need you for better and for worse

@Sierra Vasquez

les pieds sur la table basse. une partie d'un paquet de feuilles sur les cuisses, l'autre dans ta main posée sur ton torse. une bouteille de bière, encore fermée, au pieds du canapé. le corps engourdi par le sommeil. il est tard et tu t'es laissé porter par la fatigue malgré ta lutte pour attendre sierra. elle t'évite sûrement. ou peut-être qu'elle a réellement du travail. t'en sais trop rien, la communication n'étant pas ton fort et surtout lorsqu'il s'agit de parler de vous. de tes sentiments, de tes émotions. de toi tout simplement. ni le bruit des clés dans la serrure ni la porte qui se referme ne te font bouger une oreille. sûrement plusieurs minutes qu'elle est là sans que tu t'en aperçoives. elle serait sûrement aller se coucher de son côté et t'aurait laisser là, seul, si tu n'avais pas été réveillé par les miaulements insistants de tofu. le sommeil qui s'échappe. au parfum qui s'est répandu dans l'appartement, tu devines que sierra est rentrée. ta main libre vient frotter tes yeux rapidement. tu rassembles le paquet de feuilles et le laisse sur la table basse. alors que tu te lèves, tu tapes dans la bière qui ne se brise pas tout de suite, mais roule un peu plus loin et tapes dans la chaise haute du bar pour là s'exploser. putain silencieux, dans ta barbe. tu devines au bruit que sierra est à la douche, moment parfait pour nettoyer rapidement les dégâts et qu'elle n'en soit pas témoin. t'essuies le liquide qui s'est répandu, tu ramasses les débris de verre, ni vu ni connu lorsqu'elle débarque à nouveau dans la pièce. un verre d'eau à la main, tu fais mine de rien même si tu sais que l'odeur de la bière est présente et qu'elle risque de le souligner. t'essayes de ne pas être expressif alors que tu aimerais la prendre dans tes bras. mais votre dispute est trop fraiche et t'as parfois autant de fierté qu'elle peut en avoir.

need you for better and for worse

@Ilan Vanderbilt

nos disputes incessantes m'agacent et me tendent. faut croire que j'ai un type d'homme en plus : ceux qui n'aiment pas communiquer et qui ont du mal à poser des mots sur leurs émotions et ressentis. même si ce n'est clairement pas mon exercice préféré, j'arrive à m'y plier. pour ce qui est de toi, c'est une tout autre question. le résultat fini toujours pas être le même : je m'énerve, tu te braques et on ne se comprend plus. on cesse de se parler avec respect ou alors de se parler tout simplement. tu râles dans ton coin, je boude dans le mien. et le schéma se répète encore et encore. ce soir, pas de différence. après avoir répondu à ton message je pose mon téléphone sur mon bureau et continue d'éplucher mes dossiers. il ne reste que moi et Henry dans le bureau, il finit par me dire de rentrer chez moi, que je ne peux pas pousser plus loin les heures supp. en réalité, ça fait des mois qu'Hamilton me propose de me faire crédit. de me prêter de l'argent pour le bar, en me disant que je pourrais le rembourser quand je le veux et peux. mais la tête de mule que je suis n'accepte pas. je ne veux dépendre de personne. seulement ton dernier message me fait réfléchir. tu as accepté mon aide concernant ta dépendance à l'alcool. je t'ai tendu une main et tu l'a prise cette fois. tu vas aux AA, tu t'efforces de ne plus toucher une goutte d'alcool, tu y vas pas à pas mais tu as accepté mon aide, quand bien même ce geste te fasse te sentir dépendant de moi. mais moi, je n'arrive pas à céder. je rentre à l'appartement sous le coup des 1h du matin. quand je foule le sol de notre chez nous, je te trouve en train de dormir sur le canapé. une bière à tes pieds. mon premier réflexe et de commencer à me mettre en colère mais je repère une chose : la bouteille n'est pas décapsulée. je décide de prendre une douche et quand je reviens dans la cuisine, un verre d'eau à la main pour prendre un cachet - mal de crâne oblige - je te trouve éveillé, une odeur de bière à m'en faire vomir. qu'est-ce que t'as fait de la bière ? que je te demande un peu séchement.

