour mon impulsivité romantique, carrément ? et tu reportas ton regard sur la route, s'il commençait à te déconcentrer là, tu n'oublias pas pour autant ce que tu t'étais fixé pendant ce week-end avec lui, laissant planer encore le mystère à ce sujet. — t'es déjà parti loin de boston ?

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@Eben Wolford

t'avais parfaitement conscience qu'en restant si silencieux, trop secret, tu attisais la curiosité de ton angelot assis à tes côtés. même s'il te semblait excité par cette journée sur la route, toi seul savait la destination, où tu comptais l'emmener et tu ne réalisas pas encore que tout pouvait basculer d'une seconde à l'autre. chaque fois que tu t'emballais, chaque fois ça finissait mal, tu t'étais lancé dans cette excursion les yeux fermés cependant, tu multipliais les preuves d'attention et chaque fois, il arrivait à prouver qu'il méritait la place accordée à tes côtés, tu ne visualisais pas quelqu'un d'autre à sa place, seule étoile qui hantait tes pensées parmi toutes celles éclairant la voûte céleste. la seule aux opales luisantes d'amour et le visage débordant de lumière qui berçait tes nuits, enchantait tes journées. tes tripes te retournaient dès qu'elle se trouvait trop loin, hors de ta portée, dès que le manque se faisait terriblement sentir. le myocarde dépérissait, ton ventre criait famine si tu ne la retrouvais pas rapidement. si précieuse, si hypnotisante et dangereuse à la fois. paumes se crispant sur le volant, et si tout cela devenait réalité ? et si t'allais revivre la même détresse qui avait failli te détruire ? tu t'étais promis de plus jamais revivre la même chose, réalisant presque avec effroi que tu redevenais facilement vulnérable, impuissant s'il se décidait lui aussi à te détruire. l'amour, tu ne comprenais toujours pas comment il pouvait guider, duper et ravager les gens, toi le premier. aucune raison ne te poussait à croire qu'il serait comme les autres, qu'il les suivrait alors que t'avais presque lutté pour qu'il ne prenne pas autant d'importance à tes yeux. mais tu ne choisissais pas coda, ce que le coeur dictait, la raison suivait aveuglément. t'avais toujours vécu ainsi, errant dans cette nouvelle prison où l'angelot avait atterri pour ne plus jamais en sortir. alors il avait fallu choisir, terroriser ou subir. l'un ou l'autre ne t'empêchait pas de ressentir un besoin urgent comme n'importe quel pauvre mortel et retournant dans la voiture, tu attrapas la bouteille que l'ange te tendit. dire que cette pause te faisait du bien relevait de l'euphémisme, t'avais oublié le but de ce voyage, tes doutes et tes peurs, et récupérant sa main, tu le remercias du regard. au plus profond de toi-même, tu ne voulais plus continuer, juste rester ici avec lui, immortaliser le moment le plus longtemps dans ton esprit et ton coeur. pouvoir lui montrer à quel point il comptait à tes yeux, lui la cause de cette folie amoureuse qui te rongeait. t'étais piégé avec lui coda, dans cette carcasse métallique. loin de boston, loin de tout. la bête pouvait à tout moment sortir et jouer avec sa proie à sa guise. car il n'existait pas plus beau cadeau que sa compagnie à cet instant là, d'où ton air amusé lorsqu'il te fit part de ses pensées. — c'est donc ça ? ne pas savoir où je t'emmène qui t'effraie... rire qui ponctua ta réponse, l'envie de le rassurer grandissait mais t'en avais besoin aussi, sauf que tu ne laissas rien paraître, restant maître de la situation depuis plusieurs heures d'ailleurs. — tu n'as jamais laissé à quelqu'un le choix de décider pour toi de ce que tu ferais ? je suis sûr que si, la preuve... et pas seulement toi, qu'il pourrait tout aussi bien être influencé par d'autres personnes, quasi certain qu'il ne s'était pas façonné tout seul. contrairement à toi coda, ces dernières années t'avais grandi loin de tes proches, loin de la lumière. t'avais dû apprendre douloureusement à survivre, à ne dépendre de personne. t'avais nullement été épargné, te transformant en bête impitoyable pour survivre, en te servant de la détresse des autres pour masquer la tienne. — mais ça signifie beaucoup pour moi ce que tu fais, d'avoir dit oui pour m'accompagner. je suis même content d'entendre que ça t'excite de le faire avec moi, et que... je sois le seul qui peut te rassurer. je te suis déjà reconnaissant de... tu réalisas encore plus que tu n'avais pas du tout envie de le perdre, que ce jour pourrait être le dernier. mais tu te