le petit prince est de nationalité sud-coréenne. gamin des rues, il a traîné sa carcasse dans les ruelles de la capitale pendant de longues années. la lune comme simple guide pour apaiser la colère qui grondait dans ses entrailles. il a encore le mal de son pays, le gamin. à la recherche de cet amour envolé, à la recherche d'un simple plat pimenté pour lui rappeler son enfance, ses années disparues.

sa douce maman est d'origine sud-coréenne. il ne s'identifie qu'à cette origine qui vibre dans ses veines et se reflète dans ses traits. amour puissant pour sa famille maternelle, pour son pays natal. son père est d'origine française, l'artiste de son identité pédante. il n'a aucune affinité avec cette partie de sa vie, avec paris. il regrette même de devoir porter un prénom, un nom typiquement français.

les yeux qui se posent sur les corps sans rencontrer de préférence, le coeur qui se ferme aux potentiels partenaires. le garçon est pansexuel. nouvelle plutôt bien accueillie par ses proches parce qu'après tout c'est sa vie. et la douce femme qui est sa mère souhaite simplement que son fils soit heureux, peu importe la personne qui embrasse ses lèvres.

narcisse est célibataire parce qu'il est incapable de se projeter dans l'avenir, de rester dans une relation durable. il a cette peur incessante, cette peur qui lui tord les tripes d'être abandonné. séquelles ancrées dans son esprit à cause du départ de son père. alors il se contente d'enchaîner les conquêtes, de passer pour un connard de service. alors qu'il voudrait tellement plus mais le garçon est incapable de faire confiance, incapable de tomber dans les bras les yeux fermés.

absolument pas doué pour les matières littéraires et artistiques, trop timide pour se présenter devant une cour et défendre un accusé. narcisse aime s'enfermer seul dans un laboratoire pour mener des recherches, il aime la recherche scientifique. il est étudiant en dermatologie vétérinaire, spécialité qui n'attire pas beaucoup de monde contrairement à la chirurgie vétérinaire. mais ça lui convient parfaitement, il n'aime pas la compétition. 

une famille qui ne roule pas sur l'or, une mère célibataire et plusieurs marmots à nourrir alors forcément le gosse est boursier. il est impensable pour lui d'imaginer son rêve américain sans cette précieuse bourse il fait donc tout pour en être légitime.

depuis bien longtemps il a tourné la page, il a oublié son existence dorée. le gamin connaît la pauvreté depuis quelques années. il est l'aîné d'une famille chaotique, plusieurs jeunes bouches à nourrir. son paternel s'est envolé du jour au lendemain laissant les placards vides de ses chemises parfaitement repassées et le compte de tout chiffres alléchants. une partie de l'argent qu'il touche grâce à son job étudiant lui permet de payer les frais de la colocation, il donne le reste à sa mère comme ses frères en âge de travailler. 

il s'est trouvé un petit job dans la fourrière de boston. endroit pas franchement sympathique, endroit qui le dégoûte et dans lequel il pénètre en traînant les pieds. déteste le directeur de cet endroit, cherche à apporter un peu de réconfort aux animaux enfermés derrière les barreaux. leur apporte les soins nécessaires, nettoie les box et apporte de la nourriture tous les week-end.

il a prit la décision de ne rejoindre aucune confrérie. il ne se reconnaît pas dans les caractères décrits sur les fiches alors il préfère marcher en solitaire sans porter de couleur.

petit garçon sans le sou qui nourrit des rêves de grand. une utopie qu'il rencontre dans les yeux de sa mère, quand dans son regard brille la fierté qu'elle porte à son fils. parce qu'elle croit en lui et en ses capacités, plus que lui n'y croit. les quelques mots qui s'étalent sur son ordinateur, la page blanche qui se teinte de noir au fil de l'inspiration. cette lettre de recommandation inespérée de son professeur de sciences. le souffle qui se bloque dans sa gorge quand il doit rédiger sa dissertation, quand il doit parler de lui. parler de quoi ? de son père qui s'est barré, de ses galères parce qu'il n'a pas d'argent ? de ce rêve qu'il alimente alors qu'il n'a aucune chance, le gosse ? et pourtant il a le niveau, parce que c'est un bosseur, parce qu'il veut se donner les moyens de réussir pour sortir sa famille de cette merde dans laquelle son père les a foutu. et il parvient à obtenir un entretien, la boule au ventre devant le jury, cette peur de ne pas être à la hauteur, cette peur de l'échec qui lui tiraille l'estomac. et il se souvient des larmes de sa mère quand la sentence est tombée : gamin accepté dans la célèbre université, gamin qui va rejoindre les rangs des élites de la nation. 

les repères perdus après le départ du paternel, gamin est devenu le sale gosse bagarreur du quartier. les poings comme réponse aux quolibets moqueurs, la haine comme guide pour masquer sa tristesse. particulièrement solitaire il apparaît comme un type froid aux yeux de beaucoup, les gens ne cherchent pas à l'approcher. et pourtant il est ce petit garçon brisé qui ne parvient pas à se reconstruire, ce petit garçon au coeur d'or qui trime pour aider sa pauvre famille. il se braque facilement et ne semble faire confiance à personne : pour lui il est moins aisé de souffrir quand on a pas d'amis que lorsque l'un d'eux nous trahit. alors il érige un mur de pierres entre lui et les autres. ils ne sont que des pièces sur un échiquier, ils entrent dans sa vie pour en ressortir aussitôt. il est ce garçon qui enchaîne les conquêtes sur le campus parce qu'il n'a pas envie de s'attacher, il est ce garçon qui regarde de travers pour convaincre les autres qu'il vaut mieux ne pas entrer dans sa vie. il est ce garçon qui a besoin d'amour, qui a besoin de soutien mais qui préfère s'éloigner plutôt que prendre le risque de souffrir et en même temps celui d'être heureux.   

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@"Narcisse Lelievre" » <i>(dermatologie vétérinaire)</i>

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<span class="pris">JEON JUNGKOOK</span> <span class="inv"></span> @"Narcisse Lelievre"