Tard dans la nuit, quand l’obscure s’invite, la Dudley se fait silencieuse. Il aime se silence Scott. Il engourdi son ouïe. Assombrie sa vue. Les précieuses heures qui s’offrent à lui, donnent la chance d’une parenthèse. Une pause dans la folie de son quotidien. Entre brouhaha des étudiants et des cours. Perdu dans les bras d’une inconnue, il a tenté de faire taire l’autre bruit. Plus fort. Celui d’une peine qu’il ne préfère pas identifier. Pourtant, il le sait, elle à un nom. L’intonation brule sa serpentine. Fracasse son crâne, mais fait naître des battements plus fort. Son pulsant matraque sa cage thoracique. Menace de sortir. Il la hait pour ça. Elle et tout ce qu’elle provoque. Être en couple, ne lui a jamais fait peur à Scott, mais il le sait, il n’est pas question de ça avec Lena. Ensemble, ça ne mènerait à rien, parce qu’il ressent qu’elle a autant besoin de liberté que lui en ce moment. Il vient tout juste d’arriver sur le palier de son étage, quand une ombre quitte la chambre au bout du couloir. Sa chambre. A elle. En lui, bouillonne soudainement la rage. Colère irraisonnable. Alors, que l’inconnu abandonne les lieux, Scott lui, ne se voit pas marcher vers ledit porte. Ses boots martelant le sol dans un bruit sourd, perturbe la quiétude de la maison. Il est trop tard pour réaliser son geste, quand il frappe à la porte. Alors seulement, il se fabrique un masque d’ironie. Son masque. Celui qu’il porte pour éteindre à la vue, ses émotions.

lèvres qui s’accrochent à d’autres que les tiennes. là, suffoquant de ton absence cherchant un moyen de renaître dans le creux de bras lassants. mauvais tableau, mauvais héros qui s’déchaine sur mon corps. qui tente de m’apprivoiser, de me faire tout oublier. respiration haletante, les yeux vers le ciel et bordel c’que je me fais chier. putain ! impossible de t’évincer de mon esprit. scott. c’est pas tes mains et j’le sens, c’est pas ton odeur et la sienne m’donne la gerbe. - arrête arrête.. et je le repousse, remontant ma bretelle de soutient gorge. passant le dos de ma main sur mes lèvres. comme pour enlever les preuves d’une soumission interne qui fragilise. - j’ai pas envie. que je balance avec nonchalance en avançant vers la porte pour l’ouvrir. - on remet ça. ou pas. parce que j’arrive pas à guérir de toi. à ne plus penser à toi. à ne plus souffrir de toi. l’ombre qui traverse le seuil, porte que je claque derrière toi. lâche un grognement, prête à attraper mon téléphone. trouver une autre alternative. une meilleure. mais ça tape à la porte, regard en arrière, hésite à ouvrir quelques secondes. - fais chier.. que je murmure en tournant les talons pour ouvrir à nouveau. et le corps se crispe, mes ongles s’enfoncent dans le bois. je déglutis en me noyant dans tes billes obscurs. - tu t’es trompé j’crois. parce que t’étais censé ne plus être là. ne plus me revenir à la gueule pour me fracturer encore. t’as décidé de tout arrêter, de m’oublier. de nous oublier. et ça m’tue à petit feu, tu sais pas comme ça brûle à l’intérieur.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Elle est là. Unseelie. Son apparence frappe ses rétines. Font pulser son sang. Plus fort dans ses veines. En plein visage, il se prend le manque. Celui qu’elle provoque. Dans ses prunelles, il capte d’indiscernable émotion. Frustration ? Colère ? Tristesse ? Il n’arrive pas à saisir l’exact sentiment. Son estomac se noue, alors même que son visage n’exprime qu’un sarcasme froid. Tu t’es trompé. Il aimerait dire que oui, parce qu’honnêtement, il se demande ce qu’il fou là. Derrière elle, il peut apercevoir les draps de son lit. Froissé. Et honnêtement, il sent la putain de gerbe lui monter. C’est pas nouveau pourtant. Autant que lui, elle voit ailleurs. Elle avait même un mec parait-il. Etait-ce lui qui venait de partir ? Si non, était-il au courant de son incapacité à faire preuve de fidélité ? « Tu l’as fait fuir» Sur ses lippes, un sourire agaçant prend naissance. « Lui aussi. » Il bluffe. A part un mec qui s’est rapidement barré, il n’a aucune preuve de ce qu’il avance. Coup de poker. Pour la blesser. Martyrisé un peu plus l’âme qui lui fait face, parce que c’est comme ça avec elle. Ils s’enfoncent. Se détruisent. Comme si c’était la seule chose dont ils étaient capables.

