C’est le grand n’importe quoi. Cole t’entraîne vers la folie. À deux, vous formez un duo diabolique. Vous alternez entre défis et vérités. Au fur et à mesure, tu en apprends plus sur lui, tout comme il en apprend plus sur toi. T’es tellement chéper que t’avais pas capté son fin accent australien, pourtant, maintenant qu’il le dit, c’est vrai qu’il ne semble pas venir de cette terre que nombreux voudraient fouler pour tenter d’atteindre le rêve américain. Cole ou plutôt Colton se présente intégralement. Son identité te fait rire, mais tu sais pas vraiment pourquoi. Comment ou pourquoi ses parents l’ont appelé Storm ? Ils étaient aussi fous que les tiens pour t’appeler Gypsy. Gypsy, ou plutôt Gipsy, c’est une foutue araignée qui monte sur une gouttière, y a rien de fun là-dedans. Non mais, une araignée quoi, ça capture ses proies dans une toile pour ensuite les bouffer. C’est horrible. « Les miens ne sont pas plus normaux que les tiens mais ils se sont rattrapés avec mon frère, lui, il a un prénom normal » Et pourquoi il a employé le passé ? Il est orphelin ? Il y a encore tant d’interrogation sur lui. Tu pourrais rebondir, essayer de creuser, mais ce soir, ça ne semble pas être le moment d’avoir de longues discussions. Le challenge lancé, le jeune homme se déshabille en un rien de temps. T’es obnubilé par ses muscles. Il est bien taillé le petit. Tu louches sur lui et t’écartes un peu pour le laisser se dresser, tête en bas, pieds en l’air. L’équilibre est tenu. Tes prunelles se heurtent à la bosse dans son boxer. Quoi ? T’es une femme hétérosexuelle, c’est complètement normal d’avoir une telle attitude. C’est dans les gènes. Dans la nature humaine. Le Dudley reste une poignée de seconde à l’envers et puis il revient dans une position plus normale. Sa tête a rougi, parce que son sang s’est accumulé dans son ciboulot. Les fêtards le reluquent et pouffent de rire. Vous êtes devenu l’attraction ce soir. « Déjà bravo, je me doutais pas que tu étais dans une école de cirque » Tu t’esclaffes et te retournes vers la table pour te servir un peu de ce breuvage qui enflamme tes joues. « Je ne sais pas ce que tu pourrais inventer si je dis action, mais j’ai peur que ça parte en sucette. C’est surtout que j’ai pas tes talents alors je dirais vérité pour éviter que je finisse sur les réseaux sociaux ! » Tu bois un peu plus, noyant ta cervelle sans l’alcool, histoire que demain, tu ne saches plus très bien si cet instant avait été réel ou non. « Alors, à quelle sauce tu vas me manger ? Ne me demande pas quelle position je préfère ou je te saute dessus et je te bouffe » Imitation d'un zombie, tu te désarticules, la langue qui pend. En définitive, c'est impossible qu'il craque pour toi, t'es tout sauf élégante.

T’es totalement dans ton élément. Il y a tout ce qui te plait auprès de Cole, enfin, Colton Storm Stone. Il y a tous les ingrédients pour s’éclater. Les gars avec qui tu traînais te regardent désormais sous un autre oeil. C’est clair qu’en unissant vos forces, vous vous faites remarquer. Entre défi et vérité, il y a une discussion qui démarre. Chacun délivre un peu de lui avant que la folie ne reprenne le dessus. « Timothy, faut pas le toucher, je pourrais tuer ou donner ma vie pour lui. Tu as des frères et soeurs toi ? » Sa réponse qui te parvient aux tympans, tu lui lances un challenge qu’il accepte sans broncher. En un rien de temps, il se retrouve en petite tenue. Ses pieds saluent le plafond et sa face le parquet. Il a un bel équilibre le petit. Si c’était toi, c’est certain que tu aurais pas réussi. T’as jamais été très sportive. Ça ne fait effectivement pas partie de ton vocabulaire. Toi, c’est plutôt le cerveau qui carbure. Tu réfléchis trop. T’es même abonnée aux insomnies, d’où ta présence ce soir. Ok, Cole est un enfant sauvage. Il a évolué dans la nature, drôle de spécimen. « T’as été élevé par une louve dans les bois ? » Tu glousses et avales un peu plus de ce savoureux mélange. C’est ton tour. T’es pas prête pour faire la pitre. Tu vises la vérité. Cole pourrait faire de toi sa marionnette et bien que ça puisse être une expérience plaisante, tu restes prudente. « Je te suis, de toute façon j’suis armée si tu tentes un truc » Le verre déposé sur une table grouillant de déchets en tout genre, tu fais un détour par le salon pour récupérer ta veste dans laquelle se trouve une bombe au poivre. Cole est sympathique, mais combien de tueur en série s’était montré agréable