need you for better and for worse

@Sierra Vasquez

certes tu l'as retrouvé. certes elle t'as manqué sur absolument tout les aspects de sa personne. certes tu penses que c'est la femme de ta vie. et pourtant, vous êtes incapable de communiquer. une histoire d'égo mal placé de votre part à tous les deux. si elle ne cède pas, tu ne cèdes pas. quoi que, la plus part du temps, tu finis souvent par lui donner ce qu'elle veut. ton but n'est pas d'avoir le dernier mot, mais souvent, de lui faire comprendre les choses. dernièrement, c'est tendu entre vous deux, pour tout et rien. la moindre conversation est froide et ça devient ingérable. tu te poses pas la question de savoir si tu dois rester avec elle ou non, car la réponse est évidente. sans elle, tu ne serais pas heureux. lorsqu'elle rentre, tu dors comme une masse et c'est le chat qui te réveille. tu pètes du bouteille de bière, il manquait que ça pour couronner la soirée. adossé contre l'évier, tu bois ton verre d'eau en suivant sierra du regard qui s'approche dans la pièce. évidement, ses premiers mots vont vers la bouteille de bière. tu souffles, lèves les sourcils. t'hésites entre la provoquer ou lui donner la vérité. l'impulsivité qui sommeil en toi te dirait de lui dire que tu as bu cette bière, d'une traite. mais la raison prends le dessus, parce que c'est sierra, et qu'elle te fait l'effet d'un anti-douleur. tu pousses alors le bouton de la poubelle pour qu'elle s'ouvre. là de là où elle se trouve, elle ne peut pas voir ce qu'il se trouve dedans, mais t'oses espérer qu'elle va te croire. elle s'est cassée ajoutes-tu pour te justifier.

need you for better and for worse

@Ilan Vanderbilt

je voudrais que les choses soient plus simple. et en même temps est-ce que ce serait vraiment nous ? est-ce que je suis vraiment faites pour les simplifier aussi ? j'ai mes torts dans nos conflits, je le sais. je suis trop fière, parfois trop égoiste et mon égo prend une place trop importante. je me rends compte à quel point ça peut te blesser parfois et j'en suis désolée. sauf que c'est un cercle vicieux parce que tout ça, je n'arrive pas à te le dire. la peur de m'excuser, la peur de me faire avoir. la peur d'être faible comme j'ai pu l'être avec Alec. seulement je dois vraiment comprendre que .. tu n'es pas Alec. tu n'es pas lui, tu ne l'a jamais été et tu ne le sera jamais. je sais que je peux placer en toi une confiance que je ne pourrais jamais lui offrir. et pour ça, tu mérites que je baisse ma garde. j'entre dans la cuisine avec mon verre d'eau, enroulé dans ton peignoir. le tien est plus fluffy et bien plus grand aussi. il a ton odeur et quand on est en froid, je ressens le besoin de me rattacher à quelque chose qui vient de toi. habituellement c'est Tofu que je serre dans mes bras jusqu'à ce qu'il en ai marre. j'attrape un anti douleur que je prends, avale mon vers d'eau avant de te demander où est passé la bière. t'ouvres la poubelle, j'ai pas vraiment besoin de vérifier parce que je te fais confiance. mais surtout parce que vu l'odeur qui s'en émane, elle est bien là. t'as eu envie de la boire hein ? que je te demande en plantant mon regard dans le tien. on dirait que je me prépare à la guerre. qu'à tout moment la bombe Sierra va exploser. mais c'est pas le cas. mais j'ai vu que tu l'avais pas ouverte. alors je suis fière de toi. ouais je fais un pas vers toi, vers la communication. et je décide aussi de célébrer tes victoires, au lieu de toujours te pointer du doigt tes défaite.

need you for better and for worse

@Sierra Vasquez

tu ne peux pas t'empêcher de remarquer qu'elle a enfilé ton peignoir. tu essayes de te concentrer sur tout sauf elle. parce que si c'est sur sierra que tu te concentres, ton esprit va divaguer. tu vas oublier pourquoi tu es énervé, pourquoi vous vous êtes disputés. elle pourrait t'envouter si facilement. et tu sens que c'est déjà le cas. son corps trop proche du tien lorsqu'elle vient se servir un verre d'eau te fait te décaler à quelques mètres. tu hoches la tête pour lui répondre. oui tu en a eu envie. ce n'est pas un secret pour elle et tu n'as pas l'intention de lui mentir. c'est rare qu'elle s'épanche sur ce qu'elle ressent. t'as l'impression d'être un gamin qu'on félicite parce qu'il a eu une bonne note. t'es presque honteux d'en être arrivé là. tu préfères pas lui répondre et passer à autre chose. t'es malade? signe de tête qui désigne les anti-douleurs qu'elle avale, t'essayes tant bien que mal de détourner la conversation, faire comme si tout allait bien, te retenir de faire un pas vers elle.

