les rendez vous administratifs n'ont jamais été la grande passion de nevah, même quand il s'agit de ceux chez des éditeurs pour renflouer ses stocks de nouveautés, mais elle n'a pas le choix et ne peut y échapper. celui ci a duré quasiment quatre heures, quatre longues heures de blabla, d'explications sur pourquoi le rouge sur la couverture d'untel, pourquoi une banane sur celui ci ou encore pourquoi cette typo ignoble sur un autre. nevah elle repart sa sacoche pleine d'échantillons, de tracts et autres teasers de futures nouveautés, mais elle repart surtout en retard sur son planning, dans deux heures elle doit être à l'école pour récupérer sa fille. prête à descendre pour quitter le bâtiment elle hésite entre prendre l'ascenseur ou emprunter les escaliers, fatiguée et transportant un sac qui pèse une tonne, elle opte pour la solution de facilité, même si son angoisse d'être un peu trop longtemps dans des endroits clos lui hurle de ne pas le faire. elle grimpe dans la boîte en fer, pensant être sortie dans deux minutes même pas. juste avant la fermeture des portes, une autre personne s'engouffre avec elle, sourire courtois échangés et voilà que les deux descendent en direction du rez de chaussé. nevah, anxieuse scrute les chiffres qui défilent 8, 7, 6, 5, 5... sourcil arqué, incompréhension, la descente s'arrête, mais les portes ne s'ouvrent pas, "pourquoi on s'arrête ?" qu'elle lance à voix haute sans vraiment s'adresser à son compagnon d'ascenseur. "non, non, non... pourquoi on s'arrête et pourquoi les portes ne s'ouvrent pas bordel ?!" qu'elle enchaîne, un ton au dessus.

(il faudrait une personne qui ne connait pas nevah ça serait plus logique, à savoir que j'imaginais un immeuble de bureau, qui accueille non seulement la maison d'édition où allait nevah mais tout un tas d'autres choses, pour faciliter le truc haha, après c'est libre, juste pas trop de pavé please )

Encourager a sortir. Alors que je ne voulais pas me montrer en fauteuil roulant et encore quelques bleus apparents. Et heureusement, les frangines m’avaient expliqué pour appliquer du fond de teint - trop honteux de mes blessures - et etre plus présentable. Direction de visites de locaux possibles pour y implanter la filiale que je vais devoir gerer avec Eros. Encore un truc fou. Bref, une heure de discussion pour un truc qui ne m’a pas convaincu. Se jeter dans l’ascenseur et me garer correctement. Fais chier suis pas seul. Je regarde ma montre. Une heure pour filer a l’autre visite mais faut croire que ca se fera pas. Je regarde la deluree s’agiter. « A moins d’etre Hercule, vous allez rien faire » Je lance l’air blasé. « Commencer par respirer par la bouche, ca sera un bon debut. Ca reglera pas les problèmes de gueuler. » Je dis ca alors que j’ai envie de jeter mon fauteuil contre la porte. « Vous allez l’air tendu .. des soucis gastriques ? »

elle panique nevah, fait les cents pas dans cette boîte exigus et elle sens le jugement posé par le regard de l'homme qui l'accompagne dans l'ascenseur, un grand gaillard en fauteuil à qui il faut sans doute payer cher pour obtenir un sourire. il est là, d'une neutralité sans faille, observant une nevah en panique. elle zieute son téléphone, pas de réseaux, et les minutes qui défilent et elle pense à bianca qui est à l'autre bout de la ville et qui va terminer l'école dans moins de deux heures maintenant. l'homme daigne enfin dire quelque chose, une de ses pensées sans doute qu'il vient de lancer à voix haute que nevah occulte complètement dans un premier temps tant elle panique d'être enfermée entre quatre murs beaucoup trop étroits à son goût. puis il enchaîne, d'un air nonchalant, elle ne prend pas la peine de le regarder nevah, mais elle lui répond enfin, "inutile d'être désagréable vous savez, ça aussi ça ne réglera pas le soucis." froideur de la brune. et il continue, nevah déjà sur les nerfs se contient, parce que malgré tout, elle ne fait pas le poids face au colosse musclé. "vous vous êtes con pourtant je n'ai pas pris la peine de vous le faire remarquer." elle regrette directement nevah, pas habituée d'être aussi mal aimable, elle a d'habitude un self control obtenu après ses années en tant que libraire face à des clients encore plus embêtant que l'homme. "pardon. j'aurais pas du dire ça, je, je panique juste dans les endroits clos." qu'elle finit par s'excuser, après tout autant essayer d'instaurer une ambiance cordiale si ils doivent rester bloqué là encore quelques temps.

(merci d'avoir répondu du coup )

Je la regarde, surpris dans un premier temps, puis amusé. Elle est vraiment en flippe.. C'est divertissant. On dira que je préfère me faire insulter que vous vous laissiez aller évacuant des odeurs à dégouter. Donc on dira que si cela peut vous apaisez, insultez moi. Ca n'a rien d'un fétichisme sexuel, je précise. Mais bon, je doute que cela puisse faire venir le technicien plus vite. J'en suis navré pour vous. Je le pense vraiment, quand tu ne supporte pas un truc, et que tu ne t'es pas préparé mentalement à l'affronter, ça peut vite être anxiogène. Que veniez vous faire ici ? Autant vous écoutez déblatérer, je suis certain que cela fera passer le temps plus rapidement qu'on ne le pense. Puis de toute façon, nous n'avons pas du tout le choix.

toujours aussi agréable, voilà que l'homme entame la discussion, après tout, mis à part se fixer dans le blanc des yeux, le florilège de choses à faire dans l'ascenseur est plutôt réduit. autant discuter, oublier l'angoisse que le blocage entraîne chez nevah et faire défiler les minutes avant qu'elle ne soit délivrer plus rapidement. ses jambes qui flagellent, elle prend finalement la décision de s'assoir, dos contre les portes métalliques. "je suis venue pour le boulot." qu'elle dit finalement, montrant sa sacoche pleine à ras bord de bouquins en tout genre. pas très bavarde la nevah, surtout pas face à un type aussi peu sympathique, mais en y réfléchissant bien elle pouvait elle aussi, par moment, paraître froide, hautaine, détestable. "j'étais à la maison d'édition, au huitième, et vous ?" qu'elle demande, s'intéressant un tant soit peu à son interlocuteur, tout en se rongeant les ongles et zieutant sur son téléphone toute les secondes voir si le réseaux réapparaissait miraculeusement.

Elle semble se résigner, s'installant à même le sol. C'est une bonne chose vu comment, c'est le flou sur le temps pour nous secourir. Heureusement que nous ne sommes pas dans une urgence vitale. Je hoche la tête quand elle m'explique ce qui ressemble à un job d'éditrice. Le stress l'envahit, j'aurais bien fait une acerbe remarque mais si c'est pour me manger un bouquin lourd dans la gueule, valait mieux se la fermer. J'étais entrain de visiter des locaux au neuvième. J'aimerais louer pour installer des bureaux pour en faire un lieu de mécénat pour les jeunes artistes de Boston.. Et blanchissement d'argents mais je me retiens de le dire. En quoi consiste exactement votre métier ? Ca semble à la fois exigeant, barbant mais très certainement intéressant.