2 Aout • Dans la journée • @Nathaniel Bernadotte • Le voyage entre Boston et Marrakech avait été relativement froid au point où je me suis demandé pourquoi on avait pris le même vol si c’était pour ne pas s’adresser la parole. Je respectais son choix de vouloir rester dans son coin, même si cette situation me rendait mal c’était toujours mieux qu’on ne s’exprime pas dans ses moments-là, n’étant pas d’accord et têtu c’était un coup à ce que ça parte très loin. Arrivés dans le calme, un pincement au cœur face à la tension qui régnais, mais j’avais quand même mis ça de côté pour ma soirée avec Luna, rien d’extravagant de ce côté-là, nous avions passé plus de temps à discuter qu’autre chose. J’étais rentré dans la nuit, sachant que Nate était lui-même sortit et qu’il ne rentrerait pas, j’avais répondu poliment, mais j’étais clairement un volcan prêt à exploser parce que je savais que ce n’était qu’une question de vengeance pour lui. Je ne sais pas quand il rentrait et je me refusais de le harceler. Levé en milieu de matinée je suis partit directement à la salle de sport question de me défouler, évacuer la rage, c’est au bout de deux heures que je suis remonté dans la chambre, prendre une douche et redescendu au bord de la piscine, installer sur un transat, lunette de soleil vissé sur les yeux et visage fermé, je commande un smoothie et un club sandwich, pensant clairement que je devrais arrêter les Summer Camp vu comment il commençait mal à chaque fois.

Quand il m'avait annoncé qu'il allait passer notre premier soirée de summer camp avec Luna, j'ai vrillé. Si au début, j'avais dit oui, pensant pouvoir gérer. Le fait que la demoiselle soit venue me parler, a fait sauter toute diplomatie et acceptation. En fait, non ça me plaisait pas. Si j'avais tenté de me montrer plus responsable, j'avais finalement gueulé. C'était inconcevable que nous désirions pas la même chose. Tout m'est passé par la tête. Il ne voulait pas de cette soirée parce que je le gonflais, parce que la tournée en Suède l'avait dégouté. Tellement de questions, que j'avais fini par noyer dans un bar et m'être mis à danser avec des inconnu.es sur les musiques du moment. C'est dans un Riad que je m'étais réveillé. Pour le côté safe du prince, on repassera. Même si, je sais que mon garde du corps ne doit pas être si loin. Il m'avait même ramené et j'avais commencé à somnoler dans la bagnole avant de finir ma course dans le lit. Pas de Jagger, et je ne le chercherais pas tant que j'avais pas dormi. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que j'émerge. Je phase devant mon téléphone jusqu'à lui demander s'il voulait qu'on passe la soirée ensemble ou non. Non pas pour raviver la tension, sauf sexuelle qui doit se cacher loin, mais connaitre le programme de nos soirées. Le fiancé indique qu'il remonte et Nate en profite pour se laver. Les idées claires parce qu'il le sait, cette histoire ne semble pas avoir eu son point final. C'est plutôt fébrile, comme un gosse ayant fait sa connerie qu'il accueille Jagger. - Comment va .. ?

Après les semaines à être bien sous tous rapport pour la tournée officiel dans son pays, j’attendais vraiment qu’on se détende lui et moi durant ce Summer Camp, avant de reprendre la route des cours et notre dernière année à Harvard. La tension était palpable, même à distance et clairement je ne parvenais pas à me détendre, message que je reçois en fin d’après-midi l’homme est rentré et une partie de moi avait envie de le laisser mijoter dans sa rage, mais je lui réponds que je remonte, vraiment pas sur de la tournure qu’allait prendre cette soirée. Je referme la porte derrière moi surement un peu trop brutalement d’ailleurs, pas de regard adressé à l’ange diabolique, je hausse les épaules tout en rangeant mes affaires “T’as fini de noyer ta rage dans l’alcool ? Ta soirée était bonne ?” retorquai-je sèchement.

Je ne pouvais pas lui en vouloir d'être en colère. Nous étions deux. Mais je savais que j'allais devoir le digérer parce que sinon, j'allais lui rabâcher jusqu'à notre dernière souffle. Oui, je suis rancunier mais je l'aime bien trop pour tout foutre en l'air. Je compte jusqu'à dix avant de lui répondre. Je suis plus un petit garçon, je suis un adulte.. J'ai envie de rire. Mais je compte pour ne pas laisser ma spontanéité gâcher encore plus les choses. - Je ne me suis pas bagarré, je ne suis pas blessé. J'ai trouvé un lieu sympathique me permettant de te laisser tranquille. Oui, j'ai noyé ma rage dans plusieurs verres, mais j'ai aussi pu rencontrer d'autres gens et m'amuser. Et toi ? On pourrait croire que je me fous de sa gueule, parce qu'en soit, je sais qu'il a forcément passé une bonne soirée, sinon, il n'aurait pas sauté la notre. Mais bon, je sais pas, quoi dire d'autres ? Ca gronde en moi mais je dois être responsable. Merde, l'an prochaine on va se marier.

