Elle avait la chance de pouvoir travailler en intérieur. Bonnie était contente d'être abrité lorsqu'elle était à l'université, mais dès qu'elle prend sa caméra et qu'elle se faufile à l'extérieur, c'est une autre chose. Elle regarde la météo et elle prie pour qu'elle soit bonne. En grande aventurière qu'elle est, elle s'en fiche un peu de savoir si le mauvais temps sera au rendez-vous. Elle veut seulement prendre des photos des bâtiments abandonnés, d'aider ceux et celles qui sont coincées dans notre monde. Car oui, Bonnie obtient le troisième oeil, elle peut voir des choses que d'autres ne peuvent pas voir. - je comprends. tout le monde veut travailler en intérieur. mais je me vois plus en extérieur qu'autres choses. Quand elle ne pourra plus faire d'exploration urbaine, l'écossaise viendra chez les autres chasser les fantômes ou démons. C'est une de ses spécialités. Elle essaye de faire des vidéos de chasseurs de fantômes, mais le nombre de personnes qui lui dit que c'est faux, ça l'agace fortement. D'après elle, on ne cohabite jamais seule. - il ne faut pas trop être émerveillée quand on fait de l'urbex. ce qu'on, il ne faut pas y toucher mais si tu as des amis qui s'y connaissent, tu comprendras certainement très vite. C'est toujours mieux d'y aller avec des personnes qui ont de l'expérience. Ceux qui n'en ont aucune, ils sont assez dangereux, ils ne font pas attention à l'environnement qu'il y a autour d'eux ou en face d'eux. Ils se mettent en danger, et ils mettent les autres en danger. - de chasser des fantômes ? C'est quelque chose qu'on lui dit jamais. On ne lui dit jamais que c'est beau. En général, les personnes lui disent qu'elle est bizarre de croire au paranormal, qu'elle n'est pas normal, qu'elle doit aller se faire soigner. Alors elle reste sur ses gardes. Entre son pays d'origine, ses croyances et son vécue, elle y croit fermement. Elle a un don et personne ne peut la comprendre, à part ceux qui y croient et qui sont dans le métier. - parfois, il ne faut pas essayer de comprendre... c'est un mystère pour beaucoup de personnes et selon les personnes, il vaut mieux qu'ils ne sachent rien. Il y en a beaucoup qui vont essayer de jouer. Ils ne savent pas sur qui ils peuvent tomber, et après ça va venir pleurer parce qu'ils ont invoqué le mal incarné.

Elle sourit à sa réaction, oui, travailler en extérieur ça a de bons côtés, du fait de la liberté que ça apporte, mais parfois, le confort intérieur lui fait du bien, à traiter ses photos avec un thé bien chaud, en jogging et sous un plaid, la musique dans ses oreilles. “A vrai dire, j’aime travailler en intérieur, mais uniquement quand il s’agit de mon petit cocon, sinon la plupart du temps je travaille en extérieur, j’ai du mal avec les fonds artificiels en photographie, même si j’en ai un.” Et c’est aussi ce qui l’attire dans l’urbex, les cadres et décors magnifiques. “Je sais bien, mais c’est plus fort que moi, c’est mon petit côté photographe. Et t'en, fais pas, je trouve ce genre de lieux tellement beaux, et intrigants, que ça ne me viendrait jamais à l’esprit de toucher quoique ce soit. ” Qui plus est, elle est bien trop maladroite pour mettre les pieds dans ce genre de lieux seule, et aussi bien trop lunatique, c’est d’ailleurs peut-être qui lui avait toujours plus dans la photographie, depuis le vieil argentique de ses parents jusqu’à son premier numérique, qu’elle avait eu pour ses 12 ans.
Sa réponse quant à la chasse aux fantômes semblait surprendre son interlocutrice. Et même si Erza ne s’était jamais penchée sur la question, à cause de croyances trop ancrées dans son éducation, elle trouvait tout de même cela beau. Elle hoche donc la tête, en simple réponse. “Je parle pas spécifiquement de comprendre, mais on a tous un rapport différent aux fantômes. Et c’est peut-être la seule chose que je n’ai pas remis en question dans les croyances de ma famille…" Alors, que tout le reste, elle trouvait que c’était bon pour la poubelle, surtout ce qui lui avait valu l’ambiance homophobe intrafamiliale.