Tonitruante est sa voix. Elle cogne contre son crâne. Flingue ses tympans endormis. Sur son passage, elle retourne tout. Enfonce des fringues au hasard dans un sac. Et pendant ce temps-là, Scott se redresse calmement. Encore instable à cause de sa défonce. Elle qui commence à se faire la malle. Alors seulement, il remet son jean. Calmement. Parce qu’il est décidé à n’en faire qu’à sa tête. A jouer. Avec elle dans les parages, l’alcool ne fait qu’amplifier le pire en lui. Réveil les mauvais instincts. Il laisse Lena prendre de l’avance. Entreprendre sa fuite. Quand il est sûr de sa présence dans le couloir, l’ombre la poursuit. Derrière lui, la porte se referme sans un bruit. Contraste étonnant avec la tempête en préparation. Devant lui, la silhouette fébrile de la brune avance rapidement, mais pas assez. Pas pour lui. Sur l’une des hanses de son sac, il tire d’un coup sec. Suffisamment pour que son élan soit stoppé et qu’il l’amène à lui.  « T’crois quoi ?! » Attrape le haut de son bras. Ressere son emprise pour la claquer contre un mur. « Que j’voulais plus ? » Gronde sa voix basse. « Mais regarde toi Lena ! » Ricanement mauvais. « Putain, j’pouvais voir tes seins se tendre sous ta nuisette. » Le visage à quelques centimètres, il la défie. « J’suis sûr qu’tu mouilles encore tellement t’as envie que j’te baise. »

porte que je ferme derrière moi. feu ardent assombrit les iris. et d’un pas certain j’m’enfonce dans le couloir. marche dans le vide, sans savoir où aller. peu importe. tant que c’est loin de toi. de ce nous nocif. et je sens  la brûlure vive sur mon avant bas, sangle que tu tires trop fort. dos qui claque contre le mur, le fait trembler sous ma peau. ferme les yeux dans une grimace un court instant. avant de les ouvrir à nouveau, de capter ta putain d’gueule. enragé. insensé. parce que tout ça, ça nous rends fous. aliénés. faux sourire qui s’étire sur mes lèvres. - et toi ? tu t’es vu ? à courir derrière moi.. que je murmure. rictus insolent cloué aux lèvres. regard qui divague entre tes yeux et tes lèvres. - tu veux m’fuir mais t’y arrives même pas. mauvais menteur. t’es aussi atteint que moi.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Elle joue la comédie la brune. Il perçoit l’émotion qui éclate dans ses iris. Pas celle qu’elle veut lui faire croire avec un sourire sans âme sur ses lippes. Elle tente Lena. Une tentative pour reprendre le dessus sur eux. Inutile. Ils le savent tout les deux, pas vrai ? Qu’aucun des deux n’arrivent à gagner. Que dans leur combat, ils en sortent détruit. A chaque fois. Clignote au-dessus d’eux, la lumière, avant de subitement s’éteindre. De ne plus détecter leur présence. De faire d’eux des ombres. Serpentine provocatrice déroule ses mots. Les accompagnent par l’action.

et de nous deux. y’avait rien à en tirer. ecchymoses colorent nos âmes démentes. douleurs de pas savoir comment s’apprivoiser entièrement. comment s’contenter d’un bonheur qu’on trouvera sans doute jamais. jamais l’un dans l’autre. et c’est maladif, cette envie de s’appartenir. c’est insupportable, c’besoin d’te ressentir. on va loin, toujours trop loin pour ne pas en perdre des morceaux en chemin. ton visage qui apparaît puis disparaît plusieurs fois avant de s’évanouir dans l’ombre. juste ton souffle, le mien. juste nos parfums qui enivrent l’air. qui l’rend toxique.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Dans leur bulle. Juste elle et lui. Front contre front. Douloureux sont les paroles. Du genre à vous étreinte le cœur. A vous nouer la gorge. Il la ressent entièrement Scott. Sa détresse. Elle qui se mêle à la sienne. Entoure ses mains, les paumes froides de la brune. Et cette sensation s’insinue en lui. Glace son sang. « Je sais pas... » Murmure douloureux. Ses pouces remontent jusqu’au bord de ses pulpeuses. « Tu parles d’moi. Comme si j’étais le seul responsable. » Les cils de ses prunelles effleurent les siennes. « mais c’est faux. » Passion trop cruelle. Combien de fois se sont-ils détruits ? « On est deux Lena. Deux à se détruire. » Le souffle court. Derrière elle, les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Il ne cherche même pas à la retenir. C’est avec elle qu’il plonge dans la boite métallique. Contre la paroi, il la laisse s’adosser avec douceur sans jamais la lâcher. « Je t’aime putain. Assez pour t’laisser.» Lentement, il enlève ses mains. Les siennes aussi. Baisse les armes. L’ombre se détache d’elle. Recule jusqu’aux portes de l’ascenseur. « T’as raison. Tu mérites mieux. Je mérite mieux. » Un pas en arrière.

est-ce qu’on en verra la fin ? de ce combat perpétuel. de ce coeur criant. qui te réclame malgré moi. les mots tombent. paroles qui me sonne, vertige qui me guette. je serre plus forts autour de tes mains. à la même puissance que mes sentiments endoloris. pour ne pas tomber, je m’enlace à tes verbes. à tes pulpeuses qui se délient. qui m’assome. je recule. danse macabre dans laquelle on s’oubli. contre le métal froid, frisson qui martèle ma peau. autant que ta voix. que ce je t’aime qui sonne faux. qui explose le palpitant. tes pouces sur mes lèvres, respire ton odeur. - je t’aime aussi.. vile torture que de le dire encore. que de le ressentir à chaque fois plus fort. ça veut pas s’enlever, tu veux pas me sauver. me libérer. et je sens mes joues se libérer de ta chaleur, ça me pique. ça me brûle, cette envie de te rattraper. mais je reste sur place, immobile. regarde juste ta silhouette se détacher. s’éloigner. encore. prends avec toi une partie de moi, trop pour en survivre. - oublie moi. les mots sortent trop vite. trop vif. essuie rapidement une larme qui tombe avant d’appuyer sur n’importe quel bouton.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Il les entends. Ses mots. Tellement douloureux. L’espace de quelques secondes, il croise se noie dans le bleu de ses yeux. Plonge dans l’abîme. Identique à l’océan. Sombre. Sans vie. L’éclat qu’il lui connait à disparu. Il n’est plus dirigé vers lui. Ailleurs. A-t-elle conscience qu’il ne pourra pas lui obéir ? Qu’il ne pourra pas l’oublier ? Qu’une partie de lui, gardera sa trace en mémoire. Indélébile. Lentement, les portes de l’ascenseur se referme, tandis que lui, âme en éveil, se dirige vers les escaliers. L’alcool a quitté ses veines. Comme l’écume des vagues, le liquide reprend son euphorie. Laissant derrière elle, une douleur amer.