La lumière éteinte dans ta chambre, allongé dans ce lit dans la villa des Calabrese, tu fixes le plafond un long moment. Au moins Elio semble calmé par rapport à la dernière soirée que vous avez passé ensemble sur Boston. Des mots désagréables avaient été dit et des gestes tout aussi déplacés avait été fait. Alors oui, quand il t’avait proposé de le rejoindre à Palerme, t’avais accepté prenant cette proposition comme un signe de paix de sa part, un moyen de faire comprendre qu’il ne t’en voulait pas ou encore qu’il ne te considérait pas réellement comme il avait pu te laisser l’entendre.

T’entends alors la porte de ta chambre qui s’ouvre, tu fermes alors les yeux. Désireux de savoir ce que cette petite fouine, qui rentre maintenant dans la pièce qui t’a été accordée pour ce séjour, peut bien vouloir faire. Siam ou Elio ? Une chance sur deux et tu le sauras bien assez tôt. Te retournant alors sur le côté, cherchant à mimer un mouvement naturel dans ton sommeil, tu fais maintenant face à la place vide laissée dans ton lit. Les yeux clos, tu te concentres sur les mouvements de la personne, comprendre où elle va et si réellement elle va venir s’allonger à côté de toi. Ont-ils eu une dispute après que tu leur ai souhaité une bonne nuit ? Ce qui expliquerait un tant soit peu la présence de ladite personne dans ta chambre, personne que tu suspectes d’être plutôt Elio.

qu'elle est belle bella note
w/ @Galahad Jackson
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Tu as passé une bonne journée. Siam a squatté la plage le temps de faire bronzette pendant que toi et Gale étiez en ville à faire du tourisme. Tourisme est un bien grand mot lorsqu’on est accompagné d’un mordu d’architecture dans ton genre. Toutes les cinq minutes tu t’arrêtais pour prendre des photos et des mesures que tu jugeais nécessaire pour la création de ton projet de fin d’année. Résultat, tu te retrouves avec un calepin bien garni de notes en tout genre ainsi que de plusieurs maquettes miniatures prêtes à être assemblées. Il faut dire que tu ne te poses plus trop de questions à propos de la présence de Gale. Il a sans doute accepté ton invitation pour la forme en se disant que ça plairait à ton père ou je ne sais trop. Quoi qu’il en soit, ce soir vous vous êtes retrouvés tous les trois autour d’un copieux repas. Vous avez rigolé et surtout bien mangé. L’aîné a été le premier à se retirer. Pour ta part, tu as choisi d’accompagner ta meilleure amie dans son lit le temps de discuter un peu. Tu lui as raconté ta journée, elle à fait de même et tu l’as bordée jusqu’à ce qu’elle tombe de sommeil. Une fois la belle endormie, tu t’éclipses de la chambre et te faufile à pas de loup dans celle du jeune héritier. Tu ne fais pas trop de bruit, du moins tu essaies et une fois près du lit, tu te glisses sous les draps, comme tu as l’habitude de faire lorsque tu es ivre. Tu t’allonges face à lui dans un premier temps, tente d’apercevoir son visage dans la pénombre puis tu restes là à fixer ce qui semble être sa tête. Tu repenses à cette fameuse soirée ou tout à dégénéré entre vous. Tu lui en veut c’est certain, t’es du genre hyper rancunier, mais pour ta mifa et surtout pour lui éviter des problèmes, tu as choisi de faire semblant ou du moins de laisser miroiter que tout est oublié et pardonné. Au bout d’un moment plongé dans le silence absolu,  tu te tournes dos à lui de sorte à pouvoir venir coller ton corps au sien telle une petite cuillère puis chuchote ces quelques mots. ‘’ Est-ce que tu dors ? ‘’ Vaut mieux y aller lentement pour éviter de te faire jeter direct. ‘’ Gale … ? ‘’ Tête qui s’incline vers le plafond, tu continues d’insister. ‘’ Réveille toi… ‘’ Tu patientes encore quelques secondes avant de reprendre. ‘’ Ouvre les yeux sans quoi je t’embrasse. ‘’ Tu sais qu’avec ce genre de menace, c’est gagné d’avance.

