ah la martinique. bien qu'elle fait partie des nombreux département appartenant à la france, je dois avouer que je n'y ai jamais mis les pieds. enfin, le simple fait de parler français et non pas anglais me fait un peu de bien, je dois l'avouer. alors que nous sommes le dix-huit juillet, il s'agit de la journée libre sur l'île. j'ai appris que gwendolyn est présente, nous avons convenus que nous nous verrons. je l'attends du côté du port de l'île, près du bateau où tout les participants du summercamp logent actuellement. et bien, j'savais pas que tu viendrais ici. qu'est-ce-que tu fais là? demandé-je, plutôt curieux pour le coup. je pose mon regard sur elle, puis viens à regarder la belle vue que nous avons de là où nous sommes.

Ce bout de France exilé à des milliers de kilomètres du continent européen était splendide. Gwen n’était ici que depuis hier et son coeur chavirait déjà pour cette île. Ce qui semblait moins agréable, c’était l’entrevue organisée entre Mael et elle-même. À tous les coups, elle s’était faite grillée avec Eliott au resto. Il y avait tant de monde, tant de jeunes, que Gwen avait fini par se consacrer à son rendez-vous et a en oublier le reste. De ce fait, bien qu’elle demeurait libre, elle se retrouva à longer le paquebot qui supportait les participants du Summer Camp. Étrangement, elle attendait cette confrontation avec impatience, car elle n’avait rien à se reprocher. « J’suis venue passer du bon temps avec un de tes collègues étudiant, c’est mon boss » qu’elle avoua sans tourner autour du pot, les pointes de ses cheveux encore humides, sa robe virevoltant légèrement autour de ses jambes fines. « J’en ai profité tu vois, il me manquait et je m’ennuyais à Boston. » Tout le monde se dorait la pilule et elle, elle devait se contenter d’un balcon ridicule pour l’faire ? Nope.

dire que je n'y ai jamais mis les pieds alors que le paysage y est magnifique. mais, je ne roule pas sur l'or, faut croire que je ne l'ai jamais été. je profite de ce summercamp où j'ai économisé énormément pour m'y rendre. mais, parler français va me faire du bien, c'est ma langue natale après tout, avec l'espagnol. gwendolyn est là, lorsque nous nous retrouvons, je lui demande forcément ce qu'elle fiche ici. cool. réponds-je simplement, alors qu'elle profite pour dire que son patron lui a manqué et qu'elle s'est ennuyé à boston. bien, t'as du t'amuser. on peut en ressentir la petite pointe de jalousie. son boss a réussi à la ramener, pas moi. fierté mal placée. je commence à avancer en direction du centre ville. tu restes jusqu'à quand ? lui demandé-je alors.

Le paysage était époustouflant. Gwen inspira profondément l’air marin pour se ressourcer et se donner le courage d’affronter Mael. Elle ignorait encore à quelle sauce il allait la dévorer, mais elle s’était dit que quelque chose devait être aplani entre eux. C’est ainsi qu’elle déballa sans crainte les raisons de sa venue. La froideur reçue en retour l’interpella. Elle s’était mariée à lui durant un délire ou quoi ? Gwen ne pigeait pas et tentait de ne pas monter dans les tours dès la première minute. « Je pars ce soir, c’était bref, uniquement pour couper avec la routine » qu’elle dût se justifier tout en observant le bateau gigantesque derrière eux. Le Titanic pouvait se cacher, sa splendeur et sa grandeur avait été dépassée. « C’est moi où ça sent une drôle odeur de jalousie ? » qu’elle se demanda tout en reniflant à droite et à gauche jusqu’à coller son nez proche de Mael. « Oh, mais c’est ton parfum on dirait » qu’elle le taquina en explosant de rire. C’est fou, ils s’étaient chauffés une fois et depuis, quelque chose était resté marqué.

je lui demande jusqu'à quand elle reste, j'apprends alors qu'elle part ce soir. je ne montre rien à mon visage, elle est restée deux jours. mais, nous ne nous voyons qu'aujourd'hui, je comprends que ma personne n'a pas été une si grande importance pour elle mais ça me fait sourire. un défi en plus? peut-être, mais je suis différent. je me lasse trop rapidement. je vois. lui réponds-je, tout simplement alors. puis, s'approchant de moi, collant son nez à mon visage, disant alors qu'elle sent une odeur de jalousie. je me recule légèrement, me mettant à rire. jaloux ? ce mot ne fait clairement pas parti de mon vocabulaire, tu sais? je la regarde, puis décide de m'avancer en direction de la capitale de l'île aux fleurs. tu t'es bien amusée avec ton patron ? simple curiosité.

