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 Passer du temps à se mêler aux autres aura été un luxe qu’il n’aura pu se permettre cette année, son esprit détourné vers d’autres prérogatives qu’il aura dû assumer. La photographie de Tee face à la sépulture ne lui aura été d’aucun réconfort, ni même les mots prononcés par ses proches et depuis, il ne cesse de vouloir effacer les images d’elle qui peuvent subsister dans son répertoire de son téléphone histoire de pouvoir continuer à avancer.

Et alors qu’il avait sélectionné presque la totalité de ses clichés excepté ce selfie pris durant le summer camp quand encore tout allait bien, une notification est venue l’arrêter, le pouce à la limite d’effleurer l’écran. Une invitation à sortir, une simple phrase ne laissant aucune place à l’imagination. Il n’est question que de boire un verre entre un Adams confirmé et une jeune recrue venant de débuter.  

Alors pourquoi pas, même si l’amérindienne sera en mesure de comprendre très rapidement que quelque chose le ronge de l’intérieur, il se hasarde à dire oui, acceptant de se rendre là où elle souhaite le voir se présenter, à l’adresse d’un quartier qu’il ne connait pas et qui vient d’apparaitre sur une seconde notification. Sur ses traits s’affiche la surprise parce qu’il pense savoir que cette zone est principalement résidentielle et ne compte que très peu de bistrots pouvant les satisfaire. Pourtant il s’y rend, vêtu d’un trench à la teinte sombre comme le sont ses propres idées alors qu’il tente de se les changer, scrutant les passants et passantes qui marchent à contre-sens. L’été est terminé comme en témoignent les vestes longues et écharpes qui ornent les cous et les épaules autrefois dénudés. Alors plongé dans ses réflexions, ce sont ses doigts qui machinalement conduisent une roulée à ses lèvres pour en allumer l’extrémité et dessus commencer à tirer quelques bouffées. « Salut, étranger. » Distrait, son regard s’élève sur celle qui l’attend au sommet des trois marches sur quelles elle est juchée. Le cône encore fumant est extirpé pour discrètement être écrasé parce qu’il sait pertinemment que cette manie est aux yeux de l’amérindienne un écœurement, avant d’ajouter comme si de rien n’était : «  C’est un salon de thé déguisé ? » La façade n’a rien d’extraordinaire, se fond parmi les bâtiments de la rue sans aucune difficulté. Pas d’enseigne pour le différencier. « Il était bien question de boire un verre, non ? »

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