need you for better and for worse

@Ilan Vanderbilt

dans ce genre de moment tout est mélangé. la colère est toujours là, celle de la raison de notre dispute. la tristesse de nous voir nous déchirer encore une fois. la honte, d'avoir mis du temps à comprendre certaines choses parce que je n'avais pas la même vision que toi. l'amour qui reste en permanence dans ton mon être quand je suis avec toi. et tout ça, c'est compliqué à gérer. ajoutez à ça un mal de crâne atroce à cause des heures que je me tues à faire. je m'approche de toi pour remplir pour verre d'eau et je te vois te décaler. ok. bien. je te fais part du fait que je suis fière que tu n'aies pas touché ta bière. je m'attendais pas à ce que tu sautes de joie. un merci peut-être. mais t'es grognon de toute manière. si je gueule parce que t'as eu envie d'une bière ça ne va pas. si je te félicite parce que tu ne l'a pas bu, ça ne va pas non plus. je ferme les yeux un instant, l'impression d'avoir un vertige, alors que c'est l'agacement qui prend le dessus. je suis tellement fatiguée de mes journées à rallonge que j'en deviens irritable pour un rien. c'est rien. juste un mal de tête. la journée à été longue bordel Ilan c'est froid entre nous et je déteste ça.

need you for better and for worse

@Sierra Vasquez

tu la détestes de te faire autant d'effet. de te faire culpabiliser en un claquement de doigt. de t'énerver au point de plus avoir raison de toi même. et puis, de simplement la voir et d'oublier tout le négatif. l'amnésie totale de ce que tu peux lui reprocher. ton regard ne se décroche plus d'elle. quand elle est présente, tu n'as d'yeux que pour elle. impossible de rester énerver. impossible de maintenir une distance quelle qu'elle soit: physique ou morale. toutes tes journées sont longues.. ne peux tu pas t'empêcher de lui rétorquer. les mains agrippées sur le dossier de la chaise haute où la bière a terminé son chemin, t'es plus que tendu. t'aimerais lui résister, lui montrer ton agacement, mais tu sais que lutter est insupportable pour toi et que tu préfères céder. un pas vers elle, ta main qui se tends pour attraper son bras et l'attirer vers toi. contre toi. la serrer dans tes bras et retrouver son corps, son odeur. t'es insupportable elle le sait sûrement. un baiser sur le front et tu relâches un peu son étreinte. une phrase qui sous entend qu'elle t'insupportes à hauteur de ce que tu ressens pour elle. si je te fais des papouilles, on peut ne pas parler? t'essayes de l'acheter, et tu commences déjà à glisser tes mains dans son cuir chevelu, même si tu sais pertinemment qu'elle ne va pas te lâcher comme ça si aisément.

need you for better and for worse

@Ilan Vanderbilt

je voudrais pouvoir rester en colère contre toi. je voudrais parfois être de celle qui ne cède pas. mais dès que mes yeux se posent sur toi, tu peux y lire tout l'amour que je te porte. parce que même dans l'incompréhension ou le désaccord, mon âme reste follement éprise de la tienne. et rien ne pourra changer ça. je sais oui.. que je lâche doucement avant de prendre l'anti douleur et de descendre mon verre d'eau d'une traite. je le pose dans l'évier, viens m'adosser contre le frigo en te regardant. je sais. je sais que mes journées sont trop longues parce que je travaille trop. et que si je travaille trop c'est pour financer la part de Casey. cette même raison pour laquelle on s'est disputé ce soir. j'ai pas le temps d'ajouter autre chose que tu viens briser la distance entre nous. ta main que tu tends, qui vient se poser sur mon bras pour m'attirer contre toi. je n'oppose aucune résistance, au contraire même. je me blottis entre tes bras, profitant pour respirer ton parfum. je ris doucement quand tu me dis que je suis insupportable et je ferme les yeux le temps que tu poses tes lèvres contre mon front. c'est pas comme ça qu'on va régler nos conflits. pas en fuyant et en ne parlant pas. que je dis en venant poser mes deux mains sur tes poignets, pendant que tes mains à toi caressent mes cheveux. mais cette fois on aura pas à se battre. je fais une pause. t'as raison Ilan. je t'ai tendu la main et t'as accepté mon aide. je sais à quel point c'était dur pour toi. là preuve de soir. mais tu ne m'as pas repoussé. t'as attrapé la main que je t'ai tendu et tu me laisses t'aider et tu te bats. mes mains quittent tes poignets pour venir se poser contre ton torse. j'accepte ton aide. je te laisse rembourser à la banque les trente trois milles dollars que je leur dois. mais. parce qu'il y a toujours un mais. j'aimerais que tu acceptes que je te les rembourse. ça prendra le temps que ça prendra, parce que je vais pouvoir calmer les heures supplémentaires. mais j'y tiens. et si vraiment tu veux râler, t'auras qu'à m'offrir une bague de fiançailles à trente trois milles dollars que je finis par dire en riant un peu.

