C’est vrai qu’il y avait de l’électricité dans l’air et que Gwen ne parvenait pas à totalement la jouer cool. Il y avait ce petit quelque chose qui faisait qu’elle avait envie de chambrer son « agresseur ». Elle se montrait aussi un peu trop à l’aise et impulsive, comme si ces deux âmes dans ces deux corps se connaissaient depuis des siècles pour qu’elle se permette un autre petit coup dans son flanc. Les yeux s’écarquillant sous les menaces, Gwen n’attisa pas les flammes et poursuivit sa route avant de faussement s’étouffer « Dis-donc, tu as de grandes ambitions, je devrais changer mon fusil d’épaule si je veux être la première dame et faire éclater une troisième guerre mondiale ». Pouffant de rire, la belle continua quelques mètres et barra la route de cet homme beaucoup plus imposant qu’elle. « Mon oeil, j’ai bien pigé que je n’étais pas à ton goût, t’aimes les femmes soumises toi » qu’elle répondit du tac au tac, ses yeux d’une couleur indescriptible plongeant dans ceux de Mael, futur président. Les bras se croisant sur sa poitrine, elle attendait une réponse piquante à la hauteur de ses attentes. « N’est-ce pas ? T’aimes les meufs qui s’laissent dominer ? Au pieu comme dans la vie de tous les jours. »

faut croire que j’ai un minimum d’ambition mais c’est le cas depuis que je suis né, depuis qu’on a décelé un très haut potentiel intellectuel en moi. mais le cliché du mec intelligent et need, très peu pour moi. je cache plutôt bien mon jeu en réalité. pas sûr que tu sois à la hauteur. réponds-je presque instinctivement. et alors qu’elle se flanque devant moi, me demandant si c’est réellement un accident, je m’amuse à lui répondre que non, mon objectif a été de l’amener jusqu’ici. il paraît que le changement, c’est maintenant. j’suis prêt à faire l’expérience d’une dominatrice mais je doute que tu sois à la hauteur comme je t’ai dit. long regard. yeux fixes et ancre en elle comme si je peux lire son âme. changement de position, elle se retrouve bloqué contre le mur, devant elle, sans issue. n’est ce pas que t’as envie de connaître l’extase ?

À croire qu’ils s’étaient bien trouvés, à ne pas vouloir capituler l’un et l’autre, bien que Gwen avait tenté une approche plus en douceur. « Détrompe-toi, je suis bien plus maligne que ce que tu vois actuellement » Et puis merde, elle n’avait pas à se justifier sur ses capacités, elle seule était en mesure de se connaître. Enfin dans la chambre à la lumière tamisée, comme si un vampire créchait ici, Gwendolyn voulait s’assurer que tout était un accident, mais tout bascula en une fraction de seconde. La brune aux reflets dorés se retrouva coincée contre la cloison, beaucoup trop à l’étroit entre la surface froide et tiède du corps de Mael. « L’extase ? Jamais connu, j’sais pas comment toi tu y arriverais, je te préviens que je t’ai ramolli le paquet » Elle aurait d'ailleurs pu le vérifier en enveloppant ce qui se trouvait entre ses cuisses, mais elle resta stoïque. Implacable. Bon sur ce coup-là, il avait tout de même fait fort, à la prendre au piège ainsi et à retourner totalement la situation. Elle était scotchée et .. trop surprise. « T’es déjà accro à moi ou à la caféine qui dégouline sur ma belle tronche ? » plaisanta-t-elle, leurs lèvres à deux doigts de s’effleurer. Leur haleine mentholée se chevauchant dans l'espace entre eux. « T’es surprenant, comme quoi, ne jamais se fier aux apparences » chuchota-t-elle sans s’abandonner à son charme pour autant.

fort caractère, nous deux là. mais, je dois avouer que j'aime bien quand ça cartonne, quand ça ne va pas forcément dans mon sens, ça me met un peu plus de défi dans ma vie. sans relever la remarque précédente, je viens la bloquer entre la cloison de ma chambre et mon propre corps. impossible pour elle de faire autre chose que… me regarder. ou baisser les yeux. mais, elle n'est pas le genre à baisser les yeux, loin de là. oh, t'inquiète. il se reprend très vite et est déjà prêt à passer à l'attaquer, m'amusé-je à répondre. le petit mélange m'excite. autant se lâcher directement. bon concrètement, elle irait prendre sa douche avant. mais, ça me fait rire. ça doit être mon deuxième prénom, surprenant. ma main qui caresse doucement une de ses mèches de cheveux. t'as surtout l'air moins sereine que tout à l'heure, toi.