Les affaires rangées, les lunettes posées sur le meuble je vais finalement m’allonger sur le lit, le soleil, la colère ça épuise. Je tique sur les nouvelles rencontres, sur le fait qu’il se soit amuser, tentative de ravaler ma jalousie, j’étais censé avoir passé ce stade depuis longtemps “D’autres gens ? J’espère que tu t’es éclaté alors” à croire que les mauvaises habitudes on la vie dur, j’avais confiance en lui, mais pas quand l’alcool s’en mêlais, pas quand la rage c’était étalé sur plusieurs jours et pas quand mes angoisses remontaient au galop dans ses moments-là. Le bras posé sur le front, les yeux fermés, je tentais des exercices de respiration discret pour faire descendre toutes ses angoisses. On va se marier, il ne va pas aller voir ailleurs, ce n’est pas son genre je le sais, les souvenirs remonte et cet appel avec Neal ? Depuis quand ils avaient repris contact pourquoi il ne me le disait jamais ? “Je n’aime pas quand tu bois seul.”

Sensation de marcher sur le fil du funambule. Ce n'est pas agréable. Mais faut l'assumer. 'ai provoqué, j'ai alimenté, je dois éteindre le feu. Je sais que nous sommes deux mais je sais que j'ai grandement ma part sur le marché. Alors, je continue de compter, comme m'avait appris ma psy pour gérer ma colère. D'ailleurs, il va me falloir un nouveau calendrier, c'était le deal. Je flanchais et me noyais dans la colère, on recommençait à zéro. Au delà d'une dispute, c'est un échec pour moi-même que je vais devoir assumer devant une tierce personne. - Oui, j'étais seul au début et je n'avais pas spécialement prévu de me mêler à des gens. - C'est vrai que ca m'est déconseillé interdit mais je savais pas quoi faire d'autres... Je voulais appeler personne. Et j'étais pas assez torché pour passer au dela de ma mauvaise humeur. Je ne vais pas te mentir. J'aurais pu appeler Neal mais ça aurait été perçu comme une vengeance et je veux pas que notre relation soit teintée d'actes malfaisants. Et je sais que c'est un sujet brulant et oh bordel, je veux pas être calciné non plus. - J'ai trouvé plus judicieux d'être seul sur le coup et de rager dans mon coin. Après, les gens d'ici sont très sympathiques, donc j'ai fini par me laisser aller. Les doigts sont triturés, ça tangue, ça tangue. - Et vous .. ?

Je déteste cette froideur, je déteste quand nos disputes durent plusieurs jours au point d’alimenté nos colères respective, d’habitude quelques heures et je parvenais à éteindre le feu, mais là sur le coup j’étais resté sur mes positions, j’avais gardé ma rage pour moi, peut être avais-je eu tort je le sais au fond de moi, mais il était trop tard pour faire demi-tour. L’envie quand même de lui sortir un on oublie tout, tu me manque me cogne contre les tempes, mais je tiens bon je ne voulais pas baisser les armes parce que je savais que c’était un coup à me ramasser cette soirée dans les dents jusqu’à noël. Quand il répond à ma question je décale mon bras, observe ses réactions d’un œil “Judicieux si on veut” dis-je doucement. Putain de jalousie. “On à manger dans un restaurant typique d’ici, on à discuter jusqu’à la fermeture et on s'est promener en rentrant à l’hôtel, rien d’extravagant, j’ai juste discuté avec mon amie d’enfance que je n’avais pas eu le temps de voir depuis qu’elle est revenus” j’avais encore du mal que cette simple soirée ai pris des proportions énormes, malgré que je comprenne ce que me reprochais Nate. Je soupire “Je veux rentrer Nate, j’en ai marre des Summer Camp qui parte en couille à chaque fois” oui, j’ai envie de fuir les disputes.

C'est la douche froide quand il me dit qu'il veut rentrer. Moi, pas. J'avais pas envie de retourner à Boston alors qu'on avait sillonné les routes suédoises. Que j'avais dit faire attention à mes faits et gestes. J'avais dû défendre mon couple, et surtout mon amour, parce que la personne que je voulais épouser était un homme. Ca m'a épuisé, bien que ce fut une riche expérience. Alors non, retrouver le lieu de mes études, ça me faisait chier. Allez compte mon garçon, compte très très fort. Les mains tremblent, sentant que je ne m'étais pas du tout préparé à cette éventualité. - Tu .. veux aller où ? Lu .. na va pas comprendre si on se casse. Et .. j'ai envie de visiter.. Je commence à faire les cent pas machinalement dans la chambre. J'ai grandi, ça va bien se passer. Au fond, j'avais envie de lui hurler que la soirée était notre, on en serait pas là. Mais putain, c'était fait. Et il ne tenait qu'à moi de lui faire changer d'avis, non ? C'est ok de faire ça ? Arrgh, je sais pas ! - C'est notre dispute qui te ôte l'envie d'être ici ou moi ou les destinations ?

