Virevolte les notes. Entre les danseurs, elles s’immiscent. Se collent à leur peau. Les entraîne dans leur décadence. Silhouettes éparses. Sur leur aura, se reflète les spots bleutés de la boite. Met en valeur leur corps gorgée d’alcool. Plongé dans leur monde. Dans le machiavel de leur propre ether. Il s’y mêle Scott. S’abandonne à cette foule. A l’atmosphère feutrée empli d’une luxure sans moral. Les émeraudes balayant la salle, il scinde la foule. Recherche de quoi – lui aussi- oublier. Apparition. Sur sa chevelure ébène, se balade un rayon bleuté. Coule sur ses lèvres pleines. Son profil parfait. Veuve noire mortel. Sa noirceur qui l’appel. Entre les masculins, elle ondule. Se fait désirable aux yeux de quiconque la regarderait, mais personne ne la voit comme lui. Personne ne voit la flamme à la blancheur glaciale qui brûle dans ses opales. Personne à part lui. Il la voit telle qu’elle est Julia. Comme une âme incomprise. Trop vieille pour se suffire de la norme. Trop folle pour se satisfaire de la facilité. Trop solitaire pour s’attacher. Parce que dans le fond, il la voit. Cette peur du lâcher prise. Elle qui l’enchaîne, mais qui lui parle au brun. Le son des basses qui fait écho à son pulsant. La carcasse imposante, s’approche de la frêle mystique. Alors qu’elle se laisse infiltrer par la danse, le brun tire sur son bras de sorte à ce qu’elle ne le voit pas. La plaçant dos à lui, il appose un bras possessif sur son ventre. Jette un regard suffisament clair pour que les damnés abandonne leur proie. Elle est à lui ce soir Julia. A eux. Peut-être quelques minutes. Peut-être une heure, mais elle est à lui en cet instant. Les corps lascifs. Il l’emmène dans un entre deux. Murmure à son oreille. « Je t’ai manqué ? » Dévoile ses canines, le sourire qui pue l’égocentrisme.

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin   — Corps charnel et désirable, dès ton entrée sur la piste, la danseuse que tu es, fait glisser son corps dans le royaume de la séduction. Créant ainsi la danse Serpentine. Cette danse inédite subjugue le public masculin, présent ici ce soir, car elle conjugue les ondoiements d’une robe longue en soie blanche et ouverte par une fente atteignante ta cuisse. La sensualité à l'état pur. Autant par ta silhouette que par les gestes que tu mets en pratique sous les projecteurs. Mains levées dans les airs, elles se caressent, se cherchent, se chevauchent. Paupières fermées, lèvres pincées telle une tigresse affamée. Bassin qui ondule frénétiquement. Tu es cette veuve blanche ce soir, mais toujours noir dans le fond. Tu es cette veuve noire qui constitue un défi fascinant pour les hommes qui s’interrogent sur ton existence réelle. Tu es cette veuve noire qui captive tous les regards, qui évince toutes ces femmes. Ils te veulent. Leurs opales désireuses s'empressent de te le faire savoir. Certains commencent même à rôder autour de toi, pensant pouvoir t'atteindre en premier. Sauf que non, plus ils se rapprochent, plus tu t'éloignes dans un regard électrisant. Jusqu'à ce que l'homme sournois se hisse en silence et te vole à tous ces mâles. Souffle que tu lâches dans la volée. Ventre que tu avales suivie d'un frisson qui te parcours l'échine lorsqu'il y appose sa main. Le diable est de retour pour te jouer de mauvais tours Julia... Profil que tu pivotes silencieusement, lèvres près de son cou... Souffle chaud qui s'imprègne sur sa peau... — Non. Écho d'une voix ferme. Parce que c'est comme ça que vous vous comprenez. Vous. Comme ça, que vous communiquez. — Toi ? Ton palpitant qui s'affole. Tu veux qu'il te montre à quel point tu l'as manqué, Julia. À quel point il n'arrive pas à supprimer ce visage de ses pensées. À effacer toutes ses envies folles à ton égard. — Quel est cet élan de possessivité ? Est-ce que ça te ferai chier de voir un de ces hommes poser le doigt sur mon corps ?

