The first step with you in my arms
with @Céleste Courtin-Clarins
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston
Une nouvelle fois, j’emprunte le même chemin que celui que j’emprunte désormais de façon récurrente depuis presque deux semaines, le même chemin que je commence à connaître les yeux fermés, le chemin qui mène chez Céleste et sa fille. Ma fille. Un chemin qui me paraît désormais moins long, moins effrayant. Un chemin sur lequel je suis un peu plus serein chaque fois que je l’emprunte, chacune de mes visites me rassurant un peu plus sur la situation. Je ne sais pas encore ce que ça donnerait sur le long terme, mais je voulais croire que tout cela puisse marcher, que tout celà puisse vraiment donner quelque chose de bon, et ce avec toutes les personnes impactées par la situation. Céleste, bien sûr, mais aussi Novel, avec qui les choses s’étaient, à ma plus grande surprise et pour mon plus grand plaisir, officialisées. Trouver le temps pour lui, comme pour Anaé, est une épreuve du quotidien, mais que je me pense capable de gérer. En tout cas, ce week-end, ça semblait fonctionner. Arrivé chez la française, je passe sans difficulté les différents sas jusqu’à son appartement, auquel je sonne avant d’attendre patiemment qu’elle vienne m’ouvrir.

The first step with you in my arms
with @Anders H. Wellington
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston
« Oh mon bébé… » que je souffle en regardant le thermomètre, les bips s’atténuant petit à petit. 38,6. C’est moins qu’hier et cette nuit, mais ça reste un peu trop. Et c’est pénible. Comme lorsqu’elle a eu son rhume la dernière fois, Anaé est ronchon et refuse d’être autre part que dans mes bras. Dès que je la pose, elle me le fait savoir. Là, pour éviter qu’elle ne se tortille dans tous les sens et ne soit secouée par les pleurs, il a fallu que je laisse ma main sur son ventre. « Bon… nous verrons comment ça va évoluer aujourd’hui, hein ? » Baiser déposé sur sa tempe quand je la récupère dans mes bras. Thermomètre nettoyé et rangé, je reviens dans le salon-salle à manger, pile quand on toque à la porte. « Oh, mais qui c’est ? C’est papa ? » Oui, c’est bel et bien toi. Son papa. Porte ouverte, je t’offre un sourire… notre fille blottie contre moi, visage pratiquement enfoui dans mon cou. « Salut Anders, comment vas-tu ? » Je sais que ce n’est pas encore facile pour toi, cette nouvelle vie…

with @Céleste Courtin-Clarins
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston

Cette fois-ci, attendre derrière la porte de Céleste semble moins terrible. Je sais que la porte s'ouvrira, je sais qu'aucune dispute - ou en tout cas aussi intense que la dernière fois - ne nous attends et c'est donc plus serein que j'attends que la porte s'ouvre. Ce qui est rapidement le cas, me laissant découvrir alors la jeune femme et notre petite fille dans ses bras. Un vrai petit koala de ce que m'a expliqué Céleste, qui ne peut la laisser très longtemps dans son berceau, encore moins depuis son rendez-vous chez le pédiatre. « Salut Céleste. Salut bébé. » Je leurs offre un sourire à toute les deux. « Ca va bien ! Et toi ? » Je sais très bien pourquoi elle me pose la question, mais chaque jour qui passait calmait un peu plus la tempête dans mon âme qu'avait provoqué la nouvelle. Bien sur, j'avais encore beaucoup d'interrogations, beaucoup d'appréhensions, mais je me sentais un peu moins flippé par tout cela. « Alors, comment ça s'est passé avec le pédiatre ? Elle se sent mieux aujourd'hui ? »

The first step with you in my arms
with @Anders H. Wellington
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston
Salut bébé. Adorable. Tu as l’air de t’y faire plus rapidement que prévu, non ? Ou, du moins, plus rapidement que ce que j’avais imaginé. Je te souris, hausse légèrement les épaules malgré Anaé en mode koala et te laisse entrer. Coup de hanche pour refermer la porte derrière nous. « Ça va, même si j’admets que ça fait deux nuits que ce n’est pas terrible… » Mais tu dois le voir, n’est-ce pas ? J’avoue que je ne me suis pas vraiment maquillée ce matin, quand j’ai dû emmener ma grand-mère à l’aéroport. Encore moins avec Anaé qui veut à tout prix rester dans mes bras — je n’ai pas encore pris le truc de me maquiller avec un bras occupé. « Ça allait avec le pédiatre, même si les piqûres lui ont fait mal. Elle a pu téter en même temps donc ça a aidé. Puis je grimace un peu, ajuste la position de notre crevette contre moi. Ce n’est pas top aujourd’hui. Mieux qu’hier, mais elle a encore plus de 38 de fièvre… Trois injections d’un coup quand même, la pauvre. » Ça a brisé mon cœur de jeune maman, d’ailleurs. « Donc voilà. Bébé koala, que je dis à moitié amusée, désignant rapidement sa position, si je la pose, elle se met à pleurer. Quand elle se sent mal, elle veut rester dans les bras ; j’ai dû prendre ma douche avec elle, hier. » Franchement, j’adore l’avoir dans mes bras… sauf que ça commence à être handicapant, au bout de plus de vingt-quatre heures.

