feat. @Niels Rosenhoff — Majeur et pouce en activation sur des baguettes de taille medium, petits plaisirs en préparation pour se détendre d'une énième journée de cours. Entre mon colocataire, meilleur ami au passage, et mon groupe d'amis, je suis le dépravé des nuits. Celui qui a le regard titubant avant le corps, le sourire crâneur qui embarque avec lui la première personne jolie qui oseraient s'essayer au démon de mes nuits. Les pieds dévalent les marches, l'enjambement de fenêtre se fait afin que je puisse me retrouver sur le toit, isolé de tout mais bientôt pas de toi. La transpiration de la journée aura eu le mérite de consolider mes mèches à croquer me tombant de chaque côté du front. Mes pupilles ne sont pas encore dilatés, mais en allumant le joint entre mes mains, tirant ma première taffe, j'ose espérer régler ce léger détail. Je tourne la tête dans un sens puis dans l'autre, portable en alerte dans la poche, ton du posé sur un rebord en sécurité. Le retour de conversation sur notre baiser aura eu le mérite d'attiser bien plus que ma curiosité. Tu es passé d'un aveu de rigolade à une confession de plaisir. Sommes-nous voués à réitérer ce bien ? Est-ce mal ? Je ne sais même pas pourquoi cela me fait réfléchir de la sorte. Peut-être n'ai-je pas envie de merder comme j'ai pu avec un autre ami. Peut-être ai-je tout simplement peur de me prendre à mon propre piège.

L’inconscient en danse malsaine avec son opposé. Conversation qui tourne trop vite sur des chemins escarpés, pourtant c’est toi qui t’y es mené. Prise de fuite en confrontation avec l’envie d’assumer, comme injonction pour vos retrouvailles. Deux mois de summer camp, frasques de souvenirs recassées sans en percer le mystère de ta propre appréciation. T’as aimé, c’est un fait. Mais c’est Adrian, c’est un autre fait. Conflits d’intérêts absolus pour tes pulsions d’éloignement à l’attachement. Pourtant t’as enfilé ce jean, brise du soir contre ta peau à demi-teinte. Pourtant tu vas le rejoindre avec cette bouteille dans le sac, deux coussins subtilisés du canapé d’Ace. Pourtant t’as l’estomac noué à l’idée de le revoir, d’y repenser. Toi, lui, vous. Instant suspendu d’un baiser rendu, imprévu. Un message envoyé, le temps de trouver l’accès jusqu’au toit. Tu arrives derrière lui, une main glissée dans le sac, extirper votre ultime confort du soir sur ce toit de béton. Un coussin jeté sur Adrian, sur ses jambes quand tu arrives à sa hauteur, le tiens au sol à côté de lui. Ça m’attends même pas ? Le cul qui se pose sur le coussin souillé par la crasse, il suffira d’un petit coup de main pour le rendre tout neuf, non, Ace ? Regard fuyant, les yeux ébènes qui tentent par tous les moyens de ne pas croiser les siens. J’ai pris un cocktail déjà prêt pour pas trop s’assommer non plus. Bouteille extirpé du sac, posée à vos pieds.

do you really think he’s changed ? people’s nature is people’s nature. i’m a bit of a bitch, always will be. he’s a monster, always will be.

feat. @Niels Rosenhoff — Une force surhumaine surplombe mon être, mon visage se tendant vers les cieux là où les iris s'ouvrent grandement et laisse l'entière lumière les sublimer. Un regard en rencontre un autre, une main sur une épaule causant une pression si lourde que le coussin sur mes jambes rebondit sans que je n'en sente le toucher. La sorte de nappe en dessous de moi, pour ne pas nous salir, semble prendre forme avec ce que tu as pris. Je souris même bêtement en réalisant que tu es déjà là, gloussant en te voyant armé, prêt à l'assault d'une bataille dont le but demeure indéterminé. ❝ J'voulais juste prendre une taffe, mais t'as l'tien juste là ❞ rétorque-je en pointant du regard et de la tête de côté, un rebord de je-ne-saurais-décrire au milieu de ce toit étrangement posé. Je me décharge et place le coussin sur mes fesses, cherche à te regarder à nouveau mais les pupilles se font aimants à l'énergie similaire. ❝ Tu gères ❞ souris-je comme un gosse, prenant la bouteille et la portant à ma bouche une fois le goulot retiré. Je ne perds pas de temps, ne laisse échapper ne serait-ce qu'une goutte avant de te tendre le joyau et retourner à mon bédo. ❝ Si tu cherches un briquet... ❞ D'une main vive, je prends l'un de ceux dans ma poche de pantalon, le dépose sur ta main que j'évite aussitôt comme si le simple contact était de lave. ❝ Alors, la journée ? La rentrée, même, tranquille ? ❞ Et aussi ce baiser, maintenant qu'on en est là ? Tu veux aller plus loin ? J'ai envie de poser des dizaines de questions, de sortir des dizaines de conneries. Tu le sais un peu mais tu ne l'as pas vu dans ma plus grande splendeur, les flammes ardentes qui brûlent ma peau et électrifie mes gestes, poussent mes membres à s'emmêler autour de mes cibles comme un serpent autour de sa victime. Pourquoi avoir réveillé quelque chose mis de côté, un simple baiser qui aurait pu resté un rien, un écart aussi con qu'une pipe torchée. Maintenant, la libido s'en mêle et m'entraîne, fait que ma conscience se traine, que ma réflexion freine, que mon impulsivité se fait reine. Il y a quelque chose qui me trouble, peut-être un goût qui manque et me rend curieux. Pas le cannabis ni l'alcool sur mes lèvres mais celui d'un voyou pris de fièvre.