Vers lui, se tourne son visage. Effleure son cou, ses lèvres pleines. Rentre en collision avec son derme, le souffle de la brune. Accompagne la négation. Et ça le fait presque sourire le brun. Glisse sur son ventre, sa paume. Entre en contact avec le satin de sa robe. De sa main libre, il vient entraver les mouvements de son visage. Prend prise sur son menton. La force à pivoter pour qu’elle regarde en face d’elle. Qu’elle croise le regard de toutes ces âmes errantes. « Regarde-les Julia. » Descend sa main jusqu’à la naissance de son cou. « Ils seront jamais suffisant. Pas pour toi. » La paume sur son abdomen se fait plus basse. Tend le tissu de sa robe. « J’peux pas être jaloux, alors que c’est moi que t’as dans la tête. » Autour d’eux, la foule déraisonnée devient plus dense. Tombe dans la décadence. Plus bas encore, il descend. A hauteur de son intimité, il exerce une légère pression. « T’en désir aucuns Julia. » Prédateur perdu dans l’ombre, il continue son action. Ses lèvres effleurent son oreille. « Pas quand j’suis là. » Luxure dans l’aura. Il embrasse son cou. L’imprègne de son emprise le machiavel. Aspire les émotions qu’elle dégage.

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin   — L'homme sournois. Telle que tu l'avais imaginé, aussi rusé qu'un renard à six queues. Sourire qui fend les traits de ton visage. Si sûre de lui, est le garçon. Le pire dans tout ça, c'est qu'il n'avait pas tort. T'en as absolument rien à foutre de tous ces hommes lorsqu'il est là. Ces hommes que tu regardes, rictus. Juste pour le faire chier, tu passes la langue sur ta lèvre, l'humidifie comme pour transmettre tes idées folles les concernant. Le rendre jaloux. Jusqu'à plonger dans son esprit. — Et qu'est-ce qui te fait penser que toi, tu seras suffisant mh ? Il aurait tort de prendre à la légère l’uppercut de cette première phrase. Les paupières qui se ferment lorsque ses charnues embrassent ton cou. Lentement, tu passes de la lumière, aux ténèbres. Et dans ta tête, tes idées chavirent, coulent et se noient dans la tempête. Cette façon qu'il a de te toucher... Au plus profond de ton âme. Le fait-il avec toutes ces femmes ? Cette pensée t'arrache d'une jalousie sans preuve. — Et si, ce n'est pas avec toi que j'ai envie de danser ce soir ? Mais mh... Avec lui ? Ton doigt s'pose sur un homme lambda. Tu pousses le diable, par son torse. Attire l'inconnu par sa cravate tandis que ton corps se met en action contre le sien. Le tout, sans quitter le regard diabolique du diable. Tu veux y voir la jalousie des flammes dansantes sur ses opales. Corps collés serrés contre cet homme, tu transgresses radicalement les normes, les lueurs pâles de l’aube, l’éclosion des fleurs, le frémissement du vent, la fluidité de l’eau ou la vivacité d’une flamme. Tu es cette sirène qui attire tous les marins. Qu'il vienne te chercher, qu'il marque son territoire si c'est réellement le diable.

Ne le voit-elle pas ? Qu’il est déjà suffisant. Ne le sent-elle pas ? Parce que lui, oui. Il ressent chaque frisson sur son corps. Chaque soupir qu’elle semble vouloir avaler. Même dans l’étouffante atmosphère, il la perçoit. Elle. Et chacune de ses réactions. Même quand subitement, elle se fait distante. Choisissant au hasard, un homme dans la cohue. S’en amuse sous les yeux du brun, mais il n’en a rien à foutre Scott. Il sait qu’elle est à lui ce soir. Peu importe ce qu’elle fera. Ce qu’elle dira. C’est avec lui qu’elle choisira d’aller. Alors, il l’observe. La veuve noire. Elle qui se donne des ailes. Ondule sous les néons. Sous les regards affamés des chiens. Et ça l’amuse. Lui qui affiche un sourire dans la pénombre. Savoure chaque seconde où elle danse. En cascade, ondoie sa chevelure ébène. Absorbe les rayons bleutés. Julia. Pêcheresse parmi les mortels. La sienne. Il est tenté de la laisser. De ne pas lui donner ce qu’elle attend, mais il est impatient l’ombre. Une fois de plus, il se positionne derrière elle. Appose une main sur sa nuque pour décrire des cercles. La masser jusqu’à ce qu’elle recule la tête en arrière. Qu’elle s’arrache de l’inconnu. Seulement maintenant, il vient glisser à son oreille de nouveaux mots : « Si j’ai tort .. » Attrapant son poignet, il la fait pivoter face à lui. Tandis que les lumières prennent vie dans ses émeraudes, le brun soulève le visage de la jeune femme. Entre le pouce et l’index, il coince le menton. « … dis-moi… » Lentement, son pouce remonte jusqu’à sa lèvre inférieur. La caresse. Tire légèrement dessus. « Dis-moi c’que tu veux qu’je fasse pour qu’tu changes d’avis. » Une carte entre ses mains. Celle qu’il lui donne.

