Unique. Elle l’est pourtant. Pour lui. Malgré toute la colère qu’il nourrit à son égard. Elle continue d’occuper une place particulière dans son esprit. Comme aucun autre. C’est à elle d’essayer de le faire sentir unique. Il pourrait presque y croire, mais il a conscience Scott, que n’importe quel mec devait la regarder comme lui. Utopie. Elle et lui. Mais jamais, ils ne s’accordent. Tout explose. Les morceaux répandus autour d’eux. Rejoignent déjà leur champ de ruine existant. Celui qui bientôt ne sera que poussière tant ils l’ont piétiné. Un sourire. Prend enfin naissance sur ses lèvres. Trop éphémère pour rester, mais suffisant pour en créer un sur ses lippes. « Quoi ? Non. J’oserais pas entrer défoncé dans une Eglise. » L’humour prend vie, mais il n’a aucun fond. Ne l’amuse même pas. Il est juste là. En surface. Le derme frotte contre le bois vieillis, alors qu’il se traine jusqu’à elle. Plus proche cette fois. A présent, son coude effleure son épaule. « Tu pries pour nous ? » La voix sérieuse. Le regard obscurcie par la lourdeur de ses émotions.

errants, sans trouver où aller. veulent se lier sans trouver les bonnes combinaisons. les bons codes. laissant qu’une porte verrouillée contre laquelle on cogne fort. laissant l’absence nous hanter jusqu’à ce qu’un jour il se dissipe. s’effrite. ailleurs. nous menant jusqu’ici, dans un élan de désespoir béni. haït. chercher des réponses qui n’existent pas. plus. même les sourires n’sont plus sincères, ne laisse qu’une douleur meurtrière enfouie. - tu pourrais même faire pire.. jeu de taquinerie, couvre les rages silencieuses. le sérieux reprend sa place, bois qui grince sous tes bras qui t’amènent près de moi. maigre contact, suffisant pour lancer les décharges électriques dans le corps. - tu crois qu’il y a encore quelque chose à espérer de nous ?.. trouve tes opales, tourne entièrement mon visage vers le tient. - j’ai demandé trop d’fois. on m’a jamais répondu. ou peut être que si. qu’ces derniers jours étaient mes réelles réponses. - et toi ? qu’est ce que tu as dis sur nous. qu’as-tu crier au ciel dans tes solitudes.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Chaire marquée par le bois. Il sent à peine l’inconfort. Trop occupé à la regarder elle. Elle qui peine à le regarder. Il peut le deviner à sa manière de se tenir. Rigide. « J’crois qu’il y a jamais rien eu à espérer d’nous. » Désentravée est la vérité. A voix haute, elle est prononcée. Péché confessé. Le leur. A trop s’aimer. A trop se détruire. Enchevêtrer l’un dans l’autre sans jamais pouvoir se lier réellement. Extirpe l’une de ses mains pour mettre quelques mèches de Lena derrière son oreille. S’attarde quelques secondes. « J’aime pas ça. » La main retirée. Il finit par déplier sa carcasse. Quitte les bancs. Quitte sa proximité. Ses pas le porte jusqu’à l’autel. D’un geste profane, il prend assise dessus. Les bras écartés. Les lèvent en l’air. Sourire sans profondeur sur ses lippes. « Tout ça c’est des conneries. Des illusions. » Prend fin, la lumière sur son ovale. Assombrit sont ses billes vertes. « Comme nous. »

la douceur ne vit jamais trop longtemps. dans tes yeux, dans tes gestes. là pour ternir tout ce qu’il reste, achever les dernières ruines qui tenaient encore debouts. confessions acerbes, fouille dans mes entrailles du poignard en guise de mots. serre le chapelet plus fort, marque la paume de ses billes. phalanges qui blanchissent de trop me contenir. - pars. voix qui en tremble, iris clairs perdent la lumière. les hissent jusqu’à toi, toi qui fait encore face. qui enfonce la lame plus loin, plus fort. - pars comme tu sais si bien l’faire. pourquoi t’es ici si tu n’y crois même pas ? et je te hais. d’avoir simulé tout le long. - la vérité.. c’est que t’y as jamais cru. et j’me hais de l’avoir fait pour nous deux. - j’comprends mieux. y’a toujours eu qu’moi dans notre histoire. que moi qui ai voulu y croire alors que c’était foutu d’avance.

