Drunk in love
with @Horace Dawson

Les voilà envoyés dans tout ce qu'ils détestent. Cette représentation dégoulinante d'amour, cette image qu'ils ont trop longtemps trouvés stupide, cette image qu'ils ont tentés d'éviter. Mais c'est ce soir qu'ils retrouvent leur liberté, la porte de la cage ouverte, cage forgé à l'acier pour les empêcher de s'échapper, vers cet inconnu, ce monde semblable aux contés de fées comme pourrait en parler les romantiques. Mais vous êtes pas un duo comme les autres, parce que les choses, elle iront à votre façon, votre façon déraillé et coloré de faire les choses. Elle a du mal à s'dire que tout ça est vraiment réelle, qu'elle a réussi à trouver ce courage, se pensant capable de beaucoup de chose, mais peut-être pas d'échapper autant de sincérité. Moment en dehors du temps, presque comme un rêve qu'on attendait depuis longtemps. Parce que y'a cette envie de rester endormie, pour que ce rêve continue de jaillir et vibrer, que jamais, les cauchemars n'osent s'en mêler. Y'a ce sourire qui est incapable de s'échapper, même sous la plus forte des substances, vous n'aviez jamais été aussi euphorique. Peut-être que tout cette attente, c'était pour vivre ce moment, exactement à cette heure et dans cet endroit. Que cette attente, elle a rendu cette sincérité encore plus belle à échapper.  Si j'mens, je vais en enfer. Dit-elle amusée, persuadée que sa rédemption venait d'être acceptée. Les corps se retrouvent et se déchaînent, cette excitation et ce bonheur dévoilé à travers des baisers. Parce que toute la colère, la jalousie et la rage, elles sont partie, y'a juste cette légèreté, cette confirmation que tout ça n'était pas seulement dans sa tête. C'était bien réel entre vous et depuis plus longtemps qu'elle avait osée l'imaginer. La tête qui se hoche et qui ne s'imagine pas penser une seconde de plus à l'après, parce qu'elle le sait, c'est ce moment qui sera redoutable. Les corps virevoltent entre les meubles de l'appartement, détruisant tout sur leur passage, avec ce désir insatiable, celui de s'unir sans cette carapace, sans ce mur qui s'est longtemps empilé entre vous.  Plus jamais. Dernières paroles avant de s'évader à nouveau dans ses bras, se promettant à elle même, qu'après ce soir, il n'y aura plus d'Astra sans Horace, partenaire de crime dont elle tenait la main fièrement, les doigts scellés par les mots et les baisers. Nuit agitée, comme des corps qui se découvrent une nouvelle fois, d'une façon différente. Parce que cette fois, ce n'était pas juste de la baise, vous avez réellement fait l'amour. Toute barrière retirés, se dévoilant l'un à l'autre, le coeur battant et s'agitant sous les sentiments. Parce que cette nuit, était définitivement la meilleure de sa vie. Les yeux qui s'ouvrent au monde en fin de matinée, mal de crâne fracassant ses tempes, la vision floue et les pensés embrouillés. Le regard observant la scène de crime, quelques visions d'ébats lui revenant en tête, sans trop de détails ou de précision. Un regard qu'elle délaisse à la silhouette masculine, toujours endormi au visage apaisé. Le corps qui retrouve la cuisine paur se faire couler un café, bien trop concentré sur son mal de tête pour imaginer la réalité. Brouillard de ses pensées, noir complet, tout avait été effacé. Son téléphone qu'elle utilisait la plupart du temps comme son cerveau, notification pour lui rappeler qu'elle devait rejoindre Loyd dans quelques heures pour partir à Vegas, les affaires qui tentent de se faire dans la précipitation, incapable d'imaginer, ou de se rendre compte, qu'elle était entrain de faire la plus grande erreur de sa vie.

