Quand il annonce l’intitulé des études qu’il suit, il n’est pas peu fier, parce qu’il est totalement expert, en droits des affaires. « Ça te correspond très bien je trouve. » La blonde commente, et il avoue la regarder en biais, un peu amusé. Parce que sa maitrise de l’art de discourir, elle est légendaire. Mais parce qu’elle le dénote, l’espagnol devine que c’est un trait de caractère qui pourrait lui plaire. A Maxyne, s’entend, parce que lui il s’aime déjà, forcément.

D’ailleurs il se fait mousser en évoquant, le fait qu’il s’applique à ce que son physique soit plaisant, un piètre gentilhomme, bienveillant. « C’est donc ça ta tactique, tu attends sur le campus que des jolies filles fassent tomber leurs affaires pour passer pour un gentleman. » Il lui en offre un sourire, comme pour approuver ses dires. Et se tait sur le fait que le rosissement de ses joues, il l’a remarqué. Elle est trahie par sa timidité, parce que oui, jolie fille, elle l’est. Comme si quelqu’un pouvait en douter. « On peut dire qu’on partage nos secrets. » Ou plutôt l’un des siens, qui n’en est pas un vrai. Et ceux de la jeune femme, il veut bien chercher à les deviner.

Chemin se faisant, cependant, dans leur aparté, les voilà assis à la table du Starbucks, et lui, à relancer le sujet des blessures de son cœur. Indéniablement joueur. Plus encore lorsqu’il constate que ses pommettes se parent une nouvelle fois d’une vive couleur. « Dis-moi tout alors. » elle finit par questionner, entre deux gorgées de café, boisson qu’il n’a, pour sa part, pas encore entamée. Mais car il est lui, qu’il n’a aucun filtre, il ne peut pas s’empêcher de lui souffler, « Pas la peine de rougir, » même s’il sait que c’est une chose facile à dire sur un phénomène que l’être humain ne peut pas contrôler, « tu l’as brisé, tu l’as brisé. » Haussement d’épaules, feignant une faiblesse, une conclusion sur ses ressentiments bafoués précédemment. Puis il balaie ses paroles d’un mouvement de sa main, affichant un air taquin, « Tu fais simplement parties des rares qui n’ont pas voulu de moi. » il le jure, le tombeur, qu’elles sont à compter sur le bout de ses doigts.

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Il pensait, pourtant, qu’elle comprenait le fait qu’il est en train de plaisanter, avec Manny, il ne faut pas s’inquiéter bien longtemps. « Je suis désolée... » Elle souffle, si bien qu’il est perturbé qu’elle le prenne autant sérieusement. Il en sourcille, mais poursuit sur sa lancée, parce que rien ne servirait de lui dire qu’elle n’a pas besoin d’être désolée. Surtout pour des évènements passés, l’homme face à elle, il est loin d’être rancunier. Enfin, pour ce cas, en ce qui concerne le reste, de changer d’avis, il se donne le droit. Et lorsqu’il termine sa piètre tirade ou justification, elle se contente d’un « Oh... » comme réaction. Il tente donc, d’en déterminer rapidement la signification. Les femmes, La femme, finira par lui arracher toute raison. « Je ne savais pas que tu en avais eu envie. » Pourtant, quand une demoiselle lui plaît, en règles générales, Manny n’hésite pas. Mais il faut croire que Maxyne fait partie des exceptions, voilà ce qu’il croit. Plutôt que d’oser songer au fait que pour la draguer, il s’est foiré. Son orgueil en serait bien trop touché. « Donc c’est comme ça que j’ai marqué ta mémoire alors ? » Comme la fille qui s’est refusée, il ne saurait pas dire si c’est positif à dire vrai, ne pouvant, malgré tout, s’empêcher de sourire à l’envisager. « Je peux te rassurer en te disant que tu es pourtant très plaisant à regarder. » Cette fois, le sourire de l’espagnol s’en devient carnassier, surtout qu’il en profite pour abaisser son visage sur la table, comme pour lui dire un secret, « Je n’en ai jamais douté. » Prétentieux qui assume, avant de recaler son dos contre son assise, et observer les joues de Maxyne, encore enflammées. C’est à l’excès que Manny aime flirter avec les jeux dangereux, c’est bien pour ça qu’il reprend, fougueux ; « Si je dis que t’es belle, tu prends feu ? » Il suppose, un brin moqueur, carrément rieur, en espérant qu’elle se détende grâce à sa bonne humeur. Et voilà qu’il porte la boisson à ses lèvres, oubliant le fait qu’elle est de celles qu’il n’apprécie pas. Il en grimace presque instinctivement, tout en reposant la chose sur la table. « Je vais devoir te laisser, » il prononce ressentant dans sa poche son téléphone vibrer. « J’imagine que maintenant que tu es à Boston, on va avoir le temps nécessaire pour que je te prouve que j’en ai envie. » Conjugué volontairement au présent, l’homme se relève à la finalité, « Garde-là en tête, cette idée. » pour la prochaine fois que vous vous croiserez, et ose embrasser l’une desdites joues avant de s’éclipser.

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