repris immédiatement pour qu'il ne se doute de rien, hors de question de l'angoisser davantage et tu souris doucement pour masquer tes émotions, azurs ancrés dans les siens. — de faire partie de ma vie. je t'aime tellement. tu te retins même de se rapprocher de ses lunes qui dangereusement te faisaient de l'oeil, tout à fait semblable à un être de lumière, il rayonnait à tes côtés et cela n'avait pas de prix. te reprenant à contrecoeur, tu repris la route. tu l'écoutais dans un silence presque inquiétant te parler de ses parents, d'un certain sherlock qui ? t'appartenais pas à son monde coda et ses paroles te le rappelaient une nouvelle fois. bon sang, voilà que l'envie de tout plaquer pour le retenir seulement avec toi te contaminait, mais peut-être étais-tu vraiment destiné à finir seul, tel l'ange déchu ? oui coda tu ne pouvais tromper personne sur ta nature, ni sur ton passé, tout finirait par sortir alors pourquoi précipiter les choses ? pour te donner du mal ? connaître à nouveau la souffrance, la solitude ? tant d'interrogations qui te noyaient, t'éloignaient de ses paroles. avait-il conscience que ton esprit s'égarait ? qu'il s'enfermait pour mieux se protéger tandis que ton coeur saignait déjà quant à l'éventualité que tout s'envolerait peut-être dans les prochaines heures. tu t'étonnas encore du courage qui t'animait, te poussant à avaler les kilomètres qu'il restait avant l'arrivée. par chance, l'angelot restait absorbé dans son monologue, parfaitement égal à lui-même. après un rapide coup d'oeil et un discret sourire dans sa direction, tu appréciais ses efforts de te répondre à la question. malgré tes inquiétudes, t'étais loin d'être malheureux, prenant même la peine de lâcher un rire franc pile au moment où il réalisait qu'il s'était emballé. avis que tu ne partageais pas, n'ayant écouté qu'une partie de son texte à cause de tes pensées, surtout la fin. tu profitas alors du petit moment de gêne qui s'était glissé pour le titiller en l'imitant. — j'ai recommencé à sortir et je me suis moins focalisé sur les études et ENFIN plus sur le sport en chambre. t'as TOTALEMENT eu raison de t'emballer, c'est exactement ce qu'il faut faire. tout ton visage s'était contracté pour ne pas trop pouffer, inutile là de préciser que tu connaissais ses capacités. et puis tant mieux qu'il était parvenu presque à te faire beaucoup rire, t'oubliais tout ce qui pouvait te tracasser. t'oubliais que n'importe quelle étoile pouvait se détourner de toi, te tenir à bonne distance de sa chaleur. t'oubliais qu'il en était une, qu'elle ne t'appartenait pas. — hum... eh bien, je n'ai jamais voyagé sur tous les continents mais ça, tu t'en doutais déjà peut-être ? je suis jamais allé plus loin que punta cana et avant d'arriver sur boston... je n'étais jamais sorti de détroit, du quartier où j'ai grandi, c'était... l'enfer ? notre maison, notre nid avec mes frères, on était tout le temps fourrés dehors, on faisait que ça, déconner et foutre le bordel quand on n'était pas coincés derrière une table en cours, bon sang qu'on en avait fait baver les profs, si bien qu'on se faisait tout le temps virer que bah on s'était débrouillés comme on pouvait. on n'avait jamais envisagé une seconde de se barrer, non ce qui comptait, c'était... rester en vie tout en évitant la police. d'être chez nous, de rester soudés ensemble. époque révolue, l'un avait rencontré la faucheuse et l'autre derrière les barreaux pour un bout de temps. tu t'attendais pas à t'ouvrir autant, bien que gravés dans la tête ces moments te paraissaient lointains, se déroulant dans une autre vie. mort ou vivant, t'étais plus le même. emprisonné dans les ténèbres, ton nom serait oublié et le bonheur te fuirait à la moindre occasion. ce que tu vivais ne faisait pas le poids face à tes angoisses. coda t'étais pas indestructible, pas insubmersible. même les dieux subissaient des revers, avaient dû lutter pour asseoir leur autorité. fallait-il leur ressembler, toi le titan blond qui courrait éperdument après chaque flamme ? tu vivais pour tes dieux et à présent pour ton nouveau soleil coda, lune qui retrouvait presque toute sa splendeur d'antan. ce n'était pas détroit, ton ancienne vie ou tes parents inexistants qui allaient te montrer la voie, qu'ils demeurent à jamais dans l'obscurité. — mais nous n'allons pas là-bas, little angel. ma surprise est meilleure. ou comment le rendre encore plus impatient alors que vous rouliez encore, mais plus si loin du but.