Je me redresse sur mes coudes l’observant faires les cents pas, l’inquiétude qui le gagne et je n’aime pas le voir comme ça, tout comme je n’aime pas qu’il me laisse dans cet état, sachant pertinemment que sa soirée réveillerait ma jalousie. “Moi aussi j’avais envie de visiter Nate et qu’on se lâche un peu après la Suède et avant la reprise des cours” je m’assois sur le bord du lit toujours à l’observer traverser la chambre de long en large, je fronce le regard “Toi ? Mais non ce n’est pas toi du tout, ni la destination. C’est la dispute, parce que je te connais je sais que tu as envie d’exploser contre moi et je ne te cache pas que moi aussi il n’y a pas que ta colère qui gronde, la mienne est bien présente.” main qui passe dans les cheveux “J’ai juste envie de fuir les mauvais côtés, je voulais juste que les premiers mois de fiançailles n’est que de bon côté, voilà” je me tais quelques secondes et je me lève, me positionne face à lui “Alors tu sais quoi, explose Nate, frappe moi, dis tout ce que tu me reproche et j’en ferais de même et on avise après"

Je suis perplexe face à sa proposition. Elle est tentante. Alors quoi ? On se gueule dessus et on avise ? J'ai un peu de mal à y croire. Ca sonne surtout comme une rupture. Merde, c'est ça ? La gorge se serre. C'est pas possible après ses trois semaines. Ou si ? Punaise, j'en sais rien. Il s'impose à moi, et j'ai juste envie de me nicher contre lui. Fermer ma bouche et l'avoir contre moi. Me faire envahir par le rythme de son coeur. Et oublier. Mais je suppose qu'on allait devoir s'habituer à ce genre de situation si on va passer le restant de nos vies ensemble. enfin, s'il le veut. J'embrasse quand même son torse, avant de me reculer. - Jamais, je te frapperais pour commencer. Parce que ça sonnerait la rupture et que je pense que je serais bon pour être de nouveau enfermé. A juste titre cette fois. Alors non, de la violence physique, c'est hors de question. Déjà verbale, ça me crève quand je te la fais subir. Toute la raison de consulter des psy. Je marque une pause. Utilisant mes neurones à bon escient. - On en aura d'autres des disputes Jagger. Je dis pas que c'est inévitable. Mais des tensions y'en aura. Parce que nous sommes deux hommes avec de la pression, avec des passés et des craintes différents. Ca va sonner comme si tu étais jouet mais ce n'est pas le cas. Juste te partager, ça m'est compliqué. J'y travaille ,je souffle méga fort. Cette fois, j'étais parti dans mon délire, sans te consulter. Et ça coince. J'ai peur que tu me dises un jour coucou couple libre ou une connerie de ce genre. Oui, ça reste ancré en moi comme une hantise. Qu'à sortir à tout va, tu te dises que ça te fais bien chier d'avoir qu'un mec dans ton lit. Et je t'arrête tout de suite, moi je ne le veux pas. Depuis que je suis rentré de Bali, tu t'es bien souvent dédié à moi, et pourtant ça va faire un an et je digère pas l'avant de ce voyage. Je t'en veux de pas avoir eu la même vision que moi mais au final c'est ok. Je sais que tu as eu des relations amoureuses avant moi et que forcement des détails pour toi ne le seront pas forcement pour moi et j'y ai pas pensé. Oui, ça me fait chier mais en soit, c'est que dalle pour le restant de nos vies. Je sais que je vais te le dire parce que je sais pas comment digérer autrement. Et j'ai pas aimé que Luna vienne me parler. J'ai pas aimé avoir affaire à elle, parce que ça sonnait comme j'ai gagné, dégage maintenant. J'ai peur d'apprendre qu'un jour vous avez couché ensemble. La notion de proche est flou quand même moi, j'ai couché plus d'une fois avec ma meilleure amie. Je transpose mes craintes sur toi. J'ai eu la sensation que tu t'en foutais, que c'était exagéré et ça m'a gonflé. Peut être que oui, peut-être que non. J'étais pas préparé à ce que tu aies une autre envie que moi voila tout. Mais j'ai retenu la leçon. A toi. Je m'attends au pire à présent. Et je m'y prépare mentalement, rongeant dejà mon pouce.