il ne peut pas, son coeur est en train de lutter pour déchirer sa poitrine, la douleur est immense et l'angoisse trop présente à son goût, le vertige le prend, sa tête tourne à trois cent soixante et heureusement qu'il est assis sinon il serait sans doute tombé à la renverse. l'enveloppe est ouverte, la feuille dans ses mains, il a juste à la déplier pour découvrir ce qu'elle retient mais il n'y arrive pas, alors il range de nouveau le tout, papier dans l'enveloppe, enveloppe dans la boîte et il ferme cette dernière, "putain violet j'peux pas." comme si une force invisible l'en empêchait, comme si c'était trop pour qu'il ne puisse le supporter, c'était peut être un signe. il était courageux koa de base, mais quand ça touchait à wil il devenait plus que vulnérable, et là, aujourd'hui, sur son canapé, il l'était plus qu'à l'accoutumé. alors violet vient à proposer de se charger de la lire, il hésite le garçon, mais il est curieux, "j'sais pas..." qu'il lance, hésitant. "...j'sais pas si je serais capable de l'entendre." parce que ça devait vachement important pour qu'il garde ça pour lui au point de seulement le coucher sur le papier, parce que wil et koa ils se disaient tout, ils n'avaient aucun secret l'un pour l'autre. alors koa il regarde violet du coin de l'oeil, il voit bien qu'elle aussi elle est paumée, peinée, envieuse peut être de ne pas avoir eu de message mystérieux. "si ça soulage ta conscience tu peux lire." que koa finit par lâcher avant de se lever pour retourner remplir son verre, sa gorge est sèche, ça en devient limite douloureux.

feat. @Koa Parish

Tu as fait tout ce que tu pouvais, tu t’es levée, t’as pris cette boîte, tu t’es rendue chez le meilleur ami de ton frère défunt, tu lui as tendu l’objet, tu lui as mis sur les genoux, maintenant tu ne peux plus rien faire. Maintenant c’est à Koa d’agir. Maintenant c’est à Koa de prendre son courage à deux mains et révéler les fantômes du passé. Mais Koa, tu vois qu’il galère. Il a le papier dans les mains, mais il tremblote, c’est à peine perceptible mais tu le vois. Tu sens bien que ça le prend aux tripes, ce truc que tu lui as apporté aujourd’hui, tu sens bien que c’est difficile pour lui ce qui est en train de se passer, mille fois plus que ça ne l’est pour toi. Toi, tu n’es qu’une messagère dans toute cette histoire, finalement. Qu’est-ce que Wil dirait, s’il vous voyait ? Est-ce qu’il serait gêné que ce soit sa petite sœur qui ait la main sur sa jolie petite boîte ? Il ne faut pas y penser, parce que Wil n’est plus là. En revanche, il reste Koa et Violet pour s’inquiéter du dernier secret qu’il a laissé derrière lui avant de s’en aller. « Putain Violet j'peux pas. » Tu soupires et enfouis quelques instants ta tête dans tes mains, tu as bien senti qu’il ne pouvait pas mais tu penserais qu’il y arriverait quand même. Alors tu fais cette proposition de lire à sa place et Koa semble tenté mais aussi hésitant. « ...j'sais pas si je serais capable de l'entendre. » Et ça, tu peux le comprendre. Tu te dis qu’il va certes lire mais qu’il entendra quoi qu’il arrive la voix de Wil comme si ce dernier lisait derrière lui, voire pour lui, et que l’idée est insupportable. Tu m’étonnes. Mais toi, tu as cette distance liée au fait que la lettre n’est pas pour toi, c’est pour ça que tu lui proposes de lire à sa place. « Si ça soulage ta conscience tu peux lire. » Alors tu ne perds rien pour attendre, tu cherches quand même l’approbation dans les yeux de Koa avant mais tu saisis la lettre pendant qu’il va se resservir un verre de… tu te demandes d’ailleurs ce qu’il a bu, lui. Tu te recentres sur la lettre et commences à lire à voix haute alors que Koa revient progressivement avec son verre. « koa, mon frère, faut que je me confesse, je t'aime, d'un amour impossible, et j'oserais jamais te dire ça, parce que je ne veux rien gâcher de notre amitié pour les derniers jours qu'il me reste, je t'aime comme je n'ai jamais aimé et mon seul regret sera de n'avoir jamais goûté à tes lèvres avant de rejoindre ma tombe. wil. » Tu as tout lu d’une traite, sans vraiment réfléchir, tu lisais surtout pour que le meilleur ami de ton frère entende mais toi il faut que tes yeux se baladent répétitivement sur les mots pour vraiment réaliser ce que ton frère a voulu dire, et au moment où tu reposes ton regard sur Koa, tu étais tellement absorbée par la lecture que tu ne l’avais pas entendu, mais voilà, il a fait tombé son verre qui s’est explosé par terre dans un fracas.

