« Désolée... je ne voulais pas annoncer ça comme ça. Mais... j'ai eu cette expérience auparavant et je m'en suis voulu de ne pas avoir cru à mon intuition. Donc... dis-leur juste de faire attention. Ce ne sera pas forcément grave. C'est juste... plutôt clair que c'est une possibilité dans le futur proche. » Douloureuse contraction, l’endocarde est brutalisé et les cavités cardiaques inondées par l’acide. Capiteux poison qui s’imprègne dans les tissus musculaires, s’insinuant dans les moindres pores. Il dévore les ligaments et les tendons, s’infiltrant dans la moëlle épinière. L’avertissement est néfaste et la brulure sévère Théodore. L’inquiétude rôde dans les méandres nerveux à la recherche de chair tendre où planter ses canines. Combien il doit être chérissable de ne rien risquer, de ne rien perdre. Se détacher suffisamment des individus si fragiles et périssables, belle faille dans ta misanthropie. « Ce n’est rien. Je transmettrais le message. » Toujours la même sécheresse dans le fond de la gorge, les mêmes idées troublées de la veille qui vrillent dans tes tympans au rythme d’une musique fantôme. « Ok, partons sur autre chose ! » La migraine s’installe durablement entre tes tempes alors que tu observes les cartes être mélangées. Les mouvements fluides se mélangent en un flou abstrait, tes yeux luttant contre cette sobriété estropiée. Les cartes s’allongent sur la table avant qu’elle ne reprenne la parole. « Quelqu'un va bientôt t'apporter beaucoup de réconfort. Avec cette personne, tu auras une relation saine et basée sur le respect et l'encouragement mutuel. Elle te fera beaucoup avancer, changer certaines de tes habitudes. Ce sera peut-être même le début d'une histoire d'amour... Je te vois aussi avoir beaucoup de succès en affaires - t'as le sens du business. Ça pourrait même carrément décoller aussi avec tes écrits, si tu te décidais à les partager. » Dans son carquois, Éros dissimule toujours un faux parmi les flèches afin de mieux anéantir les pauvres âmes égarées. Ainsi d’après cette… marchande de sable aux mots doux amères ta tête finira bientôt tranchée. Quelle terrifiante vision qui s’accroche à ton être, une nouvelle fois. Même son expiration et son sourire encourageant semble cacher des ombres monstrueuses. Cette séance était finalement une mauvaise idée Théodore. Tu déglutis et hoche la tête à ses propos, ne sachant pas réellement quoi répondre. « C'est tout ce que j'ai pour toi, Théo. À moins que tu n'aies des questions plus précises. » L’occasion. Rapidement, tu quittes ta chaise pour fuir cette situation désastreuse. La possibilité de vraisemblance de ces comptines est moindre, néanmoins un frisson mortifère parcourt ton échine et tu préfères la nier. « C’est parfait. Je te remercie pour ton temps. » Repoussant ton siège maladroitement, tu t’échappes de la bibliothèque occultant l’étrange échange.