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@Eben Wolford

la confiance, sentiment avec lequel tu avais le plus souvent de mal, tu n’accordais que très rarement ta confiance, jeune agneau devenu loup solitaire après toutes les épreuves que t’avais vécues, cette traversée du désert dans les ténèbres avait durement marqué le jeune blondinet qui n’avait jusque-là jamais quitté les murs de détroit. que penser de toutes les personnes qui avaient trahi ta confiance, de ceux qui avaient cherché à te détruire aussi bien physiquement que moralement ? non tu ne voulais pas vivre pour eux, ni trimer pour eux, il n’y avait qu’un seul être en qui tu pouvais croire et c’était aussi bien cette étoile qui éclairait ton monde que ce satellite qui illuminait tes nuits, là tu pouvais être certain que ces astres t’accompagneraient jusqu’à ton dernier souffle, et il n’y avait pas meilleure compagnie qu’eux jusqu’à ce que cet ange soit tombé à tes pieds. ainsi ton coeur s’ouvrait pour la première fois depuis longtemps mais encore une fois, risquerais-tu à nouveau de partager cette flamme qui t’animait à ce dernier qui s’y était installé pour qu’il l’éteigne à jamais ? cette image t’angoissait et te rendait faible, si bien qu’un instant tu voudrais reculer et retourner dans ton antre pour toujours, loin de celui qui ne te quittait jamais. loin de celui qui faisait dorer tes mèches qui volaient au vent, leur conférant presque une couronne de flammes sous ses rayons lumineux. de celui qui cherchait désespérément à faire briller le nouveau roi sur terre, en le tirant du royaume des enfers. mais te laisser reposer sur tes lauriers n’était pas particulièrement ton fort coda, l’appel de l’aventure demeurait toujours plus fort. malgré cette nouvelle chance que la vie t’offrait, malgré ce confort inégalé dont tu bénéficiais en ouvrant la porte d’un autre monde, celui qui appartenait à ton passager. une collision évidente qui laissait des marques, entre le jour et la nuit, les cieux et le monde souterrain. en dépit des différences pouvant vous éloigner, vous contraindre à ne plus jamais se recroiser, tu te retrouvais dans ses propos, dans cette peur de décevoir, de repousser les gens auxquels on tenait. la solitude coda, elle t’épargnait ce fardeau, s’entourant des tiens, de ton sang pour former ce bloc solide qui pouvait faire face à n’importe quelle épreuve de la vie. ainsi t’avais survécu dans la rue comme en prison, en ne comptant que sur quelques fidèles ou simplement par débrouillardise. celle-ci t’avait sûrement maintes fois sauvé, te maintenant en vie pour commencer ton règne sur un monde qui ne connaissait pas encore ton visage. visiblement il semblait partager les mêmes failles avec toi, même si les tiennes étaient davantage plus invisibles. t’avais pas le choix coda, t’avais gagné en muscles et multiplié les coups de poing pour t’endurcir et survivre. tu ne voulais absolument pas revivre cette période, pourtant tout te revenait à la figure à cause de ce mutisme involontaire, concentré sur ton objectif. mais tu n’oublias pas pour autant ce compagnon que t’avais invité, tu le voulais à tes côtés tout du long. logique vu que tu partageais maintenant tes journées avec lui. il était entré dans ta vie coda et tu te préparais à cette éventualité qu’il pouvait en sortir à tout moment. heureusement qu’il se montrait plus enthousiasme de ce périple, ce qui était loin d’être ton cas. très loin même que tu le citas pour faire mine de réfléchir. — je ne me laisse pas embarquer dans ce que je ne veux pas faire… je suis d’accord qu’il est souvent préférable d’avoir le choix, je… n’ai pas eu cette chance pendant longtemps et cela m’a énormément dégoûté des personnes qui cherchent à te contrôler ou à te priver… bref certaines circonstances t’amènent à ne pas avoir le choix pour rentrer dans le rang, je… je n’ai vraiment pas envie que t’aies de nouveau peur ou que tu retournes te réfugier dans ta bulle, sache que je fais tout pour te rendre heureux, et que… ta gorge se noua alors que tes soleils restaient focus sur la route, tu n’étais plus ce roc qui ne laissait rien paraître, tu tentais de te reprendre mais les émotions