jeudi 21 octobre 2021, Hôtel Del Luna

@Ottis Heimann Réservation sur un coup de tête dans la nuit lors de l'une de tes insomnies. Par chance il restait de la place en cette soirée de semaine. T'as ce besoin de t'échapper, de te retrouver loin du quotidien et des problèmes, de le retrouver. Tu te serais mal vu chasser Aidan de l'appartement pour vous retrouver seuls, encore plus car t'as horreur de passer du temps dans cet appartement depuis que la tache de vin a coloré le parquet. Une société de nettoyage doit passer d'ici quelques jours, en attendant t'as mis une chaise à cet endroit et frisonnes vivement à chaque fois que ton regard va dans cette direction. Il a accepté d'y aller a ça a été un véritablement soulagement. T'aurais pas eu la force de continuer à te battre contre lui alors que tu viens tout juste de réaliser que tu dois te battre contre toi. Habillée sobrement pour aller au restaurant, tu gardes le silence un petit instant après être rentrés, comme si le silence était devenu ton allier depuis quelques semaines. C'est tout l'inverse à vrai dire, il est devenu un ennemi dont tu devras te tacher de te débarrasser. Il sait qu'hier t'as vu ta psychothérapeute, celle que t'avais pas vu depuis avant même l'été. Tu lui a pas encore raconté comme ça s'était passé, t'as eu besoin de digérer de comprendre avant. Parce que ça te travaille, et tellement. "merci d'avoir accepté de venir ici." tu pousses ta main sous la table pour chercher la sienne ; geste inconscient et naturel, que t'as détesté avoir à bouder à cause de ta fierté mal placée. Tu mords dans ta lèvre inférieure une seconde avant de la libérer "tu te souviens de mon amie Veïa ?" t'attends qu'il hoche la tête à l'évocation du prénom de ton amie qui avait été la plus solide des tiennes l'an dernier avant de partir pour Glasgow. "je lui ai demandé comment et quand elle s'était rendue compte que le seul moyen d'avancer c'était justement… de tout arrêter." tu prononces pas le mot. L'alcool. Parce que même le dire à voix haute maintenant, ça fait du mal. Ca fait du mal de voir cette tache rouge tous les jours, ça fait du mal de blesser ou briser tout ce que tu touches et ça fait du mal de voir le noir dans son regard.

@Katalia Borgia Je me suis pas absenté longtemps. Une soirée et quelques heures, loin de l'appartement, loin d'elle et de ses problèmes. J'étais à deux doigts de craquer. Non, finalement j'ai craqué. Je ne comprends pas en fait. Je donne tout de moi, tout de ma personne et elle ne l'accepte pas. Elle voit pas que j'ai mes bras tendus depuis des semaines, des mois. Que j'attends qu'elle les prenne. Peut-être qu'elle aura eu un déclic, que mon départ soudain après la dispute lui a fait réfléchir, peut-être pas. Honnêtement, je n'arrive plus à la cerner c'est bien ça le problème. Elle m'a caché des choses qui m'ont rendu fou. Quand on commence à faire des trucs en douce, on recommence. La confiance a pris un sacré coup et je ne sais pas où me placer par rapport à ça. Je ne l'abandonne pas, je m'accroche un petit peu. Je lui dois bien ça, elle qui ne m'a pas lâché lorsque je voulais me laisser emporter par la maladie. J'ai peut-être pas l'énergie suffisante qu'elle a eu avec moi, ça viendra peut-être si je vois qu'elle a envie de changer. Car rester comme ça, ce n'est plus possible. Je ne veux plus voir de verre de vin qui vole en éclat. Hotel del Luna. Grande première pour moi. Mais peu importe où on va, tant qu'on est ensemble. A table, je cherche distraitement un menu qui m'intéresse, mais pour tout vous avouer, je n'ai pas grandement faim. Ses doigts attrapent les miens à l'aveugle et je détache mon regard de la carte. Je suis silencieux depuis le début de la soirée et elle décide de lancer la conversation. Elle parle de son amie Veïa qui avait une addiction selon mes souvenirs. Je hoche la tête simplement. Dubitatif, je ne saute pas au plafond d'entendre ce petit espoir qu'elle sort de sa bouche. Mais clairement, je sens un poids se lever petit à petit de mes épaules. " qu'est-ce qu'elle t'a répondu ? " premiers mots que je prononce ce soir. N'efface pas la lueur dans mes yeux, donne-moi de l'espoir, dis-moi que tu vas tout mettre en oeuvre pour régler ce problème. L'alcool est la drogue la plus dangereuse et la plus mortelle. C'est pire qu'un cancer.

✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you.

@Ottis Heimann C'est de temps en temps que tu ressens ce sentiment : la peur. Pourtant depuis quelques jours elle n'a jamais été aussi vive, aussi forte, aussi pesante et aussi présente. La peur de tout perdre, et surtout de le perdre lui. C'est cette même peur qui t'a poussé à dire stop, à forcer une pause, prendre de la hauteur ; essayer de comprendre d'où venait le problème, et accepter que quelqu'un d'autre le dise à ta place car t'as pas été capable de le faire toute seule. Ca te travaille depuis hier soir et dans ton insomnie au beau milieu de la nuit t'as même tirer ton téléphone devant ton visage pour entendre l'histoire de celle qu'à toujours été là pour te soutenir, et aujourd'hui te comprendre. "que c'était quand elle commençait à faire trop de mal autour d'elle." Veïa n'a été que de dernier rouage d'un mécanisme sur lesquels avaient déjà travaillé Céleste, Aidan, Caesar, ta psy, et bien évidemment lui. Le mécanisme qu'à eu à cœur de faire tout abolir, de commencer à te sortir de ton déni. "j'suis désolé…" Tu serres ses doigts un peu fort, inconsciemment, comme si t'avais tant besoin de te raccrocher à lui. "je me rendais pas compte…" T'inclines le menton, tournes la tête et prends enfin la peine de chercher son regard, parce que jusque là c'était trop dur et que t'étais toujours pas capable de le soutenir. T'as envie que les choses changent, et sur bien des plans, tu veux qu'il le comprenne et qu'il le voit.

@Katalia Borgia Honnêtement, je suis passé outre les cachoteries entre elle et Aidan. Sur le moment, à chaud, je l'ai mal pris et j'ai envoyé tout le monde chier. Mon meilleur pote, j'ai refusé de l'écouter. J'étais presque ouvert à la discussion mais par après, j'ai appris que Noah avait été envoyé à l'hôpital à cause de lui et quand Aidan m'a dit de revoir mes potes, ça m'a pas plus du tout. Anyway, je suis plus calme, on va dire. Encore un peu méfiant, mais calme et prêt à avoir une discussion. L'ultime, peut-être la dernière. Ce n'est pas en m'emmenant dans un hotel de luxe qu'on peut m'acheter. J'aime pas cette tension bizarre entre nous. Les regards qui n'osent pas se croiser. Mais y'a ses doigts liés aux miens. Signe qu'elle peut parler, je l'écoute. J'ai mal pour elle. Je ressens de la peine, du dégoût, de la honte, tout ce qu'elle ressent à l'intérieur d'elle. " tu viens de franchir une première étape kat, c'est déjà très bien. " que je dis d'une voix douce. Je me penche vers elle pour essayer de capter ses yeux. Sa première étape commence par reconnaitre qu'on est malade. " on s'en rend jamais compte, c'est une maladie vicieuse qui s'installe petit à petit. mais toi tu as ouvert les yeux. je... je suis tellement soulagé. j'ai cru que j'étais en train de te perdre. " j'étais désespéré. La scène du verre de vin me hante toutes les nuits. Elle serre ses doigts au miens et je fais de même, quitte à ce qu'on se coupe la circulation du sang. " je me suis imaginé tellement de trucs. j'ai même cru que tu buvais à cause de moi. " une culpabilité monstre que je portais dans mon coeur et qui appuyait tellement fort ma cage thoracique que je n'arrivais plus à respirer à pleins poumons. Je sens le soulagement et l'émotion qui monte. Je recule ma chaise et je tire sur son bras pour qu'elle me rejoigne. " viens. " je la fais s'asseoir sur mes genoux et je l'enlace très très fort. Mes bras la compressent, mon visage enfuit sur son épaule. J'en tremble presque tellement je suis soulagé. C'est comme la pression qui retombe après un moment stressant.