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Silencieux, les paupières closes, tu restes à l'affut du mouvement dans ta chambre. Tu l'entends s'approcher et finalement, tu sens le matelas s'affaisser sous son poids. Tu le laisses faire, sentant les draps se soulever alors qu'il se glisse en dessous au point de se coller contre toi après quelque longues seconde. Son corps contre le sien, tu restes immobiles, feintant de toujours dormir alors qu'il s'adresse à toi. Il te pose une question con, enfin, c'est ainsi que tu l'as perçois, parce que la seule réponse logique serait un non. Lui balancer un oui reviendrait à dire non. Ou alors le silence qui pour certain est une forme de réponse. Qui ne dit mot consent. Il est clair que dans ce contexte, cette phrase prend réellement tout son sens. Et il insiste, t'appelant par ton surnom, puis te demandant de te réveiller. Tu souris dans cette pénombre amusée, ouvrant les yeux pour le voir le visage tourné vers le plafond. Du moins, c'est ce que tu en déduis au jeu d'ombre chinoise devant tes yeux. Tu l'entends alors, cette menace. Un baiser, encore une fois. A croire qu'il pense réellement qu'il t'a dégouté la dernière fois. Tu pourrais changer son avis sur ça, lui faire comprendre ta bisexualité, mais tu redoutes des conséquences de cela. Saura-t-il se taire devant tes aînés ? Garder cette part de toi que tu dissimule ? Il est si exubérant que t'es certain que c'est loin d'être le cas.

Tu te mouves alors un peu, laissant entendre un gémissement alors que ton visage se glisse contre sa tête, ton nez humant maintenant l'odeur de ses cheveux. Tu restes un instant comme ça avant de reculer ta tête et de venir soudainement poser tes mains sur ses côtés, jouant de tes doigts pour le chatouiller. "T'as pas bientôt fini de me menacer ?" Lances-tu alors en passant une jambe au dessus de lui pour être à califourchon et pouvoir le chatouiller tout en le forçant à rester sur le lit. La fuite ne sera pas possible. Pas tout de suite en tout cas.

Corps allongé contre le sien, tu changes d’avis en instaurant une certaine distance entre vous. Tu n’as pas envie de revivre la scène de l’autre soir et puis il faut avouer que même un arbre ressent plus d’émotion à ton contact que Gale qui est fait de chair et de sang. Cette simple pensée t’arrache un rire que tu crois être le seul à entendre. Ça te fait marrer, mais d’un autre côté ça te vexe. Jamais au grand jamais tu n’aurais cru dégoûter quelqu’un, encore moins un proche. Tu l’appelles une fois, puis une seconde fois avant d’employer les grands moyens. Tes lèvres, une arme de destruction massive aux yeux du plus vieux, qui a tôt fait de te jeter comme si t’étais le dernier des lépreux vivant sur terre. Au bout d’un moment, le brun offre un signe de vie. Tu sens son corps rouler dans ta direction et son visage venir se perdre dans tes cheveux. Ta réaction est instantanée. Ton corps tout entier se fige et tu fixes droit devant sans oser prononcer le moindre mot. Position malaisante pour le coup, mais rien à comparer à ce qui va suivre. Phalanges qui s’activent au niveau de tes côtes, tu te tortilles dans tous les sens pour échapper à l’assaut. Putain, t’as envie d’hurler. Personne ne t’a chatouillé depuis l’âge de cinq ans et encore… ‘’ Qu’est-ce que tu fous? Arrête ton cirque, tu vas réveiller Siam. ‘’ Tes paroles tombent dans l’oreille d’un sourd puisque visiblement ce dernier est décidé à te mettre une raclée. ‘’ C’est l’unique moyen de te faire réagir. ‘’ En dehors d’une paire de seins et une paire de cuisse bien chaude on s’entend. À ton grand étonnement, Gale te chevauche. Main en appuie contre son torse, tu tentes de le dégager de là. Bon sang, mais qu’est-ce qui lui arrive ? Tu ne fais pas le poids contre lui, encore moins lorsqu’il attaque de front. Tu tentes d’esquiver ses gestes en contre attaquant. Tu vises ses côtes, ses cuisses, le bas de ton ventre. Tu emploies toutes les tactiques nécessaires pour le faire arrêter, allant même jusqu’à tenter une roulade sur le côté pour t’extirper  hors du lit, sans succès. ‘’ Stop allez ! ‘’ T’as les joues en feu tu le sens. Pareil pour ton palpitant qui s’affole et qui menace de bondir hors de ta poitrine. Cette fois, tu parviens à glisser tes phalanges effilées entre les siennes, refermant ton emprise autour de ses mains pour l’empêcher de bouger. ‘’ On sort. J’veux te montrer un truc. ‘’ Tu cherches ton souffle, t’as les poumons au point mort. ‘’ J’crois pas que t’aies envie de subir l’interrogatoire de Siam demain matin si on poursuit dans cette voie.‘’ Toi tu le sais, tu la connais. Elle t’a prévenu avant même que tu dises le oui officiel à Gale. S’il se passe un truc, elle veut être au courant, mais qu’est-ce qu’elle s’imagine ? Elle sait que Gale est hétéro, que t’es le pote imposé par son père alors impossible qu’un truc miraculeux se produise entre vous. Les femmes font la queue devant sa porte et il a des potes en mesure de lui arranger le coup alors autant rester en dehors de tout ça.

