Je grimaçais quand tu m'affirmais ne pas être un menteur. Comment je pouvais faire des études en lien avec les mots, le langage et être aussi nulle pour dire ce que j'ai sur le cœur ? " Je n'ai pas dit que tu étais un menteur ! " que je me défend aussitôt. " Je dis simplement que tu n'es pas comme les autres. " Parce que les autres ne m'ont jamais vu autrement que comme une bonne copine. Celle qu'on peut rejeter, utiliser, briser parce qu'elle gardera de toute façon le sourire. Et maintenant que je sais que tu n'es pas comme les autres, c'était presque terrifiant de ce jeter dans l'inconnu de la sorte. Terrifiant mais plaisant aussi. Une bouffée d'oxygène bienvenue. J'en profitais pour venir me blottir contre toi, m'accrochant à ton t-shirt pour être certaine que tu ne t'échappes pas. Mon sourire revient quand tu me parles de ma poigne. " Je suis démasquée. J'avais monté tout ça juste pour te voler tes vêtements. Ils ont l'air confortable. " Quand bien même ton étreinte était certainement le meilleur endroit jamais découvert jusqu'ici. Rien que pour moi.

Pas comme les autres. Un compliment qu'il a déjà entendu plus d'une fois mais qui le fait toujours autant sourire, encore plus venant d'elle. Un gosse à qui l'on viendrait de donner un bonbon, voilà de quoi il aurait l'air s'il ne se retenait pas d'afficher ses belles dents. Un acte qui ne l'empêche pas de briller tout autant, chose assez drôle quand on y pense. C'est qu'il en faut peu au soleil pour illuminer de ses rayons. Une joie de vivre naturellement contagieuse qui ne tarde pas à faire naître chez la brune un sourire, le tout premier depuis qu'elle a mis les pieds dans cet appartement. Tandis que les nuages disparaissent au loin, l'atmosphère lui, s'est apaisé. Un geste d'affection qu'il a trop peur de briser au risque de voir la tempête ressurgir de sitôt. "Yeah... Fashion sense you know." Le ton manque de sérieux, sans doute parce que la tenue qu'il porte est loin de faire honneur aux goûts vestimentaires pour lesquels on le prône habituellement. T-shirt et pantalon de jogging, c'est ce qu'il aime porter lorsqu'il est chez lui. Le confort avant tout, même pour Kieran. "Okay. So... we're good ?" Qu'il demande en se détachant un peu d'elle sans rompre le contact pour autant. Les mains qui effleurent toujours le dos de la brune, il lui fait face à nouveau. "You really should stay here for dinner. My taste in food is as good as my taste in fashion." Un fait scientifiquement prouvé par le comité Maddox.

Tu n'étais pas comme les autres types que j'avais pu connaitre jusqu'ici. T'étais différent pour la simple raison que tu ne me regardais pas de la même manière. Jamais je n'avais été considéré autrement que comme la bonne copine qu'on invite aux soirées pour déconner. Jamais une garçon ne m'aurait trouvé attirante ou jolie. J'étais l'éternelle bonne copine pour la plupart de mes amis. Pas pour toi. Alors maintenant que la tempête était passée, je me sentais stupide à l'idée d'être arrivée en faisant une scène. Tu te détaches de l'étreinte que je t'avais volé en premier lieu, sans mettre trop de distance entre nous. Tes mains glissent dans mon dos et font parcourir un frisson le long de ma colonne vertébrale. Ma tête bouge de haut en bas alors que je scrute ton visage. On est okay. Tout allait mieux. Y avait même une certaine timidité qui s'était installée malgré mon rire qui résonnait autour de nous. " Okay.. " Et à contre cœur, je reculais pour me diriger vers le canapé et m'asseoir. " Je suis désolée. " D'arriver comme ça et de te crier dessus.