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin   — Putain cet homme... Telle une droguée, tu ressens chaque cellule de son corps. Ou plutôt, tu le sens comme Atlas sent le poids de la terre sur ses épaules. Comment arrive-t-il à te faire ressentir tout ça, Julia ? À quel moment il a suscité autant ton intérêt ? Comment arrive-t-il à évincer tous ces hommes ? Et surtout, surtout, pourquoi ton cœur se met-il à battre aussi vite ? Tu ne comprends plus rien, tu es paumée, mais tu ne montres guère cette faiblesse. Parce que tu sais Julia, parce que tu sais qu'il attend juste que tu baisses entièrement ta garde pour attaquer. Tu ne veux pas être une fille de plus sur son tableau de chasse. Il y en a assez sur terre pour qu'il vienne te chercher toi. Il le sait, c'est tout ou rien avec toi. Main sur ta nuque, il réussit en quelque sorte à t'hypnotiser. Te faire chavirer. T'arracher à cet inconnu dont tu as déjà oublié le visage. Maudis sois-tu diable. Il te fait pivoter, tes cheveux fouettent son visage, mains qui viennent se plaquer sur son torse, corps qui enlace le sien. Si proche. À nouveau, ton cœur bat trop vite. Pourquoi putain ? Regard qui se plante dans le sien, tes yeux font des allers-retours entre ses yeux et ses lèvres qui s'expriment. Il te donne une carte. Il attend que tu saisisses cette chance. — Scott... Son prénom glisse entre tes pulpeuses. Tu l'aimes ce prénom, un peu plus chaque jour depuis que tu l'as rencontré. — Ce serait beaucoup trop facile, si je te le disais. Puise dans tes pensées, cherche, trouve. Possède-moi. Tes lèvres se contractent pour apposer un baiser sur son pouce présent. Tes mains glissent lentement et sensuellement de son torse à sa nuque, tendre caresse. C'est contre lui maintenant que tu ondules, telle une déesse, tel un serpent. Nez qui caresse frénétiquement son menton. Âme qui agonise sous l’effet de sa présence. Pourtant, ta dévotion à son attention s’amplifie un peu plus à chaque respiration qui t’est donné. — J'te veux pas ce soir et tous les autres soirs. Mensonge. Damnée. Il sait que tu le veux, que tes gestes contredisent tes mots. Que dans tes yeux, il y a cette passion. Cette flamme dansante. Elle brûle de mille feux. Tu le veux à tel point que tu as peur de te laisser aller.

Fébrile entre ses mains. S’entrouvre ses pulpeuses pour prononcer son prénom. Il en savoure le son. Chaque lettre qui s’entortille autour de sa serpentine. Dans sa réponse, elle se trahit. Fait demande de ce qu’elle désire. Embrasse son pouce comme pour appuyer ses mots. Se déhanche contre lui. Et il sait, qu’elle s’abandonne à lui comme elle s’abandonne à la musique. Arpente sur son corps, ses mains carnassières. Sur sa nuque, elles s’apposent. S’ancrent. Etonnamment, elles sont froides. Tellement, que leur température s’insinue sous sa peau. Plus proche encore, il sent son nez frôler son menton. Laisse échapper le mensonge. Lui qu’il supprime d’un geste, parce qu’il la force à le regarder. Pendant un instant, il se perd dans ses prunelles. Si différente de Lena, mais qui efface son souvenir. Alors, fond sur ses lippes, l’ombre. L’enveloppe dans sa noirceur. Goûte à son baiser. Celui qu’il avait entraperçu. A la différence, qu’il est voulu cette fois-ci.