Il trouve des excuses pour que tu calmes ton assaut. Sauf que t'es têtu, et tu compte bien le torturer un peu avant de lui obéir. T'en a rien à faire de réveiller Siam, même s'il est vrai que la belle ne mérite pas d'être réveillé par les cris hilares de son meilleur ami. Dans ta position de domination, tu le regardes tenter de te chatouiller en retour, mais tu résistes beaucoup mieux que lui. Avoir un bon contrôle sur soi, c'est une bonne chose dans cette situation. "Va falloir faire mieux." Tu le provoques alors que tu continues à le chatouiller et le sentir se tortiller sur toi. Faut que tu fasses gaffes sinon, tu risques d'avoir une réaction physique qui passerait mal. Il tente une roulade, mais tu restes campés sur tes appuis. Tes contents d'avoir des heures d'entraînement dans les jambes pour le coup, sinon, t'aurais perdu la partie trop vite.

Il fini par te bloquer, ses doigts qui se mêlent au tien. Geste peu anodin pour stopper ce genre d'attaque sournoise. Normalement ça fini de façon beaucoup plus violente. T'aurais arrêté au premier coup donner sur ton torse par exemple. Il te propose alors de sortir pour te montrer un truc, argumentant ensuite qu'ainsi ça éviterait un interrogatoire de la part de son amie demain matin. Tu le fixes, tes mains toujours dans les siennes. "Je vois pas pourquoi je devrais avoir peur de Siam et des questions qu'elle pourrait poser." Tu le fixes, toujours à califourchon sur lui et te laisse tomber en avant le forant à relever un peu les bras au niveau de ses épaules. Ses mains prisonnières des tiennes, tu pourrais clairement en faire ce que tu veux à cet instant. En appui, tu cherches à ne pas l'écraser sous ton poids ou encore de lui faire mal à ses mains. Tu visages au dessus du sien, c'est une position qui serait clairement compromettante si la belle débarquait maintenant dans la chambre. "Tu penses réellement être en état de sortir là ?" Le questionnes tu en tenant compte de sa respiration encore un peu haletante par ta faute. Tu tentes d'ailleurs de détailler son visage, mais dans le noir, c'est compliqué. T'aimerais voir ses traits à cet instant, savoir ce qu'il pense.

Mais tu finis par t'écarter. "Ouais sortons." Prise de recule soudaine pouvant lui apparaître froide, tu te lèves du lit et attrape un t-shirt et un short dans ta valise. Tu t'habilles rapidement, sans dire un mot de plus, songeur. Parce que t'as bien failli franchir une limite de trop là. Parce que là, c'est clairement pas des pensées innocentes que t'as en tête après l'avoir vu se tortiller en dessous de toi et l'avoir totalement sous ton emprise.