avant de révéler leur véritable personnalité ? Ouf, y a des fumeurs sur la terrasse. Tu pourras toujours crier si ça devient dangereux. « Euh, je sais pas vraiment. Je suis la perfection, il ne m’arrive rien de gênant moi » Hein ? C’est quoi ces mytho ? T’es la reine de la maladresse. « En fait, l’année dernière, y a une saloperie qui m’a envoyé une vidéo et j’étais en amphi, le son à fond. C’était une meuf qui jouissait » La bouche qui se tord alors que vous longez la piscine, tu gardes tes bras dans le dos comme une vieille qui fait sa promenade. Tu te sens bien à l’aise à ses côtés. C’est léger. T’as pas besoin d’mettre un masque pour être « accepté ». « Alors, tu veux continuer ou c’est l’heure de rentrer chez ta mère ? » Tu lui envoies un coup de coude et ris à gorge déployé. L’alcool te fait vriller, c’est pathétique. Tu te sens marcher sur un nuage moelleux. Avec tout ce qui circule dans ton sang, tu pourrais sans doute tomber dans le sommeil, mais tu sais pertinemment que tu te réveilleras au beau milieu de la nuit. « Tu sais, tu fais le malin mais tu parles à une fille qui vaut des milliards » que tu rajoutes, totalement incapable de garder ta langue dans ta bouche. « Je fais aussi des études pour faire joli. Je … Je parle trop »

Tu pourrais parler de ton frère pendant des heures. Il est exceptionnel ce petit, surtout après tout ce qu’il a traversé. Parfois il te parle de sa vie loin de toi, mais c’est rare. Tu ne peux t’imaginer l’enfer qu’il a traversé pendant que tu étais à l’abri, chez ton père et ta mère. Cole semble partager cet amour pour son .. jumeau. Oh shit, il y a une deuxième perfection qui rôde dans ce monde. S’il est collant, c’est qu’il doit forcément être dans les parages. La façon dont il parle de son frère, ça pourrait te faire perdre une larmichette. La discussion se poursuit alors que vous franchissez la baie qui donne sur l’extérieur. D’autres fêtards ont trouvé la terrasse pour y fumer une clope. Cole s’attarde sur son éducation. C’est atypique. « Mais tu avais des parents ou bien c’étaient des extra-terrestres avec une apparence humaine ? T’en parles comme si c’étaient des étrangers » Un rire nerveux s’échappe de ta gorge et franchit tes lèvres sucrées. Le Dudley semble bien nostalgique de cette époque. Il se referme un court instant et retrouve son panache en te questionnant de plus belle sur ta pire honte. Le cerveau fume comme une machine à vapeur. Tu cherches un souvenir humiliant et sélectionnes le plus récent pour le transmettre au brun. Tu rigoles ensuite avec lui jusqu’à ce que votre promenade nocturne se termine sur les transats. La lune reflète dans l’eau turquoise de la piscine. C’est plutôt romantique, mais tu ne vas pas t’exciter cent mille ans. Pourtant, Cole semble te regarder avec désir, ou bien tu hallucines. T’es pas toujours la meilleure pour comprendre les comportements humains. C’est un comble pour une étudiante en sociologie. « Si je te dis, je ne saurai plus si tu t’intéresses vraiment à moi ou à mes comptes en banque » Une mèche de cheveux barre ton oeil droit. Tu souffles et l’envoies sur le côté de ton visage. « J’ai une vraie fortune qui m’attend, sauf si mes parents dilapident tout, ce qui est probablement impossible de faire en une seule vie » Ils pourraient quand même léguer tout leur fric à des associations, ils en donnent déjà tellement. C’est cuit, Cole va vouloir savoir le reste. « Ça te suffit ou tu vas continuer de creuser ? » Les yeux qui se perdent sur la surface du bassin, tu te relèves et te déshabilles devant l’étudiant. Exit la salopette, exit le pull arc-en-ciel. « Retrouve moi dans l’eau pour plus d’informations » Et sans tarder, tu trottines et plonges dans la piscine chauffée. Le choc thermique est puissant. T’as pas calculé l’arrêt de la respiration, si bien que tu as avalé une gorgée de chlore. Regagnant la surface, tu tousses bruyamment et tapes fort sur ta poitrine. « Tout .. Va .. bien » @Colton Stone

