LE 12 JUILLET • Louison s’était éclatée toute la journée, les yeux écarquillés face aux décors de Pirates des Caraïbes. Son appareil photo autour du cou, elle avait flashé ses coulisses naturelles et se l’était jouée dans sa bulle. Ce séjour était merveilleux et lui réchauffait un coeur où de multiples soudures brûlaient encore parfois. Son passé était cependant plus léger, elle ne le traînait plus comme un poids et le regardait avec nostalgie. Louison avait sans doute mûri ou appris à penser davantage à elle. En fin de journée, elle était retournée se doucher au paquebot et s’était ensuite apprêtée pour la soirée sur la plage. Traversant une pluie scintillante de vanille, elle était partie en direction du point de rendez-vous. Plusieurs dizaines d’étudiants s’y trouvaient déjà, discutant et buvant à cette jeunesse qui finirait par les quitter. Entrant sur le sable, Louison s’immobilisa au bout de dix mètres. Face à elle, un faciès qui lui rappelait une nuit particulière. La nuit qui avait vu sa virginité s’envoler. Il était là, tel un revenant de l’au-delà. Le coeur qui tambourinait, la blonde zieuta à droite et à gauche, comme à la recherche d’une planque, mais c’était trop tard, il l’avait aussi reconnu. Tirant un sourire de malaise, elle balança un coucou dans les airs et n’osa point bouger. Comment il s’appelait déjà ? Gaël ? Naël ?  -@B. Mael Velasquez

voir là où a été tourné le film pirates des caraïbes ne m'intéresse pas tant que ça, faut croire que je préfère me trélasser au bord de la piscine ou voguer dans ma cabine à consommer ma drogue dure. je me laisse simplement tenter par la soirée à la plage, me disant pourquoi pas ? je ferai peut-être de nouvelles rencontres intéressantes. m'habillant comme à l'accoutumée, short et chemise à moitié ouverte, je suis déjà présent au bord du feu de camp, gobelet à la main, celui-ci contenant une bonne dose d'alcool. une femme arrive, me regarde et son visage ne m'est pas inconnu. il me parle réellement et je vois qu'elle me fait coucou. m'approchant, buvant une gorgée de mon gobelet, je lui dis : on s'est déjà vus non ? ton visage me dit quelque chose...

LE 12 JUILLET • Stoïque. Sourire faux. Muscles raides. Il l’a vu. Elle lui a même fait coucou, quelle idiote. C’est foutu, il a dû la reconnaître. La salive qui peine à passer dans la gorge, Louison reste immobile, attendant que le loup sauvage vienne à sa rencontre. Et il arrive. Avec sa démarche d’ivrogne assumée, il parcourt la distance qui les sépare et .. et il ne sait plus d’où il l’a vu. Fantastique, elle a été oubliée par celui qui lui a pourtant pris sa précieuse et inutile virginité. Comment réagir ? Être outrée ou passer outre ? Passer outre. « J’sais pas, t’es à Harvard à mon avis, on a forcément dû se rencontrer à une fête » Elle n’allait pas non plus lui taper un scandale et lui défoncer la gueule non ? Pourtant, l’envie y était. Merde, il était vraiment trop bourré pour capter qu’elle avait eu mal au début ? Le bâtard. « Tu as trouvé ça où sinon ? » qu’elle lui demanda en pointant son verre de son menton. Ouais, elle avait bien besoin de boire là, shit. Quelle honte. Il l’avait effacé aussitôt ken. « Tu me guides vers la source ? »

son visage me parle, je l'ai déjà vu quelque part mais j'ai du mal à mettre un endroit ou un souvenir sur cette bouille bien trop mignonne. lorsqu'elle parle, m'expliquant qu'elle étudie à harvard, je me dis que ça doit bien être là que l'on a du se rencontré. toutefois… ouais, je remarque un accent dans sa voix. tu viens d'europe non ? lui demandé-je, ajoutant alors : t'as un accent prononcé. mais, quasiment pareil que moi. elle vient peut-être de france, comme moi. enfin, elle me demande où j'ai pu trouvé mon gobelet et me demande ensuite si je peux l'y amener. bien sûr. petit sourire charmant, je l'amène jusqu'à là où j'ai pris le gobelet. je lui en sers un et le lui tend. j'sais pas ce que c'est comme alcool, c'est fort mais très bon. lui dis-je alors.

LE 12 JUILLET • Et maintenant, elle se maudissait d’avoir levé sa main pour l’interpeller. Il était là, en face d’elle, enivrant comme lorsqu’elle l’avait choisi dans la foule. Sa mémoire lui jouant des tours, il ne parvenait pas à retrouver d’où il la connaissait, ainsi, Louison avait inventé une toute autre histoire. « Ouais, j’suis française, du sud, mais j’ai pas mal bourlingué » Notamment à Paris, là où elle avait débuté ses études d’histoire. Ne se souvenait-il vraiment pas ou la faisait-il tourner en bourrique ? Mal à l’aise, elle poursuivit néanmoins la rencontre et se laissa même servir par cette énergumène insouciante. « Je te remercie, peu importe, j’en ai besoin » Élargissant son magnifique sourire, la blonde but pratiquement l’entièreté du gobelet et secoua sa tête après la dernière gorgée. « Ça arrache, mais c’est bien bon » qu’elle commenta sans grand intérêt, les larmes lui montant aux yeux tant c’était fort. « T’es aussi français ? » qu’elle demanda dans sa langue natale, son accent toulousain reprenant le dessus. « Qui est le président de la France pour voir » En général, les étrangers se souciaient peu de la politique de la Gaule, ce test était donc parfait pour continuer son jeu, à savoir qu’elle ne le connaissait que des États-Unis et non de l’Hexagone.

