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─ w/ @Katalia Borgia

J'ai laissé Kat aller à une soirée. La seule de sa semaine, et c'est parce que j'ai insisté. Elle n'a pas l'habitude de dire non, de rester à l'appartement à rien faire de particulier. Je crois qu'elle a peur de la tentation, ou du jugement des autres. Même si techniquement, peu de personnes sont au courant de sa situation, juste un cercle d'amis très proche qui ne crachera pas le morceau ailleurs. Elle doit voir ses amis, elle en a besoin. Je ne peux pas la garder enfermée chez nous. Je dois pouvoir lui faire confiance et y'a qu'en se confrontant à sa réalité qu'elle risquera d'avancer. Si fuir toute tentation l'aide pour l'instant, ça coincera sur le long terme. Qu'elle y aille au moins deux heures, pour me faire plaisir. Et je lui ai même dit que je pouvais venir la chercher après la soirée. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Je me dis qu'elle doit s'amuser. Oui, ne stresse pas. Je joue à la playstation pendant un moment, puis reçois des messages sur meetsa. Et je vois la story du Badgirlz, là où elle est sensée être. Des filles qui dansent, bouteille de champagne à la main et je reconnais Katalia qui rigole avec elles, un verre à la main qu'elle porte à ses lèvres. Un verre. J'ai directement vrillé. J'ai plus rien calculé. Un verre de soda peut-être, mais la panique est en moi et je veux m'en assurer. Cela fait des jours que je n'ai plus entendu le son de son rire et je reconnais parfaitement son rire quand elle a bu. Je m'excuse auprès de Milan d'abandonner notre soirée en tête à tête et je saute dans ma voiture direction le BadGirlz. Putain, je ne sais même pas si j'ai bien fermé la porte de l'appartement. Je roule vite, grille un feu rouge et me gare n'importe comment à l'entrée du bar. On me refuse d'abord l'accès à l'entrée mais j'insiste tellement qu'ils cèdent. Je cherche le groupe de filles des yeux, y'a tellement de monde. J'y vois rien avec les néons et les lumières réfléchissantes au blanc. Je prends bien cinq minutes à faire le tour et quand j'arrive aux toilettes, je tombe sur Katalia qui se recoiffe. " qu'est-ce qui te prend ? elles sont où ? " des sueurs froides, je transpire dans ce pull qui me sert de pyjama. Je suis venu en jogging, pas du tout apprêté. En catastrophe.

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@Ottis Heimann Chaque sortie est une épreuve, et si d'habitude t'as un véritable attrait pour les défis, c'est différent aujourd'hui. T'aimes pas te retrouver seule au milieu de la tentation, et même si la technique que t'as choisis et très certainement l'une des pires, elle est efficace maintenant. Fuir la tentation en fuyant tout le reste aussi. Ouais c'est un peu extrême mais si tu ne sors pas tu ne seras pas tentée. L'alcool n'est pas entré dans ta vie via le verre de vin à la main devant un film toute seule à la maison. Non il est arrivé dehors, quand les discutions animées des soirées desséchaient la gorge et que le Champagne devenait un allié. Il est arrivé subtilement, et tout aussi sournoisement. T'as refait des trucs de temps en temps, depuis. Depuis que t'as accepté d'admettre à toi-même. Des restaurants par-ci par-là, des soirées, des inaugurations, des expositions, mais toujours avec lui. T'aurais presque été capable de faire la gueule à sa manière de te ficher dehors si seulement tu savais pas au fond qu'il faisait ça pour ton bien. Tu peux pas continuer à être perdue comme ça dès qu'il n'est pas dans les parages, et éviter de chasser une dépendance pour la reporter ailleurs. Tu dois savoir te débrouiller toute seule. T'es pas au meilleur de ta forme lorsque les filles de ta promo choisissent le Badgirlz après le restaurant. Mais si tu rentres maintenant à l'appartement, tu vas t'en vouloir de pas avoir joué le jeu. Alors tu suis, prends un moktail et trinques avec elle. Grand sourire pour la photo, celle-ci se retrouvera sur tous les profils, tu dois te montrer sous ton plus beau. Les apparences toujours, et faire comme si tu vivais ta meilleure soirée alors qu'en fait t'es rongée de l'intérieur. T'as besoin de t'éloigner un peu un moment, à défaut de prendre l'air, vas dans les toilettes pour te rafraichir et replacer tes longueurs correctement autour de tes épaules. La porte des toilettes s'ouvre dans un grand fracas, tu sursautes et tournes la tête, pensant y voir débouler des filles bourrées. Mais non, c'est ton mec. "qu'est ce que tu fais là ?" sourcils froncés, l'incompréhension. Tu l'as quitté il était sur le canapé, Milan sur son ventre et visiblement parti pour une nuit de parties. Tu clignes plusieurs fois des yeux, comme si t'avais besoin de t'assurer que c'est pas un mirage. Non non il est bel et bien là. "quoi comment ça qui ça "elles" ?" Tu comprends rien.

