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La portière a claqué juste après lui, faisant fi de sa sportive aujourd’hui, ce qui contraste avec le soin qu’il lui réserve au quotidien et tout cela pour directement enjamber les marches ornant la devanture de l’imposant édifice à l’entrée duquel il ne prend même pas la peine de se présenter. Le pas lourd et rapide, il passe - le regard fermé - devant l’hôtesse d’accueil qui n’arrive pas à le héler à temps, faute de le voir écraser déjà le bouton d’appel de l’ascenseur et d’élever les yeux sur l’écran digital. Visiblement agacé, il ne lui décoche pas même un regard lorsqu’elle l’appelle. Sa seule réaction sera de lever sa paume pour la faire taire avant de disparaitre à l’intérieur du monte-charge qui vient de s’ouvrir devant lui. Entretemps, l’employée dans son exemplarité décroche de ses doigts manucurés le combiné face à elle pour signaler à la sécurité cette intrusion même si elle a cru reconnaitre les traits de l’un des mannequins de Witter.

Les étages s’incrémentant devant lui, il ne trouve mieux que de sortir son paquet, les jointures blanchies par l’agacement que cette nouvelle chez lui a provoqué, les doigts extirpant une cigarette avant de s’arrêter et de la re-glisser brutalement d’où il l’a tirée. Au même instant les portes s’ouvrent sur le dernier étage de ce bâtiment à la décoration soignée.  Alors sans perdre de temps il pénètre dans l’unique couloirs desservit par bon nombres de bureaux tous plus étriqués les uns que les autres, sous le regard stoïque de quelques secrétaires et conseillères en image qui ont reconnu son visage. Certaines ont souri, susurrant entre elles quelques pronostiques licencieux en le voyant tracer son chemin vers le bureau de la propriétaire des lieux. Inutile de frapper, elle ne s’attend certainement pas à le voir aujourd’hui débouler quoique depuis que son oncle l’en a informé, l’asiatique se doute bien que les deux parties ont été convoquées. Il ouvre les deux battants, paumes plaquées, pour l’interrompre dans ce qu’elle était en train de terminer et venir jusqu’à son bureau pour devant elle se planter. « Ça vient de toi ? C'était ton idée ? » Si tel est le cas, elle a véritablement bien joué sa carte en le muselant pour cette fin d'année.

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Ses paroles se heurtent à un mur froid, contre ce visage glacé, ses traits figés dans l’indifférence la plus totale à son égard jusqu’à ce que ses lèvres s’animent avec une lenteur qui n’a d’égale que son vice. « Dois-je te rappeler qu’entre ces murs, tu parles à ta patronne ? » Mais il n’est pas venu en tant qu’employé alors elle aura beau faire valoir sur lui son statut, elle ne parviendra pas à le calmer, à adoucir cette nouvelle qu’il n’a toujours pas digérée faute de l’avoir encore complètement acceptée. « Ne sois pas stupide, s’il te plaît. » Elle en aurait été capable rien que pour blesser celle avec qui il aurait souhaiter partager cette soirée ou bien se venger de cette photographie diffusée. La dictatrice se replonge alors dans son dossier sans lui démontrer plus d’intérêt pour préciser néanmoins que si l’un des deux est à l'origine de cette situation, c’est bien lui et se lave les mains de toutes responsabilités à l'occasion. « Techniquement, c’est la tienne, de faute. » Il ne peut blâmer personne d’autre, son poing se resserrant sur le bureau avant de se redresser brutalement, se frictionnant les traits de sa paume pour réfléchir à comment se sortir de la chose. « T’es bien apparue avec le tennisman...» dans un torchon comme le leur et ce n’est pas avec lui pourtant qu’elle a été assortie  pour cette vulgaire fête de fin d’année. Oui mais voilà, ce n’est qu’une question de lutte de pouvoirs dans laquelle leurs deux familles se sont lancées et cela depuis bien avant leurs naissances. Ils ne sont que des pions habillement placés dans cette guerre que leurs aïeuls ont déclaré et leur force réside dans cette alliance arrangée, bien évidemment contre leur gré.

Reprenant contenance, l'attention orientée en amont le temps de souffler, il se braque vers elle pour lui tonner: « Tu dois bien pouvoir faire quelque chose » elle qui se targue bien trop souvent d'être à la tête de toutes décisions, bien trop calme et sereine devant cette situation, parce que lui - de son coté - est pieds et poings liés et ne peut défaire ce qui a déjà été décidé. « Tu n'vas pas me dire que l'idée te plait » et sur une échelle de un à dix c’est un bon moins vingt qu’il faut pointer pour se donner une vague idée de son état d’esprit à lui face à ce qui lui a été imposé.

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