Cette histoire sur son éducation est intrigante. Tu l'imagines plus petit, galopant dans la brousse avec son frère. T'imagines toute une floppée de caravanes. Des étendoirs posés au milieu de la nature. Des rires d'enfants. Des chants spirituels. Un truc bien louche. Une association de personnes qui auraient dit non à la mondialisation. Tout de suite, tu fais le rapprochement avec les mouvements sectaires. Faisait-il parti d'une de ces troupes d'illuminés ? Un peu comme ceux qui avaient kidnappé ton frère pour lui laver le cerveau et le couper du monde réel. T'arrives pas très bien à cerner cet environnement dans lequel il a grandi. Tu t'imagines un regroupement de hippies. Des gens restés enfermés dans une autre décennie. " Tu me fascines déjà Cole Stone " La conversation dévie. On parle de toi. T'es le centre de la discussion, toi et tes millions qui dorment en banque. T'as pas choisi cette vie, on te l'a imposé. Ton père est un génie, c'est triste que t'aies pas hérité d'un quart de son intelligence. Au lieu de ça, tu t'amuses toujours alors que tu devrais songer à ton avenir. Le teaser lancé, tu ôtes tes couches de vêtements pour plonger dans le bassin chauffé. L'eau brûle la peau habituée au froid de Boston. Revenant à la surface, tu régurgites la tasse que tu as avalé. Le Dudley se déshabille et te retrouves dans la piscine. Inquiétée par ta quinte de toux, il se rapproche dangereusement. " Tu .. passais une bonne soirée ? C'est grâce à moi ou aux intellos qui parlaient du réchauffement climatique ? " Ouais, c'est pas marrant de se payer la tête de la planète bleue, elle souffre en ce moment. Mais tout est de votre faute, vous, les terriens. Oops, Cole se fait plus tactile. Il ose décaler une mèche de tes cheveux. C'est le grand brouhaha dans ta tête. Les lumières s'allument et clignotent dans tous les sens. " Mon papa est Monsieur Gates, je sais pas si tu en as entendu parler pendant que tu vivais dans ta prairie enchantée " Tu ricanes et remontes ta culotte un peu trop échancrée sur tes hanches. Zéro chance, ton soutien gorge est blanc. On voit tout. Tous les détails de ta minuscule poitrine. Le regard qui s'abaisse à tes seins, tu plaques aussitôt tes paumes sur tes tétons " Et puis merde, on est toutes pareilles, on a toute une moule et une paire d'abricots, ouais, moi, j'ai pas des obus " Tes bras qui longent ton corps, tu attrapes le menton du brun et apportes ses lèvres près des tiennes " Tu te sens comment Cole ? Je te plais assez pour que tu viennes goûter à mes lèvres ? "  

L’eau est cristalline. Les reflets ondulent sur la façade de la maison. Il y a l’odeur du tabac et puis il y a vous. Deux silhouettes qui se parlent, là, au milieu de toute cette fête qui tire sur la fin. À Harvard, tu as l’habitude de fréquenter « des fils et des fille de », mais Cole, il ne fait pas partie de ce monde. Quand toi t’étais les doigts de pieds en éventail dans un endroit paradisiaque, lui, il devait cultiver la terre ou apprendre des lignes d’un livre religieux. Ton imaginaire court trop. La magie opère tellement entre vous. C’est presque une évidence. L’identité est déclinée, parce que tu ne veux pas lui cacher que tu es liée à une fortune colossale. Il doit savoir et tu verras ensuite si son comportement change. « C’est ça, le fameux Bill, il est doué et c’est un super papa » Certes, tu n’as pas eu un père très présent dans ta jeunesse, il était partagé entre cette entreprise révolutionnaire et le deuil impossible de ton frère, mais il a fait du mieux qu’il a pu. Jamais tu ne lui en voudras. « Ce n’est pas aussi fou que ça. Je reste humaine, à l’exception que j’ai tout ce que je désire en un claquement de doigts. Tu connais le truc, l’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue » Le sourire s’étire et puis tu lui fais clairement des avances. Ça passe ou ça casse. Vos lèvres se rapprochent et se heurtent soudainement avec passion. Il la fait. Il a osé. Le baiser se prolonge et devient langoureux. Cole part à la conquête de tes courbes. Il les trace de ses paumes et alors que la chaleur ne cesse de grimper, tu marques l’arrêt de votre excitation commune. « Stop, il faut en garder pour plus tard » L’index qui barre ses lippes, tu finis par reculer dans le bassin, flottant sur le dos, le regard dévisageant la voie lactée. Tu reviens ensuite vers l’étudiant et tu scelles ta bouche sur sa joue. « Retrouve moi sur le net et peut-être qu’il y aura une suite à tout ça » Nageant vers un bord de la piscine, tu te hisses à la force de tes bras pour sortir de là. Ton corps grelotte instantanément. Tu attrapes une serviette disposée sur le transat et tu éponges cette eau qui ruisselle pour ensuite te rhabiller. « À plus Cole, je dois rentrer, j’ai pas dit bonne nuit à mon bonsaï » La folie qui revient, tu exploses de rire et essores tes cheveux en passant entre les gars qui fumaient. Sérieux, allait-il vraiment te pister sur les réseaux sociaux ?