Redouter. Un verbe qui figure parmi la nombreuse liste qui pourrait dépeindre ton appréhension à l'idée de lire la lettre que ton défunt mari avait laissé à l'avocat. Il ne l'avait pas même pas laisser à ses parents, tu ignores toujours pourquoi d'ailleurs … Craquer. Un autre verbe pour traduire l'émotion qui t'assaille lorsque tu lis la première ligne sous cette écriture fluide que tu connais si bien ...vous vous écriviez souvent par missives, surtout lorsqu'il était en déplacement à l'étranger car les appels étaient très souvent filtré et il détester cela au plus haut point. Ces mots sont les mêmes qu'il aurait pu te prononcer à voix haute. Tu tentes de maîtriser tes sentiments mais cela reste difficile. La lettre toujours pliés entre tes mains, tu ricanes aux paroles de ton meilleur ami. Tu te demandes toujours ce que tu deviendrais sans lui. « C'est vrai, je t'avoue qu'à l'époque il était déjà très reconnaissable grâce à son style vestimentaire et son air bad boy intellect. ». L'esquisse d'un mince sourire mélancolique se dessine sur tes traits, étirant un peu plus tes lèvres pour donner quelques couleurs à ton visage tiré par la fatigue. « Tu veux que je sois honnête … non ça ne va pas vraiment mais je dois aller bien quand même. ... ». Tu ne pouvais pas inquiéter tes proches  plus qu'ils ne l'étaient déjà.
@Diego Morales

memories and words with @Cécily Wertheimer  
Et bien dis donc, c'est vraiment pas facile de retrouver le passé, de repenser à tous ces moments qu'on a vécu ensemble. Il a été comme un frère pour moi tout au long de ma vie à Boston dès lors que j'y ai mis un pieds à terre à mes sieze ans. Alors oui, faire remonter tout ça dans mon esprit sachant que je ne le reverrais plus jamais alors ça m'a mis un sacré coup au moral et même si je ne le montrais pas, ça m'a touché au plus haut point. Je savais qu'avec ce travail il prenait chaque jour des risques, mais je le voyais comme un indestructible, qu'il reviendrait tout le temps. Lire ces mots me font doucement sourire en les imaginant l'écrire et y repenser lui aussi. Je sens bien que des larmes peuvent couler à tout moment, mais faut que je reste fort pour toi parce que c'est encore plus dur, il s'agissait de ton mari, c'est pas n'importe qui à tes yeux et j'ai pu voir cette complicité entre vous. J'avoue qu'au moins il savait se faire remarquer et avoir du succès. Et il a jeté son dévolu sur toi, je peux comprendre, t'es une femme tellement charmante, forte, toujours souriante malgré que tu ne te sens pas si bien. Comme là maintenant. T'essayes de faire bonne figure, mais je te connais par coeur, je te sens mal alors j'ai envie d'être là pour toi et te rassurer et tu me l'avoue enfin que ça ne va pas alors je m'approche de toi. Je sais que ça ira jamais malgré tout ça... Malgré le temps qui s'écoule, on arrivera jamais à faire notre deuil, mais il doit sûrement penser qu'il faut qu'on avance et qu'on se soutienne comme on l'a toujours fait. Alors on va profiter de prendre quelques jours de vacances, t'en penses quoi? En vérité, c'était sympa comme idée. Qu'importe l'endroit. Du moment que ça ne tombe pas début juillet parce que je vais sûrement partir en Espagne rendre visite à ma famille.

Le passé est un peu une boucle spatio-temporelle que Diego et toi, vous pouvez partager à tout moment. Évoquer l'existence de Dawson de son vivant est moins douloureux même s'il subsistera sans doute toujours. Cela fait déjà quelques mois qu'il est parti et pourtant tu ne t'en es toujours pas remis. Tes proches ne cessent de te dire que cela prendra du temps et cela te va très bien. Pour autant, tu te dois d'être forte devant ton meilleur ami qui fait de même devant toi. Un rictus mélancolique mais amusé prend naissance à la commissure de tes lippes lorsque tu entends ton comparse te dire Dawson avait du succès et un style bien à lui. « Je ne crois qu'il cherchait précisément à en avoir … enfin je me souviens que des deux, tu étais celui qui aimait attirer l'attention, mh ? ». Lui demandes-tu d'une intonation taquine avant de secouer la tête pour répondre à sa seconde question, celle de savoir comment tu te sens après avoir lu la lettre que tu redoutais tant. En même temps, le jeune Morales te connaît assez pour détecter si tu lui mens ou non. Alors tu préfères être honnête. Non cela ne va pas réellement mais tu te dois d'aller bien pour tes proches mais également pour ce qu'il t'a demandé dans sa missive. Les propos de ton meilleur ami sont emprunt d'une réalité optimiste que partage ton défunt mari dans ses écrits. La perspective de passer quelques jours de vacances avec Diego est un moyen d'occulter un peu tout ça car on ne s'ennuie jamais avec l'ainé des Morales. « C'est une bonne idée, oui … mais … tu n'avais pas déjà des choses de prévue avec tes sœurs et ta petite-amie ? Je ne voudrais pas m'imposer dans les projets que tu as Diego, tu en fait déjà énormément et je ne te remercierai jamais assez pour ça d'ailleurs ... ».
@Diego Morales

