cuba, cayo largo, june 29
w/ @Katalia Borgia

Rappelle-toi, à Tokyo. Il y a un an, jour pour jour, je me suis approprié le titre de copain, suite à une histoire de jalousie avec une japonaise qui m'approchait de trop. On s'est échangé un regard, ce regard. Celui qui scelle nos vies. Amoureux depuis tout ce temps. Je ne suis pas spécialement un grand romantique dans l'âme, comparé à Kat, mais sur le coup, j'ai envie que ça soit moi qui l'épate. Je veux la remercier pour tout ce qu'elle m'a apporté en un an. Cela peut paraitre petit, un an dans une vie. Mais j'ai vécu ma plus belle année à ses côtés. Je ne pense même pas au cancer. Juste à elle. Ma perle rare. Ma flamme, mon encre. Katalia doit arriver aujourd'hui. Elle me l'a promis. Les heures défilent mais je ne perds pas espoir pour autant. Pas de réponse quand j'essaye de la contacter, pas d'appels. Elle veut simplement se faire attendre, faire durer le suspens. Je la connais. Non. Cela ne lui ressemble pas de ne pas répondre. Mais je me dis que la journée est trop belle et importante, tout doit bien se passer. C'est juste le stress. Je l'attends impatiemment à l'hôtel. Déjà cinq jours que le Summer Camp a commencé, encore presque une semaine sans la voir. Ce mois de juin devient sacrément compliqué. Il est déjà 20h35 et mon coeur ne cesse de s'accélérer. J'ai prévu de quoi prendre un apéritif en amoureux, installé une table juste près du bord de mer pour admirer le coucher de soleil du bateau. Ensuite, j'ai loué un lit à la plage, nuit sous les étoiles. Difficile à croire mais j'ai trouvé un hôtel qu'il le fait, dans un endroit plutôt discret. Je me sens bête d'attendre tout seul à faire les cents pas dans l'hôtel. Ce n'est pas normal. Elle devrait être là. Je ne sais pas quel sentiment me traverse le plus, la colère, la tristesse ou la peur. « Katalia Borgia, qu'est-ce que tu fous... » que je souffle à moi-même en m'asseyant sur l'escalier extérieur de l'hôtel, à scruter la moindre voiture qui passe, taxi, limousine, uber. Une partie de moi est déjà loin de moi depuis une semaine, j'ai besoin, grand besoin de la récupérer. 22h, 23h30 et je suis toujours devant l'entrée de l'hôtel à fumer clope sur clope. Mon coeur va lâcher, je le sens.

✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you.

