Manger en sa compagnie est une bonne chose, au final s’il n’était pas venu, la journée aurait été la même que celle d’hier et probablement demain lui aurait ressembler. Mais il était tout autre maintenant que le beau brun était dans le paysage. Harry Potter en fond , je fixe les lèvres d’Alejandro lorsqu’il parle, je ne comprend pas tout, la fatigue doit jouer, mais je saisis le principale. Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban. Évidemment... En même temps c’est un des plus .. sombre, le fond est très bien réalisé, et j’adore la scène du saule cogneur.  « Mais vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. » C’est certaines phrases comme ça, qui dans certains moments de doutes, même venant d’un film comme Harry Potter , peuvent vous faire réfléchir. Alors je ne peux qu’approuver son choix, à vrai dire je serais incapable moi d’en faire un. Même si j’adore certaines scènes de l’un, l’autre à tout autant de charmes, sans oublier les répliques d’un autre. Alors bon autant dire que j’aime la sage toute entière.

Chocolat qu’il m’offre, alors que je le fixe. Pas très discrète Cheryl, tu peux mieux faire. Et en même temps avais-je envie de cacher que je profitais de sa présence. Qu’il était beau et que les belles choses on les admire… Non, je voulais pas me cacher de ça. Ses lèvres contre ma main, je me pince les lèvres et rougis encore plus. Elles sont toujours aussi douces et lui toujours aussi tendre. Je finis par regarder de nouveau le film, pour ne pas me laisser distraire par ces idées, souvenirs de la soirée salsa qui remontent.

Je me tourne et l’observe qui se lève. Négatif, je secoue la tête. Je préfère rester maitre dans toute situation, on ne savait jamais… Jamais de lâcher prise. J’allais devoir un jour apprendre à le faire. Puis il disparait. A l’aise ici, comme s’il avait toujours été dans le décors. J’en profite pour m’étendre sur le lit, l’ordi au bout… Mes yeux se ferment petit à petit.. Et je sursaute quand il revient son geste me fait tourner rapidement vers lui. Sur la défensive, ça ne pouvait être personne d’autre que lui. Cheryl détend toi. Je le regarde et sans attendre son accord, je viens me coller à lui, me blottir dans ses bras. La peur , j’allais la vivre encore, à chaque chose que je ne pourrais plus appréhender avec l’ouïe. Mais pour le moment je doutais de tout et encore plus de ma force à tout affronter.

Ce baiser sur ma main, cette douceur qu'il m'offre, cette tendresse,.. Si on parle de v. Et de LonelyCha', on ne se connait pas... Cheryl et Alejandro eux, ont passé un moment dérapant, torride, mais n'allant pas au bout, de peur, de crainte, ... Il faut dire que depuis Jake, aucun homme n'avait été si loin, niveau rapprochement, autant physique qu'autre car au final Alejandro était plus qu'un inconnu derrière un téléphone et plus qu'une danse endiablée. Et je ne pouvais que le constater alors qu'il était là ce soir, avec moi, me rassurant, m'aidant à me sentir plus à l'aise, un peu comme une journée normale alors que depuis deux jours mon monde s'effondrait. Enfin... C'était mon impression, car en étant là, près de lui, je me rendait compte que c'était moi qui m'effondrait, le monde lui continuait de tourner. Je devais me reprendre et avancer avec lui.

Alejandro descend chercher une autre bière, je le laisse faire, j'en profite pour m'allonger un peu dans le lit. Les jours s'enchainaient et les nuits étaient quasi nulle... J'avais besoin de repos, plus sereine par sa présence , je fermais les yeux, mais lorsqu'il sauta sur le lit pour revenir, un sursaut me prit.
Me logeant dans ses bras. Soulagée que ce ne soit que lui. L'ouïe était une perte importante pour moi... Nous en avions trop besoin dans mon domaine professionnel, et avec mes frères j'avais appris à avoir toujours l'oreille tendue. Il m'enserre contre lui. Et je secoue la tête pour lui faire comprendre que ce n'est rien, juste un peu trop surprise. Et cette méfiance qui était revenue, sans raison, car il n'y avait que nous et Nova dans l'appartement. Toujours dans ses bras, le film se passe, je n'ai pas le son, alors les images parfois bien connues, je me perds à regarder le beau brun.. Je laisse mes doigts parcourir la peau de son avant bras par moment, caresses délicates du bout des doigts.. Nos regards se croisent, sans mots, se détaillent, se découvrent un peu plus encore...

Le film se finit et je le détaille alors qu'il s'étire. "Oui.. Par là.." Je me lève et ouvre la porte près du dressing. Une porte qui coulisse, qui permet d'entrer dans la salle de douche qui est associée à ma chambre. J'entre après lui et lui sort alors des serviettes propres et lui souris avant de le laisser. "Si tu.. as besoin, je suis à côté.." Première phrase "longue" depuis son arrivée... Murmurer toujours de peur de parler trop fort, mais c'était un petit exploit qui me fait sourire de plus belle.

