Je sais ce que je suis, ce que je vaux. J’ai beau être maladroite dans mes relations avec les hommes, dans ce que j’entreprends, je sais que je suis la meilleure. Avec la gente masculine c’est différent, totalement différent même. Déjà, jusque mes dix-huit ans, en vivant dans le domaine familiale, je ne me voyais pas ramener de garçons à la maison. Et il y a eu cette première fois, Felix. Peu après mon dix-huitième anniversaire, je suis partie à l’autre bout du monde entre copines, me laissant porter par l’euphorie de la majorité et des vacances entre amies. On a parlé, m’a dit les mots qui font rêver les filles, où on a envie d’y croire. J’y ai cru. Et une soirée où nous avons échangé plus qu’un baiser, ma première fois. Belle et désirable sous ses doigts, sa bouche qui me faisait sentir comme une princesse. Le conte de fée a vite pris fin quand du lendemain il m’a totalement ignoré. Déçue et blessée, naïve aussi surtout. Comment avoir confiance aux hommes et être capable de décrypter leurs faits et gestes après ça ? Quelques années plus tard, j’en suis toujours incapable. La preuve avec toi, j’ai été incapable de réaliser l’attirance que tu ressentais à mon égard sur Londres.
Aujourd’hui, le destin nous offre une occasion de rattraper les choses. Il y a fort à parier que tu joues avec moi, que tu ne cherches juste qu’à obtenir ce que Felix à obtenu de moi. Une part de moi en meurt d’envie, une autre me pousse à vouloir te faire patienter. En France on a dicton qui dit plus c’est long, plus c’est bon . Essayons d’être excellent. J’arrive à ton niveau, prête à passer une bonne soirée à tes côtés. Peut-être même la nuit, ma tête hésite sur ce que je vais faire, sûrement une décision que je prendrai au dernier moment. Mes lèvres se posent sur toi pour te dire bonsoir, et ton mademoiselle qui sonne très bien à mes oreilles, laissant apparaître un sourire tendre. Toute la douceur dont je peux faire preuve est là, et c’est un cadeau que je te fais. « Prête à découvrir Boston avec toi.» Je n’avais pas forcément besoin de le préciser, j’aime juste cette sensation de passer la soirée avec toi. C’est agréable. Il ne faut pas pour autant se faire d’idée, je n’attends rien de cette soirée. Une soirée à marcher ensemble sur le long du fleuve qui traverse Boston, sous un ciel étoilée, peut laisser entendre une soirée romantique, propice à de grandes déclarations. Pour autant, ce n’est pas dans mes projets, et très certainement pas dans les tiens non plus. Juste une soirée où l’ont ne se prend pas la tête. «Je peux ?» que je demande, alors que j’enroule déjà mon bras autour du tien pour marcher, permettant d’être encore plus proche physiquement. J'ai cru comprendre que tu aimais quand je prenais les devants, où je te disais clairement ce que j'aimais, je voulais. Alors oui, je te demande l'accord, sans forcément te laisser le choix, même si là, c'est juste pour te prendre le bras. « Alors raconte moi un peu les anecdotes que tu as ici, à Boston, sur Charles Rivers.» Je suis certainement que si les pavées pouvaient parlés, ils en auraient des choses à dire.