@Ottis Heimann Cette journée aurait du juste être parfaite, mémorable, inoubliable. Malheureusement et en plus de tout ça aussi, elle a été chaotique, catastrophique. T'étais prête, prête à partir, ta valise faite pour les quelques jours à Cuba et sur le bateau avant de repartir pour l'Italie. Le programme était posé, officiellement il n'y en avait pas, officieusement, t'avais passé la veille à scruter scrupuleusement toutes les étapes, horaires et activités proposées pour constituer votre roadbook parfait en amoureux avec ton pforzheimer. T'es montée dans le taxi, celui qui devait te conduire à l'aéroport mais… il y a eu un accident. Une autre voiture qui lui a grillé la priorité, un freinage en catastrophe de la part de ton chauffeur, la voiture derrière qui vous est rentré dedans, et une Katalia plus que sonnée mais finalement plus de peur que de mal. Tout le monde allait bien, c'est juste les véhicules qui étaient tous dans un sale état, pas vous. Pourtant t'as beau eu repérer quinze fois et dans tous les langues que tu connais aux policiers que tu allais bien, tu devais quand même attendre le médecin, qu'il t'examine et remplisse des papiers avant de te laisser partir. A ce moment là t'aurais pu écrire ou appeler Ottis pour le prévenir mais… t'oses pas imaginer comme tu l'aurais mis dans un état de stress et de nerfs si tu lui avais avoué que t'avais été victime d'un accident. Non ce n'était pas le moment d'appeler alors qu'il aurait entendu les sirènes de police en fond sonore, t'auras le temps de l'appeler tranquillement a l'aéroport pour tout lui raconter et t'excuser des quatre heures de retard que tu auras à cause de ton vol que tu as loupé. Sauf que rien ne s'est encore passé comme prévu. Tu as passé le contrôle de sécurité et lorsque t'as voulu sortir ton téléphone de ton sac… impossible de le trouver. Est-ce que c'était le moment de faire demi-tour, de sortir de l'aéroport et retrouver chez toi prendre un ancien téléphone au risque de ne pas arriver avant le lendemain à Cuba ? Non. Non t'as promis que tu serais avec lui ce soir, et t'y seras. Durant tout le vol, tu te ronges les ongles, a presque avoir envie d'insister auprès de l'hôtesse de l'air pour aller dans le cockpit dire au commandant d'accélérer un peu. Comme si cela pouvait vraiment changer quelque chose. Il est presque 22 heures lorsque l'avion atterri, plus de quatre heures après l'heure prévue, t'es à bout de nerfs, à cran comme pas possible. T'as envie de te mettre à pleurer lorsque le chauffeur du taxi ne comprend pas ton espagnol sérieusement rouillé. Chaque seconde qui passe devient une torture, une seconde de plus qui te sépare de lui et doit probablement multiplier sa déception. Enfin tu vois les lumières de l'hôtels se dessiner au loin dans la nuit, et tu détaches même ta ceinture et commence à ouvrir la porte alors que le chauffeur est encore en train de rouler. Tu le laisses en plan le pauvre pour qu'il sorte tes valises et sans penser à le régler cours vers le parvis de l'hôtel sur lequel tu le vois en train de fumer. Il a enchainé vu l'odeur de tabac qui se dégage lorsque t'arrives juste devant lui, essoufflée et toute rouge "babe j'suis vraiment… désolé…" tu peines à dire, t'as plus de souffle "y'a eu un problème sur la route… j'ai loupé mon avion, on m'a volé mon portable…" t'entends le chauffeur t'appeler derrière pour aller lui payer la course, mais tu n'y prête pas forte attention, trop occupée à tenter de sonder son regard et son humeur, tu t'en veux tellement. Toi qu'à voulu l'épargner en ne le tenait pas au courant de l'accident duquel est parti tout ce bordel, là t'es clairement en train de tout faire capoter.

cuba, cayo largo, june 29
w/ @Katalia Borgia

Mort d'inquiétude. En train de m'imaginer mile et une choses. Je suis pas à Boston, je suis perdu au milieu de l'océan et j'ai aucun moyen de la contacter. Je deviens fou. Mes potes qui me croisent dehors devant le hall de l'hôtel essayent de me résonner. On m'invite à aller faire la fête pour me détendre mais j'en suis incapable. La seule chose qui me dé-stresse c'est de m'enfiler un paquet de cigarettes. Mes poumons souffrent mais pas aussi fort que mon coeur. J'ai presque les larmes au bord des yeux tellement je suis sous les émotions, écorché à vif. J'étouffe. Je suffoque. Puis tout à coup, je vois une silhouette sortir d'un taxi qui n'est même pas stationné. Une brune dans tous ses états qui accourt vers moi. Putain, je rêve ? Je regarde ma dernière clope que j'entame. Est-elle hallucinogène ? L'italienne déballe ses excuses mais je ne t'entends pas tout. Je me faisais un sang d'encre pour elle. « tu m'as laissé pourrir ici toute la soirée ! » ça s'entend dans ma voix, comme je suis inquiet et y'a la pression qui veut retomber en versant de l'eau salée sur mes joues. Mais je me retiens. Je suis content de la voir. Mais je lui en veux de m'avoir fait si peur. Accident, ça arrive à mon cerveau. Je pose mes mains sur ses épaules et la détaille de haut en bas. « tu n'as rien ? » que je lance inquiet. Je finis par l'attirer à moi pour la coller très fort et je plonge mon nez dans son cou pour sentir son parfum. Bordel que ça fait du bien. Cela fait trop longtemps que je n'ai plus humecté son doux nectar. Je pose ensuite mes lèvres sur sa joue, puis sa deuxième, son front, son nez, puis sur ses lèvres. Je suis frustré oui mais tellement content qu'elle soit là finalement, saine et sauve. « j'ai imaginé tellement de choses si tu savais... » je souffle, mon front collé contre le sien, mes doigts qui caressent ses longueurs. Mon coeur revit, tous mes organes se remettent en route. Le chauffeur siffle, marre de ne pas se faire entendre, réclame son argent mais je m'en fiche totalement. Je dois rester dans ma bulle, refaire le plein de batterie.