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─ w/ @Katalia Borgia

J'angoisse et je devrais peut-être pas. Non, je ne devrais pas. Avant, j'arrivais encore à être plus ou moins serein de la laisser seule en soirée, mais depuis qu'elle m'a avoué avoir bu un verre qu'on lui a tendu, c'est une autre histoire. Que va-t-il arriver lorsque le scénario se répétera ? Lorsqu'une fille ou un garçon lui tendra une bouteille ? Comme les bouteilles de champagne que j'ai vu sur les vidéos. Elles repassent en boucle et j'ai l'impression de le drame est de nouveau là. J'arrive en sueur dans le bar qui est presque exclusivement réservé aux filles d'habitude, donc je fais tâche et on me remarque. Inutile de croire que je passe inaperçu avec ma tenue. Je fais le tour et finalement j'arrive à trouver Kat dans les toilettes. Je la détaille automatiquement. Elle s'étonne de me voir et je m'approche d'elle pour l'inspecter d'un air suspect. Ses yeux ne sont pas rouges, elle a des cernes mais elle les avait déjà avant. Pas de maquillage qui a coulé, pas d'odeur de vomi. Elle a peut-être appris à camoufler tout ça. C'est triste, mais ils sont forts pour cacher leur accoutumance.  " les filles sur les photos avec toi. elles avaient du champagne, et je t'ai vu... je t'ai vu boire un verre ! " désolé d'avance de m'emporter, de piquer cette crise dans les toilettes. Je ne sais même pas si elles sont vides où si les autres cabines sont occupées. Désolé d'être un imbécile inquiet. J'attrape son menton et me rapproche pour essayer de sentir son haleine. " t'as bu quoi ? me mens pas. " ton autoritaire comme si je parlais à un enfant. Désolé aussi pour ça car mes mots doivent surement te faire mal. Je vais m'en vouloir, je fais tout de travers et je ne sais clairement plus quoi faire pour ne plus être angoissé. Qu'on me donne une formule magique s'il vous plait.

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@Ottis Heimann Il est énervé, stressé, à cran, tu le vois bien. Il l'est tellement, que pendant une seconde tu te demandes même si t'as vraiment pas fait quelque chose de mal. Ca t'énerve, après tout c'est lui qui t'a mis dehors donc c'est quoi le problème maintenant ? Il répond d'un ton agité et nerveux, et t'as pas de remords à faire pareil du coup "mais j'en sais rien ! sur la piste, ou au bar, ou en train de fumer, qu'est ce que ça change ?" Tu comprends pas où il veut en venir, ni même ce qu'il fait ici exactement, jusqu'à ce qu'il s'approche à là tu comprends. Il coince ton menton entre tes doigts et tu veux reculer mais t'arrives pas. Tu finis par appuyer sur ses poignets pour te libérer en grognant "mais lâche moi !" Il pense que t'as bu, et même s'il a tord cette fois, une part de toi ne peut pas lui en vouloir… Pas après tout cet été, cette rentrée, la soirée sur le yacht. "pourquoi t'es venu ici ? t'es qu'un idiot, t'as pas confiance en moi !" peut être a raison mais sur l'instant t'es bien trop blessée pour penser autrement. Ca te blesse car cette dernière heure étant un supplice et que tu te sentais pas à ta place. T'attendais qu'une chose, c'était que l'aiguille termine son tour du cadrant pour le rejoindre dans votre appartement, te blottir contre lui dans le canapé et partager tes difficultés mais aussi ta fierté. La soirée devait se terminer comme ça, et pas comme là. Tu fais un pas en arrière, tes cuisses tapent légèrement sur le lavabo, tu croises les bras devant ta poitrine et le regardes dans les yeux. Les pupilles humides et ton silence de plomb, incapable de démentir ou le rassurer pour l'instant, sa manière de débouler de la sorte t'ayant bien trop offensée.