Situation merdique. Vos deux âmes stressées, incapable de se regarder ou même se toucher. Ce briquet si rapidement jeter entre tes doigts pour allumer ton précieux. Déposé entre vous deux une fois la flamme à nouveau capturée dans son antre de gaz. Pourquoi accepter de le voir, après tout ? Pourquoi accepter de rapprocher ton être de son aura malsaine, celle qui te captures bien trop sans que tu t’en rendes compte. Tu redoutais ce moment, celui des retrouvailles après deux mois de distances. L’impulsion de tes émotions qui te guident jusqu’à lui, maintenant. Un simple baiser après des confidences jetées, pour tout emmêler. Bouteille de verre entre tes phalanges, une, deux gorgées quand le ricanement se fait entendre, la bouche encore envahis du liquide amèrement trop alcoolisé. Quelque secondes pour finir par ouvrir, la bouche, d’un revers de main, essayer l’humidité en coin des lèvres. Moqueries insolentes quand tu poses enfin les prunelles dans les siennes. Sérieux ? Tu veux pas me demander ce que je pense de la météo en ce moment aussi, non ? Bouteille tendue quand le bédo rejoint les lèvres. Fumée blanche qui s’extirpe pour laisser place aux mots. Il fait super beau en ce moment, wow c’est dingue. Un peu caniculaire, tout ça. Tu crois qu’il va y avoir des incendies en Californie bientôt ? non parce que le prix des assurances ça devient n’importe quoi tu trouves pas ? Le ton rieur, daronne de 45 ans qui tape discussion avec sa voisine sans emplois au bord d’un banc. Comme religion de se foutre de sa gueule si facilement. Les péchés qui comment à s’en mêler quand les billes croisent ses lèvres. Quand, l’épiderme commence à chauffer sans que l’alcool ne soit concerné. Putain, pourquoi un simple baiser peut t’faire autant d’effet ? Et si tu m’avais jamais embrassé ? Tu crois qu’on serait autant comme deux cons à pas savoir quoi se dire ? Les cuisses sont ramenées contre ton torses, un avant-bras pour se poser sur le genou fléchis, quand l’autre main se pose sur le sol derrière toi.

feat. @Niels Rosenhoff — L'instinct me pousse à rire, le coeur me pousse à rouler des yeux. Cette exaspération que tu sais faire naître en moi m'est si violente que je pourrai t'en retourner une d'en inonder la politesse de si peu de respect. ❝ Quoi, j'ai pas l'droit d'demander comment ça va ? J'suis curieux, j'veux savoir, arrête de jouer au con. ❞ Toujours partagé entre l'agacement et l'amusement, je finis par tourner mes yeux de côté, l'envie de me rapprocher s'étant écroulée sous l'effet d'un AVC. Tu as ce don magnifique de pouvoir m'attirer autant que me répugner. Ceci est peut-être ce qui me plaît. Le cou se tend pour que la tête se baisse, que la chevelure cache doucement le visage, assombrissant mes traits pour ne pas en dévoiler tes conséquences. La question percute les murs, heurte mes tympans et me font redresser aussi vite qu'un soldat. La mâchoire se détendant, les iris osent se recroiser. Dose de courage s'immisçant dans mes veines, l'impulsivité m'étant toujours aussi chère. ❝ Quand TU m'as embrassé déjà et non, j'pense que tu t'remettrais moins mes questions simples en question. Tu m'dirais "ouais, cool, j'ai trouvé un client qui en veut" ou "la rentrée m'a pété les couilles, j'ai raté la fin d'journée enfermé sur une chiotte à tirer sur des terh" mais non, t'es là à foutre des intentions où y en a pas. Là, si j'suis gêné, c'est pas par rapport au baiser, c'est parce que tu dis d'la merde. ❞ Ce n'est plus une pointe d'agacement qui se dénote, c'est une mélodie, sur ma langue, jouée. Je me calme en baissant le regard, roulant sur le côté alors qu'un soupir s'échappe. ❝ Déso... J'voulais vraiment savoir car on s'est pas vu depuis avant l'summer camp quand même. Tu t'attendais pas à c'que j'te saute sur la braguette ? Non ? Bon, c'était brise glace, qu'on s'lance dans les retrouvailles car tu m'as manqué et ça m'fait plaisir de t'retrouver. ❞ Les mots s'enchaînent mais le regard ne peut être maintenu, et les douceurs n'ont de musicalité que sur un ton encore épris de la colère précédente. Je soupire, ramène le joint à la bouche et décide de m'allonger, ma tête frôlant le bras que tu avais déposé dans mon dos, mes cheveux recouvrant en partie ta main posé derrière moi. Aucune réaction externe mais mon coeur se fige. Ce dernier a fait face à Méduse, les yeux dans les yeux, et est devenu pierre. ❝ Okay, s'tu veux une vraie question, ça s'passe comment l'logement ? Tu m'avais dit que c'était la merde. ❞ Impossible de nier la sensation de tes doigts sous mes mèches, comme je désire qu'ils tirent dessus. Comment oses-tu me faire cela, Niels ? Comment, même, le peux-tu ?