T’avais encore plein d’achats à faire pour les fêtes de fin d’année, et comme à ton habitude, t’avais envie de mettre les petits plats dans les grands. Comme pour prouver que t’étais capable de faire les meilleurs cadeaux et d'organiser les meilleurs repas en famille. Mais alors que t’a les bras chargés de sacs, la carte bleue qui a flambé dans ton portefeuille soigneusement rangé dans ton sac à main, un homme te percute. Tu te stoppes dans ta marche, tourne un regard noir dans sa direction. « Non mais ça va pas ! » Tes propos sont violents, tu détestes qu’on vienne se mettre en travers de ta route. « C’est vous qui m’avez percuté. » Non mais t’en revenais pas, en plus il avait le culot de remettre la faute sur toi. « J’espère que c’est une blague ? Si vous regardiez un peu plus où vous marchez, peut-être que vous ne seriez pas un abruti doublé d’un connard insolent ? » T’arques un sourcil, t’étais prête à jeter tes sacs au sol pour lui sauter au cou et user de tes poings.

Mon regard sur les gens qui foncent de tous les côtés, je me demande comment on peut en arriver à cette folie, à cette frénésie totale. De mon côté, le peu de cadeaux que j’ai à faire sont déjà fais, à l’exception de celui de Joséphine. Je ne connais pas vraiment - pour ne pas dire pas du tout - ma petite (demi)-soeur alors il est difficile de trouver ce qui pourrait lui plaire. Et c’est bien pour cela que je me retrouve ici, l’estomac vide, des valises sous les yeux - merci les nuits de garde à l’hôpital - et avec un cadeau à trouver. Mais avant de me lancer dans un tour des boutiques que j’ai scrupuleusement cherché et choisi avant de venir, une dispute éclate sous mes yeux. L’homme pressé a percuté la brune sanguinaire qui n’hésite pas à lui envoyer dans les dents quelques mots fleuris dont les quelques enfants autour d’eux semblent avoir entendus. Et puisque c’est dans ma nature, je fonce vers le duo et dis En fait, à l’allure à laquelle vous vous dirigiez, c’est bien vous qui lui êtes rentré dedans. Que je dis à l’homme avant de tourner mon visage vers la brune. Vous n’avez rien ? Est-ce qu’il ne serait pas le moment de chacun prendre sa route et de retourner à ses occupations ? Surtout que mon regard se pose sur une écharpe qui pourrait faire plaisir à ma soeur, de ce que j’en sais. Sauf que le bonhomme lance quelques mots qui ne me plaisent pas Vous dites ça parce que vous voulez vous la taper ! Et moi, il ne m’en faut pas beaucoup plus pour que je sorte de mes gonds. Mais ça va pas ? C’est une enfant ! Je la regarde à nouveau et oui, son visage montre sa jeunesse, on ne peut pas se tromper là dessus. Et j’ai plus de respect pour la gente féminine que vous semblez en avoir vieux con ! Et cette insulte me choque presque lorsqu’elle quitte mes lèvres. Mais je crois que chaque demoiselle qui se rapproche de l’âge de ma soeur me fait sortir les crocs et les griffes. C’est bien à ça que ça sert, un grand frère, non ? Maintenant dégagez parce que si ce n’est pas elle qui vous en colle une, je me ferai un plaisir de vous refaire la gueule ! Elle ne le sait pas mais tout ça, c’est bien en dehors de celui que je suis naturellement. Bisounours mon cul, ce vieux con m’a fait vrillé en un claquement de doigts.

@Rory Vasilis et moi donc je suis en pr alors ne t'inquiète pas j'ai fait un peu long pour expliquer le caractère de Val mais je réduirais après