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En fait, mon cerveau a tellement peur qu'il m'envoie les images que je ne veux pas. Et j'ai du mal à le contrôler. C'est frustrant. Niveau confiance, ça a toujours bien roulé entre nous et même s'il y a eu des petits doutes, on arrivait vite à les faire disparaitre. Mais ici, j'ai vraiment du mal. Et ce que j'ignore car je suis frustré dans ma colère, c'est qu'elle doit se sentir tellement mal que je ne la crois pas. Car comment elle peut croire en elle du coup ? Je suis sensé être son pilier, celui qui la soutient et je fais que pointer une fausse accusation alors que je suis loin de la vérité. Elle se débarrasse de ma proximité en me criant dessus également. Elle me traite d'idiot, et c'est surement ce que je suis. Tu as raison. C'est pour ça que je ne renchéris pas tout de suite. Je reste un moment silencieux, le coeur battant et la respiration saccadée d'avoir fait un sprint jusqu'ici. Elle n'est pas saoule, y'a pas les signaux. Et si y'avait que de l'eau dans ce verre que j'ai vu ? Peut-être qu'au moment où elle rigolait, c'est parce qu'on lui avait fait une blague, ou qu'elle se forçait justement pour les photos. Elle est forte pour cacher les choses en apparence. Kat est quelqu'un qui a toujours fait attention à son image. " c'est juste... je croyais... " que je dis perdu. Je me sens horriblement con. Je fuis même mon reflet dans le miroir. Je l'oblige à sortir et je lui fais subir cette scène. Mais quel monstre je suis. Je ne tourne pas rond, la gravité, je la trouve plus. " j'te demande pardon. " et la pression retombe, le stress aussi et je sais pas si c'est parce qu'elle me regarde avec des yeux blessés ou si c'est moi qui déraille mais je m'effondre, faisant face au miroir en prenant appui sur le lavabo d'à côté, les doigts qui pressent les yeux.

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@Ottis Heimann T'aimes pas sa manière de débouler, de te parler, de s'immiscer dans la bulle qu'il t'as forcer à construire toute seule. L'autonomie quand t'étais en train de perdre confiance en toi. Il n'avait pas tord à vrai dire, l'idée était bonne de base, jusqu'à ce qu'elle se montre et zappe toute la fierté que t'as pu avoir ce soir. "je sais." tu le coupes, la lippe légèrement tremblante, les sourcils froncés. Tu sais qu'il a pensé à ça, maintenant tu le comprends et ça parait évident. Il s'excuse et tu restes sans voix, ne voulant pas le laisser s'enfoncer plus que de raison, mais voulant à la fois lui faire bien comprendre que ça t'a blessé. "pourquoi t'as pas juste appelé ? ou envoyer un message ? t'as cru que j'allais pas te répondre ? …ou te mentir ?" Tu mords ta lèvre, t'en voulant toi-même, d'une manière ou d'une autre qu'il a pensé ça. C'est parce que t'as du lui donner raison de penser ça un jour, non ? T'en serais pas à ta première fois, ton premier tour de piste, ton premier mensonge, loin de là. Après tout il te voit à l'œuvre régulièrement, les petites manœuvres, les sabotages et les vérités arrangées, mais tu pensais qu'il avait compris que depuis longtemps, lui n'y avait pas le droit. Lui n'avait le droit qu'à la vérité, qu'à toi, honnête et sincère comme tu aimerais être capable de l'être toujours et avec tout le monde. L'alcool fait mentir ses victimes, t'as déjà entendu ça quelque part aussi. Comme la fois ou t'es sortie avec Ambre et que t'avais dit que c'était rien alors que c'était tout. C'était le début de la fin. La pression retombe et il se retourne, croise un miroir avant de cacher son visage. Tu te sens mal "c'est bon ça va aller…" tu souffles près de son oreille en approchant et tentant d'attraper ses mains. Tu vois bien que c'est difficile pour lui, presque autant que pour toi, ça te repousse quelques mois avant, situations inverses et tu te souviens de la douleur dans ton cœur. Tu t'en veux de lui infliger ça aujourd'hui et tu tentes encore de dégager son visage de ses paumes même s'il ne se laisse pas faire "pardon de t'avoir donné une raison de t'inquiéter" c'était quoi ? Les photos, les vidéos ? Le moktail ? Ton absente toute simplement ?

