new york city    26.02.22

@Stan Rutherford lunettes de soleil visées sur le bout de ton nez, tu frissonnas lorsque tu te retrouvas dans la rue. des yeux se promenèrent sur l'immense avenue qui s'étendait devant toi. après une journée à enchaîner les rendez-vous pro, voir toutes ses personnes courir dans tous les sens te donnait un mal de crâne pas possible. heureusement que tu avais donné rendez-vous à stan à central park. t'avais déjà dix minutes de retard et vu ses messages, il y était déjà. te précipitant au bord de la route, tu secouas la main pour attirer l'attention d'un taxi jaune. l'un d'eux s'arrêta à ta hauteur. tu bondis dedans, lui demandant d'aller à l'entrée qui menait au plus petit des lacs, là où ton camarade t'attendait. habituellement, tu regardais ton téléphone dans le taxi, à regarder tes réseaux sociaux pour les passer au peigne fin, mais là tu regardais par la fenêtre, observant silencieusement la folie new yorkaise. boston était une ville bien plus tranquille. une quinzaine de minutes plus tard, le taxi s'arrêta. monnaie déposée sur le siège et te voilà à t'élancer vers l'entrée de central park. tu ralentis l'allure devant un marchand de donuts. tu en pris cinq, de parfums différents. voilà de quoi pardonner ton retard. tu repéras stan, confortablement installé sur un banc. — désolée de mon retard ... dis-tu, essoufflée. — tiens, pour m'faire pardonner, dis-tu en lui donnant le sachet de donuts. tu t'écroulas à ses côtés sur le banc. — journée de dingue putain, j'en peux plus ... ça a été toi ?

@Maëlys Carmichael | la mine endurcie, les sourcils froncés, stan écoutait tous les arguments que son frère lui déblatérait au téléphone. seize heures de décalage et pourtant, les choses étaient claires entre eux et stan n'aimait pas ce qu'il entendait. comment ça tout ce qui était décidé depuis des années changeait d'un coup d'un seul ? nathan avait toujours évoqué son désir de vivre aux états-unis, stan celui de rentrer en australie après harvard. et pourtant, leur père avait clairement affiché toute la journée l'ambition de laisser stan développé le business ici. il était partagé stan, face à cette nouvelle, qui n'apparaissait comme positive à cet instant à ses yeux. son téléphone qui vibra, il prit le temps d'indiquer à maëlys qu'il était déjà sur place. la voyant débarquer quelques minutes plus tard, il congédia brièvement son frère, dans une froideur fraternelle qui ne les caractérisaient pas. essoufflé, elle s'installa à ses côtés sur le banc, lui tendant un sachet. "c'est quoi ? encore des trucs pleins de sucre?" juge-t-il avec son air suffisant de gars qui mange sainement. ouvrant le sachet, il constata que oui, des donuts pleins de glaçage c'était loin d'être diet. "et puis merde hein, tiens, merci." lui retend-il après avoir pris un donut. croquant un gros morceau, il l'écouta. "tu n'as pas arrêté, j'imagine ? c'est quoi les projets en ce moment?" il la savait très occupée avec ses réseaux sociaux, toujours un projet sous le bras. "ca a été." se contente-t-il de répondre de son côté, un air blasé inconsciemment scotché au visage.

@Stan Rutherford à bout de souffle, tu marchais à grandes jambes dans les milliers d'allées de central park. tu cherchais stan du regard. avec tes talons, tu peinais à avancer. heureusement pour toi, tu le repéras installé sur un banc. au téléphone, stan raccrocha lorsque tu t'installas à ses côtés. — ouais j'suis désolée, les marchands ne vendent pas de protéines ou des salades de fruits ici, plaisantas-tu en déposant ton sac à main près de toi. — c'est pas un donut qui va te faire perdre tes pecs, t'inquiète, le rassuras-tu. tu pris un donut de couleur rose, parsemé de pépites blanches en forme d'étoiles. — on parlait de la fashion week de paris. il y a pas mal de marques qui m'avaient repéré à celle de new york. on a donc épluché les différentes propositions concernant mes tenues mais je ne suis pas encore sûre d'y aller puisque ça tomberait sûrement pendant le spring break, lui expliquas-tu, coupant un morceau de donut du bout de tes doigts. — et honnêtement, j'ai une préférence pour des vacances au soleil plutôt qu'une semaine de tapis rouge et d'interviews, avouas-tu. même si la fashion week de paris était un grand enjeu financier pour toi, tu pensais avant tout à ton bien être. — c'est un petit oui ça, dis-tu en voyant la mine blasée de stan. — pourquoi t'es venu ici ce weekend? lui demandas-tu.