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@Ottis Heimann Pendant un instant t'es partie, t'es plus là. Abandonnée à tes pensées lugubres, à l'image d'un jour sans lui parce ton déni aurait réussi à tout détruire. Puis envolée dans un monde utopique où tu sais ce que tu fais, où tu contrôle le moindre petit aspect de ta vie. Et à mi-chemin entre les deux, cet instant. Celui où t'acceptes enfin de reconnaitre que quelque chose est différent, que t'as laissé le mal s'immiscer entre toi et tout ce qu'il y a de bon dans ta vie. Tu frisonnes vivement lorsque t'entends le mot maladie s'échapper de ses lèvres. Tu ne sens plus le bout de tes doigts mais tu ne le lâches pas. Comme si t'étais capable de te transformer en ballon d'hélium et que je seul moment de ne jamais t'en retrouver séparer, c'était de ne pas le lâcher. Plus jamais. Une puis deux larmes s'échappe de tes yeux lorsqu'il t'avoue ses doutes, et tu peines à répondre car tu veux pas laisser s'échapper le sanglot "non…" Ton regard paniqué se met encore à chercher partout autour, paniqué, recherchant l'aide qu'au final tu ne retrouves que dans ses pupilles "c'est toi la raison pour laquelle j'ai envie de… changer" redevenir celle que t'étais avant, la fille qu'il avait rencontré. Il bouge légèrement et t'as peur qu'il veuille partir, mais il te tire vers lui. Tu sens ses bras s'enrouler autour de toi, très fort mais toujours pas assez tant cette sensation t'avais manqué. L'impression de le retrouver, jamais tu ne veux la ressentir de nouveau tellement t'as eu mal de la sensation qu'il t'ai oublié. Tes doigts glissent doucement dans ses cheveux et tu fermes les paupières et souffles dans un murmure et d'une voix presque tremblante "j'ai horreur de cette sensation, celle d'avoir l'impression que sans même m'en rendre compte, je ne suis plus maitre de moi-même…" Tu mords ta lèvre, prends une grande inspiration et ouvres de nouveau les paupières. Tu te sens mal et t'as si peur ; peur que sa manière de te voir et de te regarder ne change, que le fait que t'ai admis, que t'as conscience que t'as un problème ne change son regard sur toi pour toujours. Tu ne le supporterai pas… tu fais glisser tes doigts sur ses tempes, sur ses joues, et exerces une légère pression pour qu'il redresse le visage. T'as besoin de le voir, t'as besoin de voir quel regard est-ce qu'il a.

@Katalia Borgia Au fond de moi, j'ai envie de savoir ce qui la pousse à faire ça. Y'a peut-être une raison. Oui, surement une. On ne se met pas à boire du jour au lendemain. Mais d'un côté, ça lui appartient. Je ne la prends pas pour une alcoolique, mais simplement pour quelqu'un qui a besoin d'aide. Je suis tellement rassuré qu'elle accepte tout ça, qu'elle s'en rende compte enfin. Il était temps, car j'étais déboussolé et à deux doigts de la perdre. J'avais beau serrer plus fort mes doigts dans les siens pour la rattraper, sa main glissait et le poids se faisait de plus en plus lourd. Touché par ses mots, je me pince les lèvres et la regarde dans les yeux. " tu dois aussi changer pour toi kat. " surtout. Elle avant les autres. Mais ça n'a jamais été son cas. Elle dépense toujours son énergie pour ses proches avant de s'occuper d'elle. Cela va changer, et crois-moi, je vais tout faire pour que tu sois ta propre priorité, pour le moment. Je l'invite sur mes genoux et on se créé cette petite bulle de chaleur, de réconfort. Je suis tellement content que je pourrais même chialer. Non mais, je me suis tellement inquiété pour elle, tellement que j'en mangeais plus et que le sommeil était rare. Enfui dans son cou, elle relève mon visage avec douceur. " c'est juste une impression. tu es encore maitre de toi-même car si tu ne l'étais pas, on ne serait pas en train d'avoir cette discussion. " c'est vrai non ? Pendant un temps je peux croire qu'elle avait l'impression d'être spectatrice de sa vie, mais maintenant, ce n'est plus le cas. Elle a rompu ses chaines et se relève comme elle peut. " je ne vais pas te demander pourquoi tu fais ça, sauf si tu veux m'en parler. les raisons t'appartiennent. mais si je peux faire quelque chose pour... t'éloigner le plus possible de ce qui te pousse à faire ça... " n'hésite pas. A deux on est plus fort. On se l'ait déjà répété beaucoup de fois. Prends-moi pour t'aider à combattre tes démons, je suis ton chevalier le plus fidèle.