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@Ottis Heimann Tu t'en veux, tellement tellement. Au fond de toi tu sais très bien qu'aucuns de ces derniers évènements n'ont été de ta faute sauf… sauf peut être le fait de ne pas l'avoir appelé directement pour le prévenir que tu allais prendre l'avion suivant. Si tu n'avais pas attendu l'aéroport, si tu avais directement pris ton téléphone, alors peut être que tout aurait été différent ? Peut être pas pour toi, mais au moins pour lui. Il aurait été prévenu, moins inquiété, moins paniqué. Ouais clairement t'as merdé et t'espères juste qu'il va savoir te le pardonner. Il te cri dessus, tu l'as mérité. Tu mords ta lèvre inférieure, acceptes en silence le couperet qui tombe, retiens les larmes qui menacent depuis des heures et dépose une main sur ta poitrine, à gauche sur ton cœur, pour tenter de calmer ton battant qui menace d'exploser. "je suis désolé…" tu répètes encore entre deux grandes inspirations pour retrouver ton souffle. Il dépose ses mains sur tes épaules et t'as presque l'impression d'être secouer comme un petit prunier, véritable petite poupée de chiffon désarticulée entre ses doigts "non non tout va bien, je vais bien…" t'arrives à lâcher entre deux questions. Il finit par te tirer vers lui et là enfin, tout retrouve sa place et son sens. Tu fais glisser tes bras dans son dos, presses ton corps contre le sien quand ton visage vient s'enfuir dans le creux de son épaule. Tu fermes les yeux et plisses le nez en souriant doucement lorsqu'il dépose sa bouche partout sur ton visage, jusqu'à la tienne enfin. Derrière le taxi râle toujours dans un langage mi- espagnol mi- anglais. Tu soupires longuement, te retournes et fais deux pas pour aller lui donner les billets. Il finit par repartir dans un grand fracas dans la nuit, laissant tes valises au milieu de la route. Tu retournes te coller à ta moitié, pinces les lèvres à ses mots "j'voulais pas t'inquiéter… j'ai pas réfléchi." et en situation inverse, t'aurais tellement été au bout de ta vie, toi aussi. Tu commences à reprendre un souffle normal, bien que t'ai les yeux qui picotent à cause des lentilles que t'as gardé bien trop d'heures depuis ce matin dont ans un avion. Puis y'a aussi ta tête, t'as un peu mal à la tête d'un coup "aille aille, j'ai la tête qui tourne… je…" tu manques de tomber oui. Tu t'accroches à son bras comme à une bouée de sauvetage, dans ton geste le surprend et lui fait lâcher sa clope qui tombe par terre et roule sur le bitume entre tes jambes. Inutile de lui dire que le médecin de la police sur le lieu de l'accident t'avais formellement déconseillé de prendre le vol ce soir.

