@Eleanor Wilshere Impossible de t'arracher à ta curiosité. A chaque fois qu'elle prononce une nouvelle réponse, t'es encore plus perdue. Pas de réseaux sociaux ?! Ça te semble complètement fou. T'en fais des tonnes, dans tes mots, dans tes gestes, tu prends la pose avec son téléphone puis le lui rend. Elle semble encore complètement dans son monde, et bégaies et te remerciant. Ça te fais rire, une main sur le cœur tu finis par te calmer lorsqu'elle te fait un signe. T'es intriguée et la fixe en train de pianoter sur le petit écran entre ses mains. Tu finis par tirer le sac à dos de ton épaule et te mettre à farfouiller avec un boucan pas possible à l'intérieur. Jusqu'à ce que tu trouves enfin ton propre téléphone. T'as presque plus de batterie, mais t'arrives quand même à activer la bluetooth pour réceptionner les photos. « Ophélia. » tu tentes la prononciation en forçant ton accent anglais pour pas trop que son prénom se retrouve avec une consonance pas possible entre tes lèvres. « Pas loin de Boston ! » C'est dingue que vos points d'accroches soient si proches et que pourtant, vous vous rencontriez ici, à l'autre bout du monde. C'est un trop beau hasard. « Pas de loin de Boston, j'ai vingt ans aussi, et je m'appelle Romy. » tu lui tends une paume, hilare devant tes manières de rendre soudainement cet échange bien plus solennel. T'as envie de toucher sa paume, découvrir si elle est aussi glaciale que son regard.

Djerba Explore jeudi 21 juillet 2022 10 heures
@Romy Freymann
« Oui. Ophélia. » Je répète et acquiesce, notant que tu fais des efforts pour prononcer cette identité qui est loin, très loin, d'être la mienne. Je ne vais pas être tatillon là-dessus, rien que pour cette raison. « Ah oui, t'es pas loin de Boston toi aussi...? » Une drôle de sensation me parcourt. J'ai un mauvais pressentiment. Mais je tente de ne pas le montrer. Tu sembles ravie de notre proximité géographique, beaucoup trop pour que j'affiche une quelconque trace de cette mauvaise impression qui se met à me serrer l'estomac. Trop proche du monde dangereux dans lequel je vis - et si tu savais comme j'aurais préféré savoir que tu vivais à l'autre bout du pays, ou même de l'autre côté de l'océan... Petit sourire (quelque peu forcé, gêné) qui vient timidement étirer mes lèvres, grand contraste face à celui que tu affiches grâce à tous ces points communs que nous semblons avoir. Je ne veux pas que tu penses que je ne suis pas contente d'apprendre tout ça... c'est juste que ça aurait été mieux dans un autre contexte. Ou dans une autre vie. Tu imagines ? Dans une autre vie, on aurait peut-être été des amies proches. Peut-être même qu'on serait allées ensemble à l'école ? Puisque c'est un lieu que beaucoup de personnes semblent côtoyer. « Ah, Romy. » C'est joli. Ta main tendue me perturbe un peu mais, ayant déjà vu mon boss serrer la main d'autres hommes entourés de ténèbres, je décide de l'imiter, glisse ma main dans la tienne. J'évite d'exercer trop de pression, déjà que mes mains ne doivent pas être les plus douces qui existent... J'ai pas tout ça, moi. Tous ces produits de beauté que je vois défiler sur les panneaux publicitaires. Juste un peu de maquillage, étant donné qu'Hellebore m'y a initiée en vue de quelques sorties occasionnelles. Mais pas de crème. Pas pour les mains. Les armes glissent, sinon. Mais j'ose espérer que ce contact ne te dégoûtera pas - quoique, tu ne sauras jamais que mes mains tiennent souvent des armes à feu, ou même des poignards.

@Eleanor Wilshere L'inconnue est avare d'informations, c'est pas comme toi « A Boston même ! » tu réponds avec entrain. Elle glisse sa paume dans la tienne et finalement, t'es assez surprise. Par la légère rudesse de cette dernière, mais surtout par sa chaleur. Sa main n'est pas glaciale. Elle est bouillante comme si elle n'avait fait que serrer le poing et les doigts depuis le tout début de votre échange. « Des amis m'attendant, je dois y aller. » t'es pas très réfléchie mais t'es pas complètement idiote non plus, tu le vois bien. Tu vois bien qu'elle a été surprise de ton intrusion dans son moment, dans son espace vital, dans ses pensées. T'aimerais rester plus longtemps avec elle, mais t'es déjà rassurée à l'idée que ce mystère ne s'envolera pas dans la nature. Non, elle s'envolera vers Boston, et toi aussi. Et qui sait vos chemins se recroiseront ? « C'était un plaisir de te rencontrer Ophélia. » tu souris largement, et fixes assez longuement ses traits comme pour en provoquer la photographie. Puis finalement tu disparais au détour d'une allée du site.


Fin du rp