ton ombre qui s’abat sur le palier. comme une putain de piqûre de rappel, comme pour me dire que j’arriverais pas à t’oublier. que t’étais gravé dans la chaire, un nom qu’on efface pas. et y’a ce palpitant qui résonne trop fort, que tu pourrais entendre si t’en avais envie. si tu mettais pas autant de force pour me fuir. si toi aussi, t’arrivais à admettre que tu m’as dans la peau scott. que le jeu a disparu, que tout est devenu beaucoup trop réelle entre nous. mais t’as pas le courage, tu veux pas me donner les pleins pouvoirs. tu veux pas te laisser aspirer par tout ce que tu ressens. parce que tu l’sais au fond d’toi, tu vas t’foutre en l’air avec moi. que je vais m’bousiller avec toi. je tourne légèrement la tête vers le couloir sombre et vide. l’autre a disparu depuis. il ne reste plus que toi et moi. que toi et tes épines que tu viens enfoncer lascivement. - t’es naïf de croire qu’on peut m’fuir.. que je lance dans un rire sarcastique. croisant les bras contre mon soutif, m’appuyant contre la porte. - regardes toi.. le dédain dans les yeux quand je te dévisage de haut en bas. - t’essayes mais t’es encore là. tu sais pas comment on fait pour partir scott. t’es aussi minable que moi.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Son putain de rire résonne. Le frappe de son sarcasme. Et rien que pour ça, il la déteste, parce qu’il l’atteint. Le tiraille. Prenant appuie contre le chambranle de la porte, elle se comporte comme si elle était maitresse de la situation. Les bras croisés contre sa lingerie, elle lui fait prendre conscience de sa tenue. Bien trop aisément, il imagine les mains du type sur son corps. Ses lèvres. Bordel, ça lui file la gerbe. Amplifie une colère qu’il sait injustifié, parce qu’il n’y avait jamais rien eu de sérieux entre eux et qu’il ne pouvait pas lui en vouloir d’agir comme lui agissait. « Pour quelqu’un qui vient d’baiser, j’te trouve tendu. » Il contourne sa réponse. Ignorant volontairement sa raillerie comme si cela ne l’atteignait pas.

stature qui feint l’indifférence. mensonge dans lequel je m’habille sous tes billes spectatrices. j’ai pas envie que tu vois scott, pas envie que t’arrives à discerner le moindre sentiments douloureux qui m’habite depuis quelques jours. depuis que tu m’as laissée vide de toi, cherchant à combler les vides à tout prix pour ne pas en souffrir plus fort. pour rendre muette ces voix qui persistent à t’appeler les nuits solitaires. - hm.. et j’t’ai connu avec meilleure répartie. haussement d’épaules. les yeux qui s’abattent dans les tiens, qui voudraient te fusiller de venir tirailler les peines quand j’essaye d’accepter tes décisions. - c’est tout ? parce que j’comprends pas c’que tu fous là scott.. pourquoi t’es pas ailleurs si tu veux plus d’nous.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Il la sent. La brulure de son regard. Mortelles prunelles. Il déteste ce qu’il y lie. Contradiction. C’est autre chose qu’il veut voir les animer. Pourtant, il le sait, ça n’arrivera plus. Et il est responsable, parce que c’est lui, qui a décidé d’arrêter. D’arrêter quelque chose qui n’a jamais réellement commencé. « Apparemment t’as parlé d’nous à Isa » Sans lui demander la permission, le brun force le passage. Prend ses aises dans sa chambre. Au passage, il omet de répondre aux derniers mots de la jeune femme. « Que tu t’es éloigné d’elle à cause de c’qui s’passait entre nous. » Sans pression, il fait le tour de sa chambre. Soulève un t-shirt pour le lancer plus loin et prendre place contre son bureau. « T’pouvais utiliser n’importe quelle excuse, mais c’est ça que t’as choisis. » A son tour de croiser les bras. « Isa est peut-être dupe, mais pas moi. T’avais juste pas besoin d’elle. »

