Je ne peux m’empêcher d’essayer de retracer le visage de Yuri alors qu’on se dirige vers notre lieu d’observation pour la soirée. C’est plus fort que moi. Ça me permet de rester dans le moment, dans l’action. Je n’aime pas être privée de l’un de mes sens et je dois avouer que celui de la vue est l’un des plus importants pour moi. Avec le toucher je crois. Je serais malheureuse si je ne pouvais plus voir, que mon épiderme était insensible. Dieu, je ne préfère même pas y penser parce que ça commence à me paniquer et je ne veux pas me sortir de ce moment. Je l’écoute et souris doucement. C’est craquant, cette pudeur. Que je souffle doucement en prenant place à ses côtés tout en restant connectée à lui. Yuri n’est pas un cliché ambulant. Il n’est pas l’archétype du Russe que l’on pourrait s’attendre à rencontrer et ça m’intrigue encore plus que tout le reste. Il est doux, aimable, attentionné et non pas impulsif, alcoolique sur les bords et violent sur la fin. C’est comme ça que l’on m’a toujours décrit les Russes, mettant en avant qu’ils sont les mauvais de l’histoire, de toutes les histoires. Comme si chaque personne avec cette nationalité avait l’âme et la moelle pourrie. Yuri, lui, détonne et c’est agréable. L’envie d’en savoir plus sur lui, sur la personne qu’il est, ne tarit pas, loin de là même. Son commentaire m’arrache un sourire et je souffle Démasquée. C’est un côté que je cache pourtant la plupart du temps. Je n’ai pas honte de celle que je suis mais ce n’est pas ce que je mets en avant, tout simplement. Et alors que le conducteur du 4x4 confirme mes propos, je sens la main de Yuri remonter sur mes cuisses, ou plutôt entre ces dernières. Je croise rapidement les jambes, bloquant sa main en place et me penche vers lui. Ça t’excite ? La demande est soufflée au creux de son oreille, au plus bas pour que le chauffeur n’entende rien. J’espère que nous arrivons bientôt parce que je ne suis pas sûre de pouvoir le retenir bien longtemps. J’ai le corps en ébullition et l’envie de me pendre à ses lèvres est un peu plus présente que toute à l’heure. J’ai envie de sentir ses doigts sur moi, ses lèvres qui me cherchent et finissent par me trouver. C’est encore long ? Que je demande à voix haute, le visage tourné pour ne pas assourdir Yuri tout de suite. Cinq minutes environ. Je pince mes lèvres et souffle au jeune homme Vas falloir que t’y mettes du tien aussi Yuri parce que je ne suis qu’humaine. J’embrasse l’espace sous son oreille, sur sa mâchoire et souffle doucement On va s’occuper autrement… Dis-moi l’inverse de ce que t’as envie de faire, de me faire. Pour que ça soit complètement normal pour la personne devant nous alors que nous, on sait les réelles envies de l’autre. Ça peut avoir son charme et dans la danse qu’on essaye de ralentir, ça peut donner quelque chose d'excitant. De toute façon, on sait bien que sous les étoiles, on ne va pas seulement les observer. Ou si, leur reflet dans les iris. Belle idée, je le sais.

14 août 2022 w/ @Stevie Jenkins Et c'est au moment ou elle me demande de ne plus me retenir, qu'elle finit par se remettre à sa place. Comme si sa provocation n'était que de simples mots pour me faire flancher. Elle avait réussit, et plutôt facilement même. Je ne sais pas ce qui me prend, je ne sais pas pourquoi je n'attends pas plus longtemps, surement l'excitation, le fait que depuis tout à l'heure, nous nous retenons, mais étrangement, j'en ai plus envie, maintenant. Je ne veux plus me retenir, profitant de l'obscurité pour laisser ma main glisser entre ces cuisses. Directement, elle réagit, comme si elle avait peur de la suite, peur de ne plus se contrôler elle aussi et qu'on finisse par réellement demander au conducteur de nous laisser là, au milieu de nul part. Ces cuisses qui se croisent, qui se referment contre ma main l'empêchant de bouger plus qu'elle ne l'avait déjà fait. Une pression qu'elle exerce, un regard qui en dit long, ouais, ça m'excite. Ces cheveux que je viens attraper pour les tirer légèrement en arrière, lui voler un baisé, puis lui répondre.