Il était sexy, une bonne pêche. Mais c’était le matin, Gwen venait de se faire renverser du café sur la tronche et quelque chose lui disait qu’en cédant, elle ne serait qu’une énième proie à afficher sur le tableau de chasse de ce garçon. Ainsi, elle se montrait réticente à aller plus loin, en demeurant notamment sur la défensive. La situation s’était déjà produite, ce n’était pas le sujet. Oui, elle avait déjà couché avec un pur inconnu, mais celui-ci, il était bien trop .. fier. « Goût discutable » Gênée, coincée, indécise, la jeune femme détourna brièvement son regard émeraude avant de rebrancher ses prunelles dans celles de Mael. « C’est pas ça, j’ai pas envie de te laisser gagner aussi facilement. » Ses mains se posant sur les épaules du brun, elle le repoussa calmement pour se libérer de son emprise. Elle trouva ensuite un tee-shirt dans une commode et frictionna sa tignasse avec, tant pis pour lui, il ira sans acheter un autre. « Je peux être facile, mais pas avec toi. » Certes, s’il était un prédateur sexuel, il pouvait en faire ce qu’il voulait, mais il n’en avait pas l’air. Gwen se sentait même en confiance, ce qui était plutôt rare. « Je peux te filer mon profil meet » Et on verrait s’il était vraiment intéressé ou non. « Ou je peux juste m’éclipser »

j’aime quand c’est atypique, respond-je dans la foulée. mais, cette situation m’amuse un peu beaucoup trop visiblement. cette gwendolyn m’a tapé dans l’œil, enfin je n’ai surtout pas l’habitude de femmes qui me résistent un peu trop. j’ai tout gagné avec elle. elle le dit d’ailleurs, me repousse. l’observant du coin de l’œil, je n’objecte pas lorsqu’elle prend un de mes tee-shirt pour s’essuyer. ah. elle propose vraiment ça ? sourire en coin, l’approchant, j’effleure sa joue avec ma main, joue avec une mèche de ses cheveux. puis lui tourne le dos. pars alors. ce jeu m’amuse.

Quoi ? Et pis c’est tout ? Il n’avait pas mordu à l’hameçon. Il l’avait limite poussé vers la sortie, réduisant alors son sex-appeal à néant. Ou alors, il était aussi fier qu’un coq et il lui était impossible d’avouer une quelconque attirance et donc, de quémander le compte de Gwen. Deux hypothèses se confrontaient et Gwen préféra logiquement la première. Elle se trouvait désormais affreuse d’y avoir cru et poussa un soupir de dégoût. Comment avait-elle pu être aussi idiote ? Il l’avait visé, peut-être dans cette optique-là et maintenant, il irait raconter le vent qu’il lui avait mis à tout le campus. Heureusement, elle n’était plus étudiante sur ce territoire d’enfoirés. « Bien, ce fut un plaisir de te rencontrer » Épouvantablement gênée, elle crispa sa mâchoire et se retourna sur la pointe des pieds pour partir comme une voleuse, le tee-shirt du jeune homme à la main. « Pfff, bonne journée crétin » qu’elle murmura en prenant la direction de la sortie.

loin d'être le genre d'hommes à tomber dans ce genre de pièges. dois-je vraiment ? je ne sais pas. j'avoue que physiquement.... il s'agit tout à fait du genre de femme qui me plaît, que je mets dans mon lit. et là, je me fais repousser. première fois. la seconde fois, c'est à mon tour. elle est gênée, mais se dirige tout de même vers la porte de ma chambre en tenant mon tee-shirt dans les mains. attends. dis-je alors en comblant l'écart entre nous. ma main s'avance jusqu'à elle et se poser sur le tee-shirt. c'est à moi. et je la regarde plus que longuement dans les yeux. et si je prends ton profil, il se passe quoi ensuite ? demandé-je, par pur curiosité.

Situation improbable, réaction improbable. Gwen hallucinait elle-même d’agir de la sorte, à jouer au bébé blessé dans ses sentiments, alors que cela n’avait pas lieu d’être. Mael était un pur inconnu et il était dans ses droits de la flanquer à la porte, surtout avec son attitude antisociale qui la caractérisait tant. C’est vrai, qui agirait de la sorte en temps normal ? Gwen était tout simplement imbuvable, c’était donc logique que ce jeune homme n’éprouve aucun regret à son départ. Mode kleptomane enclenché, Gwendolyn prenait le chemin de la sortie lorsqu’elle fut interceptée par le brun. Une lumière flamboyante s’alluma dans le fond de ses yeux jusqu’à ce qu’il .. récupère son tee-shirt. Fausse alerte. Et puis non. C’était à n’y rien comprendre. Les sourcils se fronçant, la rouquine tordit sa bouche, incapable de répondre spontanément à cette question. « Mh, on avisera selon nos humeurs et nos désirs » qu’elle avoua en soulevant brièvement une épaule. Après tout, rien n’était écrit. Tout était à construire, ou pas. « Mais si c’est par pitié, préserve-moi et ignore-moi, je préférerais. » Oh oui, tout sauf ça, elle détestait qu'on puisse modifier son comportement par empathie. « Je suis assez forte pour qu’on me tèj’ hein »

je ne sais pas pourquoi cette réaction, et pourtant je l'ai fait. l'empêchant de sortir de mon antre, lui demandant alors ce qu'il va se passer ensuite que je l'aurai suivi sur le réseau social de l'état. j'avoue qu'elle m'intrigue, qu'elle me plaît. j'aime ces femmes qui me résistent, réellement. ça change de l'accoutumée. sortant alors mon cellulaire après sa réponse, je tapote sur le clavier et y trouve son profil. c'est bon, je t'ai suivi. très jolie photo, à n'en pas douter. ouais, elle est belle et photogénique, ça s'apprécie. non t'es... intéressante ? enfin, je crois, je ne suis pas sûr et je verrai bien par la suite. et maintenant ?