T’essaie de garder la tête hors de l’eau, de te défaire de son emprise aussi plaisante soit-elle. Ton poul s’accélère considérablement, suivi de ta respiration qui s’éparpille. T’as les pommettes en feu et les idées pas très nettes. Le corps de Gale agit comme un bouclier. Sa musculature saillante bouge de façon exquise contre ton torse plus fin sans pour autant être moins détaillé. L’aîné revendique le plein contrôle et c’est sans difficulté qu’il y parvient. Tu es ailleurs, complètement. Tu essaies de ne pas tenir compte de cette proximité grisante, de penser à des trucs complètement con pour éviter d’alerter ce qui dort juste là, sous ta ceinture. Dans la pénombre, tu cherches son regard, mais la seule chose que tu obtiens est son souffle chaud mêlé au tien. ‘’ Siam quand elle te pose une question… ouais non, tu veux pas savoir. ‘’ Elle te sort toujours le truc qui te force à t’ouvrir. Elle percute l’âme, c’est une sorcière. Mains de part et d’autre de ton visage, tes paupières se ferment. Heureusement qu’il fait noir sans quoi il pourrait clairement remaquer le coin inférieur gauche de ta lèvre, coincée entre tes ivoires. À défaut de pouvoir te servir de tes mains, ton bassin commence à onduler sous le sien. Mouvement régulier, discret, juste ce qu’il faut pour éveiller les sens. À l’heure actuelle, tu peux prétendre connaître la mesure exacte de son sexe au cm près. Quand bien même il est au repos, tu te fais un portrait plutôt réaliste de la chose. Ta respiration change, elle se transforme en quelque chose de plus érotique. Tu ne tiens plus compte du contexte, non, t’es perdu quelque part entre le rêve et le fantasme. T’imagine ta main glissant lentement le long de son flanc, pour venir empoigner fermement le galbe ferme de sa fesse. Et puis tout s’arrête. Gale à quitter le lit, il est déjà en train de s’habiller. Tu te redresses sur tes avant-bras conscient de l’avoir dégoûté une fois de plus. Saloperie. ‘’ Tu me files un de tes t-shirts ? ‘’ T’as la flemme de te rendre jusqu’à ta chambre. Sans plus attendre, tu sors du lit à ton tour et te penche pour récupérer le premier bout de tissu que tu vois sortir de sa valise. Tu secoues vivement la tête pour te refaire une beauté capillaire après quoi tu sors de la chambre comme un coup de vent. Tu descends les escaliers deux à deux, attrape ton sac dans la foulée et quitte la résidence claquettes aux pieds. ‘’ Allez bouge ton cul. ‘’ Cette frustration que tu ressens… Sans lui adresser la parole, tu ouvres la voie à travers arbres et arbustes. La propriété est immense, sans parler des acres de terrain qui appartiennent à la famille Calabrese. Après une bonne dizaine de minutes, vous arrivez enfin devant ce petit bout de paradis. Un étang clair et naturel voisin d’une petite plage de sable créée avec les années. Au-dessus de vos têtes on peut clairement distinguer le ciel et les étoiles qu’il contient, le tout en étant entouré d’arbres et de fleurs. Un peu plus tôt dans la journée, tu es venu installer deux tentes, toutes deux couronnées de guirlandes de lumières tamisées pour un effet encore plus chaleureux. ‘’ Un bain de minuit ça te dit ? ‘’ Sac de sport déposé au sol, tu l’ouvres pour le vider de son contenu. On y retrouve deux serviettes ainsi que des bières et différentes bouteilles d’alcool importées. ‘’ Tu ne vas quand même pas dire non à une brune ? ‘’ Dis-tu en faisant allusion à la bière que tu lui tends.