Alors si je dois. Je prend ton bras pour marcher, avec mes talons, ça sera bien plus simple. Puis c’est toujours plus sympa d’être ensemble ce soir de cette façon. J’adore ce genre de moment simple comme ceux là, juste marcher, se balader sous un ciel d’étoile, le long d’un bord de fleuve. J’ai beau être une fille de, j’aime mon indépendance, mes moments de solitudes sans forcément devoir être dans des lieux paradisiaques. Ou fréquenter les soirées les plus huppées de la ville. Non, je ne suis pas ce genre de filles, à profiter de l’argent de la famille. J’en ai, je le sais, je m’en sers, mais pas à tord et à travers. Alors ce genre de soirée, tu es tombé pile poil dans ce que j’aime, comme si tu pouvais lire dans mes pensées. On commence à marcher, et je te demande alors des anecdotes sur les rues de Boston, les souvenirs que tu y as, cherchant à te connaître un peu plus. Ta réponse me fait sourire. Jalouse, moi ? J’ai beaucoup de défaut, mais la jalousie n’en fait pas partie. « Je devrais réussir à la contenir je crois.» faisant mine d’être une femme jalouse avant de rire. Mais effectivement, la soirée n’est pas propice à parler des autres femmes. Je dois même reconnaître que je suis ravie que tu ne te concentre que sur moi ce soir. Ou alors ... « Ou alors, c’est peut-être le bon moment. Une fois que je serais tomber amoureuse de toi, ça ne sera plus possible.» Je feins le sérieux en te regardant dans les yeux, cependant, je ne peux le tenir que quelques secondes avant de secouer la tête négativement en souriant. Même si elles sont peu nombreuses comme tu peux me le dire, tu n’en restes pas moins un homme à femmes, et par conséquent un homme où il faut éviter de tomber amoureuse. Heureusement que cette petite voix me le rappelle, surtout dans ce genre de moment. « Pas si nombreuses.. en plus de bousculer des jeunes femmes pour ramasser leurs livres, les ramener ici, c’est la suite du plan gentleman ?» Le sourire ne quitte pas mon visage en imaginant une lignée de technique comme celle là pour avoir une femme. On marche tranquillement sur les pavées qui longent le fleuve, appréciant le petit vent sur la peau. Des gens sont en train de boire un verre, des éclats de rire de groupes d’amis en train de manger un morceau. Le temps est agréable. On peut même apercevoir un peu plus loin, un cours de danse nocturne. « Tu vas apprendre quelque chose de nouveau sur moi..» que je te dis en pointant du doigt le cours de danse extérieur. «J’ai fait de la danse pendant de longues années, j'adore ça. Et là, j’aurai envie d’y aller pour te voir danser avec moi.» Si je reconnais de loin, cela ressemble à un cours de bachata. Un peu sensuel, mais ça s’y prête bien non ?

Il y a des sentiments que je n’ai jamais ressenti dans ma vie, comme la jalousie ou l’amour. Les deux thèmes dont il est question là de suite. Même si je taquine sur l’idée de parler maintenant parce que quand je serai amoureuse, il sera trop tard, je serai incapable de reconnaître si je suis amoureuse ou non. Tout comme je sais que je ne suis pas jalouse à ton égard. Je sais pertinemment que je ne suis pas la seule femme que tu vois, et ce n’est pas pour autant que je fais une crise en dehors de nos moments. Ma confiance aux hommes est très limité. Je me mentirai à moi-même si je te disais que je sens pas que je m’attache. Heureusement pour moi, j’ai tendance à plus agir avec mon cerveau qu’avec mon cœur.  Réfléchir, avant d’agir. « Petite joueuse ? Tu n’aimerais pas que cela arrive. » Bon d’accord, je prend le ton assez léger pour affirmer cela, bien que la conclusion soit un peu trop hâtive. Ai-je vraiment tord pour autant ? Puis je n’ai pas forcément envie d’évoquer ce genre de sujet, souvent ça finit mal, et je veux que cette soirée se déroule comme je l’ai imaginé. Décidément, tu as ce don pour me faire changer la couleur de mes joues, baissant les yeux un instant. Il n’y a que le clair de lune, et l’éclairage des lampadaires pouvant te le faire remarquer. « C’est un bon plan... sauf s’il n’y a pas de suivi juste après.» Taquine, je tente à mon tour de jouer avec toi. Je t’ai dit de prévoir des affaires au cas où, cependant, je n’ai rien promis pour autant. « Peut-être ou peut-être pas...» que tu viendras chez moi, dans ma chambre. Peut-être que j’ai encore envie de faire durer les choses, avant de franchir une nouvelle étape. Un petit son passe entre mes lèvres, m’amusant avec toi.

