Trois jours sans téléphone et j'avais pas penser que je me retrouverais démuni sans les numéros. Je ne pouvais prévenir personnes. La tempête était là et j'avais même pas de nouvelles de mes amis. Pendant que le café coulait, je jetais un œil aux vieilleries dans une caisse... Espoir de retrouver un vieux téléphone, le temps de changer le mien. Fouinant au fond de la caisse je trouve enfin un vieux coucou ... Un ancien a mon frère. Parfait. C'est à ce moment que la voix d'Abril retentit. "Monte ! Je suis au salon !" Je lui crie alors en me relevant pour la retrouver.
Elle était fille elle avait pris bien trop de risques. Le tenant les côtes en le levant, j'attrapais le canapé pour me soutenir et fini par arriver dans l entrée. "Je suis là.. Entre tu dois être gelée" Je lui tend un plaid pour l'enrouler dedans.

C’était un mercredi , un jour comme les autres, et il devrait le rester je ne pouvais pas me laisser abattre par cet accident ou la nouvelle de la maladie. Je savais qu’Abril était extraordinaire, mais à ce point. Braver la tempête, et venir me voir, être là à mes côtés alors que tout s’effondrait.. Je ne pleurais pas, je ne laissais pas tout ça m’écraser au sol. Mais sa main sur mon bras je réchauffa le coeur. Mes lippes s’étirent et je la fixe. « Ça va… Non il n’est pas là. Heureusement.. Viens. »

Je prends sa main et la tire à ma suite vers le salon. Les tasses déjà prête avec un café noir fumant pour elle et un au lait avec du caramel dedans pour moi. « Je.. ça va. C’est plus impressionnant à voir que douloureux. » Même si pour le coup, une grimace s’accrocha à mon visage en m’asseyant, Lila m’avait soigné mais les bleu étaient apparus au fur et à mesure, sur tout mon torse, marque de la ceinture et les bras… « Tu n’as pas eu trop de mal à venir.. Tu dois être gelée, Abril il ne faut pas que tu prennes des risques comme ça pour moi. »

Prendre des risques pour moi… Personne ne l’avait jamais vraiment fait. Enfin j’étais une amie, une soeur, une fille, mais pas … Une personne qui valait qu’on affronte le froid. C’était plus moi la nana un peu crazy qui le faisait pour ses amis. Toujours loyale et faisant passer le bien des autres avant tout. Alors savoir qu’Abril s’inquiète assez pour moi … À ce point pour moi. Ça me touche. Me réchauffe le coeur dans cet froid glacial qui s’abat sur la ville. Mais je le sais aussi, son amitié est bien trop importante pour prendre des risques.
Elle est libre, un oiseau qui ne peut vivre avec un autre, qui doit voler, pas de cage dorée, pas d’attaches… Enfin pas au sens où moi je ne pourrais l’entendre…
« J’ai le droit de m’inquiéter pour mon soleil non? Avec ce froid il va geler et après tu vas avoir des glaçons sur le bout du nez. » Cacher les doutes, les peurs, les craintes par du rire. Cacher les émotions qui pouvait me traverser, par un sourire pour cette femme…

Je secoue la tête. « Pas moi. Enfin pour l’accident personne ne sait et c’est mieux comme ça. Je ne vais pas les inquiéter, ils ont mieux à penser. Pour le reste… Mon père, il est au courant. » Je pris mon chocolat chaud et soufflais dessus doucement. « Mon père lui a demander de revenir un peu. Il a annoncé qu’il vivrait pas ici, mais à New-York avec sa copine…Mais qu’il veillerait sur moi. » Je ponctue ma phrase en haussant les épaules. « Il est grand, mon père peut plus rien lui dire… » Même si la tristesse se lisait dans mes traits, aucunes larmes n'avaient trouvé le chemin de mes joues depuis l'annonce... Depuis la mort de ma mère... Plus de larmes...

La scientifique en elle ressurgit et d’un coup mon sourire grandit, cette passion pour les maths et les faits qui l’anime est tellement prenant qu’il atteint son entourage et je trouve ça presque aussi sexy qu’elle. Un petit rire m’échappe. « Tu sais qu’avec des « Si » et beaucoup… Beaucoup d’imagination, je suis sûre qu’on peut faire du soleil un ballon qui se dégonfle ? » Je ne voulais pas être si sérieuse, je ne voulais pas penser, je ne voulais pas me battre ce soir pour que la vérité soit notre base, je voulais juste être libre une soirée… Une soirée hors du temps, alors qu’elle m’accordait sa présence ici.

Mon frère… « Non .. Il est à New-York, je vais pas l’inquiéter pour rien, et puis c’est juste le choc … Abril, ça ira, je te jure… » Je murmure alors en posant ma main sur sa joue et en murmurant, regard plongé dans le sien. « Je suis en vie, c’est tout ce qui compte. » Pas forcément en état, bien amochée, mais c’était le principale, toujours là. Et .. « Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça.. » J’étire mes lippes pour la rassurer, mais je sais que ce sera bien plus difficile que ça. Lui montrer, elle risquait de partir ou de s’inquiéter plus, mais j’ouvre les bras et lui demande. « Viens.. Contre moi. » Un câlin, voilà ce qui pourrait faire du bien à tout le monde.

« Il est en études de médecine,.. Mais je ne veux pas l’inquiéter, ne t’en fais pas…Et puis il ne pourra pas faire grand chose en visio. » J’hausse les épaules à sa question. Rien de cassé, je n’avais pas été vérifier mais…  « Je n’ai du mal à marcher, mes jambes ça va. Il me semble que mes bras aussi.. Y a que mon thorax, mais c’est la compression de la ceinture je suppose. » Enfin ça devait être cela vu le bleu, mais j’ignorais alors pour les deux côtes bien abîmées en dessous qui auraient demandé du repos et du calme.

Aisling.. Un petit sourire passe sur mon visage. Nous avions cette amie en commun. Pas une simple amie de son côté, peut être… « Ça ira ma douce, ne t’en fais pas… » Ça ira.. Il fallait que ça aille, de toutes manières je n’avais pas les moyens d’aller voir un médecin, je n’avais pas les moyens de passer des radios ou autres, c’était bien trop couteux pour moi. Je préférais la méthode de guérison qui se présentait là à moi.

Abril qui me prends dans ses bras, les miens qui entourent sa taille et mon corps qui se colle au sien. Son parfum calme toutes les douleurs, mon corps se détend et je sens le mal s’éloigner. « Merci d’être là, j'ai déjà moins mal… C’est toi qui va être gelée tes vêtements sont trempés.. » Je recule et lui propose alors. Peut-être pas la bonne chose mais.. « Si tu veux on va dans mon lit au chaud, au moins tu pourras passer un t-shirt à moi et retirer ce vêtements tout mouillé. »