cuba, cayo largo, june 29
w/ @Katalia Borgia

Plus de peur que de mal. Pendant un instant, j'ai cru qu'elle ne reviendrait pas. Je sais pas, j'ai eu ce mauvais pressentiment et j'ai cru que tout mon monde s'était écroulé autour de moi. Un accident. Putain, c'est tellement vite arrivé, et il a fallu que ça tombe sur elle. Elle doit avoir un sacré petit ange qui la surveille pour qu'elle n'ait aucune égratignure. C'est pas drôle. Le destin a déjà joué avec ma vie. Hors de question qu'il recommence avec la sienne. S'il veut mettre quelqu'un en danger, qu'il me choisisse moi, pas elle. « non tu vas pas bien, tu... j'ai failli te perdre. » pour ne pas dire mourir. Je ne veux plus employer ce terme. L'accolade est bien trop courte car le taxi réclame ses billets. Kat quitte mes bras pour régler le chauffeur et me retrouve aussitôt. Une de ses valises pourrait bien rouler de l'autre côté de la rue qu'on ne s'en apercevrait même pas. « faut que tu arrêtes de disparaitre tout le temps. y'a que quand je suis pas avec toi que t'es en danger. » et je me sens impuissant, je peux rien faire. Je ne lui en veux pas de voyager à droite à gauche, d'aider ses amis, d'annuler nos plans à la dernière minute. Car je sais qu'elle le fait de bon coeur et qu'elle donne beaucoup aux autres pour les aider. Mais ce soir, exceptionnellement, ça ne passe pas. Ca passera demain, je suis loin d'être rancunier. J'ai juste toujours la peur au ventre qu'elle ait failli risqué sa vie. « t'as pas réfléchi ? mais Kat bon sang ! » si elle se retrouvait à l'hôpital, elle m'aurait prévenu ? Je suis même pas sûr. Inutile de lui crier dessus, elle est déjà assez mal comme ça. Je souffle pour essayer de me calmer mais elle vient serrer mon bras en se plaignant de sa tête. Pic de panique, je lui attrape les coudes pour la soutenir. « j'appelle les urgences, tout de suite. j'annule tout. » tant pis si je viens de lui avouer que j'avais préparé quelque chose. Je veux être sûr et certain qu'elle n'a rien. Une commotion peut vite arriver. Je la force à s'asseoir sur les marches de l'hôtel pour éviter qu'elle perde plus longtemps l'équilibre et je prends mon téléphone portable alors que je ne sais même pas quel numéro j'dois appeler.

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@Ottis Heimann Tu détestes ça, t'as horreur de ça. Cette sensation de l'avoir inquiété plus que jamais, de l'avoir mis dans le mal, c'est tout sauf ce que tu veux. "mais non ! j'suis là, t'as pas failli me perdre, tout va bien." Tu fronces doucement les sourcils à ses mots, comme une saveur de déjà vu. Tu te souviens d'une autre fois où il s'était inquiété de tes malheurs, comme quoi il devrait toujours toujours être avec toi pour qu'il ne t'arrive rien. Au fond… peut être qu'il n'avait pas si tord que ça. La fois où tu avais déjà entendu ces mots, c'était il y a presque un an, lorsqu'il t'avait arraché ton verre des mains, fait vomir dans les toilettes d'un bar miteux pour t'éviter de laisser ton corps ingurgiter la drogue qu'on avait mis dans ton verre. Cette fois là s'il n'avait pas été là… tu préfères pas penser penser à ce qu'il aurait pu se passer. Tu frisonnes, pinces les lèvres pour te retenir de dire que cette fois c'était différent, que lui avec toi au non, le chauffeur aurait quand même eu l'accident de voiture. Peut être que ça aurait été même pire car il aurait été sur la place du côté où l'autre véhicule s'est enfoncé dans la carrosserie… Bon tout ca intitule de le lui dire, tu te tais et gardes pour toi les souvenirs encore brulant et presque traumatisant de l'accident. Il t'engueule encore et cette fois tu sais pas pas retenir tes pupilles qui deviennent légèrement humides. Est-ce à cause de sa panique, de sa déception ? De ta tête qui te fait un mal de chien ? Surement tout ça à la fois en fait. Il te fait asseoir sur les marches, tu râles en essayant de te relever mais il ne te laisse pas faire. "c'est bon t'inquiète pas ça va passer ! je… ne veux pas foutre en l'air ton programme..." tu continues prise d'une fatigue extrême qui finalement te cloue au sol sans même qu'il n'ai encore besoin de t'y forcer. "Ottis stop !" tu tentes d'un ton plus haut mais ta voix se casse la gueule dans les aigus. Il s'agite dans tous les sens, commences à martyriser son téléphone pour chercher un numéro de téléphone avec son forfait internet surement limité et lent car dans un autre pays que le votre. "ils n'ont pas un médecin ou une infirmière de garde dans le complexe hôteliers ? faut demander à la réception." Tu ne te sens pas très bien, t'es prise de vertiges et tentes de le cacher comme tu peux quand ton corps te trahis, pris de quelques frissons quand l'une de tes paumes s'accroche solidement à la marche sous tes fesses.