Drunk in love
with @Astra Rothschild

J'sais pas quand je comprends. Si c'est avant que t'ai fini ta valise ou, si c'est juste quand elle se ferme que j'capte que tu m'apprend le mot mascarade. Tu sais pourtant que j'suis pas doué pour les mots compliqués. Qu'ils m'agrippent la gorge et m'étouffent. Que j'me sens con, quand on m'parle et que j'comprends rien. C'est c'qu'il s'est passé ? Parce que moi, c'est gravé sous mes paupières, j'peux te refaire toute la scène, réécrire toutes les syllabes, les jouer à la perfection. Je peux même te dire le rythme de ton métronome, comment ça tapait entre les lettres. J'étais sûr que tu le pensais. J'aurai tout misé sur toi, abattu toutes mes cartes, j'y aurai laissé toute ma peau. Tu m'as dis que tu m'aimais, Astra. Tu me l'as dis et ça a raisonné toute la nuit. Gamin qui trouve sa place ; perdu dans un monde trop grand, qu'on installe entre tes bras, et qui écrit à l'endroit, pour une fois. Moi, j'aime la peau qui se froisse sous mes doigts, l'odeur de la pluie sur le bitume, les nuits étourdies, le parfum de la nuque d'une rencontre éphémère ; et j't'aime toi. J'ai fais une place sur ma liste, écarté les lignes pour t'y inscrire. Pour un instant, pour celui-là, j'sors la lame et j'te grave directement dans la chair. J'suis sûr de pas grand-chose, mais de nous je le suis. Cette nuit, je le suis. J'ai vu que t'écrivais de ton côté, j'ai pas fais gaffe. C'était de la craie, hein ? Si, si, parce que ça n'a pas résisté à la marée de ton réveil. J'ai mon prénom tout effacé. Tu m'as dis que tu m'aimais, Astra. J'sais probablement pas vraiment ce que ça veut dire, mais, je sais que ça s'oublie pas au milieu des coussins. Je sais que, si ça dure pas l'éternité, ça persiste après la nuit. J't'ai dis quelques mots, placé quelques phrases, des sous-entendus que t'aurai dû comprendre, parce que j'comprenais pas pourquoi l'autre existait encore après cette nuit. Pourquoi y avait un lendemain à notre instant. Pourquoi tout était pareil, alors que désormais tout devait être différent. Ca n'a pas passé ma bouche, mais j'te l'ai tracé du bout de la langue, j'te l'ai mordu au creux de ta cuisse, j'te l'ai soufflé à chaque percussion de mes reins. J'ai baisé beaucoup de fois. Mais, ça, là, la symbiose de nos sels, je sais que c'était vrai. Me dit pas que t'as déjà vécu ça, j'te croirai pas. J'ai poussé loin la découverte des corps, la multiplicité des plaisirs, mais dans mon apprentissage j'avais pas pensé à celui qui empoisonne depuis le cœur. Électricité des sentiments. Faire l'amour comme les autres le lisent dans les poèmes. Respirer, dévorer, bouffer, se gaver, devenir l'autre et crever pour cet instant. Tu m'as dis que tu m'aimais, Astra. Et, dans tes allers retours, tu fissures mon carcan de sang. J'te suis du regard, j'enfonce le pieu et la main avec. Ca gicle et toi t'embarques deux soutifs. J'sais même pas comment tu fais pour pas voir la mare qui m'entoure. Comme je mens, dans ces lèvres qui s'accrochent. J'vais pas chialer comme une merde, j'vais pas gueuler un spectacle de mon ridicule. Être aimé ça s'implore pas. J'vais arborer un sourire magnifique, et moi et mes lambeaux de peau, on va tenir les deux mètres qui nous séparent de la porte. S'enfuir. Deux mètres, puis des kilomètres, puis des mois. De mon aiguille, je recoudrais les chairs. J'inventerai le costume d'un homme qui n'a pas besoin d'être aimé par une Rothschild. Tu verras comme j'le porterai bien, ce costume. Si tu veux la lame, elle est coincée dans mon dos. Tu m'as dis que tu m'aimais, Astra.

fin