Ton cul posé sur ce banc dans ce parc. Ce beignet entre tes phalanges graisseuses, tu savoures cet instant chocolaté avec la plus grande des passions. Ce mélange subtil du nutella et de cette texture briochée sans pareille. Putain, t’aimes trop manger. Gourmandise.  Seulement à deux doigts d’aller en prendre cinq de plus. Sonnerie de message qui se fait entendre, tu poses ce met délicieux, le saint graal d’une vie sur son emballage, lui-même posé sur ce banc. Le temps de sortir ton téléphone de ta poche, c’est une patte furtive qui passe dans les barres de ton siège. Ton beignet adoré qui s’fait la mal dans la bouche d’un chat roux à l’autre bout du parc. Tu le suis déjà, à toute vitesse, sans perdre cette tache carotte des yeux. REVIENS ICI TOI ! Tu parles à un chat ? Tu cours derrière un chat qui vraisemblablement ira forcément bien plus vite que toi ? Dans ta course, c’est le choc. Pleine vitesse, enfin, pas plus vite qu’une loutre sur terre, tu rentres en collision avec cette personne. Coupé dans ton élan tu perds le criminel roux de vue. Mon beignet ! Tu râles.

tu marches, tu ranges, tu bois, tu manges. tu trouves toute les activités possible pour rendre cette journée moins... lente. tu es excité à l'idée de savoir qu'aujourd'hui, tu vas retrouver ton meilleur ami. tellement excité que tu en perds patience. après être sorti avec jaz, tu as décidé de mettre un pantalon de sport, pour aller courir un peu. tu pars de chez toi et tu commences à trottiner, casque sur les oreilles, tu te plonges une nouvelle fois dans ton univers. bulle imperméable, tu ne remarques même pas le mec qui cour droit sur toi. tu aurais pu l'éviter charlie, t'es pas bête. et pourtant. tu te le tapes de plein fouet. " aailllleeee " tu retires ton casque et tu regardes le coupable. " ton beignet ? " que tu dis en levant les yeux. tu comprends rien. main qui vient frotter le haut de ton crâne. " t'as la tête dur ma parole "

T’as jamais aimé les chats. Les enfants du démon, leurs pupilles de serpents capables de manipuler n’importe qui. T’as jamais aimé les chats. Encore moins maintenant. Ton rythme cardiaque sur le point d’atteindre bien trop rapidement son apogée, tu vas claquer. Pour un beignet ? Ironie diabétique. Sur le rythme de ton palpitant emballé, tu es sûr, tu es sur Terre pour contre carrer les plans diaboliques de ces animaux directement sorties de l’enfer. Mais c’est la collision qui te ramène à la réalité, ton beignet envolé. Tu souffles, fort, le temps d’agoniser et de râler. Tes prunelles ébènes se tournent vers elle, le mur de brique que tu viens de te prendre en pleine gueule. Oui, enfin non. T’as pas la tête dure. Enfin si ? Un chat vient de me voler mon beignet. C’est super cohérent comme propos ça. Faut que j’aille en racheter un maintenant. Fuck. Peut être même trois.

tu te frottes la tête. tes sourcils restent froncés. tu le regardes, tu l'analyses comme tu fais toujours. plutôt mignon, tu dois reconnaitre. un désir profond pour la mal bouffe. un point commun. tu pourrais l'apprécier ce mec pourtant tu sens ta mauvaise humeur perdurer. t'en as marre d'attendre. tu n'as jamais été patiente. tu le sais, il le sait et ils le savent tous. " sisi je t'assure " dis-tu en secouant un peu ta tête. " oh... " tu souris maintenant parce que là sa devient drôle. " tu pourrais m'en offrir un pour te faire pardonner pour ça " tu sens la petit bosse monté alors tu la pointes du doigt. tu marques vite charlie, un petit coup et voilà qu'une bosse arrive. tu t'abaisses pour ramasser un papier qui était tombé. " c'est à toi, je pense. "  

t’es loin d’être le genre galant romantique film disney prince charmant. toi t’as plutôt les rôles secondaires existants uniquement pour faire rire, comme sébastien, polochon, mushu et tous les autres. tu pourrais t’excuser, minimum, mais t’es même pas de ce genre-là. on t’a volé ton beignet et c’est sa faute à elle si tu dois t’en repayer un. il fallait que sur ton chemin tu rentres littéralement d’un un poteau bien trop canon pour que tu puisses te faire n’importe quel film. n’importe qui pourrait se dire que c’est un putain de signe du destin, non ? toi t’y crois pas, t’es trop terre à terre. t’es trop occupé à penser à ton beignet. trop considéré comme un bas niveau pour songer une seule seconde à t’attaquer à ce que tu considères comme haut niveau. tu ricanes quand elle te parle de lui offrir un beignet. un silence gênant qui s’impose avant que ton visage ne se relève vers le sien. ah c’est sérieux ? bah.. ok ? tu supposes que t’as pas le choix là. c’est cinq euros le beignet putain, gracieusement offert à une inconnue. elle te donne un papier, papier volé de ta poche sans que tu ne l’ai vu. un contrat. un contrat estampillé d’un logo burberry. ha merci, bon au pire je l’ai aussi par mail. rapidement replié pour le ranger à nouveau au fond de ta poche.

douleur qui s'estompe, tu le regardes encore. tu pourrais très bien partir maintenant charlie, après tout, vous ne vous devez rien. mais tu restes bloquer, attendant patiemment qu'il s'excuse. tu n'es pourtant pas de mauvaise humeur mais tu es accroché à ces petites choses de la vie. tu croises tes bras contre toi, tu le trouves bizarre mais toute les choses étrange t'ont toujours passionné. " très sérieuse... en plus tu m'as donné envie d'un beignet. " gourmande, tu as toujours offert une place très importante à la nourriture. tu t'abaisses et lui donnes le papier qu'il vient de faire tomber. tu le sens perdu, hésitant enfin t'en sais rien. tu n'arrives pas à le comprendre. non pas que tu es plus de facilité avec les autres inconnus mais lui, il semble différent. " on y va... " tu lui fais un signe de tête vers le stand à beignet. dans le fond, tu ne sais pas si tu vas le laisser payer. t'es pas du genre à t'inviter mais s'était une bonne occasion de faire la discussion. " t'es à boston depuis longtemps ? " que tu dis en marchant et en voyant qu'il ne vient pas. " tu comptes resté bloquer là ou ? "