il l'entends manipuler le papier, et son rythme cardiaque s'emballe à nouveau. koa trouve préférable de retourner s'assoir, peut importe la chose qui sera découverte dans les écrits de wil. il revient alors calmement vers violet alors que cette dernière se met à lire d'une traite le message de son frère adressé à koa. chaque mot résonne dans sa tête, chaque putain de mot, et c'est le monde qui s'écroule sous ses pieds, le ciel qui lui tombe sur la tête, paralysé il en vient même à lâcher son verre sans même s'en rendre compte et ce dernier finit exploser au sol. le regard vide, vision brouillée, il pense à une blague, une putain de mauvaise blague. tout s'accélère d'un coup, le temps reprends son cours et c'est une violet aussi perdue que lui qu'il distingue en train de l'observer. koa il a du mal à se contrôler là, c'est comme si il était un petit ballon de baudruche qu'on voudrait remplir d'air, à un moment si il y en a de trop, il explose, et c'est exactement ce qu'il va arriver à koa, c'est beaucoup trop pour lui. "dégage." qu'il dit les dents serrées, il voit bien l'incompréhension pour violet, mais il s'en fout. "violet lève ton cul de mon canapé et dégage de chez moi." qu'il relance un peu plus fort, le ton de sa voix n'est pas habituel, parce que koa c'est pas un méchant, mais il est bousculé là, apprendre que son meilleur ami, son frère, celui avec qui il partageait tout, lui cachait un si gros secret, il est vexé, il se sent trahis, comme si toute leur amitié n'avait été qu'un mensonge, non pas qu'il l'aurait lâché en apprenant la nouvelle, il aurait fait avec, mais il aurait aimé le savoir, l'entendre de sa propre bouche et pas savoir qu'il avait emporté ça avec lui dans sa tombe. "violet je vais pas me répéter, tu dé-gages !" qu'il lâche en pointant la porte d'entrée du doigt.  

feat. @Koa Parish

Tu as lu la lettre. Quelle idée c’était, que ce soit toi qui lises la lettre, à voix haute. Tu n’en crois pas tes yeux. Tu as beau revenir sur chaque mot, détailler chaque caractère, tu n’arrives pas à déchiffrer autre chose. Tu espères, au fond de toi, que l’initiale de chaque mot donne le mot blague ou que sais-je, que Wil vous a fait une farce depuis la profondeur de sa tombe, mais il n’en est rien. La réaction de Koa, c’est une chose, mais toi, tu as la boule au ventre aussi. Comment as-tu pu laisser passer ça ? Comment as-tu pu rater l’attirance de Wil pour son meilleur ami, lorsqu’il était vivant ? C’est vrai, ils étaient inséparables, tu savais à quel point ton grand-frère affectionnait Koa, mais à ce point-là ? Il y a non seulement de l’amour dans cette lettre mais aussi de la passion, et ça te déchire. Tu as l’impression de ne pas avoir rempli ton rôle de petite sœur, de confidente, pour Wil, du temps où il était là. S’il te l’avait dit, vous auriez pu en parler, réfléchir comment tout dire à son meilleur ami, mais non. Ton grand-frère a fait de son attirance envers Koa un secret qu’il a choisi d’emporter avec lui dans sa tombe. Et pourtant, il a aussi pris soin d’enfouir ses sentiments dans cette enveloppe et cette jolie boîte avant de partir de la maison. Alors que tes yeux se perdent sur la lettre puis dans le vide et que des larmes viennent déranger ta vision, tu fais face à un Koa complètement perdu, tu le vois. « Dégage. » Tu fronces les sourcils, laissant une micro-larme couler sur ta joue. « Mais… » Tu ne sais pas quoi dire, mais sa réaction est injuste. « Violet lève ton cul de mon canapé et dégage de chez moi. » Alors, toujours perturbée, tu t’exécutes, plies maladroitement la lettre, saisis l’enveloppe, fous tout dans la boîte, prends celle-ci avec toi et t’approches de la porte, en sanglotant de plus belle. Tu t’arrêtes près de la porte et poses ton regard sur Koa, lui donnant une dernière chance de changer d’avis. Vous pourriez vous calmer, et débriefer ensemble. « Violet je vais pas me répéter, tu dé-gages ! » Koa ne changera visiblement pas d’avis, il est trop dérangé par cette lettre lui aussi, et tu peux à peine imaginer ce qu’il ressent en cet instant. Alors tu ne te fais pas prier, tu baisses la tête, enclenche la poignée de la porte et sors précipitamment dehors, où tu lâches toutes les larmes de ton corps, juste là, sur le pallier du meilleur pote de ton grand-frère. « Wil… pardon… » Chuchotes-tu, comme s’il pouvait t’entendre. « Il est juste sanguin, il va se calmer, il va comprendre, c’est promis… » Du moins tu le souhaites de tout ton cœur.

un flot d'émotion diverses et variées envahissent son corps et son esprit, il s'attendait à tout sauf à ça koa, c'est comme faire une chute libre du haut de la plus grande montagne, sans parachute ni rien, venir s'écraser au sol mais se relever difficilement avec tout le souvenir de la descente. il aurait aimé que cette boîte avec cette lettre reste à jamais enfermées dans le mur de la chambre de wil, mais c'est peut être un signe si les parents scott ont fait des travaux, que cette trouvaille est arrivée jusqu'à violet et que violet est retrouvée koa pour la lui apporter. c'était écrit comme ça, wil voulait que koa l'apprenne alors il a fait en sorte que ça arrive. mais koa il aurait préféré rester dans l'ignorance. le garçon sent les larmes lui monter aux yeux, mais il faut pas, il ne s'accorde pas le droit de craquer devant violet, il l'a voit finalement se lever et avec de la peine sur son visage finalement quitter l'appartement dans un silence pesant. koa la suit de loin, attends qu'elle ferme la porte pour venir verrouiller à clé cette dernière et il l'entends au travers, murmurer quelques mots comme si elle s'adressait à wil sur le palier, et koa soupire en s'éloignant, vient s'affaler sur son canapé, lève les yeux et à son tour vient dire quelques mots à son meilleur ami disparu. "t'es con wil, t'aurais du m'le dire, parce que je t'aurais jamais jugé, t'es mon frère." il se coupe, sentant une larme perler sur sa joue qu'il vient essuyer avec le dos de sa main.