elle est française, comme lui. j'hoche la tête, ne répondant pas que je le suis également. franco-colombien, le sang chaud. le sud de la france, j'y suis déjà allé. à marseille, la ciotat, tout ça. sans plus d'intérêt, je préfère medellin, en colombie. lui tendant un gobelet rouge empli d'alcool fort, la jeune blonde veut juste boire. petit haussement d'épaules. moi aussi ai bien besoin de boire, j'aime ça. ouais, c'est cool, attends j'te rejoins. et d'un trait, je finis mon gobelet également. reprenant le sien, je nous ressers bien vite de ce délicieux breuvage. ouais, de paris. réponds-je dans notre langue maternelle. macron. petit sourire. tu m'interroges ? continué-je toujours dans la langue de molière. et bim. je me rappelle. attends. allison? marion? non, faut que je cherche. putain, louison!

LE 12 JUILLET • Elle ne ment pas, elle l’avoue. Elle est bien française, peut-être que ça pourrait lui mettre la puce à l’oreille. Que dalle. Alors elle s’enivre de cet alcool délicieux qui brûle son œsophage. Elle s’en délecte et attend avec impatience que cela lui monte à la tête. Ainsi, elle n’aura plus à penser à cette nuit endiablée avec lui. Elle n’aura même plus à se dire que ce mec, juste là, l’a dépucelé dans une chambre appartenant à une autre fille. Pour le moment, elle demeure consciente et se lance dans un jeu qui pourrait se retourner contre elle. « Bien joué » Le français s’impose bien vite entre eux et les échanges ne se font plus qu’en cette langue magnifique et riche. Et tout à coup, une lueur vive vient habiter les prunelles du jeune homme. Une succession de prénom est lancée et le dernier est finalement le bon. Loui-son. Son coeur palpite et son bas-ventre s’enflamme. Son nouveau verre à la main, elle reste la bouche entrouverte. Sait-il le reste ? Sait-il qu’ils ont aussi couché ensemble ? « Hey, j’ai sous-estimé ta mémoire, pas mal » qu’elle jugea tout en creusant plus fort dans sa cervelle blonde. Et lui ? « Et toi c’est Nael ou quelque chose qui y ressemble, j’en suis certaine ! » qu’elle s’écria, l’alcool se diffusant dans son sang et l’abrutissant. « Tu te souviens d’autre chose ? »

je pourrai m'amuser longuement à parler de la france. clairement. mais, je préfère parler de sujet plus important à mes yeux, j'aimerai bien parler de ses formes, de ses fesses rebondies ou de sa poitrine. après des réflexions poussées, je me rappelle enfin de qui elle est. louison. j'ai eu du mal à retrouver son identité, mais ça y est maintenant. son caractère n'est pas possible. louison chamberlain. mais, voilà, je m'en rappelle. mael, rectifié-je alors. elle me demande si je me souviens d'autres choses et un sourire se dessine sur mon visage. de tout. effectivement, de tout. je n'ai pas l'habitude d'oublier une femme avec qui j'ai couché. même si j'ai été bien beurré lorsque j'ai couché avec louison. de la soirée qu'on a passé ensemble. dans ce lit.

LE 12 JUILLET • Il n’avait rien oublié. Pas le plus important. Il s’était rappelé de son prénom. De son nom. De tout. La décharge électrique fut conséquente et déstructurante. Sur le coup, elle aurait finalement préféré qu’elle ne soit rien d’autre qu’une nana avec qui il aurait pu flirter sur Cambridge. Mais non. Il avait bien précisé. Il se rappelait de cette nuit, unique et si intense. Il avait fait d’elle une femme, peut-être même sans s’en apercevoir. Bouleversée, se remémorant cet instant qu’elle n’oublierait jamais de sa vie, elle ne savait vraiment plus où se mettre. « Ouais, c’est gênant putain, j’ai envie de disparaître » qu’elle confessa, les dents serrées, les joues rosies de honte. C’était quand même le premier qui lui était .. passé dessus. Il avait beau être insignifiant, il lui avait enlevé l’ignorance et donné un certain pouvoir. « Tu en gardes un bon souvenir ? On avait tellement bu … » Surtout lui. Elle, elle était vraiment consciente de tout et de toute manière, elle l’avait voulu. « N’empêche que ça fait un bon moment, tu te rappelles de toutes tes conquêtes ? » Parce qu’il devait y en avoir une flopée. Ah et oui, c’était Mael. Une invitation au voyage, sur les plus belles plages bretonnes.

je me mets à rire alors qu'elle dit que c'est gênant et qu'elle a envie de disparaître. j'ai eu un peu de mal de me rappeler de son prénom et de la soirée que l'on a pu passer ensemble. quelques flashs reviennent, mais sans plus. mais non, mais non, m'amusé-je à répondre alors. portant de nouveau mon gobelet rouge américain à mes lèvres pour en boire quelques gorgées. euh ouais, 'fin je crois. parce que c'est lointain quand même et depuis... j'ai eu pas mal d'autres filles à me mettre sous la main. quelques-unes ouais. une majorité, en tout cas. pourquoi mentir ? ma réputation n'est plus à faire, je suis un homme libre et j'aime profiter de la vie. je ne cache jamais qui je suis, ce que je fais. j'imagine que toi, tu t'en rappelles très bien non ? demandé-je alors.