J’ignore ce qu’il se passe dans sa tête, et dans le fond, je crois que je ne veux pas le savoir, j’aime à songer qu’il n’y a aucune complication dans cette bride d’histoire. Je ne sais absolument pas où on sera demain, et tous mes dieux savent à quel point, ça me fait du bien. Comme lorsque je me moque gentiment de ton premier raté, et que tu prends la peine de râler. « C'est le temps de m'échauffer... » Je lui en décoche un regard, qui le défie et lui souffle que je n’en ai jamais douté. Poursuivant sur le chemin de la taquinerie, j’aime comme il le prend lui aussi. « T'as pas encore gagné vilaine. » Il m’offre un clin d’œil, et instinctivement j’en souris, avant de lui demander ce qu’il fait dans la vie.

Mais il y a un rire qui m’étreint quand sa réponse première me parvient. « J'fais pas assez de golf apparemment... » Probablement, mais je m’en fiche à vrai dire, et écoute la suite, si bien qu’elle me surprend, parce que l’hôtel cité, ce n’est pas qu’un peu que je le connais. « Je travaille pour un hotel de luxe depuis deux ans. Le Marriott Copley place... J'donne le nom pour t'impressionner. » Enième sourire de ma part, j’approuver d’un mouvement de tête, sincèrement amusée. « Et toi ? » Tu renvoies la balle au sens propre comme au figuré. Je te regarder marquer le point, à deux doigts de t’applaudir, mais je me dis que tu pourrais mal l’interpréter. L’égo des hommes, il est bien trop facile à écorcher. « Je suis impressionnée, » Je m’amuse à souligner, et relance donc sur le Copley, « Et ça va, Ella n’est pas trop difficile avec toi ? » bien qu’elle pouponne plus que ce qu’elle ne travaille pour le moment. « Tu y fais quoi ? » dans l’hôtel, je réalise que j’ai une honnête envie d’en savoir plus sur toi.

Et tandis qu’on s’approche du prochain trou à réaliser, je viens donc lui confier mon métier, « Je suis docteur, » l’expression fière je ne peux la dissimuler, la médecine, dans mes veines, c’est depuis toujours qu’elle est distillée, « chirurgienne. » Interne bientôt titulaire, ce n’est plus qu’une question de mois, après tout le chemin parcouru, je ne compte plus, n’est-ce pas ? Sur ces mots, je replace la balle, prête à tirer à nouveau.
     

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