with @Céleste Courtin-Clarins
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston

Les échanges avec Céleste au quotidien sont fréquents, se tenant au courant de ce qu'il se passait autour d'Anaé. Enfin, c'était surtout Céleste qui me tenait au courant, puisque c'est elle qui en avait la garde exclusive. Mais de ce qu'elle m'avait laissé comprendre dans ses derniers messages, la situation avait été un peu compliqué. Et puis, elle semblait aussi un peu fatiguée la jeune maman, ce qui me fait un peu culpabiliser de ne pas être encore assez efficace pour la soulager, même quelques heures. « Mais au moins c'est fait. Je suppose qu'il vaut mieux dans son cas. » Entre son système immunitaire prématuré et la pathologie de Céleste, on ne savait toujours pas comment se placer vis-à-vis de la santé de la petite fille, donc mieux valait être prudent avec ça. « Si la fièvre diminue, c'est quand même bon signe non ? » Enfin, généralement ça l'était, alors pour Anaé aussi, ça devrait aller. J'espère. « T'as besoin que je fasse quelque chose pour toi ? Cuisine, rangement ? Si ça peut t'aider et éviter les crises, n'hésite pas. Et je suppose que je peux la surveiller le temps que tu prennes une douche si besoin. » Même si ça n'était rien à côté d'elle qui gérait seule notre fille jour et nuit, je voulais pouvoir être utile.

The first step with you in my arms
with @Anders H. Wellington
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston
« Oui, je pense que c’est sincèrement mieux aussi, surtout si ça peut lui éviter d’être malade comme un chien… D’autres vaccins sont prévus pour ses quatre et six mois. » Et j’espère que je ne serais pas seule, ces jours-là. Que tu seras avec moi, peut-être pour me tenir la main quand elle se mettra à pleurer au moment de la piqûre, me soutenir pour ne pas que ma vision se brouille aussi. « Je suppose que c’est bon signe, oui. Le pédiatre m’a prescrit un sirop au cas où. » Sirop qui l’a un peu soulagée hier, bien que la fièvre ait fini par grimper à nouveau avant de s’affoler cette nuit. Mais avec tes mots, une idée fleurit dans mon esprit. Merci, mon cher. Je te souris, presque innocemment. « En réalité, ça m’arrangerait… Si je pouvais me laver les cheveux, me mettre un peu d’anti-cernes… ça irait mieux, psychologiquement, ris-je, avant de déposer un baiser sur le haut de la tête d’Anaé, comme pour me faire pardonner à cause de mes propos, je vais lui donner son médicament avant, pour faire baisser sa fièvre. Tiens, je reviens. » La voilà, mon idée. Te la confier, d’une manière spontanée à tes yeux — et à moitié calculée de mon côté. Alors, avant que tu ne te dégonfles, je m’approche de toi, prête à la glisser dans tes bras avec une douceur extrême, une de mes mains soutenant déjà son petit cou fragile.

with @Céleste Courtin-Clarins
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston

Je peux comprendre que ce ne soit pas un moment agréable à passer, mais je pense, et Céleste aussi, que les vaccins sont plus que nécessaires pour un petit être comme Anaé. Pour le moment, il était impossible de déterminer si elle était atteinte de la même pathologie que sa mère, mais dans tout les cas, il valait mieux prévenir tout les risques. Même si les jours suivants n'étaient simples pour personnes. Je hoche la tête alors qu'elle me parle d'un sirop pour aider notre fille à combattre la fièvre. Ca me rassurait de savoir que Céleste était équipée aussi dans ces cas de figures, et que dans peu de temps, la fièvre pourrait avoir complètement disparue. « J'espère que c'est efficace. Avec un peu de chance, elle n'en aura plus ce soir. » Parce qu'en plus de cela, je suppose qu'on serait tous bien plus serein demain si elle pouvait aller à la crèche sans fièvre. « Fais donc, je t'en prie. Profites-en d'avoir quelqu'un d'autre pour veiller sur elle. » Ca remarque m'amuse, mais je ne juge pas. Je suppose qu'il n'était pas forcément facile de prendre soin de soi quand on avait un bébé koala dans les bras presque H24. « Euh... Tu devrais plutôt la mettre dans son couffin non ? » Le coeur s'accélère alors que je la vois tendre les bras vers moi avec Anaé. Je crois que je suis pas prêt pour ça. Je ne suis pas prêt pour ça, alors je ne bouge pas vraiment, les bras toujours le long du corps.  

