De la chance, autant lui que moi je ne pouvais pas en douter. Avoir un ami comme lui. Avoir cette chance de pouvoir le connaître, découvrir ses passions et surtout savoir que je pouvais avoir confiance en lui. Si Jeremy était un homme aimant l'eau et moi l'ayant en horreur, ce n'était là qu'une des seules choses que je voulais bien lui laisser et ne pas partager. Mais les belles voitures, ça. Autant sa Civic que ma Firebird nous étions des amoureux de ses beautés. Montant dans la mienne, je n'étais pas trop chaude pour la laisser sur ce parking. Déjà parce que si ses coéquipiers voulaient s'amuser un peu. Parfois le niveau des sportifs étaient super élevé dans les bêtises incluant des véhicules, et parce que j'adorais conduire, et là avec ce beau brun en copilote tout serait parfait.

Son rire qui remplit l'habitacle, et j'aurais payer cher pour qu'il y reste et retentisse souvent.
Partir loin? Impossible, enfin de ce que je connaissais de lui, je ne l'aurais jamais imaginer partir loin de son frère et de sa mère. Il était si proche d'eux, presque fusionnel. "Je vois... De plus en plus loin..." Je grimace légèrement, j'imagine combien ça aurait pu être difficile pour lui, mais aussi pour ses proches, car une séparation n'était jamais bien vécue si les deux côtés étaient si attachés. Cian et moi, nous étions un peu comme ça, et les appels plusieurs fois par semaines étaient plus que nécessaires.

Alors que la route défile devant nous , il m'explique alors comment il a réussi à avoir sa place. Le coach, ses résultats en natation... Alors il devait tout donner, ce n'était pas qu'une question de victoire, ou d'équipe, mais pour lui, pour son avenir et ses études. "Des chronos ou des trucs comme ça?" Pour que son entraineur soit sûr qu'il est toujours un des meilleurs... Je me questionnais et finis par lui demander à voix haute alors la route défilait toujours. "C'est pour ça que tu es toujours dans l'eau.. En fait tu n'es pas un triton tu es un champion." Moi et rimes à deux francs six sous...

Envole-toi

Pratice like you've never won.
Perform like you've never lost.

@Angèle Roy & @Jeremy Sadusky

Mercredi, 19 janvier 2022


En route vers le resto, prochain repart qui fait déjà envie à mon estomac depuis que je suis sorti de la piscine, la discussion tourne sur les différentes universités des alentours, s'orientant vers les demandes d'admissions que j'ai lancé un peu partout quand j'ai voulu rejoindre mon frère sur les bancs d'études supérieures. Manière de parler, puisque nos filières se frôlent à peine. Je suis bien obligé d'admettre que bien que j'aurais voulu entrer à Harvard, j'ai tout de même postulé dans tout ce qui était plus ou moins près d'ici. L'éloignement m'aurait couté, mais temporairement j'aurais probablement réussi à surmonter, sachant que c'était pour une demande de transfert ultérieure. Et ça, je sais que Angèle peut le comprendre. Suffit de la voir évoluer au garage avec son père ou de l'entendre parler de sa mère, même si elle n'est plus des notres, pour comprendre qu'elle a aussi un attachement particulier aux siens.

Penchant la tête d'un côté et de l'autre lorsqu'elle demande des précisions pour les tests mentionnés, j'acquiesce sans pour autant que ce soit véritablement ce que je voulais dire.

- Tout le monde doit accumuler un certain nombre de points durant la saison, doit avoir des temps plus hauts qu'un certain chronos - selon les catégories - et doit avoir une bonne technique pour pouvoir rester dans l'équipe. On doit conserver une bonne moyenne en cours également. Encore plus si notre place à l'université n'est garantie que par la bourse d'études. Mais pour moi, considérant que j'ai certains antécédents médicaux - ma tête, entre autres -, précisais-je avec un vague signe vers la cicatrice apparaissant sur mon crâne au milieu des mèches de cheveux, je dois me soumettre à des examens médicaux à chaque trimestre, expliquais-je. Ils déconnent pas trop sur ça. J'ai une certaine période pour passer les examens de santé, sinon je suis expulsé, fis-je avec un haussement d'épaules.

Oh, faut pas se faire d'idée, je le prends pas à la légère. Je sais que c'est une grosse condition, que mes résultats à ses examens remettent en jeu beaucoup de choses si j'échoue. Je n'ai pas les moyens de payer l'université tout seul. Et je n'irais pas chercher de l'aide plus loin, car je sais qu'on aura ensuite probablement de la difficulté avec les factures médicales que ce soit pour notre mère ou Adam. Je n'ai pas l'intention de baisser leur qualité de vie pour faire la mienne. La condition imposée par l'uni est compréhensible, ils se protègent. Possible qu'un jour, ça devienne une clause qui m'expulse, qu'ils retournent le tout contre moi, mais pour l'instant ça fonctionne et je les passe correctement, donc y'a pas de stress.

Rigolant doucement à la déduction de la blondinette, je lui coule un regard alors qu'on atteint le stationnement.

- Ça n'a pas paru assez, tantôt, que j'étais un champion? La questionnais-je, un sourire joueur au coin des lèvres. Puisqu'elle a assisté à la compétition, elle a tout de même vu que j'en suis pas à me noyer sur les départs.