Il s’était toujours demandé si elle croyait vraiment ses mensonges ou si ça l’arrangeait de les croire ? Déverse le poison, ses lèvres. Saute de l’Autel pour venir jusqu’à elle. L’attrape par le bras pour la faire pivoter vers lui. Soulevé du banc. L’orage dans les épaules. Gronde sa frustration et sa haine pour celle qui l’entrave. L’étouffe dans des émotions qu’il ne veut plus ressentir. A moitié plongé dans la pénombre, le visage de Lena lui apparait encore plus irréel. Accélère son rythme cardiaque. Si elle savait à quel point il la déteste en cet instant. « T’étais qu’un plan. Un putain d’plan à qui j’ai donné trop d’place. » Forte est sa voix. Elle secoue sa cage thoracique. S’échappe de sa bouche pour créer un écho entre les murs de la bâtisse. La main encercle le poignet de la jeune femme. Trop fort. Il l’entend à peine. Le cliquetis du chapelet qui pend mollement. « C’est plus facile pour toi d’croire que j’en avais rien à foutre de nous. Que je me servais d’toi juste pour m’amuser. Mais tu veux que je te dise ce que je pense ? C’est toi qui n’a jamais cru en nous ! Toi qui ne m’a jamais laissé de chance ! » Sèchement, il la relâche. Lui tourne brusquement le dos en croisant ses mains derrière sa nuque. Incapable de soulager la tension naissante. « J’ai été trop con putain. »

l’ange redevient démon. enfer qui trace son chemin jusqu’à moi, brutale est la démarche quand tu t’arrêtes d’un coup sec. tes doigts autour de mon poignée, m’arrache à ce bois encore chaud. rends la sérénité soudainement amère. l’asile devient prison entre tes chaînes rouillées. voix qui prend toute la place, son écho qui provoque les turbulences à l’intérieure. serre le poing, tire sur mon bras sans réelle force. exècre les mauvaises conclusions qui sortent de tes lèvres. les billes qui te détestent autant qu’je saigne. relâche l’emprise, tourne le dos pour cacher les émotions. et j’hésite, à venir poser mes doigts contre la courbe de ton muscle. tire dessus. encore une fois, plus fort pour délier tes doigts de ta nuque. te forcer à me revenir. - comment tu peux dire ça ?.. je t’ai tout laissé. regarde moi scott. m’approche mieux, poitrine qui vient se coller à ton torse. te force à lever les yeux. - regarde c’qu’il reste de moi après y avoir trop cru.. dépouille inerte. livide. - tu veux savoir l’vrai problème ? j’attends pas de réponse. - la vérité c’est que tu m’as toujours donné qu’des miettes de ton amour.. les bras le long de mon corps, une de mes mains qui s’approche de la tienne. effleure à peine. - t’avais peur de tout me donner, tu pensais que je m’en lasserais. que tu serais plus c’mec qui m’fait vibrer. tu pensais que ton amour m’ferait fuir, qu’il m’ennuierait à force.. mais t’as eu tort scott. silence, juste le temps de te regarder un peu. - j’aurais été folle de tout cet amour qu’tu m’portes. j’aurais été encore plus folle d’toi jours après jours. soupire. cils qui battent vers les cieux de couleurs avant de se rabattre sur toi. - j’m’en serais jamais lassée. évidence.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Dos à elle, ses yeux rencontre l’obscurité. Il a presque envie de s’y fondre. Plus qu’un pas et il peut presque disparaitre à sa vue. Effleurement. D’abord hésitante, ses mains à elle, le force à relâcher sa nuque. Sécurité irrationnelle. De nouveau face à elle, il tente de fermer les yeux. De se dérober à elle. Regarde-moi. Intime l’ordre, les pulpeuses amers. La tête relevée vers la voute, il fixe l’oppressante hauteur. Plonge dans le gouffre. Plutôt que le sien. Et dans sa tête, tout s’emmêle. Se bouscule. Il n’y arrive pas Scott. A arrêter le flot. Déferlante d’émotion. Certainement pas aidé par ce qu’il avait trop fumé. Tout n’est que brouillard. Soubresaut interne. Contre lui, elle prend position. L’imprègne de sa chaleur. De sa tristesse. La main effleurée, elle déballe les mots. Ne les retient pas. Des paroles qu’il ne connait que trop bien. Vraie. Derrière son ego surdimensionné. Sa confiance imperturbable. Il y a un homme qui ne comprend rien aux relations sentimentales. Qui est effrayé par l’idée de se donner à quelqu’un. Entièrement. Alors, il divague. Reste en surface. Navigue de point en point sans jamais s’arrêter trop longtemps. Et quand il le fait, il use la personne. Tire sur la corde pour qu’elle le balance. « Arrête.. » Sa poigne ancrée sur ses avants bras, il l’éloigne de lui. « Arrête .. Litanie. Relâche Lena. Paupières closes. L’arête du nez pincé. « ça sert à rien. » Un pas vers le côté. Il oscille vers le chemin qui le mènerait à la sortie. Puis, la regarde. Vraiment.