The first step with you in my arms
with @Anders H. Wellington
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston
« Croise les doigts pour qu’il n’y ait plus rien demain. Sinon, je suis dans la merde. » Personne à qui demander pour garder Anaé, tout le monde travaillera ou sera en cours. Puis, ça ne se fait pas, de demander à quelqu’un le jour-même — et je ne suis plus à une journée manquée près. Et toi mon cher, il me semble que tu as cours et que te la laisser pour une journée entière est un trop grand pas pour le moment. J’arque un sourcil, visage impassible, quand tu évites de la prendre dans tes bras. Ah. Mh. En réalité, je suis partagée entre la déception et la peine. La déception, car c’est finalement un pas en avant pour dix pas en arrière. Et la peine… par rapport à Anaé. Alors qu’il n’y a pas lieu, car elle ne s’en rend pas compte (pas encore). Ou peut-être que c’est parce que je n’aime pas ce que je m’apprête à faire. « D’accord, comme tu veux. Je reviens avec le médicament, mais après je vais me laver les cheveux, mh. » Histoire de te prévenir que tu vas finir par la surveiller un peu plus longtemps au deuxième coup. Je serre Anaé contre moi, lui souffle quelques mots en français au creux de l’oreille. La prévenir que je m’éclipse un court instant mais que je vais revenir, que son papa n’est pas totalement prêt. Et que, malgré tout, ça va aller. Bébé qui se crispe dès le moment où j’éloigne son petit corps du mien, qui commence à ronchonner quand je l’allonge dans le parc. Quelques pas plus tard, c’est le froissement de son habit qui se fait entendre car elle s’agite, suivi de ses premiers pleurs alors que je n’ai même pas atteint la salle de bain et le médicament salvateur. Quand je dis qu’elle préfère le contact quand elle se sent mal… « J’arrive ! » que je te lance, comme pour te donner du courage le temps de mettre la main sur le tout… ne sait-on jamais, si tu choisis de subir la situation.

with @Céleste Courtin-Clarins
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston

Je regarde Céleste. Je vois bien qu'elle est déçue de mon attitude, mais je ne me sens pas prêt. Je n'arrive pas à tendre les bras vers elle, je n'arrive pas encore à passer certains blocages, malgré ma volonté réelle de vouloir être là pour cette enfant. C'est ma fille et je serais là pour elle, mais l'avoir dans mes bras m'effraye terriblement pour le moment, et je pense que Céleste a dû en prendre conscience depuis mes visites récurrentes. « D'accord... » J'allais certainement prier très fort dans mon fort intérieur pour qu'elle ne pleure pas jusqu'au retour de sa mère, mais j'avais promis à Céleste un moment pour elle, alors j'allais m'y tenir. Je reste près d'Anaé alors que Céleste s'éloigne, et effectivement, celle-ci n'a pas encore véritablement le temps de rejoindre la salle de bain que bébé commence à s'agiter. « Hééé, calme toi bébé, maman revient. Et puis je suis là moi. » Je glisse ma main contre la sienne, la laisse attraper mes doigts, ce qui la calme suffisamment pour permettre à Céleste de revenir avec le fameux médicament sans crise de larmes. Mes mains jouent doucement avec les siennes, ce qui semble la surprendre, et ce qui m'arrache un sourire. « Tu vas pouvoir prendre ta douche tranquillement tu vois. » Que j'annonce à Céleste, confiant, sans savoir si le calme durerait vraiment.

The first step with you in my arms
with @Anders H. Wellington
warning : //
the 09.04.2022 Appartement de Céleste, Boston
Depuis le moment où j’ai posé Anaé dans son parc, mes sens de maman sont en alerte. J’admets que je ne pensais pas les développer aussi tôt, mais ils sont bel et bien là. Oreille tendue qui pourrait repérer et identifier le moindre bruit. Peau qui se sent abandonnée, vide. Instinct qui sait qu’elle ne devrait pas être en train de pleurer dans l’autre pièce, mais plutôt être apaisée contre moi. Ou contre quelqu’un d’autre. Si seulement tu étais prêt pour ça. Je fais plus vite que prévu, récupère le médicament. 60 mg par kilo et par jour, que le pédiatre a dit. Mon poids plume ne pèse même pas 4 kg. Si petite. Les pleurs se calment quand je reviens, et c’est là que je te vois en train de la rassurer, sans pour autant l’avoir prise contre toi. Mais il y a déjà un contact entre vous deux ; c’est un bon début. « Tiens ma chérie, quelques mg de sirop dans la pipette, puis une caresse descendant du front jusqu’à son menton quand c’est avalé, voilà, ça sera mieux… » Puis je regarde ta grande main saisie par ses minuscules doigts. Un peu perplexe, mais je te lance un sourire tout de même. « Alors j’y vais. Si tu veux boire ou grignoter quelque chose, n’hésite pas et sers-toi. » Et je file, restant tout de même aux aguets. Porte de la salle de bain à moitié ouverte. Je sais que je peux avoir confiance en toi en ce qui concerne notre fille, mais je commence à la connaître, mine de rien. Je sais qu’un rapide jeu de mains ne va pas lui convenir éternellement. Mais tu finiras bien par t’en rendre compte…