Mon but c'est vraiment pas de lui faire perdre son job ici à Harvard. Donc jamais je ferais en sorte de nous exposer ou je ne sais quoi, qui pourrait mettre en danger sa place ici. Je suis d'accord, je suis étudiant, mais j'ai vingt six ans et elle n'est pas ma professeur, c'est la psychologue de l'université, donc je vois pas en quoi ça pourrait déranger qu'on se fréquente et surtout qu'on passe du bon temps ensemble. Un professeur avec son propre élève je peux comprendre, c'est délicat, puisqu'il peut y avoir favoritisme. Oui mais on n'est pas lié à Harvard tous les deux, t'es pas ma prof, alors... rien ne nous empêche.. C'est comme si j'étais marié et que ma femme venait nettoyer les locaux ou dans le restaurant universitaire. Du moins j'essaye de convaincre Judith, mais elle ne cesse de me repousser donc je vais arrêter d'insister et tenter. Je la regarde venir s'asseoir au bord de son bureau et la tentation de la rejoindre, d'écarter ses cuisses et bloquer son corps contre le mien est présente. J'ai pas envie de la comprendre parce que j'ai pas envie que ça s'arrête et que là te voir contre ton bureau, ça me donne des images, t'as pas idées... Autant être sincère non ? J'ai envie d'elle.

Je n'arrive pas à contredire ses arguments. Il est impossible que j'influence son parcours à Harvard, je ne peux pas permettre qu'il soit plus privilégié qu'un autre. Mais j'ai tellement peur de perdre ma place que je n'avais pas envie de tenter le diable. Je tente la distance, parce qu'elle est mon seule salut. Quand Nicolas continue, ce ne sont pas les arguments que j'attends. Ces mot font appel aux souvenirs des moments que nous avons passés ensemble. Mes cuisses se frottent, essayant d'étouffer les idées qui me viennent mais mon regard, ce que je ne me rends pas compte, me trahit. - Je pense que si.  les idées elles sont là. Le frisson qui me vient m'oblige à bouger. Bon sang, il va avoir ma peau. - Nicolas, je ne suis pas sûre que la doyenne ait cette vision des choses. après tout, il était aveuglé par le désir que nous avions l'un pour l'autre. Je décide de quitter le bord du bureau, pour ne plus avoir ces idées. Je croise les bras contre ma poitrine, bon sang que c'est compliqué. - Tu m'oublieras bien vite, ne t'en fais pas, Nicolas... il est jeune, il en verra d'autres femmes. je ne suis qu'un petit chapitre de sa vie.

Si nous étions liés par une relation professeur et élève, je comprendrais son point de vue. Mais là non. Et dans le fond ça m'énerve, parce que en plus d'être amis, on était du genre à passer du bon temps ensemble. Oui je pourrais me contenter uniquement de son amitié, mais j'en veux plus. Je ne veux pas que notre relation change. Je la regarde alors que j'ai terriblement envie de venir écarter ses cuisses pour venir me glisser entre elles et déposer mes lèvres sur les siennes délicatement pour lui rappeler les bons vieux souvenirs ensemble. On s'en fout de la doyenne.. elle ne le saura pas. Que je lui réponds. On est dans son bureau, personne nous voit. Tout le monde pense que je suis là pour une visite. Et à Harvard, on ne va pas se sauter dessus, et ni dans les rues. On a toujours été discret tous les deux. On ne montre jamais rien en public, il suffit de faire attention et voilà. Mais non, elle refuse. Bon... ok. J'vais pas insister hein, j'vais te laisser bosser alors. Elle a sûrement d'autres étudiants à voir après moi et je vais la laisser continuer son boulot. Ca ne sert à rien. On en parlera sûrement un autre jour.

Tous ses arguments sont valables. Si tenté que Veritas ne nous mette pas dans la sauce. Mais ça, c'est si quelqu'un nous aperçoit. Mon inquiétude est si forte que je ne sais pas comment contenir tout cela. Et avec les souvenirs qui remontent en moi, ça me devient difficile de le repousser. Quand il abdique, je ne peux pas mentir, ça me fait quelque chose. Pour ne pas dire que je trouve ça désagréable. Je me rends compte que j'aime ça. Qu'il me veuille. Qu'il a insisté comme là. Et s'il ne va pas loin, je le sais que c'est par respect pour moi. Je sens ma poitrine se serrer. - Nicolas... je l'interpelle sans savoir trop quoi dire. Je me rapproche de lui et avec ma douceur habituelle, je viens poser mes mains sur ses joues. Mon pouce caresse sa peau tendrement. - Ne penses pas que... je n'ai plus envie de toi... mon regard se pose sur ses lèvres et je dois dire que je déglutis. Quelle mauvaise idée. De se rapprocher. De le toucher. Je me mordille la lèvre inférieure. J'ai chaud. Les souvenirs sont encore là et je décide d'y goûter une dernière fois. Mes lèvres se collent aux siennes, me serrant contre lui. J'espère qu'il ne me repoussera pas. après tout ce que j'ai dit. ce que j'ai fait.