Il avait fait vite, n’avait pas eu le temps de défaire sa valise, alors je pouvais comprendre qu’il eu besoin d’un moment à lui. Une douche.. J’entendis l’eau couler.. J’étais retourner dans la chambre avant évidemment. Retirant mes dessous rapidement avant d’enfiler de nouveau mon short et mon t-shirt, de quoi être à l’aise quand même, surtout que je dormais seule habituellement… Enfin.. J’avais pas eu longtemps à attendre, mais assez pour repenser à cette soirée…

Je guette la porte, même si je suis dans mes pensées et lorsqu’il sort, je ne peux m’empêcher de sourire, cheveux ondulé, humide, et … Dieu qu’il est sexy dans cette tenue.. Ses bras mis en valeur, et ses jambes.. Ok Cheryl reprend toi ,ce n’est qu’un homme… Un homme très sexy…
Je reviens sur ses lèvres lorsqu’il me fait signe. Je lis décrypte et comprends qu’il veut qu’on sorte. Ok.. Je n’avais pas mis les pieds dehors, il avait raison, ca pourrait être bien. Temps qu’il ne me lâchait pas d’une semelle, qu’il ne me laissait pas seule dans ce nouveau monde… Pas si nouveau mais c’était moi qui serait comme nouvelle.

Je le regarde alors mes sourcils se haussant, je secoue la tête. « Je vais te montrer … » J’allais lui prouver demain au parc et je pourrais d’ailleurs le faire maintenant. Me levant je viens alors prendre sa main et sans musique je nous lance dans une salsa, plus rapide et rythmé que lors de notre soirée.. Je veux qu’il me fasse tourner, danser, vibrer, sans musique pas simple mais le rythme est le même qu’une musique bien connue, celle de la musique qui était joué lorsque nos regards se sont croisé dans ce bar.. « Alors.. J’ai perdu tu trouves? » Taquine, parlant, ma voix prenant de l’assurance. J’aime ce petit jeu.. « Mets moi au défi. » J’adorais ça, il allait très vite s’en rendre compte.

La danse avait été notre première rencontre, ce rythme qu’on partageait, dans nos veines, dans nos origines, et aussi sur la piste, très vite, nous avions su , que nous n’étions pas des débutants, et là encore sans musique, ma main dans la sienne, les pas qui s’enchainent, mon corps près du sien qui ondule.. Il voulait me mettre au défi, j’allais pas laisser passer ce genre de perche. J’étais du genre à aimer ça. Peut être mon côté casse-cou, sans peur.. Et à agir avant de réfléchir. Mais en tout cas me voilà en train de danser avec lui. Soit, il avait besoin de place, alors qu’il m’entraine en bas, dans la salon, je ris et descends avec lui, l’escalier vite avalé par nos pas, je le laisse installer le son. Nova nous regarde comme si nous étions deux fous, la dérangeant surement dans son sommeil. Boudeuse de ne pas dormir avec moi sur le lit.

Mais la main d’Alejandro revient saisir la mienne, je me retrouve alors contre son corps.. J’allais avoir besoin d’un moment pour le suivre, la mélodie n’était plus dans ma tête mais dans ses oreilles à lui.. Le regard plonger dans le sien, lueur enfantine et brulant de ce défi, je le laissais guider, cette salsa qui prouva rapidement que nous étions toujours tout les deux aussi doués avec ses pas latinos.. Je suivais son rythme, je captais son regard dès que nos corps étaient face à face, je ne manquais pas d’onduler contre lui, de jouer de mes hanches, mon sourire étendu sur mes lippes, mon rire résonnant quand il me faisait tourner.. Ce moment était magique… Avec ou sans son.

Après un long moment à enchainer les pas, tournant, vrillant, collant nos corps, je reviens contre lui et lui dit alors. "J'ai.. besoin d'une pause.." Un rire m'échappe. "Tu veux boire?" Je me dirige vers la cuisine et nous serre deux verres, mon corps brule, mon coeur bat la chamade, l'effet de la salsa ou .. Alejandro?

J’étais chez moi depuis deux jours, seule, à avoir peur de tout, sans personne à appeler trop peur de la pitié dans leur regard, trop peur d’avoir plus mal encore avec ce silence autour de moi. Mais … Au final il était là. Cet homme à qui je me confiais, il n’avait pas hésité, il avait directement pris la route pour venir. Alors j’avais laisser tombé petit à petit les barrières, j’avais laisser la confiance, celle d’Alejandro contaminer la mienne, me prendre par la main et me faire danser, je l’avais laisser me regarder, me parler. J’avais eu peur de son regard certes, et si j’avais su que j’avais déjà posé mes lèvres sur lui… Mon Dieu, ses lèvres si douces.. Mais c’était son naturel, aucune pitié, pas de regard triste, juste la joie, l’envie d’être là, de faire du bien autour de soi. Voilà ce qui m’aidait à me sentir de plus en plus à l’aise, parlant même, osant, avec lui… Mais toujours dans ce cocon, même s’il me mettait au défi de sortir demain. Et que j’en étais paniquée d’avance.

Dansant je ne remarquais plus rien, suivant juste ses pas, me laissant porter, par son rythme.. Je ne comptais pas, je ne chantais plus, je n’entendais pas , mais j’étais en accord avec lui. Une pause s’imposa. Sourire aux lèvres j’allais alors nous servir de l’eau. Mon regard sur ses lèvres alors que les miennes contre le verre profitaient de la fraîcheur. Haussant les épaules je répondis. « Je.. te suis. » Je n’avais pas d’autres raisons, ni d’autres moyens, je n’avais pas besoin de plus, il avait une excellente main, et était un conducteur hors pair, j’avais un peu de mal au départ, mais rapidement il ancrait le tempo et je suivais la cadence. « Tu es un très bon danseur. »

Terminant mon verre, je les dépose dans le lave vaisselle et reviens à V. prenant sa main je nous entraine dans la chambre. Me glissant rapidement sous la couverture, je me tourne vers lui. « Tu restes hein? » Il n’allait pas partir, fuir, m’abandonner seule avec mon silence.