Tension palpale dans l'air, tu t'extirpe de ce piège qu'il t'a tendu avant que tout ne dérape, que des gestes qui seront regretté ensuite se fassent. Tu serres les dents tout en t'habillant alors qu'il t'emprunte un vêtement. Tu pestes intérieurement pour calmer les sensations qu'il ta provoqué en remuant ainsi en dessous de toi. Il n'est pourtant pas ivre, il ne peut pas te prendre pour quelqu'un d'autre cette fois, comme l'autre soir où il t'a embrassé... Bien que là, vous parliez de sa meilleure amie. Peut-être a-t-il un fantasme avec elle ? T'en sais rien et t'as pas envie de savoir, tu piges pas pourquoi il est comme ça avec toi maintenant. Cherche-t-il à te provoquer pour que tu claques la porte en te pensant réellement hétéro ? Il ignore ton attrait pour les hommes, toi, tu connais le sien, tu connais bien son penchant pour le sexe aussi, mais il était pas comme ça avec toi avant. Tu piges pas ce qui a bien pu se passer pour qu'il change comme ça. Un pari peut-être ? Une connerie dans le style serait bien probable. T'es agacé de pas savoir quoi penser. T'as toujours eu du mal à comprendre ce qu'il pouvait bien avoir dans sa petite tête brune et c'est pire maintenant. Il t'embrouille.

Il t'invite a bouger, à sortir de la chambre et tu le suis. T'as aucune idée de ce qu'il prévoit de faire. Sortie en boite ? Dans un bar ? Balade nocturne pour parler ? Tu sais pas, tu le suis juste attendant des explications avant de finalement voir l'étang et la décoration. Sa proposition tombe ensuite. Tu le fixes sans savoir quoi lui répondre. "C'est pas plutôt à Siam que tu voulais proposer ça ?" Parce que toi, qu'en t'entends bien de minuit, c'est clairement pas quelque chose de chaste et à faire entre pote, mais plutôt avec une personne avec qui tu veux passer un moment de plaisir. T'es mal à l'aise là. Tu frottes ta nuque de ta main droite sans trop savoir si refuser est une option. Chose qu'il semble remarquer et te proposer alors une bière. "Soyons fou." Tu te décides alors, t'approchant de lui pour te saisir de la bière gentiment proposée Tu viens alors te poser près de lui après avoir déplié une serviette. "Tu t'entraines avec moi avant de faire ta déclaration à quelqu'un ?" Le questionnes tu alors pour tenter de comprendre un peu ce qu'il peut bien se passer dans sa tête, parce que là, c'est pas juste flou, t'es carrément dans le brouillard et c'est pas le brouillard léger, mais celui où tu vois même pas ta main alors qu'elle est à cinq centimètre de ton visage.

Cet étang est un endroit cher à ton cœur. Tu avais l’habitude de venir ici avec ton frère et ta sœur, la cachette idéale pour fuir l’autorité parentale. Ce soir, c’est avec lui que tu viens, un nouveau chapitre qui débute, de nouveaux souvenirs à graver dans un coin de ta tête. Un bain de minuit, ça n'a rien de bien exceptionnel. C’est le genre de truc que tu fais avec des inconnus, des amis, homme, femme, avec ou sans arrière pensées. T’es pas le genre à te poser un million de questions, tu vis au jour le jour en sachant que ta vie tire à sa fin. Que tout est une question de temps et de perspective. Lumières allumées, tu contemples le décor, plutôt satisfait de ton œuvre. Gale, lui par contre, ne semble pas très emballé par ta proposition. Sans doute qu’il craint de te voir à poil, après tout, il t’a en aversion. Pour chasser le malaise, tu lui offres une bière et lorsqu’il la prend, tu profites de l’occasion pour t’en servir une. Tu t’installes confortablement sur le sol, genoux remontés contre ton torse. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’il te pose une première question. Sourcil arqué, tu l’observes du coin de l'œil, goulot coincé entre les lèvres. ‘’ Si je voulais venir ici avec elle, tu serais dans ton lit à l’heure qu'il est. ‘’ Ça parait logique non ? Soupir perdu à jamais dans l’espace temps, tu passes près de mourir étouffé lorsqu’il revient à la charge. Tu toussotes, tape du poing contre ta poitrine. Il est con ou quoi ? ‘’ T’es tombé sur la tête ? ‘’ C’est quoi toutes ces questions ? S’il n’a pas envie d’être là, il n'a qu’à le dire et se barrer. ‘’ J’ai pas l’intention de sortir avec quelqu’un. Je partage ma vie avec mon célibat depuis vingt-deux ans et ce n’est pas près de changer. ‘’ L’amour ce n’est pas pour toi. Tu n’as jamais connu le grand frisson, ni les papillons dans le ventre. Tu ne connais strictement rien à ce sentiment beaucoup trop complexe pour toi. Qui voudrait sortir avec toi de toute façon ? ‘’ T’as l’air de croire que je te prend pour un cobaye. C’pas le cas. J’ai juste envie d’être là en ce moment précis avec toi c’est aussi simple que cela. Pourquoi chercher plus loin? ‘’ À ces mots, tu termines ta bière cul sec et bondit sur tes pieds le temps de retirer ton t-shirt. ‘’ Si ça te gêne, ferme les yeux et tourne le dos, j’vais me foutre à poil. ‘’ Sans pudeur tu retires le reste puis avance vers l’étang dont tu testes la température du bout de ton gros orteil. La température idéale pour la chaleur qu’il fait. Juste ce qu’il faut pour rafraîchir et tonifier la peau. Au compte de trois, tu plonges tête première et nage quelques secondes sous l’eau avant de remonter à la surface. ‘’ Dieu qu’elle est bonne! ‘’ Tu secoues la tête dans tous les sens pour retirer l’excédent d’eau de ta chevelure qui, elle, vient se coller à la peau de ton visage éclairé par les doux rayons de la lune. ‘’ Tu viens ou pas ? Tu attends que je vienne te chercher ? T’as besoin que je te prenne la main? ‘’ Tu le nargues avant d’éclater de rire.