T’en revenais tout simplement pas. Que cet abruti ose mettre la faute sur toi alors que c’est lui qui t’a bousculé. T’étais en position, prête à relever tes manches pour lui coller une droite s’il le fallait, même si t’avais pas envie de t’abimer les doigts. Mais t’étais une sanguine, t’y pouvais rien si tu voulais répliquer quand on venait te mettre des bâtons dans les roues. Puis là, y’a un gars, que t’avais vu ni d’Adam, ni d’Eve qui s’approche de vous, t’arques un sourcil et tourne tes iris dans sa direction. Tu rêves ou il prend ta défense ? En temps normal, t’aurai pu trouver ça sympa, mais là ça avait le don de te faire encore plus monter en pression, comme-ci t’avais besoin d’être protégée, alors que tu faisais tout – et depuis des années – pour te protéger toute seule. « Non, ça va. Mais je peux me défendre toute seule. » T’aurai pu trouver mieux alors qu’il te demandait juste gentiment si tu te sentais bien. Tu fronces les sourcils, secoue négativement la tête et arque finalement de grands yeux quand l’abruti qui t’a bousculé commence à répliquer. « Non mais je rêve… C’est quoi votre putain de problème ? » T’avais pas du tout envie de discuter avec lui, tu commences à te rapprocher de lui, comme-ci t’allais enfin pouvoir lui coller une droite, mais tu t’arrêtes. Tu tournes ton regard vers ce mystérieux inconnu venu à ton secours, puis souris discrètement, tu marmonnes entre tes lèvres. « Ça c’est clair. » Finalement ton regard se pose sur votre agresseur qui commence à alerter un policier qui passe par là. « Monsieur l’agent ! Je suis victime de ces deux personnes, sans nul doute qu’ils veulent me frapper. » Tu pouffes de rire, tellement la situation paraissait grotesque. Toi qui voulais seulement faire tes achats de Noël. Le policier s’avance vers vous, des renforts viennent à sa suite et ni une, ni deux, vous vous retrouvez avec les menottes autour des poignets. « Mais c’est une blague ? Monsieur l’agent, nous n’avons rien fait du tout ! C’est lui qui m’a bousculé et qui a commencé à être agressif ! » Tu fais un mouvement de menton en direction de l’abruti et tourne ton regard vers les policiers. Tu étais innocente, et ton sauveur aussi, vous n’alliez quand même pas finir en prison pour avoir osé vous défendre ?

Bien sûr qu’elle peut se défendre toute seule, je n’ai aucun doute là dessus, surtout pas à l’allure à laquelle elle s’est mise en position, avec ses petits poings d’écureuils. Seulement, je ne peux m’empêcher de me la jouer protecteur, grand sauveur, presque princier même ! Je déteste ça en temps normal mais les choses ont beaucoup changé depuis mon arrivée à Boston. Dès que je vois une jeune femme en galère, en position de pseudo faiblesse, j’accours. Ça ne rattrapera pas le temps perdu avec Joséphine, je le sais mais c’est plus fort que moi. Et je crois que c’est un peu un mélange de tout cela qui nous amène à argumenter avec ce connard plutôt que de le laisser tracer sa route, c’est pour dire. C’est peut-être la saison qui fait ça, qui rend les gens cons et tout ce qui va avec. Je n’en sais trop rien. Seulement, le bonhomme fait intervenir la sécurité et je n’en crois pas mes oreilles ! Mais regardez son langage corporel, vous verrez bien qu’il raconte n’importe quoi ! Mes bras tendus en direction de l’inconnu, ce dernier fait un pas en arrière comme s’il avait peur que je le frappe. Bordel, mais même les araignées je les sors de la maison avec un verre bordel ! Et je crois bien que mes mots, mes gestes et la réaction de cet abruti sont la raison pour laquelle je sens rapidement le métal froid des menottes sur mes poignets. Putain de merde. Mais c’est une blague ma parole ! Et la demoiselle à côté de moi doit lire dans mes pensées. N’importe quelle caméra dans ce centre commercial vous le prouverait ! Mais il a l’air apeuré face à nous deux alors forcément, les calculs - trop rapides - sont fait. Et Dieu merci que nous ne sommes pas deux personnes noires face à un blanc parce qu’on aurait déjà bouffé le bitume. Vous allez vraiment nous embarquer comme ça ? Sans rien vérifier ? Et lorsque mon regard croise celui de l’officier, je peste Faudra pas se demander pourquoi la nation entière vous déteste. Et ça vient d’un militaire, c’est pour dire. Je tourne le visage vers la demoiselle et dis Vous défendez pas trop, ils seraient capable de vous coller des charges genre outrage à agent. Deux clochards de vigile, tu parles d’un agent toi. Et alors que la foule se disperse et qu’on est emmené de force vers la sortie, je demande Je m’appelle Valentin au fait. Enchanté. Pas vraiment mais un peu quand même ? Je suis assez calme, je me demande bien comment elle va me répondre.