•

« Ah oui.. Tu n’as pas le choix de donner le meilleur, pour rester… Mais c’est aussi comme ça qu’ils choisissent leur champion non? Enfin ils ne prennent que les meilleurs.. Et tu es dedans. Vous faîtes des chronos entre vous ? » Pour sa tête.. « Tu ne m’as jamais tout dit d’ailleurs sur cette tête qui fait des siennes.. » Je lui jette un regard en souriant. Il avait une cicatrice sur le côté, j’avais déjà pu la voir quand ses cheveux étaient plus court, mais l’occasion ne se présentant pas, je n’avais pas questionner le beau brun à ce sujet, par contre lui m’avait déjà mentionné pour le fond de la piscine, le bord… Peu importe qu’il avait déjà vu d’un peu trop près et de ses migraines … « Le médecin de l’université te le rappelle ? » Pour ne pas oublier, pour ne pas partir de cette équipe et de l’université par la même occasion.

La firebird garée, je me pince les lèvres me souvenant de ce dos, de son tatouage qui me permettait de le reconnaître dans ce bassin qui attirait habituellement plus ma peur qu’autre chose, mais qui là… C’était mon regard qui était focalisé sur la vitesse à laquelle il évoluait dans ce liquide chloré. « Tu étais parfait… » Comme toujours. Triton, champion, il était lui… Et c’est ce qui me plaisait , car me forçant à faire taire ses petites choses plus qu’évidentes, je savais que mon ami était génial. « Alors… On va se manger cette glace ? Je meurs de faim.. » Me tenant l’estomac par comédie, j’avais envie de sucrée, comme d’habitude et je devrais sans aucun doute choisir, menu ou dessert mais pas les deux.

Envole-toi

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@Angèle Roy & @Jeremy Sadusky

Mercredi, 19 janvier 2022


Hochant la tête, je confirme ce qu'elle reformule, ce qu'elle questionne. Un léger rire m'échappe lorsqu'elle questionne pour ma tête. La cicatrice qui court sur mon crâne n'est pas difficile à râter. Oh, il y en a d'autres, des plus petites un peu partout aussi, mais au côté gauche, je porte encore une marque qui m'a nécessité des points de suture et qui est impossible à cacher à moi de laisser mes cheveux allonger, chose dont je n'ai pas toujours envie en était aussi souvent à la piscine.

- Oh, t'en fais pas, c'est des vieilles blessures de guerre, riais-je doucement, balayant ses inquiétudes et sa curiosité à ce sujet. Mais oui, le coach et le doc de l'équipe m'avisent des périodes de tests. Et j'ai un médecin régulier à l'hôpital qui connaît l'habitude donc c'est sans histoire,  indiquais-je.

Je ne sais pas quelle était sa pensée quand il nous a vu débarquer dans son bureau la première fois. Trois éclopés avec des maux différents provenant pourtant tous du même événement. Pitié pour ses nouveaux patients ou dégoût pour ce qui est arrivé? J'en sais rien. Mais depuis, il fait des merveilles avec nous trois ou trouve les ressources nécessaires. Secouant imperceptiblement la tête, je chasse les images de l'époque pour revenir au présent.

- On fait des chronos entre nous sur une base régulière, hochais-je. Ça montre un peu plus notre énergie en compétition et ça nous permet de savoir si on continue ou passe dans telle ou telle catégorie. Je ne faisais pas les longs parcours avant, par exemple, ils ne pensaient pas que je tiendrais pour l'endurance. Et Eric ne faisait jamais les 100 mètres alors que maintenant oui, en plus du relais. C'est le mec qui était juste avant moi d'ailleurs, la position deux, spécifiais-je.

La taquinant sur sa formulation lorsque mon statut passe de triton à champion, mon sourire s'adoucit et j'en baisse la tête un instant, ne pouvant empêcher une légère teinte sur mes joues lorsqu'elle affirme que j'étais parfait.

- Merci, soufflais-je avant de relever le regard en sa direction, retrouvant mon énergie pour acquiescer dans un rire tandis qu'elle ramène cette histoire de glace.

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Blessure de guerre… J’avais pu remarquer quelques cicatrices sous ses tatouages, j’avais pu voir qu’il était marqué par ses blessures « de guerre » de son passé, de son sport, de ses failles de la vie, petites ou grandes, maladresse ou soucis… Mais je gardais pourtant ce sourire tendre sur mon visage, l’inquiétude pour ce beau brun au creux de mon estomac. « Au moins on est sûr que tu es en pleine forme, ton contrôle technique est ok. » Je lui fais un clin d’oeil, mélanger mécanique et santé humaine, un peu étrange, sauf si comme moi on passait plus de temps sous un moteur qu’avec des hommes.

Il me parle un peu de la natation, m’explique comment le coach peut possiblement les faire passer d’une nage à l’autre, d’une distance à une autre, et l’entendre parler de sa passion est prenant, je pourrais le faire des heures alors que je ne sais même pas nager, c’est un comble comme ses mots deviennent envoutant quand il s’échappe d’entre ses lèvres, et d’un coup j’ai envie de moi aussi savoir nager comme eux. « Plutôt doué, enfin je suppose. » Mais moins que lui, enfin à mes yeux… Tous seraient toujours moins doués là où Jeremy était le meilleur pour moi…

Le rouge de ses joues ne m’échappe pas et un petit rire avec ma teinte qui chauffe mon visage se fait alors qu’on atteint la porte du restaurant. « Je le pense vraiment. » Je détourne le regard pour ne pas le gêner un peu plus avant d’entrer et nous voilà parti pour déguster ce délice d’été en plein hiver.


(hj : fin?)