TW : barbarie, pratique contre les animaux.

J’aimerais m’être trompée. J’aimerais avoir tort sur toute la ligne et c’est peut-être pour cela que je demande à Haiwee qui lui a fait du mal. Me voilà à espérer que ce soit une pétasse qui lui a dit des mots immondes plutôt que lui. Tout plutôt que lui. Parce que je sais l’effet que ça va avoir sur elle et même si je pourrais lui dire “je te l’avais dis”, je ne veux pas qu’elle ressente cette douleur. J’aimerais la protéger de tout cela, de lui surtout, mais je l’ai rencontré bien trop tard pour cela. Un soupire se glisse entre mes lèvres mais ce n’est pas parce qu’elle m’énerve mais parce qu’il faut que je me concentre pour ne pas péter un plomb, pour ne pas me lever, le trouver et lui casser les deux rotules. Au moins au sol, comme un con, il n’osera plus la rabaisser. Je vais le tuer. Les mots sont simples et je les pense. Il n’y en a que quatre mais je les pense de A à Z et plus encore. Je vais l’égorger, je vais faire comme avec les porcs, lui couper la tête et le laisser hurler jusqu’à ce que la vie quitte son corps. La noirceur s’installe dans mes yeux et je me retiens vraiment de me lever. La tristesse dans ceux d’Haiwee me fait rester là, face à elle. Une de mes main glisse dans ses cheveux et je souffle Est-ce que tu veux qu’on rentre ? Parce qu’on est là pour elle et que moi, je n’en ai rien à foutre de ce bal à la noix. Je serai tout aussi bien à la maison en train de boire une bière sur le canapé tout en regardant un documentaire sur les animaux sauvages. Ça m’est bien égal. Je le déteste encore plus maintenant. Que je marmonne entre mes dents. Je suis désolée qu’il te fasse vivre ça. Ce soir en plus de ça ! C’est le bal connard, t’as pas le cerveau qui fonctionne comme il faut ou bien ? Salopard de première. Et je le répète, je le déteste.

tw - violence verbale.

J’ai déjà souvent été en colère - étant du genre à tout prendre à coeur - mais là, c’est encore pire. Quand on s’en prend aux gens auxquels je tiens, je ne retiens que très rarement mes émotions. Et ce soir, je ne les retiens pas du tout. Me tenir éloignée des histoires de cœur de ma colocataire était une décision unilatérale mais je n’avais aucune envie de l’entendre lui trouver des excuses - ce qu’elle fera probablement encore pour de longues années. Il y a des gens que l’on ne peut pas excuser. Et si l’amour n’a pas à être réciproque, la manière dont il se sert d’elle et la manipule me brise le cœur et la tête. C’est peut-être bien pour cela que je suis si dure dans mes mots. Leur couple - enfin plutôt chose - n’est pas sain. Il sait le pouvoir qu’il a sur elle et ne doit pas se gêner pour en jubiler à longueur de journées. Il est mauvais et rien de ce qu’elle ne pourra dire ou faire ne me fera changer d’avis. Tu-tu-tu ! Que je lance en levant l’index. Ne commences pas à te flageler. Parce que la seule personne qui est bête là-dedans, c’est lui. Haiwee a tellement à lui offrir, à lui donner mais lui, il préfère papillonner et la manipuler ? C’est un monstre, pour le moins que l’on puisse dire. Je l’écoute et quand elle me demande si ce n’était qu’un jeu, je souffle Parles au présent Haiwee. Ce n’est qu’un jeu pour lui. Tu n’es probablement qu’un pion dans son échiquier géant et je crois que tu as la place du fou au lieu de celle de la Reine. Ça me peine tellement pour elle et je tente de calmer le feu qu’il y a dans mon estomac mais c’est difficile. Arrête de dire que tu es l’idiote parce que je te jure que je vais aller lui casser les genoux Haiwee. Certes, je lui ai répété cent fois les mêmes choses et elle n’a pas voulu m’écouter mais c’est ainsi. Par contre, ça ne fait pas d’elle une idiote, pas alors qu’elle est la victime de celui que je considère être un réel pervers narcissique. Les tripes tordues, je souffle On ne reste que si tu en as envie. On peut très bien danser à la maison dans le salon et sur le canapé. Ça me conviendra tout autant, pour être honnête. Je peux appeler Charles si tu veux le rendre jaloux. Que je souffle. On va voir si ça lui convient toujours aussi bien de voir la belle dans les bras d’un autre homme. J’ai des tours plein les poches et ce n’est pas une personne aussi mauvaise que lui qui me fait peur. Éloïse en mode protectrice, bon courage. Par contre, si Haiwee retourne dans ses bras, j’abandonnerai parce qu’elle l’aura voulu. Pas mérité mais voulu. Les choses, elle les comprend enfin. Alors, qu’est-ce que tu choisis ? Je peux même l’embrasser devant toute l’audience si c’est ce qu’elle veut. Pas de sentiments, juste de quoi le faire parler et lui regretter son rejet. On ne rejette pas ma Haiwee, on ne fait pas durer les choses pendant des mois pour lui briser le coeur. Souris. C’est ta plus belle arme. Et la mission pour le faire regretter commence maintenant.