Ses lèvres s'étirent un peu plus lorsqu'elle hoche la tête, lui confirmant ainsi que tout va bien. C'est un sourire de soulagement cette fois, qui se transforme bien vite en réel bonheur quand la brune accepte de rester. La suivant vers le salon, il récupère au passage les boîtes de pizza qu'il avait mis de côté pour les déposer sur la table de basse. "Nah, don't be. It's okay." C'est toujours okay avec Kieran, même lorsque ça ne devrait pas. Parce que même s'il n'est pas à la place des autres, il les comprend. Ou du moins, il essaie. Et tant que les problèmes pourront être réglés d'une façon ou d'une autre, ce sera toujours okay pour lui. "I told you to come for a hug,  that's what you did." Qu'il ajoute avec un brin de malice en s'asseyant sur le canapé à ses côtés. "Okay, pick one now." Celle de droite ou celle de gauche ? Son regard parle pour lui : il ne lui dira rien. Il veut qu'elle devine de quelle pizza il s'agit au moment où elle la mangera. Et bien sûr, qu'elle se régale au passage.

L'excuse s'échappe de mes lèvres sans que je ne puisse la retenir. Je détestais la personne que j'étais quand l'impulsivité prenait les commandes sur ma raison. Je déboulais toujours comme une tornade, sans me soucier de ce que les autres pourraient ressentir. Egoïste. Mon visage s'attriste à cette pensée, quand bien même c'est un sourire que tu m'envoies pour te vouloir rassurant. Tu es trop bon pour moi. Ou presque. Tu es frustrant par moment. Comme quand tu me glisse à demi-mot que tu es capable de m'influencer. Si je veux un câlin, je dois venir le chercher, même si c'est avec la rage au ventre. Idée que tu as implanté. " Je n'ai pas envie d'être celle qui doit se déplacer " que j'avoue en fronçant mes sourcils. J'veux pas être la seule à me montrer vulnérable dans cette histoire. Mon attention se dirige vers les pizzas quand tu me demandes de choisir l'une des deux. Plouf plouf mental pour le tirage au sort, ça sera droite. " C'est quoi ? " J'attends pas la réponse avant de prendre une part et de mordre dedans.

"Why ? Is it a bad thing ?" D'être celle qui se déplace ? Il n'essaie pas de se moquer, juste de comprendre son point de vue. Parce qu'il veut pouvoir discuter et plaisanter avec elle sans prendre le risque de la vexer à chaque fois. Il a souvent été celui qui se déplaçait par le passé et ça ne lui a jamais réellement posé problème. Mais pour une raison inconnue, Blodwyn semble penser tout autrement. "What's your guess ?" Qu'il demande en la regardant croquer à pleines dents dans l'une des deux pizzas. Il l'imite aussitôt en prenant une part de la seconde, un pur plaisir pour les papilles qui s'éveillent aussitôt. "This one is my favorite. You should try it." La Buffalo Chicken de la pizzeria Regina. Ouais, il rigole pas quand il s'agit de pizza. Et encore moins quand il s'agit de poulet. C'est sacré.

Parler de ce genre de chose, c'était toujours compliqué. Ecrire était plus simple, si vous voulez mon avis. Là, être assise sur un canapé et face à la situation - que j'avais moi même provoqué, je le sais - ça me mettait un peu mal à l'aise. J'avais peur de me ridiculiser, de dévoiler le cours de mes pensées et d'être moquée pour cela. " Parce que jusqu'ici je n'ai jamais été prise au sérieux. Si je te dis que j'ai besoin de réconfort et que tu en profites pour taquiner, ne pas vraiment dire ce que tu penses ou si tu me dis de me déplacer comme si de ton côté ça importait peu... bun ça me donne l'impression que c'est juste pour moi. " Je grimace parce que je ne suis pas certaine de réussir à me faire comprendre dans toutes cette histoire. Je suis bien contente quand tu changes de sujet pour parler de la pizza. Je ne connais pas vraiment ce que je mange, mais c'est bon. " C'est du poulet ? " Je n'étais pas une fine connaisseuse, mais je pouvais le devenir si c'était ce que tu préférais par dessus tout.