@Maëlys Carmichael | sa remarque lui arracha un rire. non, c'est clair qu'il ne perdrait pas de muscles en mangeant un donut. mais il n'était pas habitué à manger des conneries stan. autant son style de vie pouvait être sain, autant il pouvait être catastrophique avec tout l'alcool qu'il ingérait en soirée. elle prit un gâteau à son tour avant de lui raconter la raison de sa venue à new york. "le dilemme monstre! les fringues, les chapeaux et les chaussures ou la fête, l'alcool et le soleil de cancun." sourit-il. évidemment que lui choisira cancun, il s'en tape de la fashion week. mais elle c'est sa vie, son travail, son truc. "alors tu n'y vas pas ? t'as sorti quoi comme excuse ? nope désolé, j'préfère me faire dorer la pilule plutôt que de taper la pause pour yes saint laurent?" il aimerait bien voir la tête de son agence si elle disait ça. elle lui retourna la question et stan resta assez évasif, bien qu'elle capta directement qu'il s'était passé quelque chose. il croqua dans son donut, en lui lançant un regard entendu. "parce que mon père est à new-york pour les affaires." commence-t-il. "il m'a demandé passer la journée ici pour rencontrer les investisseurs américains, et me proposer la direction financière de la branche américaine." il sonnait comme un enfant gâté à qui on avait offert vingt cadeaux au lieu de vingt-deux. "sauf que ce n'était pas ce qui était prévu du tout. donc voilà." stan est dégouté, voilà tout. il ne s'imaginait absolument pas faire sa vie ici, son futur était en australie et il l'avait toujours su.

@Stan Rutherford tu lui expliquas dans les grandes lignes comment s'étaient déroulés tes rendez-vous. ils avaient tous concernés la fashion weekend de paris qui débuterait à la fin du mois. mais tu n'étais pas encore sûre de t'y rendre, puisque le spring break aurait sûrement lieu en même temps. t'attendais d'avoir les dates fixes pour pouvoir trancher. — mais là si j'vais au spring break ça sera de vraies vacances. pas comme cet été où j'continuais mes vlogs, mes storys ... là j'ferai rien. je profiterai juste, dis-tu, les yeux étincelants. de véritables vacances. voilà quelque chose que tu n'avais pas eu depuis une éternité. — nan j'ai pas dit ça comme ça. j'ai dit que j'attendais le calendrier du mois de mars pour voir si oui ou non je vais à paris ou à cancun. mais j'ai la chance d'avoir une manageuse qui comprend que prendre soin de soit est la chose primordiale, répondis-tu en prenant une bouchée de ton donut. car des managers pensant qu'aux frics, tu en avais connu un grand nombre. — daddy rutherford est sur new york ? stylé. t'étais content de le revoir ? lui demandas-tu d'un sourire. — attend mais c'est le genre de nouvelles qu'on est censé célébrer au champagne ça ! mais à ta tête j'pourrai croire qu'on s'apprête à enterrer le chien de ma grand-mère, dis-tu en esquissant une grimace. — la direction financière de la branche américaine, c'est pas ce que tu voulais ?