cuba, cayo largo, june 29
w/ @Katalia Borgia

Ce n'était pas prévu ça. Putain, qu'est-ce que je déteste quand les plans sont chamboulés. Je suis un pro de l'improvisation mais pas quand j'ai passé du temps à préparer quelque chose qui me tient à coeur. Y'a un an, jour pour jour, on s'est lancé dans une aventure et elle dure toujours. L'amour est toujours plus fort et ne fait que s'accroitre de jour en jour. Je voulais marquer le coup, lui en mettre plus la vue. Tout ce que j'ai droit, ce sont à des heures de stress intense et une Katalia totalement déboussolée avec le crâne en compote. Je lu fais le reproche de partir à droite à gauche, loin en plus. Tout le temps à se prendre pour la sauveuse pour ses amis mais s'oublie au passage. Je sais que c'est un reproche peu fondé. Mais sur le moment, il me parait très juste de le faire. Je m'emporte, cherche le numéro des urgences pour l'emmener au plus vite en observation. « non pas stop. je vais appeler un taxi pour qu'il nous conduise à l'hôpital le plus proche. » je suis déterminé. Je flippe dès que je la vois pas bien, c'est plus fort que moi. Les rôles s'échangent. Laisse-moi m'inquiéter pour toi, tu en as déjà assez fait l'année dernière pour moi. Lorsque je la vois essayer de se relever, je m'agenouille près d'elle et pose mes coudes sur ses genoux pour la coincer. Mon regard angoissé qui plonge dans le sien. « tu me vois bien ? j'ai combien de doigts ? » main que je tends devant son visage, trois doigts tendus. Si ça tombe, elle a juste besoin de repos. De manger, de boire. De ne surtout pas s'hydrater. « tu as bu assez d'eau aujourd'hui ? » et par réflexe, je sais pas ce que je fais, mais je me mets en boule pour coller mon oreille contre sa poitrine, vérifier que son coeur bat toujours. Et je le trouve pas, j'entends rien. Y'a des voitures qui passent et qui m'empêchent de bien écouter. Alors du coup, je panique encore plus.

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@Ottis Heimann Pendant un long instant tu te demandes si les mots sont bien sortis de ta bouche ou si seulement ils ont été imaginé dans le silence de ta tête. Ce qui te laisse penser ça ? C'et bien simple, sa façon de réagir, de retorquer, enfin en l'occurrence de ne pas retorquer. Il n'écoute rien, il est borné et reste dans son stress quand toi tu tentes juste de le calmer, ou du moins le rassurer comme tu peux. Alors c'est ce à quoi tu ressembles toi ? Quand à la moindre de ses pâleurs tu te mords ferment les lèvres pour t'empêcher de crier au loup ? Tu te rends alors compte à quel point tu peux être stressée et surtout stressante, car ce soir les rôles s'inversent. T'as tout sauf envie de te retrouver à l'hôpital dans un autre pays, à la langue dont t'as pas beaucoup de restes, rien que cette idée, ça te met encore plus dans le mal. "j'veux pas aller là bas… s'il te plait… faut juste que je me repose un peu." T'as vécue une nouvelle journée fatigante, après une semaine à aller à droite à gauche, à conduire, à dormir dans un mini van loin très loin de ton lit king size avec draps de soie et oreiller en plumes. Il finit par se pencher devant toi, déposer ses coudes sur tes genoux et t'empêches de t'agiter encore "trois." tu mens quand en fait tu vois sa main droite se dédoubler et devenir six. T'as faim, t'as soif, t'as chaud. T'as les yeux qui te piquent, l'impression d'y avoir versé un liquide toxique, t'as qu'une envie de retirer ces foutues lentilles à la con qui te font à l'instant plus voir flou que voir clair. "mais qu'est ce que tu fais ?" tu ris nerveusement lorsqu'il vient coller sa joue et son oreille juste à dessus de ta poitrine à gauche. L'une de tes mains remonte et glisse dans ses cheveux, sans que tu ne le repousse pour autant mais te contente de souffler alors longuement. "désolé j'ai oublié de déposer mon stéthoscope dans ma valise." t'apportes un peu d'auto dérision à la situation, repensant forcement à ce jour où tu t'es pointé chez lui par surprise dans une tenue d'infirmière. "on peut aller demander au bar une grande bouteille d'eau ? je suis assoiffée."

