Le rictus amusé prend esquisse sur ses traits. Maligne la gamine. Retourne la situation à son avantage. Refuse de faire ce qu’il lui demande pour à l’inverse, le provoquer lui. Au milieu de la foule, elle le prend en chasse. Tourne autour. Rode. Fait couler ses mots dans sa direction. Des mots qu’il arrive à capter malgré le bruit. A croire que sa voix possédait le pouvoir de se glisser entre les basses. Et quand il l’entend, il voit son ego à elle, lui faire face. Dans cette étrange manière de parler. D’utiliser la prose pour embellir chaque phrase. Extorquer. Son égocentrisme. Elle le fait ressortir. L’amplifie. « J’suis pas à genoux devant toi. » Le poignet saisie, il l’attire à lui pour qu’elle puisse clairement l’entendre par-dessus le vacarme. « Et ça t’excite Julia. Parce qu’un mec trop facile ça a pas d’intérêt. » Main qui retourne son poignet. Remonte jusqu’à l’intérieur de son coude. « Ça t’ennuie. » Effleure le côté de sa poitrine, lorsqu’il glisse plus haut. « T’as besoin de jouer. De te faire désirer. De rendre fou les autres pour l’adrénaline. Et au fond, on est pareil. » Refermant sa poigne autour de son biceps, il la rapproche. « Je vais me répéter une dernière fois. Surprend-moi Julia, parce que jusqu’à maintenant, t’es prévisible. » Les émeraudes rieuses, il la pique. Volontairement.

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin   — Très bien Guerin. Tu t'échappes de son emprise. De tous ses mots. Ô combien Véridiques. Il veut que tu le surprennes, Julia. Il veut voir à quel point tu n'as aucune limite. Rictus. Regard provocateur, presque malsain, mains qui glissent sur son torse lentement, chaleur qui envahit son corps. Tes doigts s'arrêtent sur le bas de sa chemise, l'agrippent et le soulèvent pour le lui retirer au beau milieu de la piste. Tu dandines, exquise, danseuse de la nuit. Dos qui plaque contre son torse. Moule tes reins, fesses contre son bassin. Dos de ta main qui caresse le profil droit de son visage pendant que tu descends lentement et remontes le long de son corps musclé. Tu pivotes brusquement, tournes derrière lui, lèvres qui courent en même temps sur chacun de ses tatouages à porté de bouche. Baiser doux que tu apposes contre sa nuque avant de faire quelques pas en arrière et de l'inciter à se retourner. Il te fait face, tu retires à ton tour, ton haut sous un ou plusieurs regards surpris. Te voilà à moitié nue de la poitrine avec pour seul sous-vêtement, ton soutif à dentelles rouge et noir. Les deux couleurs que tu préfères Julia. — J'espère qu'elle te plaît. La vue. Tu recommences, des pas vers lui, tu danses, caresses sur ses hanches. Sur ses bras que tu invites à venir s'poser sur ton fessier. — Dis-le Scott. Dis-moi que tu veux me posséder et peut-être que je serais tout à toi ce soir. Tu as ce besoin de sentir son corps brûler d'envie pour toi. Ce besoin de te dire que tu n'es pas juste un brouillard. Que t'es là, dans un coin de sa tête et qu'il pense souvent à toi. Que dans ce beau merdier, tu n'es pas la seule à plonger. Cette fois, si imprévisible Julia, tu sautes et grimpes contre son bassin, croise tes jambes derrière son fessier. Crinière qui tombe en cascade sur son visage. Main qui agrippe et presse sa nuque, ongles qui traversent presque son derme pour y laisser tes marques. L'autre main de libre vient apaiser cette douleur d'une caresse contre sa joue et c'est contre ses lèvres que tu fonds. Une nouvelle fois. Fougueuse. Plus forte est ton étreinte. L'enveloppe de ton aura qui brille, qui brûle. Ton âme percute la sienne. Un baiser plus intense, si intense, tu l'embrasses comme si c'était la dernière fois. Comme s'il devait rendre son dernier souffle entre tes lèvres. Plus rien n'existe autour de vous. Sans retenue, tu bousilles cette barrière. Sépares vos lèvres pour mieux les retrouver les secondes d'après. La tornade Julia frappe et pas tendrement. Sauvage est cette femme pourtant si fébrile à la fois. À quel point cet homme est capable de te faire sombrer ? À quel point tu serais capable de le faire sombrer ? Peut-être que c'est comme ça l'enfer. Peut-être que c'est ainsi que vous vous sentez vivants.

Folie des mains. Arrachent son haut pour l’exhiber au milieu de la foule. A chaque mouvement, l’encre créer des variations sur sa peau. Ondule les serpents jumeaux sur l’arrière de ses épaules. Provocatrice est sa gestuelle quand elle bouge lascivement contre lui. Et quand tape son cul sur son corps, Scott ne joue pas au primal amadoué. A la place, il contient l’excitation. Veut voir ce qu’elle va faire d’autre. Trop simple. Il retrouve son regard azur, tandis qu’elle laisse ses mains l’explorer. Ses lèvres embrasser sa nuque. Lui arrachant au passage un frisson. Puis, elle s’éloigne de nouveau. Joue à l’araignée sauteuse. Retire son haut sans se soucier des regards. Sans prendre conscience du danger auquel elle s’expose face à des prédateurs. Elle fait penser à ses femmes trop extrêmes pour capter le mal et le bien. Pour prendre suffisamment soin d’elle pour se préserver. Il devrait jouer au justicier Scott. Reprendre son haut et l’envelopper pour l’éloigner des autres, mais il n'en fait rien. Il est hypnotisé par son culot. Son désir de danger. Sirène envoutante, elle revient à la charge. S’empare de ses mains pour les inviter sur son fessier ferme. Témoin sans doute, de ses nombreuses heures perchées sur des patins à roulette. Tempête. La sienne. A elle. Elle l’emporte. L’attrape au passage pour le faire plonger dans sa perte de contrôle. Saute sur lui, le corps fébrile. Elle s’empare de ses lèvres. Se frotte contre lui. Déclenche une myriade de sensations. Un désir si vif qu’il en devienne brûlant. Douloureux. Les ongles plantés dans sa chaire, lui arrache un grognement. Achève de le convaincre de l’emmener loin des regards, car soudainement devenu jaloux. Il la veut qu’à lui ce soir. Les boots frappant le sol, il avance. Abrutie par elle. Par les bruits. Par l’envie. Il ne l’emmène pas au wc Julia. Lieu sordide mêlé à de la baise rapide. Sans importance. Non, il les enferme dans un des nombreux vestiaires. Là où le bruit est étouffé par les portants chargés de veste et la moquette violette. Tant pis s’ils sont pris en flag en sortant. S’ils sont exclus. Tout ce qu’il veut, c’est elle. La claquant contre une console branlante, il l’embrasse. Tire sur sa lèvre inférieure, tandis que de ses doigts il fait sauter l’agrafe de son soutien-gorge, avant d’écraser sa paume sur un de ses seins. « Tu l’savais déjà. » Eclat lumière dans ses émeraudes. « Qu’tu serais à moi ce soir. » Murmure frappant ses lippes. « Tu l’savais à l’instant où je t’ai arraché à eux. »

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin  

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