"Ouais..." Pas besoin d'en dire plus, pas besoin d'épiloguer et de faire de grande phrase pour expliquer le pourquoi du comment j'en ai envie. Encore cinq minutes à tenir, c'est jouable, nous ne sommes pas encore des animaux prêt à se sauter dessus. Enfin, presque. Mais elle me l'avoue, elle aussi, qu'elle ne pourra pas tenir encore bien longtemps. Ces lèvres qui me cherchent, qui tente de se frayer un chemin, mot soufflé au creux de mon oreille, c'est dur. "J'essaie, mais pas simple pour moi aussi..." Mais on pouvait le faire, on pouvait tenir encore un peu, cinq minutes, c'est quoi dans une vie ? Alors je viens retirer doucement ma main d'entre ces cuisses, préférant les poser dessus, comme pour garder un contact avec sa peau. "Hmm... D'accord." Ce petit jeu qu'elle me propose tombe à pic, car je pense que si elle n'avait pas trouvé de quoi nous occupez, se retenir aurait été bien trop compliqué. Et c'est assez simple pour moi de lui répondre, de lui expliquer toutes ces choses que je ne voudrais pas lui faire... "Déjà, j'ai pas envie de t'arracher tes vêtements, ça serait dommage... J'ai pas envie non plus de te voir nue, et de sentir ton corps qui se presse contre le mien... J'ai pas envie d'arriver non plus, la compagnie du conducteur est plutôt bonne..." L'une de mes mains qui vient attirer son visage prêt du mien, je viens lui chuchoter à l'oreille.
"Et j'ai vraiment pas envie de toi, loin de là même." Peit-être que ça nous aidait à faire passer le trajet plus vite, pour tout avouer, ça fait bien longtemps que je ne faisais plus attention à la route, que mon attention était porté sur une toute autre personne.

Il y a cette drôle d’attraction entre nous. On attend de l’autre un contrôle qu’on ne veut pas avoir. Ou peut-être que justement, ce qui est recherché, est le contrôle de l’autre. Je ne sais pas trop. La seule chose dont je suis sûre c’est que lorsque sa poigne se resserre sur mes cheveux et qu’il m’embrasse, je sais que nous sommes tous les deux partis pour se pousser à bout pour voir lequel craquera en premier. Un léger son se glisse entre mes lèvres quand ce baiser n’est que furtif et non pas passionné, à me retourner la tête et l’estomac en deux temps trois mouvements. Ce summer camp est explosif et les quelques rencontres masculines que j’ai faites sont toutes électrisantes. Pourtant, il n’y a rien qui s’arrête de prêt ou de loin à ce moment avec Yuri. Je crois qu’il y a eu une telle montée et envie de se voir que nous sommes au paroxysme de tous les sentiments qui peuvent exister. On va s’en sortir. Que je souffle, consciente que cela risque d’être difficile mais la difficulté n’est pas Stevie. Et pas Yuri non plus parce que je ne compte pas le laisser s’en sortir aussi facilement. Alors que le contact passe de l’intérieur de la cuisse à l’extérieur, je souris et me viens l’idée loufoque de ce nouveau jeu, de ce test que je nous impose. Se dire ce que l’on veut se faire l’un à l’autre en affirmant l’inverse. Je laisse mes doigts caresser sa main et son avant bras tout en écoutant les choses qu’il ne veut pas me faire. Quand il dit que ce serait dommage d’arracher ma robe, j’acquiesce rapidement. C’est bien ça que je veux faire passer comme message non ? Que c’est tout l’inverse qui m’intéresse et donc qu’il peut s’y donner à coeur joie pour faire craquer les fines bretelles de ma robe ou bien encore la dentelle qui couvre mes fesses. Je ne suis pas matérialiste et il me prêtera son t-shirt pour revenir jusqu’aux lodges. Je frissonne quand sa main se pose sur ma joue et je dis Je comprends, j’en ai pas envie du tout non plus. Que je souffle avec un léger rire qui se glisse entre mes lèvres une fois ces mots prononcés. C’est du grand n’importe quoi. Mais ça nous ressemble bien. J’ai envie d’être très sage avec toi. Genre de lire un livre et de regarder les étoiles. C’est tout. Rien de plus, rien de moins. Que je dis sur le ton le plus doux et simple du monde. J’ai juste envie que tu te pousses à l’autre bout du 4x4 et que t’arrêtes de me toucher et de me regarder. Je pourrais presque être convaincante, je le sais. J’ai adopté cette voix posée qui me permet de sortir de tous les bobards que je raconte à longueur de journée. Et j’ai clairement envie que ce trajet dure des heures parce que je n’ai rien prévu de plus pour la soirée. J’hausse les épaules et niche mon visage dans son cou pendant quelques secondes. Franchement, un moment complètement platonique me conviendrait ce soir. Mon bras s’accroche à son cou alors que je me rapproche un peu plus de lui, ce qui semble difficile mais pourtant, nous y arrivons parfaitement. L'emboîtement de deux corps, parfaitement exercé.