Mes talons se font entendre sur les pavées, ainsi que nos discussions, nos rires. Je me sens bien, et je dois dire que ce petit cours de danse nocturnes, sur une terrasse d’un restaurant tombe à pic. Je sens ton regard qui se pose sur moi au moment où je t’évoque mes années de danse. De danse classique certes, mais de danse quand même. Cadeau, je prend même la pose quand tes yeux glissent sur mon corps. Un instant, tes mains se posant sur tes mandibules, cherchant une réponse pour y aller ou non, mes yeux te suppliant de dire oui. Sans répondre, tu m’attrapes la main pour y aller. Je sautille presque sur mes dix centimètres de talons. c’est sur que tu vas tomber. « ça te ferai trop plaisir.» que je te susurre au creux de l’oreille alors que je suis contre toi, prêts à se lancer dans nos premiers pas. Mes bras entourent tes épaules pour se rejoindre dans ta nuque, le rythme de la musique sensuelle de la bachata nous guide. Enfin te guide, là où j’essaye de reprendre les pas de base. J’oublie tout pendant un moment, qu’il y a du monde autour de nous, j’en oublie presque la musique pour me concentrer que sur toi, et le rythme qu’on impose à notre corps à corps enflammé. Dans un mouvement de bras, je me retrouve dos à toi tout en me déhanchant, un mouvement de bassin allant de gauche à droite avec grâce. Ma tête se tourne légèrement vers toi. « Je crois qu’on a trouvé notre danse.» Je souris avant de reprendre ma position initial face à face, tes yeux dans mes yeux brillants. Si on continue comme ça, ma raison risque de me quitter bien trop tôt.

C’est tout nouveau pour moi que de jouer, te faire languir, m’amuser avec toi. Je suis plus une jeune femme naturelle, qui réfléchit avant d’agir, naïve, se lançant porter par ses émotions. Sauf que là, j’essaye d’être dans le contrôle de ce que je fais, même si c’est bien trop tentant que de me laisser porter parce que je veux : finir cette soirée avec toi. Je me fis à ton silence pour en faire mes propres déductions sur mes propos, me donnant raison sur ce que je dis. Tu n’aimerais pas que cela arrive. Ça tombe bien, pour l’instant, les sentiments à ton égard son de l’envie, du désir difficilement caché. Mais je ne suis pas au stade d’avoir de l’amour pour toi. Pourtant, tu pourrais être ce type d’hommes qui me ferait basculer de l’autre côté. Pour l’instant, je l’instant, je conclus par un peut-être ou peut-être pas.
Et là, c’est finalement entre tes bras, dans une danse latine des plus sensuelle. Il y aurait eu ce cours de danse exprès ce soir, rien que pour nous, que cela ne m’aurait pas étonné. Elle va très bien avec la suite de cette soirée. Chaque contact de tes mains sur mon corps me donne des décharges comme électrifiées, regrettant tout ce monde autour de nous. T’as un charme qui ferait fondre n’importe laquelle des femmes de cette planète, et un mouvement de bassin sensuel là faisant arriver dans une autre dimension. Au fur et à mesure de nos pas, la danse n’est clairement plus la même pour arriver dans une danse plus sensuelle, plus érotique. Mon corps, devient le sien en fait ne le maîtrisant de moins en moins, laissant la raison s’en aller à chaque seconde qui passe. Ta main longe mes courbes pour se poser sur mon visage dans une agréable caresse. Pendu à tes lèvres quand tu m’annonces que tu vas m’embrasser, que j’en oublie presque de me mouvoir, laissant le monde tourner autour de nous. Aucun mot ne sort de ma bouche, les yeux te suppliant de mettre en exécution tes mots. Jouer et nouveau, mais là, je ne joue plus. Tant pis pour mes ailes, je décide de les brûler pour se baiser. Nos visages sont proches, très proche, te rapprochant un peu plus de mes lippes chaque dixième de secondes. C’est mon nez qui vient frôler tes lèvres, avant de te laisser le contrôle de ce premier contact avec ma bouche. Je sais qu’à cet instant, il n’y aura plus de raison qui compte, donnant mon âme au diable.