Ta bière en main, t'en bois une gorgée en attendant les réponses d'Elio. Tu sais très bien qu'il aurait pu te laisser dormir et venir avec Siam. Tu comprends juste pas pourquoi avec toi. Alors ouais, tu poses des questions pour tenter de comprendre, de le comprendre. Tu le laisses donc te donner son point de vue, bien que cela t'éclaires pas forcément plus. Oui, t'es touché qu'il désire passer du temps avec toi, mais un dégage de sa part n'est jamais loin. C'est un peu le principe même du un pas en avant, pour trois pas en arrière, bien que là, ça semble être un petit peu moins que trois pas. Y aurait-il une progression ? Tu vas pas insister avec tes questions, parce que t'as bien vu qu'il avait perdu son sourire et si t'insistes tu risques de réellement provoquer un dégage maintenant. Il te semble sincère en disant vouloir être simplement avec toi, même s'il s'agit là d'une activité que tu trouves peu commune entre potes.

Il se lève d'un coup, après avoir terminé sa bière. T'arques un sourcil à ses propos mais ne te détourne pas. Oui, tu clignes des yeux, mais c'est juste le clignement naturel. Sinon tu te contentes simplement de continuer à boire ta bière en le suivant du regard alors qu'il s'éloigne de toi pour aller vers le lac. Alors qu'il a le dos tourné, tu te permets de profiter un peu de la vue qu'il t'offre et de détailler la galbe de ses fesses. Quand il fini par plonger dans l'eau, tu pousses un long soupire. Tu sais clairement pas ce que tu fais ici, t'es entrain de te foutre dans la merde. Tu le sais, tu le sens. Il te provoque et toi, tu craques de plus en plus en sachant que cette fois-ci ce n'est pas du à l'alcool s'il t'accorde ce genre d'attention.

Tu tentes de te concentrer sur autre chose, regardant un peu plus en détail les lumières et les tentes qu'il a installé. C'est clair que ça conne un côté romantique, mais en même temps, il n'allait pas vous mettre dans le noir. T'essaie d'analyser ça de façon la plus platonique qui soit. Il te tire alors de tes réflexions et tu laisses entendre un léger rire à sa remarque sur la bien être que lui procure l'eau. Tu préfères clairement ce genre de remarque quand le terme de Dieu est utilise que le fameux Oh my God qui sort à tout va sans pour autant que ça réellement quelque chose de si génial que cela. Tu continues de boire ta bière quand il te laisse entendre une provocation. "Je pense que j'ai effectivement besoin que tu viennes me donner la main.." Plaisantes tu alors en déposant la bouteille vide à côté de toi et te levant à ton tour pour te déshabiller et te retrouver dans la tenue d'Adam tout comme lui. En vrai, t'es pas intimidé d'être nu devant un autre gars, t'as l'habitude dans les vestiaires avec ton équipe de baseball. C'est plutôt le contexte qui est un peu plus problématique pour toi. Un bain de minuit, chaque fois que toi, t'en a fait un, c'était pas quelque chose de chastes.

