Je ne suis pas anti-Noël, loin de là, je suis comme la majorité des gens, je crois. Emerveillée par les lumières, morose par le manque de ma famille, et blasée parce qu’il semble toujours un peu trop long, le dernier mois de l’année. Mais aujourd’hui, étant donné que j’ai ma journée, j’ai décidé de la terminer en arpentant les allées du Christmas village et de m’attarder sur ce que les stands peuvent proposer. Sait-on jamais, si j’avais une illumination quant aux cadeaux que je n’ai toujours pas trouvé.

Puis… Je n’avais pas encore eu l’occasion d’y aller, alors que c’est par l’initiative du comité des habitants de la ville que le marché de Noël avait été mis en place cette année. Alors en ce vingt-deux décembre, je me décide enfin, parce qu’après tout, le réveillon de Noël est après demain. Mieux vaut tard que jamais pour s’imprégner de l’ambiance festive, pas vrai ?

Dans cette idée, j’ai proposé à Daniel de m’accompagner, parce qu’avec nos emplois du temps respectifs, il est vrai, que nous n’avons pas eu le temps de beaucoup nous croiser. C’est un fait que je déplore, sans pouvoir nier que je déteste me dire que j’ai pu délaisser notre amitié.

De fait, à patienter pour le voir arriver à l’heure que l’on s’est, par messages interposés, donnée, je me dirige naturellement vers un kiosque à café. Glisse un billet de cinq dollars à l’employé une fois ma commande passée, et la récupère quelques minutes après. Mes doigts parés de mitaines, j’avoue les réchauffer sur le gobelet, soupire et en le faisant, engendre un nuage de fumée. Faute du froid installé sur le Massachussetts pour la fin de l’année. Ca me fait esquisser un faible sourire, quasiment malgré moi, que ce soit l’été ou l’hiver, cette ville, je ne m’en lasse pas.  

MADE BY @ICE AND FIRE.

Les minutes s’amoncèlent, mais je n’en fais pas cas, je me laisse bercer par l’ambiance de l’endroit, par cet esprit de Noël qui se dégage ici et là. C’est à l’instant où je porte mon gobelet à mes lèvres pour la première fois, que je sens sa présence, son visage proche de moi, et une caresse provoquée par le timbre de sa voix, « Il est pour moi j'espère ? » j’en craque un sourire franc, et je m’essaie à le regarder de biais, action compliquée faut de notre proximité.

Alors en un mouvement rapide, je me retourne pour y faire face, et proposer, « Non, celui là, c’est le mien, » l’air dépité, triste pour rien, « mais si t’es gentil, je peux te proposer de t’en payer un. » déguisé en grand acte de bonté, alors que ça me fait plaisir, impossible à nier. Mais ce n’est rien comparé au fait que je suis heureuse de le retrouver. D’ailleurs, de mes prunelles, sa silhouette, je me permets de la détailler, comme si je me devais de récupérer tous les détails, « Si je te dis que tu m’as manqué, ça fait trop mélodramatique ? » Même si c’est la stricte vérité, j’ai cette sensation que trop de jours sont passés. Qu’elle a été mise en pause, notre amitié. Oui, peut-être que j’abuse un peu, c’est vrai. « C’est qui la femme que je dois blâmer ? » J’accuse en surjouant, comme une meilleure amie ayant le cœur brisé. Désignant de la main le kiosque à café, pour savoir si oui ou non, il désire commander.  

MADE BY @ICE AND FIRE.