Il n’y a que très peu de choses qui me mettent hors de moi. Je suis le genre de nana plutôt souriante, toujours avec une blague à souffler. La rigolote de service qui n’hésite jamais à se ridiculiser pour faire rire quelqu’un dans le besoin. Seulement là, je suis hors de moi, folle de rage et tout ce qui va avec. Dépassée, abusée et colérique. Je n’arrive pas à y croire. Ça dépasse tout entendement. Comment peut-il lui faire ça ? Comment peut-il se jouer d’elle de la sorte ? Et même si elle ne le voit pas, je suis incapable de me contenir, de retenir cette colère accumulée pendant des jours, des semaines. Là, ce soir, je n’accepterai pas de me taire, de ne pas donner mon avis pour l’épargner. Il n’y a plus de limite si ce n’est celles de son coeur qu’il a piétiné. Je ne veux pas descendre à son niveau - mon rôle est de faire l’inverse - mais j’ai du mal à me tempérer. Cependant, il le faut. Quand je vois sa mine triste et son regard baissé, je sais qu’il y a des milliers de questions et de moments qu’elle se repasse en boucle. J’aimerais la soulager là-dessus mais je ne suis pas magicienne et ne le serais jamais. Alors, il faut trouver une solution. Rentrer, le rendre jaloux. Je suis même prête à l’embrasser au milieu de la piste si elle le veut. Il n’y a rien de romantique entre nous deux mais je suis prête à me sacrifier pour cela. Enfin, ce n’est pas un sacrifice parce qu’elle est belle Haiwee, merveilleuse même. Et quand je dis cela, je ne pense pas qu’à son physique avantageux, sa taille fine et ses formes. Oh non. Je parle aussi de la personne qu’elle est, de la pureté et de la tendresse qui se dégagent d’elle à longueurs de journées et d’interactions. C’est bien parce qu’il a salit ça, que je lui en veux, à cet Adams à la con. Dès demain, quand la douleur se sera très légèrement estompée, je verrai avec Haiwee pour l’appeler “celui dont on ne doit pas prononcer le nom”. Elle ne connaîtra peut-être pas la référence mais je lui expliquerai tout cela s’il le faut. La décision de la suite de la soirée entre ses mains, j’acquiesce quand elle décide de rentrer. Mes mains glissent sur ses joues, j’essuie les perles salées qui sillonnent ses joues, m’attèle même à tamponner ses joues pour éviter de retirer le maquillage qui s’y trouve et j’embrasse son front. Mes yeux retrouvent rapidement les siens et je dis La tête haute. C’est comme cela que l’on va sortir de la salle de bal. Je me lève et lui tends ma main. Et lorsque la sienne se glisse dans la mienne, j’exerce une petite pression pour lui montrer que je suis là. Tête haute, sourire sur les lèvres, je dis Quelle femme je ramène chez moi ! J’en glousse et adresse un clin d’oeil à Haiwee, faisant tout ce qui est en mon possible pour lui faire oublier que les gens sont méchants. Et cette danse, on l’aura au milieu du salon, entre deux shots et quelques mini fours décongelés. Une soirée bien à nous, en somme.

rp terminé.