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─ w/ @Katalia Borgia

C'est vrai ça, j'aurais pu juste l'appeler, lui envoyer un message. Mais non, dans l'urgence, je suis parti comme un fou jusqu'à ce fichu bar. Instinct de survie. J'ai agi dans l'urgence, à chaud, sans penser aux conséquences. Si je lui dis que j'ai oublié de vérifier que l'appartement était bien fermé, je risque de me faire incendier. Je hausse simplement les épaules, ne trouve pas d'excuse pour la contredire. C'est vrai, j'aurais dû le faire. Et quand je me suis pleinement rendu compte de ma connerie, je me suis caché les yeux, lui tournant presque le dos. Je craque parce que c'est difficile et parce que toute cette histoire me rend totalement parano. Oh tu sais, c'est pas la première fois que je baisse les bras, ça ne dure pas longtemps. Je lâche tout d'un coup et l'heure d'après ça va mieux. Je ne pensais pas que je serais autant affecté. Et c'est pas ce que je dois lui montrer. Je dois être fort, plein de courage et d'espoir. J'en ai faite une promesse à moi-même et j'ai l'impression de la trahir. Kat, au lieu de m'engueuler et de me laisser là dans ma honte, elle s'approche et tente de retirer les doigts de mon visage. " t'as raison, j'suis qu'un idiot. " elle force un petit peu et je la laisse me prendre les mains tremblantes, sans la regarder pour autant.  " j'ai paniqué, j'sais pas pourquoi mais j'ai paniqué. " je finis par poser mes yeux rouges sur elle. J'ai gâché sa soirée alors qu'elle s'amusait bien. Cela ne peut pas durer. J'peux pas débarquer n'importe où en sachant qu'elle n'est pas avec moi. Je lui fais confiance, mais je crois qu'on arrive à un stade où la confiance ne peut pas faire tout et je suis preneur pour qu'on me donne les solutions.

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@Ottis Heimann T'as l'impression d'étouffer ici, t'as envie de sortir. Dans le bar c'était compliqué c'était lourd, découvrir qu'il n'a pas eu confiance en toi sur le coup ça l'est encore plus. C'est blessant et ça te donne juste envie de rentrer et te refermer sur toi même. Mais à la place il se passe autre chose, car ton cœur il se casse la gueule, il prend un loupé lorsque tu le vois s'effondrer. T'es pas impassible non plus et tu tentes de retirer tes paumes de son visage en marmonnant "ouais le premier des idiots…" Il finit par te laisser faire mais sans conviction pour autant. Il tourne ses yeux rouges vers toi et c'est horrible. "tu sais que je suis comme ça, je supporte pas qu'on puisse me voir quand ça va pas, alors je joue le jeu mais je pensais que tu savais faire la différence." tu soupires longuement "je veux partir d'ici." T'as pas envie d'y retourner, dans la fausse aux serpents, surtout après tout ça. T'as pas envie que ce soit chacun de son côté dans la douleur. T'es lasse t'en peux plus et tu suffoques de plus en plus dans ces toilettes. Peut être que tu fais pas assez d'efforts, que ça pas comme il faudrait, que ça va pas assez vide. Tu te sens complétement deborquée et d'autant plus dans ce genre de moment ou t'as l'impression que tu perds juste pieds.