Ils avaient chacun leur vie. Gwen ne comprenait pas l’intérêt que lui portait Mael, à part s’il éprouvait une once de jalousie. Ainsi, si jalousie il y avait, c’est qu’une chose incompréhensible c’était forcément produite lors de leur rencontre. Autrement, Mael n’aurait pas souhaité un mini rendez-vous avec la rousse. Toutes les pièces s’imbriquaient. C’est alors que Gwen fit ce qu’elle avait l’habitude de faire, la chiante. Sentant une odeur imaginaire, elle se pressa contre le jeune homme et le taquina pour lui extraire les vers du nez. Mael ne bougea pas d’un cil, enfin, si, il recula et se braqua comme attendu. Amusée, la belle finit par le suivre et inspira profondément après l’interrogation du brun. « On a fait ce qu’on avait à faire » dit-elle comme pour fermer le sujet. Il n’y avait rien à raconter et de toute façon, ça ne le regardait guère. Pour exemple, Gwen n’avait pas envie d’entendre ce que Mael avait pu trafiquer avec les nanas qu’il avait harponnées de son regard de braise. « J’aime bien ton odeur moi » l’embêta-t-elle en faisant référence à son numéro de toute à l’heure. « Ça veut dire que je t’ai manqué non ? » qu’elle lui demanda en cherchant à obtenir son attention. « Toi aussi tu m’as manqué, c’est réciproque » qu’elle s’avança tout en poursuivant la promenade.

est ce réellement de la jalousie ou une fierté bien trop mal placée ? probablement un peu des deux. je ne suis pas du genre à rentrer dans ce genre là, je ne ressens rien pour elle. enfin, je crois. je l’apprécie quoi. fais ce qu’ils ont eu à faire. travailler ? coucher ? je ne sais pas et je crois que je préfère ne pas le savoir. alors que nous marchons, gwen continue de se moquer, répétant qu’elle aime mon odeur, demandant si elle m’a manqué car c’est le cas pour elle . je t’ai manqué ? on s’est vus qu’une fois. commencé-je à dire. mais beaucoup parler via meetssenger. ta connerie m’a manqué. bon c’est vrai que son caractère elle est plutôt attachiante. j’suis pas pressé de rentrer à Boston.

Gwen s’était levée du bon pied, d’où cette bonne humeur qui lui donnait des ailes. Elle n’était pas sur la défensive, bien au contraire. Son coeur faisait des bonds dans sa poitrine, elle se sentait heureuse, bien loin du gris-bitume qui lui avait ôté les gens qu’elle aimait. Ici, elle vivait sa propre aventure. Elle se sentait vivante et appréciée pour qui elle était réellement. Tout était pris à la légère, elle ne calculait rien, elle était spontanée. Elle parlait peut-être pour ne rien dire, mais c’était ça le meilleur, ÊTRE. « J’en étais sûre, je t’ai marqué » se flatta-t-elle tout en faisant claquer ses tongs contre ses talons. Le soleil brillait déjà et ne ferait qu’accentuer son joli bronzage. Tout était parfait. « Moi non plus, sache que moi c’est demain, toi, il te reste des taaaaas de jours » le rassura-t-elle en ressentant un pincement dans la poitrine. Ouais, pour elle, dès demain, la routine morose allait reprendre. « Tu sais où on va ou on marche jusqu’à se perdre ? » qu’elle demanda, arpentant désormais une artère principale de la ville. « Et euh, t’avais un truc spécial à me dire ou c’était juste pour revoir un peu ma sale tronche ? »

petit haussement d’épaules. je ne veux pas qu’elle croit que je m’ouvre à elle, parce que ce n’est pas mon genre. cette partie de moi a été effacé depuis bien longtemps, depuis que Tiffany m’a brisé le coeur. ouais j’sais bien. et quoi encore ? tu veux que j’rentre avec to? m’amusé-je à répondre, prenant un peu de poil de la bête. j’ai pas fini ma campagne de baise. continué-je alors montrant que je ne me laisserai pas avoir. j’sais pas on m’a parlé d’un lac en dehors de la ville. mais, je m’y perds. j’voulais juste pas marcher seul, vu que t’es la, ça tombe juste bien. je finis par demander dans ma langue natale, le français, le trajet pour aller au fameux lac a un local. c’est vers la bas. m’adressé-je à gwendolyn.

Bien qu’elle planait sur son petit nuage, l’ambiance pouvait toujours retomber, notamment si Mael n’était pas sur la même longueur d’onde, ce qui était visiblement le cas. D’humeur bougonne, Mael écrabouillait la joie de la demoiselle à coup de phrases assassines. C’était quoi son problème ? Retrouver Gwen la caustique ? « Pourquoi pas, mais tu serais de mauvaise compagnie » S’il voulait jouer, autant remettre une pièce dans la machine. Gwen sourit et acquiesça aux propos sur « la campagne de baise », mais étrangement, ça lui picotait le coeur qu’il vive en enchaînant les paires de fesses. La vie comprenait d’autres instants et elle trouvait ça dommage qu’il passe à côté. « Ah, j’suis juste la potiche de service alors, sympa » qu’elle répondit en suivant la direction indiquée par un local. « Dis-moi, tu veux me flinguer au lac pour y jeter plus facilement mon corps ou quoi ? » Non parce qu’un lac, ça faisait soit romantique, soit .. flippant. Deux scénarios diamétralement opposés étaient fort plausibles.