il n’y avait peut-être rien à sauver entre vous finalement. mais plus tu y réfléchis, plus tu te dis qu’il faut tenter une dernière fois de reconstruire quelque chose avec kaiden. ce n’est pas comme si tu avais réellement profité de tes derniers mois de célibat. tu t’étais concentrée sur tes études et rien d’autre, tu n’existais que par le travail. c’était triste comme quotidien, même pour toi reyna. tu avais eu l’habitude de te donner à fond dans tes projets, carriériste au fond des tripes mais depuis que tu avais goûté à l’amour, l’ambition comme seul moteur de vie te déprimait. depuis votre rupture, tu n'avais pas pris beaucoup de plaisir à vivre. ce n’était pas toujours avec kaiden mais tu pouvais au moins te dire que tu avais plus d’une raison pour justifier ton existence. t’as envie de tenter encore une fois, pour la énième fois mais surtout juste un essai. t’es épuisée reyna et t’as plus beaucoup à donner, tu puises sur tes réserves depuis tellement longtemps maintenant. tu te dis que cette relation la mérite mais tu ne te vois plus vraiment faire ça à répétition. tu es vidée de cet amour qui te bouffe le coeur. tu n’as plus la force d’accepter la douleur que tu ressens quand kaiden vide son sac. tu n’as plus l’énergie de te battre comme tu le fais encore maintenant. puisée dans tes réserves, ça te parait juste. pour lui, pour toi, pour vous. votre rencontre avait été magique et les premiers instants de la relation étaient incroyables. même si tu as la sensation que ce n’était qu’une illusion, un doux rêve, tu as envie de croire que vous pouvez atteindre ce niveau de quiétude à nouveau. c’est sûrement possible, tu t’accroches à cet espoir. quand il dit que tu l’aimes autant que tu le détestes, tu ne sais même pas si tu dois à nouveau t’exprimer. même si là maintenant tu l’aimes, c’est vrai que tu as passé trop de semaines à le détester pour qu’il n’y ait pas une part de vérité dans ce qu’il dit. c’est plus compliqué que ça, comme toujours avec vous. mais tu dois puiser dans tes ressources de manière intelligente. alors tu ne dis rien. même si ça te brise le coeur. palpitant qui se gonfle un petit peu quand il affirme ne pas vouloir baisser les bras. tu n’oublies pas son état, tu sais qu’il n’est pas en état de parler de vous deux aussi longtemps. ce n’était pas le sujet que tu voulais aborder quand tu es venue mais comme d’habitude, vous ne vous êtes pas compris. “on voit à partir de là alors.” ça te plait. tu te tournes vers lui, lui souris et hoches la tête. “on voit à partir de là, oui. on en discutera quand tu seras plus en forme, quand tu rentreras chez toi.” tu actionnes la poignée et ouvres la porte. “je vais te laisser te reposer maintenant.” dernier regard avant de quitter définitivement la pièce, tu veux être sûre que ce moment a été réel, que tu ne l’as pas réellement perdu. “je t’aime.” et tu t’en vas finalement aussi vite que tu es venue, bien que cela ait semblé durer une éternité.