Quand tu m'as proposé une soirée, j'ai vu là l'occasion de foncer. Trop longtemps qu'il ne s'est pas passé quoi que ce soit dans ma vie, hormis ma formation et mes gardes. La vérité est là, j'ai une vie désespérément chiante. Depuis ma rupture avec Dean, j'ai pas vraiment vécu quoi que ce soit, ça a été le refroidissement de trop, agrémenté du départ de Dwayne et du petit, je me suis concentrée sur ma reconversion, oubliant un peu que j'avais une vie à côté au départ. C'est une amitié étrange qui s'est déployée entre nous. Les circonstances malheureuses qui poussent deux êtres à unir leurs forces, à se confier de façon inattendue. Mais je trouve que ce genre de rencontres sont les plus belles. Ça a bien été étrange une fois entre nous, mais c'est jamais allé plus loin. C'était sans doute pas le moment, et ça le sera peut-être jamais. Peu importe. J'ai pas envie de calculer ce genre de choses. J'en ai plus envie, je me fie à mon instinct à mes envies. Tout ce que je sais, c'est que comme moi, tu as été maintes et maintes fois brisée par la vie. Ecorchée, la peau dure et pourtant résistante face aux aléas qui nous ont demandé toujours plus de nous adapter. Alors ce soir, j'ai rejoint ta soirée sans problème. J'ai peut-être abusé un peu de l'alcool mais putain, que ça fait du bien. Oublier. Se perdre dans les mouvements, laisser la folie de la fête me gagner. Raconter ma vie à des gens que je reverrai jamais. Et c'est ça la beauté de l'éphémère. Laisser la vie nous surprendre. Les heures passent, et je suis captivée dans ma transe de danseuse sur le retour. Je m'extirpe, fumer un clope sur l'extérieur, et quand je reviens, l'appart est vidé de sa foule, t'es occupée à commencer à ranger. « Tu veux de l'aide ? » ça se fait pas de te laisser tout te taper.

I'm only human after all
with @Elizabeth McCarthy and @Ludo Spinelli
warning : aucun pour le moment
8.10.22 Liz's place

Petit à petit, Liz a l’impression de redevenir elle-même, de se retrouver, et d’accepter que la vie qu’elle aurait souhaitée pour elle-même ne sera pas. C’est un deuil comme un autre à faire, mais cela fait un moment qu’elle se bat contre l’évidence. Etrangement, savoir Victoria en couple lui permet, dans une certaine mesure, de tourner la page. Il n’y a plus d’espoir à avoir, plus rien à quoi se raccrocher et si c’est incroyablement douloureux, c’est peut-être ce dont elle a besoin pour se permettre de tourner la page. Liz soupire et secoue la tête, s’interdisant d’y réfléchir avec autant d’alcool dans le sang. Elle s’efforce de se concentrer plutôt sur les bouteilles qu’il faudra descendre à la poubelle demain et les mets dans un grand sac cabas. La soirée, organisée sans occasion particulière, a été un succès et les invités viennent à peine de partir. Liz rallume la musique, plus basse que quand la pièce était pleine et sursaute doucement en entendant une fois familière lui proposer son aide. “Ludo !” s’exclame-t-elle, un sourire aux lèvres. “J’ai cru que tu étais partie sans dire au revoir.” Toi, l’alliée improbable, l’attirance déplacée. “T’inquiète, ça va aller. Tu veux un dernier verre, ou quelque chose ?” propose-t-elle, sortant deux verres du lave-vaisselle pour les nettoyer à la main une fois qu’elle a acquiescé. “Whisky ?” Elle la rejoint ensuite au salon, avec quelques pâtisseries à grignoter. Fidèle à elle-même, Liz a bien sûr prévu beaucoup trop à manger, et en aura sûrement pour la semaine. Elle note mentalement d’aller donner ce qui n’a pas été ouvert à une association et se concentre ensuite de nouveau sur son invitée. “Tu as l’air heureuse, ces derniers temps. Cela fait plaisir à voir.” Comme si Ludo, elle aussi, était en train de se retrouver. Le problème, que cela la rend encore plus attirante et si Liz trempe ses lèvres dans son verre, c’est plutôt l’alcool sur les lèvres de Ludo qu’elle a envie de goûter. “Tu as passé une bonne soirée ?”