« C’pas une réponse ça. » Il déteste quand elle fait ça. Ni oui ni non. Une réponse parer d’un entre deux. Ça lui fou les nerfs Scott. Des autres, il attend quelque chose de fixe, alors que lui-même s’évertue à ne jamais donner satisfaction. Approche. Un pas de plus dans sa direction. Il peut encore plus la définir. Trou béant dans la poitrine. Il le ressent. Lui qui s’agrandit. J’te déteste. De toutes ses tripes. Il ne saurait expliquer pourquoi est-ce qu’elle provoque une telle émotion chez lui. C’est incontrôlable. Fort. Destructeur. « J’me souviens pas avoir fait d’promesse. » Son ton se fait plus mesurer. Il est presque comme un murmure rauque. Tendant un bras, il touche sa main du bout des doigts. Caresse son dos, avant de lentement remonter sur son bras. « J’ai dit que j’te laisserais. Pas que c’était une certitude. » Le jeu se dessine. Vicieux dans son esprit. Instinctif.

- tant pis. t’auras que ça. parce que toi aussi t’es mauvais pour donner les réponses. t’es mauvais pour avouer les vérités. et tes doigts qui me touchent, ombres au milieu d’un halo de lumière. j’essaye de rester de marbre, le petit doigt qui vacille quand ta main se pose sur la mienne. caresse subtile, guerre intérieur pour y résister. myocarde qui se serre, menace d’exploser pour ça. pour toi. putain d’erreur que de t’avoir rencontré. t’as tout foutu en l’air, moi et mes promesses de ne jamais m’attacher. mes yeux se ferment, soupire qui s’échappe sans le retenir, la pulpe de tes doigts dans mon dos me donne l’envie de te céder. encore. - arrête.. continue. et mes yeux s’ouvrent à nouveau, balance ta main encore accroché à ma peau. - ça t’amuses ? c’est ça ? t’aimes ça me faire du mal, me torturer quand tu sais exactement où toucher.. la voix qui se lève, qui tremble d’une gorge nouée de mépris. de détresse. - tu me dégage de ta vie et tu me reprends quand tu veux ? c’est mort scott. te tourne le dos, avance jusqu’à la porte pour l’ouvrir en grand sans la retenir. le bois qui cogne contre le mur. - dégage de ma chambre ! dégage de ma putain d’vie, de ma putain d’tête ! la voix devient aiguë. tente de sauver les meubles d’un cœur en vrac.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Il a parfaitement conscience de ce qu’il provoque. De la tempête intérieure qui se joue en elle. Comment pouvait-il en être si sûr ? Parce qu’il la connait Lena. Peut-être pas tout sur sa vie, mais il sait sa manière de réagir à lui. Au combat qu’elle mène, alors même qu’il la touche. Arrête. Elle le repousse. L’éloigne de lui avec une violence sourde. Et au lieu de le rendre morose, ça le faire ricaner Scott. Elle déblatère son monologue, avant de finir en apothéose. Porte claquer brutalement contre le mur, elle lui ordonne de sortir. De les quitter. Actionne la marche. A sa hauteur, il s’arrête. « Tu peux m’blâmer de tous nos maux, mais t’es pas aussi blanche qu’tu le penses. » Les émeraudes braquées sur sa personne, il marque une pause. « Dans l’histoire, t’es aussi pourrie qu’moi Lena. Et t’sais quoi ? T’finiras par en redemander, parce que t’peux pas t’empêcher. A mon tour, j’oublierais pas de te rappeler ce que t’viens de me dire. »

à quel moment on a dérapé comme ça scott ? à quel moment on s’est laissé emprisonné par ce jeu, par cette relation qui pue l’agonie ? j’en sais rien. j’crois bien que c’est au premier regard tombé dans le tient. à la première minute où on s’est trouvé. j’savais d’avance que j’allais me perdre avec toi et j’avais quand même envie de jouer. le regret au bord des yeux, ces sentiments contradictoires. j’aimerais que tu m’abandonnes salement et en même temps j’aimerais que tu veuilles plus que tout. plus que les autres. ton avant bras que j’attrape pour te retenir encore un peu. - j’aurais pu l’être pour toi. toute blanche.. affirmation mensongère. j’sais même pas de quoi j’étais capable, j’sais même pas ce que je veux de toi. si j’étais capable de ne pas te détruire. - t’auras rien à rappeler scott, j’ai plus envie de te revenir. plus envie de sombrer dans tes vagues. et mes doigts se détachent petit à petit de ton bras.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

« ça serait pas toi. » C’est pas pour ça qu’il a été attiré. Pas pour une Lena blanche. Vers elle, il lève une main. Caresse sa joue du bout des doigts, alors qu’elle lui envoie une énième prophétie à la gueule. « On verra. » Sa main abandonne. Il rompt le contact. Il fait le mec sûr de lui. Sûr du fait qu’elle reviendra vers lui, mais une petite voix prend vie. Sa conscience. Elle lui murmure l’inverse. Que cette fois-ci, elle ne reviendra pas. Mais, il veut pas l’écouter Scott. Il fait confiance à son égo. Celui qui lui dit qu’il a le dessus. Dans un dernier regard, le brun quitte la jeune femme. L’abandonne à sa solitude quand lui-même va rejoindre la sienne.