corps à corps sensibles. étincelle se transforme en incendie indomptable. là, quand tes opales dansent avec les miennes. s’éprouvent. déversement de sentiments aphasiques. gonflent le coeur, à la limite de l’implosion. et quand tes yeux me toisent, c’est l’hécatombe. c’est encore pire. dans la tombe, je reprends vie dans ton simple regard.   vérités qui assomment, qui t’prends aux tripes. le besoin de fuir, de me repousser encore. même schéma que tu reproduis, comme si c’était le seul que tu connaissais. tes mains qui m’encercle, me pousse à reculer. à m’éloigner. encore. - j’arrête. tremblotante. te regarde, là, au milieu. incapable de trancher entre partir ou rester. ce regard oppressant qui m’rends ivre. la destruction. celle que j’connaissais par coeur à force. douleur quotidienne, celle qui ne cesse de s’alimenter. ne trouve pas la paix. jamais. le manque constant qui dévore. - c’est trop dur à supporter hein.. esquisse d’un rire ironique. - j’en vaux pas la peine. qu’tu te battes contre toi même. j’abdique, reste immobile loin de toi. fatiguée d’être celle qui rattrape, qui attends, qui ramasse les morceaux à chaque fois qu’tu les brises. fatiguée de soigner mes sentiments, ceux que tu éventres à chaque fois. fatiguée d’avoir ce mal de toi. me retourne, face à ce même autel. lèvres pincées, accueil toujours ce même chagrin.

Immergé. Les flots qui l’entourent. L’emporte avec eux dans leur courant incontrôlable. Elevé dans l’ombre de la nef, la voix de Lena lui parait éloignée. Submergé par des eaux invisibles. C’est comme si elle enveloppait ses oreilles. Déformait la voix de celle qui lui faisait face. Résurgence d’une scène qui se répétait inlassablement. De lui, elle se décroche. Lui tourne le dos. Elle ne peut s’empêcher de tout ramener à elle. N’en valait-elle pas la peine ? Pourtant, si elle avait observé correctement la situation. Elle aurait sût. Qu’elle en valait la peine. Trop peut-être. Avec en échange, le risque de se détruire lui. Un fait. Entre ses mains, elle détenait les clés capable de l’entailler. Elles l’avaient déjà suffisamment fait. L’oxygène pénètre à nouveau ses poumons. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il avait maintenu sa respiration bloquée. « Me fait pas dire c’que j’ai pas dis. » La phrase est sans saveur. Balancé comme un cliché pour se dédouaner. Eviter de répandre devant elle ses pensées. « J’suis désolé. » Excuse sincère. L’homme se recule, avant de totalement lui tourner le dos. Poursuit son chemin dans l’allée. Provoque le grincement de la porte, avant de fuir. Encore. Avec l’intention que ce soit la dernière fois.