need you for better and for worse

@Sierra Vasquez

la retrouver, c'est accéder à une bulle de sérénité immédiate. quelque chose de puissant, de relaxant. qui t'prends aux tripes d'une manière que tu ne sais comprendre. t'as déjà aimé, mais elle c'est autre chose. un sentiment que t'as jamais eu, avec n'importe quelle autre. tu l'aimes autant que tu la déteste. tu la fuis autant que tu la veux. tu sais que tu serais prêt à beaucoup pour elle. preuve en est, t'es prêt à lui donner une somme astronomique, à arrêter de boire, à plus te tuer à petit feu. à ton plus grand étonnement elle ne te repousse pas. t'expires de soulagement. t'avais pas besoin qu'elle gueule, t'avais pas besoin qu'elle te repousse. tu voulais juste entendre exactement les mots qui sortent un a un. un sourire qui gagne ton visage et qui vient détendre tes traits. tu m'aides et je t'aide. c'est normal. mais t'es sérieuse ou demain matin tu vas te réveiller et te dire que c'était la pire idée que t'aies eu ? peut être qu'elle dit ça pour te faire plaisir, pour que ça passe et que vous n'ayez plus à en reparler jusqu'à la prochaine discorde. j'crois pas une seule seconde que t'aimerais avoir une bague à trente trois mille dollars! rire honnête. la pulpe de tes doigts qui massent toujours le cuir chevelu de la jeune femme s'arrêtent et tes doigts se serrent un peu autour de son visage. tu viens posséder ses lèvres, un baiser tendre et pleins d'amour. j'te fais le chèque tout de suite et tu la lâches complètement, t'évadant vers le salon à la recherche de ton chéquier. il ne faudrait pas rater cette occasion.

need you for better and for worse

@Ilan Vanderbilt

avec toi j'ai l'impression que plus rien n'est insurmontable. j'ai pris conscience que ta dépendance à l'alcool, je pouvais la gérer. je pouvais l'encaisser tant que toi et moi on restait soudé. faut dire aussi que le fait que tu aies accepté de te faire soigner aide grandement. c'est comme si on avait fait table rase du passé et que l'un comme l'autre on avait décidé de faire un pas dans la même direction. j'ai de moins en moins peur et tout ça c'est grâce à toi. les traits de ton visage de détendent. les miens aussi au fur et à mesure que tes mains massent mon cuire chevelu. le mal de tête qui commence peu à peu à se dissiper laissant place à un sentiment de sérénité. bordel Ilan, je crois qu'on peut tout surmonter si on est ensemble. tu m'aides et je t'aides que je répète comme pour sceller cette promesse. je pouffe de rire avant de sourire, un sourire des plus sincère. doux et chaleureux. si tu me le redemande demain la réponse sera là même. je suis sérieuse, j'accepte ton aide mes mains remontent jusqu'à tes épaules que je serre un peu avant de me rapprocher de toi. mais t'es d'accord pour que je te rembourse ok . peu importe le temps que ça prendra ? parce que je comptes bien passer les soixante prochaines années à tes côtés. je secoue la tête en riant. non je veux pas d'une bague aussi cher. mais je te fais confiance. tu me connais par coeur. tes mains encadrent à présent mon visage, tes lèvres se posent sur les miennes et ce moment est d'une douceur incroyable. je voudrais que jamais il ne s'arrête. puis tu disparais, comme si je pouvais changer d'avis en un claquement de doigt. je te poursuis dans le salon, attrape ta main pour que tu te retournes vers moi. t'es vraiment une vieille personne dans un corps de jeune. tu vas pas me faire un chèque de trentrois milles dollars Vanderbilt. on va prendre rendez-vous à la banque et tu me feras un transfert d'argent d'accord ? j'entrelace nos doigts ensemble quelques instants. Ilan.. t'étais sérieux pour le mariage ? que je demande, en plantant mon regard dans le tien.