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@Ottis Heimann Flirter avec les limites, avec la patience, ça a été un temps. Ca à même été trop de temps, à vrai dire. T'as toujours été celle qui veut tout contrôler, qui veut avoir la main mise sur le moindre petit aspect de sa vie alors… alors comment est-ce que t'as pu en être rendue à autant et toujours plus perdre le contrôle ? T'as horreur de cette sensation, et c'est un cercle vicieux dans lequel tu t'enfonces toujours un peu plus. Sauf que pour la première fois depuis des semaines, tu ne vois plus seulement l'obscurité, tu commences à voir une timide bride de lumière. Quand t'y repenses, tu comprends pas vraiment comment et quand est-ce que cela a pu arriver. Enfin si, quand… lorsque tu te forces à y penser, t'as pas de peine à identifier cet été. "je veux que ça s'arrête, j'ai peur de plus savoir me regarder dans un miroir, mais… je sais pas comment faire." T'as tellement horreur d'y penser et de l'admettre que le problème même du problème est le plus difficile à surmonter. Quand t'as encore peine à accepter qu'il y a un, alors comment est-ce possible de commencer à chercher des solutions ? "je ne le suis plus… plus assez." T'as toujours été du genre à minimiser les bonnes choses et amplifier les mauvaises, et maintenant qu'une part de toi accepte enfin de voir le problème, celui-ci prend tellement d'ampleur que t'as la peur de ne jamais réussir à t'en démettre. Il prend tout le poids du monde et pèse sur toi, si fort et si ardemment que ça te fait mal jusque dans ton cœur et dans ta chair. La raison ? "j'en… j'en sais rien. j'imagine que je devrais encore et encore en parler au Docteur Williams pour le savoir moi-même." surement que si ta psy te forçait encore et toujours plus à en parler, tu finirais par le découvrir toi-même, mais là t'es clairement pas prête à penser à tout ça. Chaque chose en son temps. "ne me fuis pas. jamais." tu caches ton visage contre l'une de ses tempes. Au fond t'attends la promesse, celle qui te donnera envie d'avancer et celle qui rassurera, celle qui voudra dire qu'il n'a pas peur de toi.

@Katalia Borgia Elle a déjà fait le premier pas, celui de comprendre ce qu'il se passe et de l'accepter. Je ne sais pas si elle l'accepte totalement mais je pense que c'est en chemin. C'est le déclic qu'il faut avoir tout seul. Les proches ont beau essayer de faire tout ce qu'ils peuvent pour faire ouvrir les yeux, c'est la personne elle-même qui doit le faire. Heureusement qu'elle l'a fait, car j'étais à un point où je ne savais plus comment agir, ni réfléchir. J'avais la crainte de l'avoir perdue et de ne plus pouvoir la retrouver. " chaque chose en son temps. ne te mets pas trop de pression. tu y arriveras, petit à petit. ça risque d'être difficile mais je serai là pour t'aider, à chaque instant. " j'attrape sa main pour la serrer dans mes doigts, ne quitte pas ses opales brillantes. Je n'ai qu'une parole, elle le sait. Quand je dis les choses, je les pense vraiment. Et puis si elle veut en parler à ses amis, ils seront aussi là pour l'épauler. Je peux imaginer à quel point elle peut se sentir seule dans cette cage invisible, mais on est plusieurs à vouloir la soulever pour la libérer. Ensemble, on y arrivera. " t'as aucune raison de ne pas avoir confiance en toi. t'es forte kat, tu me l'as prouvé une dizaine de fois. " même plus, impossible à compter. L'italienne me demande de ne pas la fuir. Je déglutis et je resserre un peu plus mon étreinte autour d'elle. Je l'ai fuis une fois mais ça n'a servi à rien, que des échecs et de la souffrance. Je lui dois la vie. Alors je vais lui rendre la sienne. " je vais pas te laisser alors que tu t'es battue pour moi l'année dernière. " je l'invite à relever son visage pour qu'elle me regarde. Y'a pas de pire situation entre le cancer et l'alcool. Ce sont deux choses qui vous détruisent si vous ne vous battez pas. Et je sais à quel point on peut se sentir terriblement seul dans ce combat. " tu fais partie de ma vie et... ton combat, c'est le mien aussi. " c'est toujours comme ça qu'on fonctionne, à deux. Jamais l'un sans l'autre. Alors te délaisser ? Surement pas.