cuba, cayo largo, june 29
w/ @Katalia Borgia

Mon sang ne fait qu'un tour. Et là, je m'en veux. J'aurais dû la suivre partout, même sur la croisière avec sa famille, je me serais imposé volontiers. J'aurais été son bras droit, son assistant pour rendre le sourire à ses amis en détresse. Plus jamais loin d'elle, je vous le dis, plus jamais. La voir dans cet état me donne des sueurs froides. C'est le stress qui redescend. Elle et bien là devant moi et en un seul morceau, heureusement. Je dois juste me calmer, me détendre. Et surtout, ne pas la stresser en retour. C'est le défaut qu'on a dans notre couple, quand un panique, l'autre panique aussi et c'est la boucle infernale. Je suis souvent celui qui finit par calmer les choses. C'est ma mission. Alors Ottis, même si Kat a failli perdre la vie ce soir, tu respires profondément et retrouve tes esprits. L'italienne essaye de négocier. Ne pas aller à l'hôpital mais se reposer. Ok, seulement si elle ne voit pas trouble. Bingo, elle donne la bonne réponse. « alléluia tu vois net. » je peux essuyer la sueur sur mon front. Mais avant cela, je veux vérifier si son coeur bat correctement. Alors je plonge dans son décolleté pour écouter son battant, à défaut d'écouter un bébé qui gigote dans son ventre. « chuuuut. » je râle en demandant le silence pour vérifier qu'elle était bien vivante. « je trouve pas ton coeur. » il ne bat plus. Ah ! Si, c'est bon. Je l'entends et ça me rassure trop d'écouter ses battements. Ils ont l'air réguliers, bien qu'ils soient rapides. C'est moi qui lui fait peur. Heureusement, la Borgia utilise l'humour, me remémore cette scène où elle est venue me surprendre en tenue d'infirmière pendant un jour maussade, touché au plus bas par la maladie. Je finis par me décoller de sa personne pour la laisser respirer en toute tranquillité. « je vais nous faire monter de l'eau dans la chambre. tu vas te reposer. ne t'en fais pas pour la surprise. on reportera à demain, ou après-demain. » car ta vie compte beaucoup plus qu'une nuit sous les étoiles au bord de la plage. On ne célèbrera pas nos un an le jour même mais qu'importe, on est réuni et c'est le principal. J'attrape doucement ses pommettes entre mes mains pour déposer un baiser tendre sur ses lèvres.

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@Ottis Heimann C'est quelque chose que tu adores autant que tu détestes, sa façon de toujours te surprotéger comme si tu n'étais qu'un petit chaton sans défense. Tu dis rien car en soit, tu sait pertinemment qu'il t'a arraché à de très mauvaises situations de nombreuses fois, mais lorsque tu le voix paniquer et s'inquiéter de la sorte, ça te fou la tête en vrac. Il y a raison ce soir… un manque de nouvelles pendant 4 heures entières… t'oses même pas imaginer dans quel état t'aurais été toi. Alors juste tu te tais, réfléchis fort à une manière de faire ton mea culpa, et le laisse te transformer en petit pantin de sa bonne volonté. Sauf pour l'hôpital. L'hôpital, c'est non. Rien que d'y penser, le fait de te revoir dans de tels et interminables couloirs blancs… ça t'angoisse comme pas possible, te fait remonter d'horribles souvenirs. Oh tu sais très bien que t'es pas au bout de tes peines, qu'à intervalles réguliers de mois le passage y sera encore obligatoire, mais moins t'y pense mieux tu te portes. Il te somme de te taire, tu t'exécutes en roulant des yeux au ciel, une main qui remonte dans ses cheveux. Il se recule et t'hoches la tête de haut en bas, ce programme étant bien plus rassurant qu'un tour aux urgences du coin. "oui d'accord. mes valises, elles…" tu redresses le buste pour regarder par dessus son épaule, t'assurer qu'elles sont encore et toujours là. C'est le cas, mais tu dois vite aller les récupérer, ça serait dommage qu'elles se fassent percuter par une voiture. Il prend tes mains pour t'aider à te redresser, même lorsque t'es debout sur tes deux jambes tu ne le lâches pas et l'empêches même de reculer en serrant tes paumes dans les siennes. "je suis désolé, t'avais tout préparé et… j'ai tout gâché." tu pinces les lèvres, secoues la tête, tu soupires en baissant la tête pour regarder vos doigts. Tu t'en veux réellement, la peur de décevoir dans le bide, encore plus avec lui qu'avec quiconque au monde, surtout aujourd'hui.