@Maëlys Carmichael |  sacrifier ses vacances pour aller à la fashion week. il fallait donc être sadique pour ne serait-ce qu'y penser. mais elle semblait visiblement largement préférer le mexique à la france alors, c'était tant mieux. "bon écoute c'est tant mieux pour toi. fais le choix qui te semble être le mieux. après, ceci dit, j'pense que le spring break ne sera pas reposant." dit-il avec amusement. non, ce n'était pas réputé pour être des vacances tranquilles, au contraire. c'était pire que le summer camp. plus court, plus intense, plus dingue. finissant la dernière bouchée de son donut, il froissa le petit papier qu'il entourait avant de le fourrer dans sa poche de doudoune en même temps que ses mains. il faisait un froid de dingue à new york en ce moment. "et ouais, je l'ai vu à noël donc ça va, on s'était vu récemment." hausse-t-il les épaules. la réponse de maëlys ne l'étonna pas. qui ne serait pas enchanté de se voir offrir la direction financière d'une filiale ? mais ce n'était pas ce qu'il convoitait stan. il voulait la direction financière de l'ensemble du groupe, dont le siège était à sydney. et pas autre chose. l'aventurier, celui qui s'occupe du développement international c'était censé être son frère. "non. assurer la direction financière à new york voudrait dire vivre à new york." dit-il en se levant pour marcher un peu sur place. "mais new york c'est pas dans mes plans, les états-unis en général, ça m'intéresse pas.." annonce-t-il dépité. "enfin bref... journée de merde." se stoppe-t-il, reportant son attention sur la blonde. "c'est cool de te voir." qu'il lâche, passant du coq à l'âne. c'était sincère, malgré leur rupture, il avait toujours beaucoup d'affection pour elle. alors qu'ils soient capables de se voir comme ça, sans rancune, c'était louable.

@Stan Rutherford tu haussas machinalement des épaules. — ton spring break ne sera pas de tout repos, rectifias-tu. — moi ça sera tranquillou bilou. plage, rando, piscine, restau avec les copines ... et soirées mais pas en excès. toi j'imagine que t'as tout sauf envie de passer des vacances de la sorte ? le taquinas-tu malicieusement. stan était bien plus adepte des soirées que toi. tu pouvais ne pas sortir une seule fois d'un weekend sans que ça te fasse rien. stan avait ce besoin de voir du monde, de profiter de chaque instant. — ah oui, donc ça ne remontait pas tant que ça, répondis-tu simplement, terminant tranquillement ton donut pour finalement t'essuyer les doigts avec un mouchoir. — wow j'pensais pas que new york ne te plaisait pas, dis-tu, plus surprise que jamais. — tu préférais retourner en australie, c'est ça ? supposas-tu. c'était une question que tu t'étais toi-même posée. une fois les études terminées, où irais-tu ? tu pouvais t'installer dans toutes les grandes villes américaines, ou retourner à londres. c'était une question existentielle qui t'horrifiait. — on oublie alors, on est pas là pour déprimer, répliquas-tu vivement. debout face à toi, tu lui adressas un sourire chaleureux. — j'suis contente aussi. et encore une fois, on n'est pas à boston. faut croire que cette ville ne nous réussit pas, rigolas-tu doucement. la californie, l'australie, les destinations du summer camp, new york ... vous aviez passé plus de temps ensembles dans ces différents endroits qu'à boston. — tu loges où ce soir ?