Tu t'accroupis vite fait un bord de l'eau pour glisser ta main dans la surface limpide. Tu te mouilles alors juste l'arrière de la nuque avant de te redresser et de plonger à ton tour dans le lac. Après quelque mouvement de bras et de jambes sous l'eau, tu remontes à la surface et passe machinalement tes deux mains dans tes cheveux pour les ramener vers l'arrière et dégager ton visage. "C'est clair que ça fait du bien." Souffles-tu alors en t'approchant de lui en brasse. De loin, avec le reflet de la lune et ruisselant d'eau, il t'avait déjà apparu sexy, mais là, en te rapprochant... NON ! T'en a marre d'avoir ce genre de penser pour lui. C'est bon, ça suffit là ! Tu souffles dans l'eau, faisant quelque bulle devant toi alors que t'es maintenant près de lui. Heureusement que l'eau est encore assez froide. Tu te décides alors à faire un mouvement de main pour l'éclabousser. Autant tenté d'être bon enfant et de jouer comme deux gamins plutôt que de continuer à avoir des pensées lubriques. Voilà ce que tu penses.

T’es complètement au bout de l’étang, regard rivé vers la terre ferme. Tes bras vont et viennent, créant de minuscules vagues autour de toi. Tu ignores ce qui le tracasse à ce point. Il est question d’une baignade nocturne entre amis, maillot de bain en moins, ou est le problème? Il n’aime pas l'environnement ? Il fait trop clair pour lui ? Il a peur que tu fixes ses noix de cocos au point d’être incapable d’en déloger tes iris ? Ce mec, t’arrive pas à le déchiffrer. Finalement il abdique et finit par se lever. Il faut avouer que tu es plutôt heureux pour le coup, car t’avais réellement envie de partager ce moment avec lui, sans arrière pensées. Le brun retire ses fringues et toi tu observes du coin de l'œil sans vouloir jouer au mec obsédé. Ça serait mentir de dire que ce mec est moche. Il a un physique plus qu’alléchant, il est bien fait, parfaitement bien découpé. Mais le voir à poil, ouais, tu peux certifier que ce gars est sans défaut. Lorsqu’il te rejoint enfin, un large sourire vient déformer les traits de ton faciès d’ange. T’es incapable d’arrêter de sourire en vrai et lorsqu’il t’attaque, tu ne tardes pas à répliquer y allant toujours avec une double ration pour les intérêts. Tu t’éclates, pire qu’un gosse. Les éclats de rire volent dans l’espace temps, rendant les étoiles encore plus belles et plus brillantes. Tu secoues la tête dans tous les sens en quête d’un peu d’air pour alimenter tes poumons défectueux, après quoi tu t’approches de lui, assez près pour venir prendre appui sur ses épaules et l’envoyer au fond de l’eau. Tu patientes un peu, une seconde ou deux, puis te laisse glisser sous la surface pour aller à sa rencontre. Il fait noir, mais tu sais qu’il est là. Tu peux le toucher, sentir le mouvement de ses bras et les bulles causées par sa respiration. Tu suis le rayon de la lune qui semble indiquer l’endroit exact où il se trouve et une fois dans le collimateur, tu viens encercler son visage avec la paume de tes mains. Tu gardes les yeux ouverts tandis que ton corps semble indéniablement attiré par le sien tel une vague qui vient s’échouer contre les récifs. Tu restes ainsi à le contempler, à caresser ses joues du bout de tes pouces et l’air vient à manquer beaucoup trop rapidement pour toi. Sans attendre une seconde de plus, tu remontes à la surface, et tousse à plein poumons, lèvres légèrement bleutées par le manque d’oxygène. ‘’ Merde. ‘’