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin   — Julia, tu perds ton appui et ton aide, tant il te hante et t’obsède. Tu hais ce harassant désir de le posséder lui et personne d'autre. Tu crains sa voix, son pas qui danse collé contre toi. Tu hais ce parfum qui t'embrume l'esprit et te rend si fébrile. Tu veux qu'il appartienne à ton âme sombre Julia. Tu veux tellement de choses. Et dans le silence envahissant, mouvementé, de ce soir, il agrippe ton menton, relève ton visage et captive tes prunelles de couleurs. Comment ne pas succomber lorsqu'il te regarde de cette façon, mh Julia ? Force à ralentir ta respiration lorsque tu fixes ses lèvres approcher lentement des tiennes. Tu rencontres alors son regard et te laisses emporter par ses splendides iris. Non ne fais pas ça Scott... Trop tard. Ses lèvres venimeuses, aussi dangereuses que n'importe quel poison, aussi douces que la soie, aussi addictives que la pire des drogues. Tu tressaillis, Julia. Fermes les paupières. Inutile de résister, tu n'y arrives pas. Un frisson agréable te traverse de la tête au pied, particulièrement sensible dans ton dos, surtout là où sa main, chaude, repose. Une sensation de bien-être t’envahit toute entière, une chaleur enflamme tout ton corps, et, instinctivement, tu glisses ta main jusqu’à sa tête et vint perdre tes doigts dans sa chevelure sombre. Ta serpentine quant à elle, franchit la barrière de ses lèvres pour aller enlacer et provoquer sa jumelle. Tu l'embrasses sans retenue, t'élances sur la pointe de pied, t'as plus envie de le laisser respirer. Tu veux le garder égoïstement contre toi et continuer à faire grimper cette chaleur qui te brûle les doigts.

Imperceptible frisson sur sa colonne. Il le ressent à travers son mouvement, quand légèrement, elle tressaille. Réceptive, elle se laisser aller. Se perd dans ses cheveux pour s’y accrocher. Et il grogne Scott. Tout contre ses lèvres. Pressée contre lui, il la sent se redresser. Devine l’inconfortable position. Disparaissent dans l’obscure. Leur silhouette enlacée. Elles qui ne forment qu’un. Jusqu’à ce que le brun y mette un terme pour venir chuchoter à son oreille. « Surprend-moi Julia.. » Provocatrice demande. « Montre moi c’que tu as de mieux qu’toutes les autres. » Dessine un rictus ses lèvres, alors qu’il vient lui faire à nouveau face. Croise ses prunelles. Prédateur. Il veut jouer Scott. Voir de quoi est capable Julia. Ce qu’elle a en elle et qu’elle garde jalousement. Les actions et les émotions qu’elles se refusent à montrer, parce qu’il n’est pas con. Il a parfaitement conscience du rôle qu’elle peut se donner. Le manteau d’une indépendante. Sans attache et qui ne se laisse pas facilement toucher.

NOCTURNE SONT LES ÂMES @Scott Guerin   — Corps qui sombre un peu plus dans la passion de ce baiser. Vos lèvres qui s'humidifient, vos échanges salivantes. P'tin que tu le détestes de te faire aimer ça. Ce simple échange qui te hérisse les poils. Entre délices et malices, tu te perds Julia. Tu te perds dans ces abysses jusqu'à ce que le brun y mette fin. Lèvres encore tendues, marquées par cette volupté. Paupières qui s'ouvrent enfin, prunelles qui croisent les siennes. La femme forte et fière que tu es et qui d’un côté pouvait se montrer dure, coriace et sévère, mais de l’autre, douce et aimante. Un savant mélange qui fait de toi une femme populaire parmi les tiens. D’aucuns ne dirait qu’un jour, tu pouvais sombrer ou perdre. Aucun, jusqu'à ce jour. Ce diable. Tu le hais à tel point que tu le désir. Un désir qui fait écho à ton cœur et tu n'aimes pas ça. Ses mots résonnent. Tu les entends, mais tu refuses d'y faire face. — Pourquoi ? Oui pourquoi lui ? Pourquoi, ce serait lui que tu devrais surprendre ? — Je ne peux rien y faire si tu ne le vois pas. Si t'es un aveugle parmi tant d'autres. Tu rôdes autour de lui, tournes autour de lui telle une tigresse qui menace sa proie, les bras croisés dans le dos. Fuirais-tu Julia ? Te sentirais-tu en danger face à cet étalon ? Possiblement. Et alors ? C'est ton droit. — Je suis une perle dormante sous la vague profonde. Si imprévisible et inégalable. Froide comme un iceberg et à la fois chaude comme des feux dansants. J'inspire la curiosité, l'intrigue, la passion, le désir, l'envie de me posséder. Des heures, un jour, une nuit, qu'importe. Surtout, surtout, l'goût d'inachevé. C'est pour cela que t'es encore là, Scott, et que tu n'es pas déjà retourné te faire accorder le pardon de ton ex. Face à lui, ton corps languis. Glisse contre le sien, pupilles qui se dilatent et qui s'ancrent dans les siennes. — Donne-moi une bonne raison de te surprendre toi et pas un autre... Voilà ce qu'elle a de plus que les autres. Une présence et une prestance que nul ne peut ébranler.