I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

Depuis le nouvel an il ne s’était présenté aux nombreux rendez-vous que son manager lui avait imposés, prétextant des problèmes dermatologiques que même les meilleures maquilleuses n’auraient su camoufler. Après un mois à boycotter la WW, le sino s’est pourtant résigné à y remettre les pieds, passablement contrarié par les visages qui n’ont eu de cesse de l’épier. Fils prodigue de retour qui alimente bien des rumeurs quant à son absence jamais clairement expliquée, il s’était pointé pour une séance photo sans la croiser. Il fut étonné d’ailleurs qu’elle ne vienne pas en personne l’engueuler, exiger des explications en jouant de son statut pour le convoquer dans son bureau, pièce close où se seraient tu les échos.

L’heure terminée, il a trainé parmi les silhouettes féminines les plus à mêmes de connaitre la vérité, monnayant des informations contre d’autres pour prendre connaissance des rumeurs la concernant. Et naturellement, à l’entente de certains mots il s’est mis à rire du sort que le destin semblait lui avoir réservé. Alors parce que depuis le retour d’Haiwee Wendy avait perdu un pari, il prit le prétexte de vouloir réclamer son dû pour se rendre à la demeure des Witter. Habillé comme un noble pour l’occasion, il s’est présenté au portail de la propriété au volant de son coupé, espérant ne pas avoir à jouer de sa notoriété pour voir les portes s’ouvrir devant lui. Par chance et à son grand soulagement, le mot «  employé » a suffit, les grilles s’écartant pour libérer le passage à la sportive qui ne se fait pas attendre pour vrombir. Les graviers sont éjectés à son passage sur les bas-côtés de l’allée jusqu’à ce que l’ombre de la demeure ne vienne épouser les formes de sa carrosserie qui se fige devant le porche de l’entrée.  Il se doute bien que si elle est bien présente en ces lieux, elle ne lui réservera pas le plus doux des accueils puisqu’encore une fois il marche sur ses platebandes, s’offre une petite visite à domicile sans son consentement.
Clefs à la main il monte à présent les quelques marches qui le conduisent à la porte, ses gestes décrivant une éternelle rengaine pour s’en allumer une chemin faisant, et attendre sur le palier une fois son doigt écrasé sur le mécanisme annonçant son arrivée. « Allez Witter, » qu’il grommelle d’entre ses lèvres pincées sur la clope allumée, « montre le bout de ton vilain nez » parce qu’il n’y a pas de jacuzzi cette fois pour le laisser mariner.

MADE BY @ICE AND FIRE.

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

Et alors qu’il s’attendait à être accueilli par la voix masculine qui au travers de cet interphone lui a permis de se trainer jusqu’ici, ses yeux détaillent la Witter qui vient de lui ouvrir. Piètre image qu’elle donne, vêtue d’un jogging en feutrine que même lui dans ses heures perdues n’aurait le gout de porter. « On n’accepte pas le démarchage ici, merci. » Son poing s’écrase en hauteur sur cette porte afin de s’y accouder, l’empêchant par la même occasion de lui refermer au nez avant que de son autre main il jette sa cigarette qu’il prend tout de même le soin d’écraser sous son pied. « Je ne suis pas là pour donner. Mais pour prendre. » Toujours aussi déterminé que lorsqu’il s’est décidé - dans les locaux de la compagnie - à venir une fois de plus piétiner ses plates-bandes. Parce qu’il y a quelque chose qu’elle a sans doute oublié: ce pari saugrenu qu’il s’étaient tous les deux lancés lors des compétitions, qu’ils ont d'ailleurs brillamment remportées.

Mais le lui réclamer d’entrée de jeu ne serait pas judicieux puisqu’il est toujours le perron à attendre qu’elle daigne le laisser pénétrer à l’intérieur, à ravaler sa fierté et son aigreur. « J’ai repris les séances si ça t’intéresse » des fois qu’elle serait toujours passionnée par ce qui défile entre les murs de la WW et par ce qui lui permet de vivre ce train de vie, détail qu’il déshabille du regard, de ce qui lui est permis d'admirer. Mais c’est bien sur ce pyjama maintenant qu’il s’attarde et cogite, l’air amusé de la voir si mal habillée pour finalement pousser plus fortement la porte d’entrée en guise de sommation. « Laisse-moi rentrer. » Scrutant le décor qui lui est un peu plus dévoilé, il avise sans même la regarder. « Tu sais très bien que je trouverais un moyen, » une porte secondaire, une vitre laissée entrouverte, tout sera étudié parce qu’il n’a pas fait un si long chemin pour se voir refoulé à l’entrée.

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