pas vu les quinze jours ici passé. c'est ce qui arrive quand on s'amuse bien sauf que là faut se reconcentrer. on est à quelques heures du départ jusqu'à boston. légère déception de quitter ce paradis mais surtout excité de ce qui va suivre. punta cana c'était la pataugeoire. j'suis plus qu'à un pied des choses sérieuses. y'a juste un point que j'regrette de ce séjour, celui de ne pas avoir eu l'opportunité de voir ma cousine. plutôt étonnant d'ailleurs. j'aurais bien voulu mais c'pas grave. c'pas perdu. ça arrivera à un moment ou un autre de toute façon. au bar, à siroter mon verre tranquillement, j'entends que ça s'agite un peu plus loin de moi mais j'prête pas attention. j'savoure ce qui va être un d'mes derniers cocktails. au même moment, j'trouve quelque chose sur le comptoir. c'est familier et ça m'étire un sourire satisfait entre mes lèvres. le hasard fait bien les choses. ─ c'est ça que tu cherches ? fine bague inscrite d'initiales. une bien similaire à celle que je porte sur mon annulaire. héritage familial. une tradition borgia que de la transmettre à la descendance. ─ è passato molto tempo, cugino. dans une prononciation impeccable, le ton froid.

Il faut l'avouer t'as quand même hâte de rentrer. De calmer un peu le jeu, et surtout de retrouver Ottis. Parce tu vas avec tes amis un peu à droite à gauche, et parce qu'il en faut autant, le Spring Break est propice aux aventures et aux découvertes, et s'éloigner pour mieux se retrouver n'est pas une mauvaise chose t'en es persuadée. Dernier jour au bar, tu viens d'y passer l'après-midi avec une copine que t'avais plus vu depuis des mois, elle est remontée dans sa chambre et toi tu restes un peu à pianoter avec insistance sur ton téléphone pour organiser ton planning et tes rendez-vous de la rentrée. Gênée une seconde par la bague de ta grand-mère que tu quittes jamais, tu la fais glisser de ton doigt seulement l'histoire d'une seconde pour frotter ta peau de l'autre pouce. Un coup de vent qui attire ton attention et un mauvais geste du coude suffisent à ce qu'elle glisse sur le comptoir, tu paniques avant de voir une main l'attraper et te la tendre. « Merci ! » Tu l'enfiles et relèves le nez vers les traits de l'inconnu, ils ne te sont absolument pas familiers. Tu vas pour te retourner et partir, mais il prononce des mots dans un Italien impeccable qui te perturbent. Cousine ? Est-ce une mauvaise blague ? On se joue de toi ? « Pardon ? » ton linéaire, presque sec ; tu lèves le menton haut et te retiens pas d'arquer un sourcil.