fantôme inanimé, l’esprit tourmenté que j’essaye d’enterrer. toi, ce désir devenu fantôme laissant un trou béant à combler. blessure vive qui brille encore au fond des billes azurs. impossible à camoufler, même quand je suis là en face de toi. voulant à tout prix te montrer le contraire, te prouver que t’existe plus. qu’il ne reste plus la moindre particule de toi qui vit encore chez moi. et tu forces le passage, me retrouve forcée de te laisser prendre place. de re foutre ton odeur que j’ai mis trop longtemps à remplacer. referme la porte, quelques pas vers le miroir devant lequel je ramasse mes cheveux pour en faire un chignon déstructuré. - et ? j’sais pas ce qu’isa a pu te dire, si elle t’as servit mes faiblesses sur un plateau d’argent que t’allais me cracher à l’a gueule. fronce les sourcils, me retourne vers toi. - c’est vraiment l’cas, j’me sentais mal de lui cacher ça et j’avais pas envie de lui mytho à la gueule quand elle m’aurait questionné sur l’sujet ! et je me plante sous tes yeux nostalgiques. toi aussi, j’sens que ça te dévore quand j’suis trop proche de toi. que mon parfum te frappe. - elle a pas cherché à m’joindre non plus.. moi si, j’lui ai écrit et j’ai toujours pas besoin d’elle pourtant. j’ai besoin d’toi putain. ça reste bloqué dans l’encéphale et ça s’accroche. - t’es venu me parler d’ça ? un texto c’était suffisant, tu t’es déplacé pour rien.

Let me be there

I can be, there 'til you're whole. you weren't touched by a man in so long
'Cause the last time, it was way too strong. ;;

Chevelure relevé. Les mèches folles se battent le territoire sur sa nuque. Se tournant vers lui, elle enjambe les derniers mètres qui la séparent de lui. « T’aurais pas eu à lui mentir. » Rien dire ne pouvait être considéré comme un mensonge. « Tu lui a dit ? » Il marque une pause. Sans comprendre la nuance de ses mots. De ce qu’elle aurait pu vouloir dire. « Que t’as pas besoin d’elle. »[/color] Isaïah était une amie fidèle. Il était presque sûr que si elle l’entendrait, elle serait blessée. « T’bile pas. J’ai juste saisie l’occasion. » Menteur. Il affiche cet air suffisant, mais intérieurement, il est en morceau. La voir ne fait que raviver une douleur qu’il avait choisi d’accueillir. Une douleur qu’il n’était pas en mesure de comprendre ou disons qu’il ne le voulait pas. Dans l’ombre de sa chambre, il capte son regard. Franchement, ses prunelles se lient aux siennes. Azur contre émeraude. Il y a quelque chose qui prend vie dans sa poitrine. Favorisé par le manque, l’émotion se fait plus grande. Et ça l’effraie Scott. Ressentir des sentiments, c’est presque facile, mais savoir qu’ils ne provoqueront qu’une contradiction est plus difficile à accepter. Il peut la détruire comme elle peut le détruire. Ensemble, ils ne s’apportent que le plus mauvais. Il n’y a que le sexe qui les ramène l’un vers l’autre. « C’est lui ton mec ? » Question hors sujet. Qui ramène la conversation à l’homme qui est sortie de la chambre.

distance qui me bride. distance qui a été bien trop souvent inexistante quand il s’agissait de nous deux. encore un mur qui se construit entre nous, que t’as choisis de construire. et je compose avec ce mélange de sentiments qui me retournent les tripes. parce que t’es là, face à moi et j’te trouve encore putain d’beau. tout m’attire encore chez toi, assez pour ne plus avoir envie de cicatriser. - que je lui dise quoi ?! je la kiff isa mais j’ai besoin de personne dans ma vie. ça veut juste dire que j’ai aucun intérêt à lui parler. que j’enchaîne, l’agacement qui sonne dans le fond de ma voix. la frustration qui habille les iris. le trop plein d’émotions qui débordent, l’océan qui se déchaîne quand tes yeux se nouent aux miens. et je sais que tu peux le voir, tu peux le lire. j’sais que t’es le seul à comprendre mes silences. tout c’que je sais pas te dire. - peut être bien. j’ai pas envie de te donner satisfaction. j’ai pas envie d’être la seule à me faire avaler par cette saleté de relation. je veux que toi aussi, ça te déchire de tout les côtés. je franchis la ligne invisible, approche encore mais pas assez pour te toucher. - pars scott. que je souffle à quelques centimètres. - t’avais promis. de ne pas regarder en arrière, de ne plus me regarder comme tu le fais là. de ne plus faire remonter à la surface tout ce qu’on lutte à noyer. t’avais promis. de me laisser t’oublier.