te gagnaient, te firent réaliser que peut-être tu perdras ton coeur en ce jour précis. tu aimerais tant fuir et oublier pour de bon ces cicatrices qui ne semblaient jamais vouloir se refermer mais difficile de quitter ton siège pendant que la carcasse roulait à toute allure. tu te doutas bien qu’il te trouvait différent qu’en temps normal mais son ricanement calma ton inquiétude, te poussant à rigoler aussi. le stress aidant sans doute, mais aussi parce qu’il était bel et bien différent de toi, loin de renvoyer cette image d’enfant modèle qui lui collait à la peau. et celle du geek qui ne fréquentait pas le monde, ne sortant presque jamais de son toit. — j’ai fait bugger le génie ? mmh t’aurais sûrement été loin de moi tandis que j’aurais eu la tête coincée derrière un autre cul. tu éclatas de rire, t’avais besoin de déconner à défaut de pouvoir décompresser, les moyens étant très limités à l’heure qu’il était. mais tu plaças ta paume pour te calmer, sur sa cuisse, évitant de justesse un petit accident après avoir été distrait quelques secondes. — tu te doutes bien que je m’étais jamais tapé un bon petit génie comme toi avant et que je suis resté pour ce qu’il est, pas seulement parce qu’on s’éclate bien toi et moi. j’aimerais que tu t’éloignes jamais de moi eben, il n’y a que toi avec qui je suis heureux, c’est toi seul qui compte plus que tout. évidemment que tu savais qu’il ne croyait pas en ses paroles, tu pouvais pas être aussi pire qu’il le pensait, pas après ce que tu lui disais. mais coda, cela te suffisait, il pouvait tout autant te comparer à un animal que ton sourire ne s’envolerait même pas. malheureusement il s’éteignit aussitôt lorsqu’il te partageait son impression sur ta fratrie. — ça dépend eben, ça dépend. je dirais pas que c’est beau, j’avais pas choisi où naître mais sans mes frères, je ne serais pas là aujourd’hui ouais. que tu lui balanças d’un ton presque bourru, fatigué par son enthousiasme, fatigué par toute cette route, fatigué par cette inconnue qui te hantait. il ne fallait pas vraiment te brusquer mais au fond, t’étais juste inquiet et tu ne voulais pas non plus qu’il s’impatiente trop. t’aurais dû t’en douter que le stress allait finir par l’envahir, comme de le persuader que ta surprise serait bonne. c’était tout le contraire et il n’y avait pas meilleure personne que toi pour le duper, ralentissant l’allure à mesure que t’approchais de la destination. rien qui ne ressemblait à une ville, juste cette route vous conduisant à ce parking que t’avais connu deux ans plus tôt. parking qui jouxtait un site hautement surveillé, dont on devinait la nature grâce aux miradors et grilles qui le séparaient du reste du monde. — nous y voilà.

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@Eben Wolford

heureux, l'était-il avec toi ? tu semblais être celui dont il avait toujours rêvé, ou plutôt celui qu'il n'attendait pas. la seconde option te paraissait plus logique, il ne s'attendait pas qu'un gars vienne le tirer d'une mauvaise situation, lors d'une de ses rares sorties nocturnes. et voilà qu'il se trouvait à t'accompagner loin de boston, loin de son espace vital. tu le conduisais littéralement vers des contrées qui lui étaient inconnues mais semblerait-il qu'il était prêt à te suivre aveuglément partout ? n'était-ce pas l'un des effets de cet amour qu'il éprouvait pour ce titan entré dans sa vie, quitte à lui offrir son âme ? bien sûr qu'il était bien différent de tes relations passées coda, presque le seul à croire en toi, le seul qui donnerait tout pour que les étoiles qu'il éclairait chante en unisson ton nom afin que l'univers entier se souvienne à jamais de sa renaissance. une nouvelle ère s'ouvrait alors, t'élevant au rôle de semblable ou celui de nouveau titan vénéré, celui sorti des entrailles de la terre, façonné dans l'argile pour fondre sous ses yeux pacificateurs. ou tes nouveaux trésors comme tu les appelais, rejoignant ce sourire qui te charmait, particulièrement enjôleur. t'avais parfois beau le prendre pour un timide, il représentait bien plus que ça, tout ce qui pouvait animer un ange même, drôlement bon et empathique. des traits qui auraient pu freiner