@Maëlys Carmichael | il sourit en baissant les yeux. apparemment leurs deux spring break seraient bien différents. stan avait bien évidemment prévu d'en profiter complètement, et c'était certain, ce ne serait pas de tout repos. si en plus il devait commencer à prendre ses fonctions dans l'entrepris familiale, il allait bien falloir qu'il se défoule une bonne fois pour toute. "écoute la piscine, la plag et les restau avec les copines ça me va aussi. mais non, j'pense être un petit oiseau de nuit à cancun." sortir en fin de journée jusqu'au lendemain, et répéter ça, encore et encore. si seulement il existait une façon de zapper le sommeil et d'en profiter h24. leur conversation dévia sur son père. "j'aime bien new york, mais comme ça. ma vie je l'ai toujours imaginé en australie, je ne la vois pas ailleurs. c'est tout aussi simple." un poil chauvin ? peut être. cette journée l'avait fortement tendu, il était sur les nerfs et le besoin de se détendre était imminent. comme s'il avait senti il y a quelques jours qu'il aurait eu besoin de s'appuyer sur quelqu'un après cette journée. la présence de maëlys dans ce moment l'apaisait et il était heureux qu'elle soit là. "apparemment, ouais. on emmerde boston. on est mieux ailleurs !" lâche-t-il en rigolant. elle avait raison. boston avait foutu la merde dans leur relation, la routine aussi, bref rien de positif pour eux. "j'suis à l'hôtel, vers le rockfeller center. et toi ?" lui demande-t-il. "t'as pas froid ? on va se manger un truc, on se promène, tu veux faire quoi ?" qu'importe, fallait juste qu'il soit en mouvement car là, il frizait complètement.

@Stan Rutherford — il n'y a pas qu'à cancun que tu es un petit oiseau de nuit, rectifias-tu d'un sourire taquin. — et le terme exact serait hibou grand-duc, renchéris-tu, autrement dit l'oiseau nocturne le plus grand et imposant. tout ce qui t'importait pour ces vacances, c'était de déconnecter, de profiter de l'instant présent en laissant le boulot et son stress quotidien à boston. que tu doives dormir, te mettre des cuites ou lézarder sur la plage pour y parvenir, tu le ferais. — tu verras bien où est ta vie au moment opportun. tu sais pas, si ça se trouve tu trouveras l'amour de ta vie aux états-unis et tu seras incapable de retourner en australie, supposas-tu d'un haussement d'épaules. — mais j'avoue que le climat à sydney est bien plus chaleureux qu'à new york, assuras-tu. un léger sourire étira tes lèvres. voilà des mois que tu n'avais pas entendu son rire. cela te remémorait de délicieux souvenirs que tu chassas rapidement de tes pensées. — je loge chez une amie quand je viens ici, elle est dans l'upper east side, près de madison avenue, lui dis-tu en te levant du banc lorsqu'il te proposa de bouger. récupérant ton sac à main, tu réfléchis quelques instants. — la grand-mère qui est en moi rêve de me poser dans un salon de thé mais je ne vais pas t'infliger ça. on s'est pas retrouvé ici pour boire du thé et manger des spéculoos, rigolas-tu. — donc je laisse à l'oiseau de nuit le choix complet de notre soirée. j'te suis les yeux fermés.

@Maëlys Carmichael | un hibou grand duc... la comparaison était plaisante. non bien évidemment qu'il agissait d'ores et déjà comme un oiseau de nuit mais après tout, il ne serait pas lui même si ce n'était pas le cas. stan aimait vivre la nuit et vivre les jours comme les nuits aussi. leur conversation dériva sur l'avenir que stan arrivait à entrevoir (ou non, par ailleurs). il haussa un sourcil en l'écoutant. "si je trouve la femme de ma vie ici, on partira vivre en australie. c'est aussi simple." dit-il en haussant les épaules. puis franchement, est-ce qu'il comptait réellement trouver le grand amour d'ici ses deux dernières années d'études à harvard ? il en doutait fortement, de toute façon le concept d'amour d'une vie, il n'y croit pas. "et bien parfait, on est tous les deux pas loin, du tout. on peut rentrer ivre sans soucis." lâcha-t-il en rigolant. après cette éprouvante journée, il avait certainement bien besoin de se détendre. levant les yeux au ciel à sa réponse, il recula de quelques pas pour embrayer la marche pour sortir de central park. "depuis quand t'es devenue une mamie comme ça, toi ? tu restes sur ta banquette en soirée, tu veux boire un thé sur ton canap à new-york... je te reconnais pas là." ton légèrement humoristique bien qu'au fond il le pensait. il l'avait connu super active, joyeuse, enjouée et aujourd'hui il l'a trouvait différente. "on va aller dans un bar que j'aime bien, suis-moi."