Des médecins amis, c'est comme deux courants d'air qui essaient de se croiser. Des plannings chargés, difficiles à calés l'un avec l'autre. Un coup d’œil sur la montre pour s'assurer qu'il est en avance, sachant que Taylor finit bientôt sa garde nocturne. Il baille, s'est levé tôt pour avoir la change de retrouver sa meilleure amie. Café chaud et croissants au programme, bien mieux qu'un bouquet de fleurs pour la brune voluptueuse qui l'accompagne depuis des années. Ils se sont vus grandir l'un comme l'autre, on avancé ensemble bien qu'il soit toujours plus jeune qu'elle. Elle reste un pilier pour lui dans sa vie, toujours présente quand il s'agit de l'enquiquiner mais surtout quand il s'agit de le réconforter. Taylor, il ne pourra jamais s'en séparer tant elle est devenue important pour lui. Il sourit à l'idée de la voir baver dans les croissants, se demandant s'il ne doit pas les séparer pour s'en garder au sec. Il finit par quitter sa voiture et regagne le halle de l'hôpital, se rendant au service où Taylor se trouve. C'est bientôt la fin de son service. Ici, ils ont l’habitude de le voir débarquer. L'odeur du café encore chaud envahit le couloir. Il aperçoit Taylor au bout du couloir et s'en approche, venant à sa rencontre. « Tu as enfin terminé ton service hein ? » Il agite le sachet de croissants et les cafés. « J'espère que tu as faim ! Le café est tout frais ! » Il sourit et vient déposer un bisou contre sa joue avant de lui tendre son gobelet. « Ne bave pas dans les croissants, ils sont chauds et j'ai faim ! » Et lui aussi il adore trop la taquiner.

Une amitié pareille, ça ne se refuse pas. Avoir un rayon de soleil comme Taylor dans sa vie, c'est comme avoir le biome idéal pour s'épanouir. Une autosuffisance sans égal. Et chaque fois qu'il la voit, passe du temps avec elle, il ne peut s'empêcher de sourire, d'être plus heureux que d'habitude. « J'ai toujours su te parler... » Bon, pas toujours mais la plupart du temps bien sur. Il l'observe puis ne peut s'empêcher de pouffer un léger rire, levant les mains en signe de reddition, pas près à perdre son rayon de soleil pour une simple petite blague. Il la suit jusqu'aux vestiaires, se cale contre l'encadrement de la porte et sourit. « Bien sûr. Rien que pour toi et pas du tout parce que je crevais d'envie de manger des croissants... » Mais c'est un léger soupir qui émane des lèvres du coréen, la tête qui vient reposer contre le mur. « Louis m'a levé aux aurores. Il était étrangement impatient d'aller retrouver ses copains aujourd'hui. Je ne m'en plains pas, il est plein de joie en ce moment... Mais je t'avoue que j'aurai bien dormi deux ou trois heures de plus... » Parce que sa vie est comme ça, animée par son grand frère à qui il se donne corps et âme. « Du coup, une fois que je l'ai déposé, je suis venu te voir parce que ça fait longtemps que je ne suis pas venue cueillir une jolie fleur à la fin de son service. » Qu'il lance en agitant croissants et cafés. Et puis, ça lui fait du bien de la voir de temps en temps. Un peu comme une drogue, il en a besoin.