memories and words with @Cécily Wertheimer  
T'as raison, c'était vraiment ça. Il est vrai qu'il aimait être discret auprès des femmes, c'est moi le plus fou de nous deux, je ne peux pas le nier. C'est aussi pour cette raison qu'on s'entendait si bien tous les deux, on était l'opposé au fond et pourtant on était comme des frères. Je me rappelle des fois où je suis parti en vrille et qu'il était là pour me calmer, sans lui j'aurais sûrement fini en prison plus d'une fois. Il avait aussi des bons conseils pour conquérir une femme même si à l'époque, je pensais plutôt à m'amuser qu'autre chose. En relisant ses mots sur ce papier, je revoyais toutes les scènes de notre jeunesse passé ensemble. J'en garderais toujours des bons souvenirs. N'empêche qu'en te regardant, une fois la question posée, mon regard capte le tien et je comprends, je compatis. Je me sens mal pour toi, tes blessures sont encore plus importantes. Je suis bouleversé, mais j'essaye de tenir pour ne pas empirer la situation. Tout ce que je peux faire est de te prendre dans mes bras, ce que je fais immédiatement. Un moment d'étreinte afin de se réconforter mutuellement durant cet instant difficile à se remémorer nos vieux souvenirs avec lui. Je te lâche ensuite et te propose de passer quelques jours ensemble pendant les vacances, ta réponse me fait sourire doucement. C'est prévu, début Juillet pendant quinze jours. Pour ce qui est du reste, je suis libre. Je me chargerais de prévenir le travail. En tout cas, c'est avec plaisir, t'as pas à me remercier. J'y tiens vraiment... Et peut-être que je pourrais aussi te présenter Reyhan par la même occasion.

Ton sourire s'étire un peu plus aux coins de tes lippes alors que tu entends les paroles du brun. Nombreux sont les vestiges antérieurs qui témoignent de votre amitié et désormais c'était à deux que vous deviez avancé. Il y aurait toujours un atout manquant à votre groupe mais Diego et toi, vous ferez en sorte de vivre pour lui. Une conviction à laquelle tu dois donner corps comme il te l'a demandé dans la lettre qu'il t'a écrite. Des mots qui font sens tandis que d'autres demeurent plus abstraits et ces derniers t'interrogent un peu. Tu réponds honnêtement à ton meilleur ami sur ton ressenti intérieur car il serait inutile de lui cacher quoi que cela soit. Ton comparse de toujours te prend alors dans ses bras, une étreinte amicale presque fraternelle qui a toujours été la même depuis des années. Il est ce pilier sur lequel tu as appris à te reposer et bien évidement la réciproque est véridique. Tu as honte de toi et tu culpabilise car tu sais que la disparition de Dawson touche énormément celui qu'il considérer comme un troisième frère. « Je suis désolée … Diego. Je devrais prendre davantage sur moi car je sais que le décès de Dawson … te fait mal, je suis désolée, vraiment. ». des paroles que tu prononces avec émotion, culpabilité mais surtout honnêteté. Tu essuies les quelques larmes salées qui coulent le long de tes joues puis tu l'écoutes te dire qu'un séjour loin de Boston vous ferez du bien. Cependant, tu lui fais remarquer qu'il a des projets de prévus avec sa famille et sa petite amie et que tu ne voudrais pas tout gâcher … « Okay, je me laisse convaincre par ton idée mais je te laisse choisir, je pense qu'il vaut mieux car je risquerait de me défiler au dernier moment ... ». Tu as tendance à croire que tu ne mérite pas de profiter ou encore de sourire, mais surtout tu n'as plus trop le goût à rien. Mais peut être que Diego a raison, un séjour le temps de souffler ne te ferait pas de mal.
@Diego Morales

memories and words with @Cécily Wertheimer  
Malgré les années qui passent, nos projets qui ont avancés, on pense toujours fortement à lui. C'est juste qu'on en parle moins à part maintenant, depuis que tu m'as dit que t'as une lettre de sa part je me suis senti bouleversé. Je fais abstraction du reste, de mon chagrin et de tout ce qui s'en suit, des émotions mélangés à la fois pour te prendre dans mes bras parce que je sais que ça te fait mal. C'est logique, t'as perdu ton bien aimé et t'aurais aimé le revoir, le sentir à nouveau et fonder ta famille à ses côtés, mais la vie en a voulu autrement. Putain de vie de merde quand j'y pense, tu méritais pas ça. Personne ne mérite de vivre un deuil, de perdre quelqu'un de cher à ses yeux. Personne. Tu viens t'excuser alors je secoue la tête de gauche à droite après t'avoir relâché. Non, t'as pas à t'excuser, Cecily... Oui, ça fait toujours autant mal, mais je serais toujours là pour toi. Quoiqu'il arrive, je ne te lâcherais pas et tu le sais bien. Depuis son décès, nous nous sommes soutenu et rapprochés, on a été présent et d'un soutien sans faille pour l'autre et rien ne changera ça quoiqu'il advienne. J'ai même l'envie de t'emmener en vacances avec moi pour te changer les idées et au moins ça sera un beau voyage pour nous deux. Et je t'interdis de te défiler. J'vais organiser nos prochaines vacances alors. Tu mérites amplement de prendre un peu soin de toi de temps en temps et si il fallait que je te prenne des vacances par obligation alors qu'il en soit ainsi. On va avancer tous les deux. Suite à cette belle journée passé à tes côtés, je fini par rentrer chez moi, des souvenirs qui me reviennent en tête.

the end