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@Ottis Heimann Est-ce qu'il le sait au moins ? A quel point ses mots te font du bien ? T'as eu si peur qu'il se retourne complétement de toi lors de ces dernières semaines. Sérieusement tu vivais dans cette crainte et plutôt que de chercher des solutions, tu ne faisais que de t'enfoncer toujours en encore plus. Mais alors que tu frôlais le point de non retour, t'as eu ton déclic. Il était temps. Lorsque t'as besoin qu'il te rassure avec ses mots, il le fait en plus avec ses bras. Bientôt tu peineras à retrouver ton souffle tellement il sert fort mais tu n'en a que faire. Tu ne veux pas que ça s'arrête, jamais, tu ne veux pas quitter cette position, tu la veux pour la vie entière. Il te fait redresser le visage et t'es alors forcée de croiser son regard. T'aimes pas lorsqu'on peut deviner toute la vulnérabilité dans tes yeux, mais avec lui c'est différent. "merci Ottis…" tu remontes tes paumes contre ses joues, encadres doucement son visage alors que tes lèvres approchent et viennent s'emparer des siennes. Une larme silencieuse roule sur ta joue et glisse au coin de sa lèvre, t'effaces la trace de cette dernière sur sa peau et du bout du pouce lorsque tu recules. C'est pas de la tristesse, c'est le poids de tout ce que tu viens de lâcher, la pression qui retombe doucement et s'échappe d'une manière ou d'une autre. Tu passes un doigt au coin de ton œil pour en chasser l'émotion et cherches de nouveau ses pupilles sombres ""je te promets que je vais faire tous les efforts du monde." c'est aussi une promesse que tu te fais à toi-même, mais le formaliser comme ça c'est plus facile. C'est l'impliquer dans ce qui va arriver demain, prendre le risque de le décevoir, comme prendre le pli de le rendre fier. Parce que tu te sens si mal, dans ta tête, dans ton cœur, dans ta chair, t'as mal partout et tu veux plus jamais ressentir tout ça à chaque fois que tu te prends d'obsession d'aller boire.

@Katalia Borgia Vraiment, ça fait du bien de mettre tout sur pause. De s'écouter, de se parler. D'arrêter de se braquer par nos pulsions, par nos peurs, nos angoisses. Mon angoisse première était qu'elle m'échappe sans que je puisse la retenir. Le sentiment de ne servir à rien m'a trop plombé ces dernières semaines. J'ai même failli me détester. Je me demandais ce qui ne tournait pas rond chez moi, je retournais la scène dans tous les sens, essayais de capter ce que j'ai loupé. Theo a eu raison, y'a qu'en lui parlant, encore et encore, forcer la communication que ça marchera. Je ne sais pas comment Kat le prendrait si je lui avoue que j'ai parlé de nos problèmes de couple à sa pire ennemie. Mais cette fois-ci, la française n'a pas essayé de la nuire, bien au contraire. Elle a vu à quel point j'étais déstabilisé sans elle, perdu, sans vie, sous ce coucher de soleil sur la plage. Loin de ma dulcinée, loin de toi. Elle se blottit un peu plus contre moi et je l'entends renifler discrètement. Je veux la regarder pour voir si tout va bien et le baiser qu'elle m'offre me réconforte dans l'idée. Qu'il est tendre, qu'il est fort. Elle me fait voyager très loin. " je te crois. " je dépose mes lèvres sur son nez comme j'aime le faire. Encore un peu et elle allait me faire pleurer aussi. Je me racle la gorge et essaye de reprendre mes esprits. " mais pour ça, il faut prendre des forces. tu as choisi ce que tu veux ? " au même moment, une serveuse vient à notre table pour prendre les commandes de l'apéritif. Katalia retourne à sa chaise et je sens le malaise s'installer. " de l'eau pétillante, merci. " je fais un petit clin d'oeil à l'italienne pour lui montrer que tout va bien et que l'eau ça me va très bien aussi. J'évite de trop boire, peut-être parce que je n'ai pas envie d'attirer de nouveau Kat dans sa chute. C'est surement psychologique mais ça ne me pose pas de soucis.

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