rendez-vous mystère - st valentin Je ne saurais dire réellement si je suis prête à sortir, si c’est fait pour moi, si ce n’est pas simplement rajouter du bordel dans tout ce tumulte que je ne contrôle pas. Dans ces relations déplorables à souhait, dans un quotidien où plutôt que m’ouvrir, je ne sais que me refermer, sous prétexte de me protéger. Donc c’est à côté de tout que je me vois passer. « Chirurgienne en quoi ? » Un léger sourire s’esquisse sur mes lèvres, appréciant qu’il se soucie de moi, « C'est impressionnant de faire médecine. Encore plus à harvard. Je n'ai rien d'une âme scientifique pour ma part. » Ce n’est pas donné à tout le monde, c’est vrai, mais ça ne veut pas dire que c’est plus impressionnant que les autres métiers. « J’ai choisi la chirurgie générale, » désireuse de savoir toucher à tout, sous peine de rendre mon esprit un brin fou, « J’en déduis que tu es impressionné ? » Une manière de nous détendre, de tenter de le taquiner. De rendre moins malaisant cet instant.

Et poursuivre sur le chemin de l’apprentissage de sa personne. « Ça dépend des jours mais en général c'est plutôt positif oui. » Je tique un peu sur le mot plutôt, parce que j’imagine que parfois, ça tangue vers le non, n’est-ce pas ? « J'ai juste encore un peu de mal à me repérer alors parfois je me perds ou je n'arrive pas à me faire comprendre. » Ca me fait sourire, parce que j’essaie de t’imaginer dans ce genre de situation, « Dans ces moments-là j'ai envie de prendre le premier avion pour Paris. » Paroles qu’il signe d’un rire, qui naturellement engendre le mien, en un mimétisme pratiquement parfait, je porte aussi ma coupe à mes lèvres quand il le fait. « Je suis fabriquant de vin, j'exporte mon commerce aux Etats-Unis. » J’en hoche le visage, un tantinet charmée par une idée qui vient de germer. « Alors tu sais ce que ça signifie ? » Que je demande tandis que c’est plus intensément que je souris. « Tu vas devoir m’inviter à une dégustation. » Accompagnant le tout d’un petit rire, car ce n’est tout de même pas une obligation.

@Emile de Navarre

rendez-vous mystère - st valentin Dans le fond, je le taquine, oui, en lui posant cette question. Mais en un sens, je ne vais pas me leurrer, oui j’ai envie qu’il soit impressionné. Car j’ai donné une bonne partie de ma vie pour mon métier. « Très impressionné. » Ca me fait sourire, je ne peux le nier. « Déjà les études sont longues et compliquées alors dans une université aussi prestigieuse ? » C’est vrai, mais en un sens, ça commence à me gêner. « C'est absolument remarquable. » J’en baisse un brin les yeux sur ma flute de champagne, plus que l’orgueil, c’est la trouble qui me gagne. Peut-être que cela vient de l’aplomb avec lequel il prononce ça, sachant qu’il ne me connait pas. « Et bien évidemment tu sauves des vies, je suis forcé d'être impressionné. » J’en exulte un piètre soupir, remontant mon regard pour trouver le sien, arque mes lèvres, l’air malin. « Forcé, je ne crois pas. Mais ça me fait plaisir que tu le sois. » L’égo et la fierté galvanisés. « Et tes horaires ne sont pas trop compliquées ? » J’apprécie, qu’il prenne le temps de demander, qu’il s’intéresse à ce que je fais. « Absolument qu’ils le sont. » J’en rigole au moment de le prononcer, « Enfin, je savais dans quoi je m’engageais. » Ca va avec le job, alors oui, je le savais. Plus encore, je le voulais.

Puis on en vient à toi, et je m’impose, un tantinet, impétueuse, dans ton quotidien, mais après tout, c’est la Saint Valentin ? On a le droit de se dire un peu n’importe quoi, même si ce n’est jamais qu’on se revoit. Parce que dire l’inverse, ça ne se fait pas. Même si je garde pour moi que mon cœur n’est pas réparé, qu’il subit les Jasper et autre Joshua. « Pourquoi pas ! » Ton engouement, je l’apprécie, « Tu deviendras ma goûteuse, par contre évite de rentrer au bloc opératoire pompette hein ! » Jamais de la vie. Je craque un énième sourire, quelque part, ils me charment, tes dires. « Impossible, il n’y a pas plus sérieuse que moi ! » en termes de travail en tous les cas. « Cela dit, fais attention, je pourrais te prendre au mot. » Croire que ce n’est pas qu’un jeu, qu’avec ta proposition tu es sérieux.

@Emile de Navarre