le bandit que t'étais, pourtant il avait réussi à gagner ta confiance, chose généralement impossible avec toi et qui l'avait transformé. alors s'accrochait-il peut-être à toi, pour éviter que la chute soit violente lorsque tu tenterais de le ramener à la réalité ? probablement, mais en réalité tu te sentais perdu, horrible sentiment qui t'avait accompagné dès que cette excursion avait commencé, confiance déjà ébranlée au monde en général. t'avais envie de vivre à cent à l'heure coda, pas de retourner dans le passé. mais il le fallait, à un moment ou un autre, pour voir plus clair dans tes souhaits. éviter sans doute une énième déception et tu t'étais sûrement dit que plus tôt tu sauras, mieux tu vivras la peine qui t'attendait si le pire se réalisait vraiment. t'avais certainement pas envie de casser cette bulle qui s'était créée mais tôt ou tard, il apprendrait ce que t'avais fait, alors cette initiative avait doucement fait son chemin dans ton esprit, pas pour ton plus grand bonheur. mentalement tu t'étais préparé donc à cette journée, tu réalisas cependant que même si les années passées dans les ténèbres t'avaient forgé, tu repoussais tant bien que mal cette perspective que tout allait s'écrouler d'un moment à l'autre. en dépit des beaux moments partagés avec lui, de cette force que tu n'avais ressenti nulle part ailleurs en comprenant qu'il complétait parfaitement cette pièce qui te manquait, celle qui te comblerait de joie et te poussait à réaliser tes rêves. car coda, personne ne t'avait donné les moyens de croire en tes capacités auparavant, du moins venant de quelqu'un qui s'attachait à toi sentimentalement. personne ne se serait surtout donné la peine d'aimer un gars qui peinait à quitter la misère de son quartier, personne n'aurait accordé le moindre temps à un gamin des rues, qui avait nettement plus de chances de se prendre une balle que d'aller en cours. un paria c'était ce que t'étais, coda. le rejet t'avait rendu presque insensible mais tu t'ouvrais à chaque rencontre, imaginant vivre ta plus belle histoire, tu t'accrochais aux autres pour te sentir important, voilà ce à quoi tu te réduisais et à chaque fois, tu subissais des revers. mais t'étais jeune et paumé, tu cherchais encore un sens à ta vie. tout ça te revenait à la figure alors que tu t'étais promis de ne plus répéter les mêmes erreurs. sauf que cette fois, tu parvenais à rendre quelqu'un heureux et étrangement, tu trouvais que les étoiles brillaient beaucoup plus depuis ta rencontre avec lui. pourtant, même l'entendre dire tout haut ce qu'il ressentait avec toi n'apaisait pas tes craintes. tu t'étonnas encore à ce jour que personne avant toi ne l'ait autant chéri que toi, peut-être qu'il ne s'attendait pas à te rencontrer, du moins d'être charmé par un être plutôt sauvage et à présent qu'il t'offrait les plus belles nuits, il te semblait difficile d'imaginer ta vie sans lui. tu t'en voulus presque de ce voyage dans le passé, au risque de tout ruiner. s'il savait qu'une guerre avait lieu dans ton esprit, il te supplierait sûrement de choisir l'issue qui l'épargnerait, le connaissant. peut-être qu'il ne s'attendait pas à te rencontrer, du moins d'être charmé par un être plutôt sauvage et à présent qu'il t'offrait les plus belles nuits, il te semblait difficile d'imaginer ta vie sans lui. tu t'en voulus presque de ce voyage dans le passé, au risque de tout ruiner. s'il savait qu'une guerre avait lieu dans ton esprit, il te supplierait sûrement de choisir l'issue où il serait encore avec toi, le connaissant. c'est pourquoi t'avais pas retiré ta main lorsqu'il l'avait saisie ni vraiment réagi à son doux geste sur ta tempe, qui aurait pu tout à fait te soulager si le mutisme ne t'avait pas à nouveau atteint. en dépit de la tornade qui sévissait dans ton esprit, t'avais besoin de calme avant d'affronter le moment tant redouté, ce saut dans le passé. revenir ici, dans ces lieux, te laissait une impression des plus étranges, constatant une nouvelle fois qu'ils t'avaient marqué à vie, que les ténèbres n'épargnaient personne, pas même les plus vaillants. et l'impression s'était encore plus accentuée par l'incompréhension de ton