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J'ai tout faux, sur toute la ligne. J'aurais pas du venir et j'aurais dû la forcer en rien. La laisser faire ce qu'elle veut. Je peux pas la contrôler, je peux pas l'étouffer avec mes craintes et mes peurs. J'aimerais bien les retirer, au moins pour lui permettre d'être avec quelqu'un de sain, pas se réveiller à côté d'un soutien qui a peur et qui peut flancher à tout moment. Là tout de suite ce dont j'ai envie, c'est un rail de coke. Mais je peux pas faire ça, Kat ne sait pas que j'en reprends. Je dois rester droit, ne pas dévier du chemin. Elle a besoin de moi, aie un peu les épaules fortes Ottis. Je renifle, essuie les larmes et retrouve un air un peu plus sérieux. " on rentre. " j'ouvre la porte, la laisse passer avant moi et je la suis jusque dehors. Ma voiture est toujours là par miracle avec les quatre feux allumés. Ouais Kat, je me suis garé en panique pour toi. Je la laisse entrer sur le siège côté passager et je démarre pour faire demi-tour et aller jusque chez nous. Y'a un silence de plomb dans la voiture et je bouge mes doigts sur le volant, nerveux. " je suis pas assez bien pour toi. " c'est quoi cette phrase Heimann ? Je sais pas, je suis désespéré. J'ai l'impression de l'enfoncer au lieu de la tirer vers le haut. " je sais plus quoi faire Kat, j'ai l'impression de te faire plus de mal que de bien. " et ça c'est horrible. Distrait dans mes paroles, la voiture derrière klaxonne pour que j'avance au feu vert. " si je peux pas te rendre heureuse, je sers à quoi ? " rictus qui sort et qui fait mal. Peut-être qu'elle devrait se retrouver seule un moment pour se concentrer que sur elle-même. Me mettre à l'écart, ne pas l'étouffer. J'en sais rien, je me dis qu'on a pas encore abordé cette option et qu'on devrait l'étudier sous tous les angle avant de dire que ce sera trop tard.

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@Ottis Heimann Au fond tu comprends, que la moindre petite contrariété puisse se transformer en la plus abominable des inquiétudes. T'as été pareil il y a des mois de cela. C'était affreux de vivre dans la crainte que tout pourrait basculer du jour au lendemain, même après qu'il ai accepté que vous vous remettiez ensemble. T'as pas envie de revivre ça, les non dits, les inquiétudes, le vice du manque de communication et pourtant… pourtant c'est déjà arrivé. Cet été, et cette rentrée. T'as pensée que les choses iraient mieux depuis que t'as admis que tu te sentais complétement débordée par l'addiction grandissante, mais ce soir le château de cartes s'ébranle et c'est pas facile. Tu sors avec lui, tu dis même pas au revoir, t'enverras un texto depuis chez toi. T'es lasse d'être là, cette soirée était loin très loin d'être comme tu le voulais. Tu veux passer à autre chose même si tu sais pertinemment que ce ne sera pas aussi facile. Sa voiture est tous feux allumés, tu fronces les sourcils mais ne dis rien. A la place tu montes sur le siège passager et perds ton regard vers les néons lumineux qui s'agitent comme s'ils dansaient à cause de la vitesse. Le silence est de mise et tu ne le remarques pas vraiment jusqu'à ce qu'il prenne la parole. Coup de massue, loupé dans le battement jusqu'alors régulier de ton cœur, et tes pupilles qui s'arrachent enfin au paysage pour se tourner vers lui. "pourquoi t'as cette impression ? c'est tout le contraire…" tu veux comprendre, quel espèce d'acheminement bizarre et triste l'a amené à cette pensée. "mais qu'est ce que tu racontes ? arrête tes bêtises." il pense sérieusement ça ? Qu'il te rend pas heureuse, que t'es malheureuse à cause de lui ? T'as tendance à te recroqueviller sur ton siège, les bras qui se referment autour de ta poitrine, épaules voutées, visage fermé, la voix mal assurée et les larmes qui commencent à menacer. L'idée s'insinue doucement mais surement dans ton esprit, et cette idée tu la détestes. L'idée qu'élargit encore plus le gouffre qu'est déjà présent entre vous dans cette voiture. T'aurais bien pris un verre dans ce bar en fait, qu'au moins ta tête tourne pour une bonne raison et pas seulement à cause de la tristesse.