partenaire, que t'avais entraîné dans ce voyage. était-il réellement conscient de ce que tu vivais ? sans doute non, cherchant d'abord à saisir la signification de cet endroit pour toi. le robot, le scientifique plutôt, en lui s'anima, armé d'une liste de questions. pareille réaction ferait paniquer un individu lambda, mais parfaitement impassible tu demeuras, guère surpris de ce genre de comportement. évidemment qu'il souhaitait comprendre, comme le but de cette porte ouverte vers ton passé d'ailleurs. l'espace d'un instant, plongé dans tes pensées, tu cachas ta surprise en l'apercevant plus proche de toi que tu ne l'imaginais, que lui arrivait-il ? tu découvrais totalement quelqu'un d'autre à vrai dire, prêt à connaître tous tes crimes. tu frissonnas malgré toi lorsque de ses mains, il reforma le bloc qui vous unit, contre tous. le myocarde s'emballa alors, à te donner le tournis, pourtant près à se gonfler de larmes silencieuses pour éviter que cette douleur ne te tue une nouvelle fois. il te fallut plusieurs secondes pour réaliser que ses soleils ne fuyaient pas ton regard, alors que tu restais figé sur place, paralysé par son contact et ses mots. étoile descendue des cieux pour ne jamais te quitter, toi seul pouvait le rendre heureux et ses yeux ne mentaient pas en cet instant. tu t'étais affolé beaucoup alors qu'il suffisait de lui faire plus confiance et cela froissa ton ego, persuadé que le moment serait insurmontable. soudain tu sortis de ta torpeur et t'éloignas de lui, sentant cette colère te gagner. reculant de quelques pas, tu donnas un coup violent à la roue arrière de la voiture. tu crias de rage, ta manière d'insulter toutes tes putain d'angoisse avant de redonner d'autres coups tous aussi violents, quitte à saboter la roue ou te blesser le pied. tu ne t'inquiétais plus de cacher tes émotions, laissant entrevoir le vrai toi. celui qui était meurtri, lune longtemps privée de sa liberté qui rageait d'avoir dû sacrifier tant de rêves pour nourrir les ténèbres dans cet endroit. tu fulminais également d'avoir laissé continuer le passé à te hanter alors que ton futur se trouvait déjà à tes côtés. était-ce vrai ? était-il nullement dégoûté par ce que t'étais ? tu te calmas aussitôt, d'un coup gêné de laisser tes émotions te contrôler et ce, même si tu t’en voulais toujours de penser qu’il te jugerait. encore légèrement essoufflé, ses propos résonnèrent dans ton esprit à nouveau, à la fois rassurantes et cathartiques. malgré cela, tu te sentis vite désarmé et vulnérable, surtout proche de cet endroit bien familier qui te filait à présent la chair de poule. il t'effrayait toujours autant, réalisant une nouvelle fois que la liberté ne tenait qu'à un simple fil, tout comme tes sentiments. tu ne désirais voir l'un ou l'autre céder sous tes yeux alors que les ténèbres semblaient se réveiller, comme pour t'engloutir de nouveau. avant qu'il n'ait sorti le moindre mot et reprenant contrôle de ton esprit, ton corps suivit le même mouvement, vers la voiture. tu ouvris la porte, comme habité par une nouvelle entité, qu'un autre coda avait repris le contrôle. — monte ! un seul mot que tu crias à l'angelot qui semblait perdu ou dépassé, un seul ordre. hors de question de le laisser approcher des ténèbres, de tes ténèbres. pourtant ceux-ci te retournaient déjà, et faisant vrombir le moteur comme jamais auparavant, tu démarras brusquement le véhicule, qui cahota un instant avant de retrouver par miracle son équilibre. tu n'accordas aucune douceur aux pédales, t'amusant avec les vitesses et dépassant même celle autorisée pour partir loin de cet endroit, causant sans doute des moments de frayeur chez ton partenaire. mais le goût de la course t'avait déjà gagné, brûlant par la même occasion quelques feux rouges. heureusement que la nuit n'allait pas tarder à t'accueillir et que les routes demeurèrent plutôt désertes à cette heure avancée mais à force de poursuivre la flamme qui te transformait en homme libre, n'allais-tu pas risquer de sonner l'alerte de la police locale ? seulement t'adorais beaucoup jouer avec le feu coda, un peu trop d'ailleurs.

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